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COMPTE-RENDU
DES SEANCES
L'ADMINISTRATION PROVINCIALE D'AUCH
AVEC
NOTES & DOCUMENTS
1787
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE
D'AUGH
AVEC NOTES ET DOCUMENTS
PAK LK
MARQUIS DE GALARD-MAGNAS
1887
^^<^^^ ^^\
ACEN
MPRIMKRIK VfRGff.E LEN'THÉRIG
Madame v« lenthéric successeur
12, Rue de Cessac, 12
1887
BléUOTHECA
^^^'>
5^7
J
La Motte-en-Brie, ce 25 novembre i6éi.
« A la campagne il faut qu'un reclus s'occupe et empesche son
« corps et son esprit de se rouiller. Je me promène beaucoup dans
« la salle, la chambre, le jardin, le bois, les avenues de la maison,
« et pendant cela, mon esprit fait plus de chemin que mon corps,
a et, si l'on trouve après moy, force papier brouillé dans mon
« cabinet de travail, c'est que j'ai haï l'oisiveté, et qu'il vaut
(( mieux faire de médiocres compositions que de ne rien faire. »
« Quant à l'origine et à la généalogie de la famille des Gou-
« las, de Paris, il n'est guère d'ancienne race qui n'ait sa chimère ;
« il y en a chez nous comme chez les autres, et la tradition veut
« que Robert Goulas, le premier qui vint s'établir dans l'Isle-de-
« France, y faisoit les affaires du Duc Jehan de Bourbonnais, en
« 1453, après qu'il eut épousé la fille du roi Charles VIP. Ce
« Robert venoit, d'après la tradition, d'un gentilhomme gascon,
« que le Duc de Bourbon, aïeul de Jehan, avoit amené de Guyenne,
« lorsqu'il s'en retourna victorieux des Anglois, au temps de
« Charles VP, vers l'an 1400 et ledit Gentilhomme était sorti des
« seigneurs de Terraube, près de Leictoure, du nom de Goalar ou
« Goular, I'r ayant été jadis changée en s et ayant été, plus tard,
« appelé Goulas, au Ueu de Goular. »
(Extrait des Mémoires de Nicolas Goulas de La Motte, gentilhomme ordinaire
de la Chambre de Mgr Gaston, duc d'Orléans, décédé en son château de La
Motte-en-Brie, le 13 avril 1683.)
ERRATA
Page 3, ligne 34, au lieu de 533, lisez : 357.
— 4, — 5, au lieu de 2, lisez : /.
— 23, — 24, après province, lisez : depuis plusieurs années.
— 33, — 3, au lieu du 19 novembre et du 12 décembre,
lisez : le t2 novembre et le 19 décembre.
— 106, — 2, après d'Armagnac, lisez : et du Quercy.
— 112, — 37, après sable , lisez : et , brochant sur le tout ,
d'azur à la Tour d'argent , maçonnée de
sable , placée sur un semis de fleurs de
lys d'or.
— 147, — 2, après 1375, ajoutez : la.
— 147, — 9, au lieu de Langeois , lisez : Langlois.
— 153, — 25, au lieu de a donné, lisez : a compté.
— 157, — 6, après souverain, mettez : deux guillemets et
le cliifTre 2, au lieu de 1.
— 171, — 33, au lieu de Behanay, lisez : Duchanay.
— 180, — 34, au lieu de lieutenan, lisez : lieutenant.
— 187, — 23, après côté, mettez : virgule, et supprimez : et.
— 191, — 4, au lieu de épousa, lisez : s'allia, le 15 novembre
1592, avec.
— 196, — 34, au lieu de Maulenq, lisez : Moulenq.
— 205, — 2'i, au lieu de laiiternistes, lisez : lanternistes.
— 229, — 35, au lieu d'œternan, lisez : wternam.
— 234, — 2, au lieu de Saint-Clar (Gers), lisez : Gramont
(Tarn-et-Garonne).
— 242, — 35, au lieu de 7'ois, lisez : trois.
— 255, — 4, après médiocres, fermez les guillemets.
— 263. — 30, au lieu de Ferdinand, lisez : Ferdinande.
— 266, — 14, au lieu de seeret, lisez : secret.
— 270, — 27, au lieu de au, lisez : aux.
— 281, — 25, au lieu de Monnein, lisez : Monein.
VIII
Page 299, lignes 24, 27, au lieu de Fimarçon, lisez : Fimarcon.
— 299, — 32, après glands, lisez : de.
308, — 29, ajoutez guillemets, entre devant et Monseigneur.
— 332, — 14, ajoutez après Larraxe (^).
— 332, — 17, effacer après {1481) (*).
— 346, — 21, au lieu de Limouzin, lisez : Limousin.
— 347, — 9, au lieu de chapelenie, lisez : chapellenie.
— 400, — 19, au lieu de le terreur, lisez : la terreur.
— 410, — 28, ajoutez (').
— 443, — 17, au lieu de six, lisez : sept,
— 454, — 16, au lieu de est, lisez -.et.
— 482, — 33, ajoutez (*).
— 496, — 29, après troisième, lisez : d'azur à la bande d'or.
— 502, — 29, après 1636, ajoutez : Le pr-emier Président dont
il est ici question , se nommait Jean de
Bertier.
COMPTE RENDU
DES SEANCES
DE L'ADMINISTRATION PROVINCIALE D'AUCH
1787
En notre époque de désorganisation radicale et de transfor-
mation violente, le monde qui rélléchit aime souvent, par
révolte et antithèse , à étudier le passé, à se rattachei' aux
l'ègles d'autrefois et aux traditions de l'ancien régime. Il se
prend d'un certain goût, mêlé de regret, pour diverses institu-
tions disparues, où il constate de l'ordre, de la tenue, et ce
sentiment de respect i)Our l'autorité, si profond jadis, si nul
maintenant. Jamais le siècle dernier n'avait été aussi étudié
que de nos joui's, et nous sommes avides de connaître les
habitudes, les costumes ^ et surtout les idées de la génération
qui vivait de 1700 à 1790.
La représentation nationale actuelle -, si singulièrement
composée , sauf d'honorables exceptions , de par le droit du
sutlVage universel, fait reportei-, avec curiosité, les esprits
sérieux vers le temps qui précéda le bouleversement généi'al
'« Consulter pour les costumes de cette époque, le bel ouvrage de M. le comte de
Reisel. Moiles et usages nu temps île Marie-Antoinette. »
^.lanvi.T 1887,
2 COMPTE RENDU DES SEANCES
de '1792, temps de transition trop court, hélas ! où le Roi, les
ministres et la noblesse, marchaient d'accord pour le bien du
pays. Cependant on doit remarquer que déjà, la l'eprésenta-
tion nationale, telle qu'on la comprenait alors, ne paraissait
plus suffire aux besoins du l'oyaume; de toutes parts s'éle-
vaient des plaintes, motivées ou non, et des demandes énergi-
ques de réformes et de changements. Depuis quelques années,
l'esprit frondeur des villes battait en brèche les vieilles insti-
tutions, jugées insuffisantes, et la critique s'exerçait, sans
retenue et sans justice, sur les délégués chargés des intérêts
des Provinces. Partout se manifestaient de graves symptômes
d'indépendance, souvent de désaiïection, et l'antique édifice de
la Monarchie, abandonné même par ceux qui devaient le
protéger, allait être bientôt livré, sans défense, aux attaques et
aux insultes.
(( Pourtant, écrivait Monsieur de Ségur, si le plan trop
(( blâmé, des administrations provinciales, et qui était bien
« conforme aux paternelles intentions du Roi, eût triomphé
« des obstacles que l'intrigue lui opposa, au lieu de courir
(( imprudemment à une liljerté chimérique par les secousses
ft violentes d'une orageuse révolution, l'éducation nationale se
« sei'ait faite gi'aduellement ; ces réformes salutaires seraient
« arrivées peu à peu ; les délibérations municipales et pro-
« vinciales auraient olfert au trône des lumièresetdesappuis;
i( l'autorité se serait accoutiunée à écoutei' un vœu national
« bien éclairé, qui aurait centuplé sa force, et la vraie lil)erté
« se sei-ait naturalisée cliez nous sans elforts, au lieu d'y
ft apparaître comme une puissance hostile, qui envahit, qui
« renverse, qui nivelle, et devant laquelle les anciens pouvoirs,
« les anciennes sui)ériorités, les anti<jues lois et les vieilles
«,< (•(Miliimcs, sont i'orcés, a[>ivs lui combat, court mais jicharné,
« de céder ou de périr.
a Les gens de 89 trouvèi-ent la [)lupart des réformes en
« geiine et quand on lit les cahiei's ap[)ortés aux Ktats-Géné-
« raux, il reste dans l'àme de chaque lecteur sincère et
« iiiip.trliid, un sciiliinciil de luotonde reconnaissance pour
COMPTE RENDU DES SEANCES ô
(c les classe» élevées de la Société, qui, au prix de leurs
(c privilèges, de leur bien-être, de leurs jouissances, se sont
« mises à la tête d'une opposition qui aurait avorté sans
« leur aide, et qui a été dévoyée dès qu'elles ont été éloignées
c( du terrain politique^ Ceci n'est point un paradoxe; on peut
ft en trouver la preuve ilans chaque province-. »
Au Sud-Ouest de la France, où s'était toujours perpétué le
souvenir des communes libres, des consuls nommés par elles,
et d'une autonomie urbaine et rurale qui était un legs de la
domination romaine, les Assemblées d'Election et de Pro-
vince avaient encore gardé beaucoup de leur prestige ancien
et de leur impoitance passée. Dans les villes comme dans les
campagnes, c'était un honneur très recherché, d'être choisi
pour représenter et défendre les intérêts des populations. De
tout temps, en Guienne et en Gascogne, des hommes considé-
rai )les par leur nom, leur position ou leur caractèi-e, avaient
été élus par la communauté qui avait foi en eux ; les fonctions
consulaires n'étaient nullement dédaignées par la noblesse
d'épée, et jusqu'en 1594, les gentilshommes les plus qualiliés
entraient dans le mouvement communal pour le diriger et lui
donner l'appui de leur autorité.
Si dans toutes les provinces le même esprit eût animé les
seigneurs, « la noblesse vaincue sur le terrain de la féodalité,
(( se serait promptement relevée par l'influence d'Assemblées,
« où elle aurait dominé, en défendant les intérêts de tous,
(( en devenant, à son tour, l'alliée du Tiers-Etat, qui avait
(( jusqu'alors combattu avec les rois ; elle aurait réparé les
« défaites qu'elle avait constamment éprouvées depuis Louis-
(.( le-Gros, et elle devenait une Aristoci'atie politique-^ »
Au moyen âge, les seigneurs gascons s'étaient montrés plus
habiles ou plus prévoyants, et pendant longtemps les che-
1 Comme témoignage des seiilimeiits de la noblesse à cette époque, nous citons à
l'appendice : » le Cahier des nobles de la Prévôté et Vicomte de Paris-hors-les-murs, con-
tenant les ponviiiis (juils ronflent à leurs députés aux Etats-Généiaux >•. App. page 533.
2 G. Niel.
•< Batbie.
4 COMPTE RENDU DES SEANCES
valiers des plus anciennes et des plus illustres races ne
croyaient point déroger en occupant les charges consulaires
dans leurs villes ou villages. L'histoire, avec son impartialité,
a dû reconnaître que les abus de pouvoir furent rares et
que les intérêts des « communautés- » furent presque tou-
jours énergiquement défendus par les gentilshommes à qui
elles avaient commis le soin de les protéger.
Bernard de Gontaut était, en 1328, consul de Gondom
avec Vital de Peyrecave, Pierre de Fousseries et Vital de
Labat ; Sans d'Astarac fut nommé consul, vers 1377, à
Valence d'Armagnac , et en 1418 , Auch avait, pour premier
magistrat, un membre de la grande famille de Montant. Les
Montbrun, Villeneuve, Rouaix, Varagnes, de Pins, Puybus-
que, Montlaur, Bai'bazan, Rivière-Thézan, Paulignac, Béon,
Bastard, d'Astugue, de Bordes, d'Angiade, d'Aigremont,
Manas et quantité d'autres gentilshommes avaient brigué et
obtenu l'honneur d'ajouter une illustration nouvelle à leur
gloire féodale. Un retlet de ces coutumes et de ces idées
s'était conservé dans le Midi jusqu'en 1787, et, à cette
époque, un membre de la noblesse, quelqu'élevé que fût son
lignage, se trouvait encore honoré de pointer le titre de
délégué ou député, soit pour la réunion de l'élection, soit
pour l'Assemblée de la Généralité, appelée Assemblée
Provinciale.
On donnait ce dernier nom aux gi-andes subdivisions qui
partageaient la France pour faciliter la perception des im-
pôts. L'assemblée de l'Election ne devait s'occuper que d'af-
faires peu importantes et limitées à l'étendue, toujours assez
lestreinte, de l'Election elle-même. « Les attributions du
bureau de l'Election pai-ticipaient d'un double caractère,
comme ti'il>unal et administiation. G'est de là que partaient
les instructions pour le mode de perception, les facilités à
accorder, les délais à fixer, les remises et modérations à
déterminer, les moyens coei-citifs à employei'. G'était le gou-
' Paroiiisfïs.
COMPTE RExNDU DES SÉANCES 5
vernement qui posait les premières bases du budget général
de l'Etat, qu'on partageait ensuite entre les diverses provinces,
mais le jugement en dernier ressort ne lui appartenait pointa) ,
Au contraire , l'Assemblée Provinciale comprenait toute la
généralité , et traitait les intérêts les plus graves, sous la
direction du Sénéchal , dans les provinces du royaume où il
n'y avait pas d'Etats. Jusqu'à la fin du xiii'^ siècle, les Séné-
chaux furent pris dans la noblesse et ils devaient être cheva-
liers et possesseurs de fiefs ; leur pouvoir était fort considé-
rable, mais il fut diminué, plus tard, par les Parlements qui
avaient le droit de réviseï- et de casser leurs jugements. Dans
le Nord de la France, les Sénéchaux s'appelaient Baillis^, et
il n'y avait aucune différence entre les fonctions qui corres-
pondaient à ces deux titres. Philip pe-le-Bel avait déjà restreint
la puissance des sénéchaux et des baillis, qu'il soumit à la
nomination et à la révocation par le Conseil du Roi, Ils ne
purent plus commander de troupes que dans le cas, fort rare,
de convocation de l'arrière-ban.
Au xviie siècle, Richelieu créa, de nouveau, les Intendants,
qui avaient déjà existé vers 1555 et il a donné les motifs qui
présidèrent à cette institution : a Apprendre comment se
gouverne la noblesse, et arrêter le cours de toutes sortes de
désordres , spécialement les violences de ceux qui , étant
puissants et riches, oppriment les faibles et les pauvres su-
jets du Roy ; » cette magistrature, ennemie des Parlements ,
ruina la puissance du Sénéchal, dont la charge devint purement
honorifique; cependant, en 1789, le roi confia aux sénéchaux
du Royaume le soin de convoquer le peuple dans les Assem-
blées électorales et de surveiller la liberté du scrutin.
Les intendants de Province, ou commissaires des finances,
qui, à la fin du xviiP siècle, étaient pour toute la France, au
nombre de trente-deux, devaient représenter le pouvoir central
dans la grande circonsciiption administrative appelée géné-
' F. de Cassassolles, — Hist. île Saranion.
^ Parfois on trouve aussi ce nom usité anciennenient dans le Midi et il y eut, en 1208,
une transaction passée à Agen, en présence du bailli du roi et du bailli de l'évêquc.
6 COMPTE RENDU DES SEANCES
ralité; iioniniés par simple commission du Conseil et révocables
à volonté, ils se qualifiaient d' ((Intendants de justice, police
et finances du Royaume, pour Sa Majesté, commissaires
députés dans les diverses généralités pour l'exécution des
ordres du Roy ï>. Richelieu les avait institués dès 1635, afin
de tenir en échec la noblesse et surtout les Gouverneurs de
Province , trop influents et trop redoutables pour le pouvoir
du Souverain. Les Intendants , supprimés en 1648 sur les
observations des Parlements, furent rétablis (1653), avec
une autorité bien plus grande qu'auparavant, et ils parvinrent
sous Louis XIV, à l'apogée de leur puissance , qui pouvait
aller jusqu'à faire supprimer à la fois, cinq présidents et dix-
huit conseillers à la Cour des Aides de Montauban'.
Soutenus par le Ministre, et certains d'avoir toujours raison
en dernier ressort dans le Conseil du Roi, ils se livrèrent
souvent à des exactions que signalaient énergiqueraent les
Parlements- dont ils auraient bien voulu éviter la juridiction
dans leuis procès particuliers. Sortis de la classe bourgeoise
et de la petite noblesse de robe , les Intendants avaient
fréquemment de graves difficultés avec les Assemblées Pro-
vinciales où dominaient les grands seigneurs , le clergé élevé
et la noblesse propriétaire de nombreux fiefs dans le pays ;
ces deux pouvoirs, d'accord en cela avec le peuple , faisaient
retomber sur les Intendants, souvent avec raison, l'odieux des
charges fiscales qu'ils présentaient et devaient , par devoir
comme par position, défendre et faire adopter.
Les pays d'Etats votaient les impiHs dont la répartition et le
recouvrement avaient lieu sous leur direction; ces pays d'Etals
se composaient de provinces qui n'appartenaient pas originai-
rement à la couronne, et (jui avaient stipulé le maintien de
' Louis XVI (lisait, avec les meilleures iiilenlions du momie : •< L'administralioii des
pays (rKtal il (|iieiinirs exicptinus près, le léj^ime îles Iiilfiidanls, à quelques abus près,
est ce qu'il y a de mieux dans mou royaume». (Faujçère-Dubourg.)
' Mcssire Antoine de Bourdcaux, intendant du Bazadais. un des hommes les plus à
portée de connaître les gens de finances, écrit dans ses mémoires que « les eslus et aultrcs
gens pareilles lui paroissent n'abvoir esté créés que pour abismer les peuples mettant tout
en usage pour .s'enrirliir». iHer. tCAqnilahic I8(>2 — l'âge r>l5.
COMPTE RENDU DES SÉANCES 7
leurs privilèges, au fur et à mesure de leur réunion. Beaucoup
de ces assemblées avaient été supprimées, à des dates diverses,
avant la Révolution.
En 1789 les pays d'Etats étaient : le Béarn, la Basse-Navarre,
le Bigorre, la Soulle, la Bretagne, la Bourgogne, l'Artois, la
Flandre-Wallone, le Cambrésis, le Languedoc, la Provence,
le Marsan, le Nébouzan, le comté de Foix, le Labour et les
Quatre-Vallées. Les pays conquis, ou cédés, étaient : l'Artois,
la Corse, la France- Wallone, le Hainaut, la Franche-Comté, la
Flandre-Maritime et la Lorraine ^ Sauf dans les pays d'Etats,
il y avait partout des élections. Dans les pays d'Elections,
l'impôt foncier et la capitation étaient fixés par le conseil du
Roi et perçus sous la surveillance et l'autorité d'officiers
appelés Elus. Les tailles devinrent annuelles à partir de l'Edit
de 1455, et les fonctionnaires furent institués en titre d'office
tout en gardant la dénomination d'Elus.
Les cours des Aides statuaient sur les décisions des Elus,
définitivement toutes les fois que l'intérêt du procès dépassait
dix livres. Ces Cours étaient au nombre de cinq pour toute la
France: Paris, Montpellier, Bordeaux, Montauban etClermont-
Ferrand.
Pour remédier au désordre des finances et créer une
perception d'impôts plus équitable et plus régulière, l'opinion
puljlique réclamait éiiei'giquem.ent, dès 1785 -, la réunion des
Etats-Généraux. Après bien des hésitations, dont les traces se
voient même dans la date de convocation qui, fixée primitive-
ment au 29 janvier, fut ensuite retardée jusqu'au 22 février,
Louis XVI redoutant peut-être les Etats - Généraux (leur
importance avait toujours faitombrage à la Royauté), convoqua,
en 1787, l'Assemblée des Notables, Assemblée consultative
seulement. Messieurs de Calonne et de Vergennes, appuyés
* D'après TEtat de la France, en I78'J, par Paul Boiteau, sur 35 généralités 14 avaient
conservé leurs Etats, et :21 étaient devenues des pays d'Election.
- En 1788, le parlement du Dauphiné, soutenu parla province, ])roclamait la restaura-
lion de ses anciens Etats et blâmait la forme, donnée par les Edits, aux Assemblées
Provinciales.
8 COMPTE RENDU DES SÉANCES
par le comte d'Artois, avaient indiqué et conseillé ce moyen,
employé déjà sous les Valois et dont le but était d'amoindrir
l'opposition et les droits, vrais ou prétendus, des Parlements.
Le roi lui-même dressa la liste de l'Assemblée des Notables,
que nous transcrivons , telle qu'elle sortit du cabinet de
Louis XVI, avant les modifications qui y lurent postérieurement
apportées, et sans le nom de Monsieur de La Fayette, ajouté
plus tard, au grand déplaisir du souverain, toujours plein de
défiance contre son ambition et ses sentiments bruyamment
républicains.
[^a lettre de convocation écrite par le Roi aux divers mem-
bi'es de l'Assemblée des Notables fut conçue en ces termes :
i( M
« Ayant résolu d'assembler des personnes de diverses condi-
tions et des plus qualifiées de mon état, alin de leur commu-
niquer mes vues pour le soulagement de mes peuples, l'ordre
de mes finances et la réformation de plusieurs abus, j'ai jugé
à propos de vous y appeler.
« Je vous fais cette lettre pour vous dire que j'ai fixé ladite
Assemblée au 29 du mois de janvier 1787 à Versailles, et que
mon intention est, que vous vous y trouviez le dit jour à son
ouverture pour y assister et y entendre ce qui sera proposé de
ma part ; je suis assuré que je trouverai en vous le secours que
je dois en attendre pour le bien de mon Royaume, qui en est
l'objet.
« Sur ce je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.
« A Versailles ce 20 décembie 1780. »
Une estampe du temps » représente le roi assis sur un
fi(me llenrdrlysé, entouré des notables eu grand costume et
présidant l'assemblée.
' A l'aris, chez M. de Lcscla|i;irl, libraire, rue du Koule ; à Versailles, rue Dauphine,
cheilcs Associés.
COMPTE RENDU DES SÉANCES 9
L'inscription suivante se lit au bas de la gravuie :
« Citoyens assemblés par un Roy citoyen,
Conseil de la patrie, et son noble soutien,
Vous ne trahirez pas l'attente Généreuse,
D'un Roy qui veut, par vous, rendie la France heureuse. »
10 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Assemblée des divers Notables du Royaume convoqués
par le Roy, pour le 29 janvier 1787
ARCHEVEQUES
— PARIS -
Antoine, Eléonor, Léon le Clerc de Juigné
(né à Paris le 2 novembre IT^S.)
RHEIMS —
Alexandre, Angélique de Taleyrand-Périgord
(né à Paris en 1736.)
NARBONNK
Arthur, Richard de Dillon
(né à S^-Germain en Laye en 17'21.)
— TOULOUSE —
Etienne, Charles de Loménie de Brienne
(né à Paris en [T21.)
- MX -
Jean-de-Dieu, Raymond de Boisgelin
(né à Rennes le '11 féviier 173^2. )
— ARLES —
Jean-Marie Dulau
(né au cliàteau de La-Coste, près Périgueux,
le 30 octobre 1738.)
— BORDEAUX -
Jérôme, Marie Champion de Cicé
(né à Rennes en 1735.)
COMPTE RENDU DES SÉANCES 11
EYÈQUES
— LE PUY EX VELAY —
]Maiiie, Joseph de Galard-Terraube
(né dans le diocèse de Lectoure le 20 mai 173G.)
— LANGRES -
César, Guillaume de la Luzerne
(né à Paris en 1738.)
— RODEZ —
Colbert-SeiCtNElay de Gast-le-Hill
(né en 1736.)
— blots —
Alexandre, François, Amédée, Adonis, Anne, Louis
Joseph de Lauziéres-Thémines
(né à Montpellier le 13 janvier 1742.)
— NANCY —
François de Fontanges
(né dans le diocèse de Clermont, le 8 mars 1744.)
— alais —
Louis, François de Beausset
(né à Pondichéry le 14 décembre 1748.)
— NEVERS —
Pierre de Séguiran
(né à Aix, le 19 avril 1739.)
NOBLESSE
Maréchal de Contades
— de Broglio (Broglie)
— de MoucHY (Noailles)
— Mailly
— de Vaux (d'Espinay St-Luc)
12
COMPTE RENDU DES SEANCES
Maréchal (I'Aubeterre
— Beauveau
— de Stainville
Duc d' Harcourt
— de NivERNOis
— de La Rochefoucault
— de Croi
— de Luxembourg
— de Tonnerre
— d' Egmont
Comte de Périgord
— Destaing
— de Robec
— de Chabot
— de Briexne
— de Charos
— du Chatelet
— de Laval
— de Montmorin
— de Thyars
— de PUYSÉGUR
— de Montboissier
— de Flaxlande
— de Choiseuil la Beaume
— de ROCHECHOUART
— de Langeron
— de Guignes
— de Bouille
— de MiREi'Oix
— de Navailles
— de Croix des Chein
(d'Esparbès)
(Choiseul)
(Mazarin)
(Montmorency)
(Ciermont)
(Lamoral)
(Talleyrand)
(Montmorency)
(Rohan)
(Loménie)
(Béthune)
(Lorraime)
(Montmorency)
(St-Hérem)
(de Bissy)
(de Chastenet)
(Canillac)
(Lévis)
(Montaut-Bénac)
LES TliOlS DÉPUTÉS DES PROVINCES EN PAIS D'ETAT
I^nguedoc,
Bretagne,
Bourgogne
Artois.
COMPTE RENDU DES SÉANCES 13
HUIT CONSEILLERS D'ETAT
De Sat'yigny, De Fourqueux,
BouTiN, Lenoir,
ViDAu de la Tour, Lambert,
Baccancourt, La Galizière.
MAITRE DES REQUÊTES, INTENDANTS
Berthier, Esmaxgard,
Neville, Villedeuil.
COURS SOUVERAINES
— PARIS -
D'Aligre, premier président
D'Ormesson,
Saron,
Lamoigxon,
De Fleury, pi'ociireur général
— BRETAGNE —
Cattuelan, premier président
BouRBUELAN, procureur général
— TOULOUZE -
Le président Senault,
Gambon, procureur général
— BORDEAUX —
Le Breton, premier président
DuDON, pi'ocureur général
- DIJO.X -
Saint-Seine, premier président
Bérard, procureur général
— ROUEN —
Pontcarré premier président
Belbœuf, procureur général.
14 COMPTE RENDU DES SÉANCES
— AIX —
La Tour, premier président.
Gastillon, procureur général.
— PAU —
La Gaze, premier président.
BoRDENAVES, procureur généraL
— METZ —
HocQUART, premier président.
Lançon, procureur généraL
— BESANÇON —
Grosbois, premier président.
AuROSE, procureur généraL
— DOUAY —
POLiNCOVE, premier président.
Beaumaize, procureur généraL
— NANCY —
Gœur de Roy, premier président.
Marcol, procureur généraL
CONSEIL SOUVERAIN D'ALZACE
De Gheponne, premier président.
LoiSEAU, })rocureur généi'aL
— ROUSSILLON -
Malartic, premier président.
ViLLAHs, procureur général.
GIIAMBKE DES GOMPTES DE PARIS
NiCOLAY — MONTHOLON
COUR DES AIDES DE PARIS
BaRK.NTIIIN — HoCQUART
COMPTE RENDU DES SEANCES
DÉPUTÉS DES VILLES
— PARIS —
15
Le Prévôt
Le premier
des Marchands.
Echevin.
CHEFS MUNICIPAUX DES VILLES
Un seul par
chaque
ville suivante :
Lion,
Marseille, .
Rordeaux,
Rouen,
Toulouse,
Strasbourg,
Lille,
Nantes,
Metz,
Nancy,
Montpellier,
Valenciennes
Rheims,
Amiens,
Chaalons,
Caen,
Orléans,
Bourges,
Tours ,
Limoges,
Montauban.
Clermont,
Rayonne,
Rien ne sortit de cette Assemblée, composée cependant
d'hommes remarquables, animés des meilleures intentions.
Monsieur de Calonne essaya vainement d'enrayer le mal et
de sauver la Monarchie en lui conservant sa dignité. L'opinion,
injuste dans cette circonstance, était contre lui, et les Nota-
bles refusèrent une partie des mesures qu'il leur proposa.
En 1788, une seconde réunion traita du Rôle du Tiers-
Etat à la prochaine Assemblée des Etats-Généraux résolue en
principe et promise par le Roi dès 4787 *.
Cette même année avaient eu lieu, comme à l'ordinaire, les
réunions dites d'Election et de Généralité. Dans ces Assem-
blées de Province, les intrigues des gens de robe, membres
des Parlements, juges et avocats, cherchant à circonvenir la
Noblesse pour le plus grand profit de leur Ordre et de leurs
idées ambitieuses, étaient fréquemment dévoilées, et rarement
déjouées. Toujours instruits, souvent habiles, quelquefois
* Les arrêts et les lettres, convoquant les Etats-Généraux, parurent le 8 août 1788, et le
24 janvier 1789.
16 COMPTE RENDU DES SÉANCES
éloquents, mais envieux, imprudents, animés d'idées nou-
velles, et caressant des utopies dangereuses , ils firent, plus
tard, la force du Tiers-Etat et contribuèrent, pour une large
part, à la chute de la Monarchie et aux malheurs de la France.
Dans le haut clergé, une partie bien faible, il faut le dire,
vivait assez indifférente aux questions politiques du moment ;
mais la majorité des prélats, tout en comprenant la nécessité
de réformes devenues, même dans l'Eglise, urgentes et indis-
pensables, ne voulait point apporter un aide et une force
puissante aux désastres de tout genre qu'elle prévoyait. Les
évéques se refusaient à adopter les nouveaux sentiments qu'ils
qualifiaient de révolutionnaires, et forts d'un passé glorieux,
ils osaient protester contre des changements qui devaient
amener le bouleversement des croyances religieuses et la
perte d'un pouvoir ou d'une inlluence consacrés, depuis
des siècles, par le respect, l'affection et la reconnaissance.
La noblesse, surtout dans les provinces méridionales, avait
été, depuis longtemps, appauvrie par les guerres de religion et
par une existence trop coûteuse pour des revenus précaires,
presque toujours insuffisants.
Elle désirait des innovations, que réclamait fi-équemment le
triste état du peuple dans les campagnes, où elle résidait, et
voyait de près une misère qu'elle était sans cesse appelée à
secourir; mais, dévouée au Roi, attachée à ses foyers, ennemie
des moyens violents, prudente et avisée, c'était par des
demandes motivées, des remontrances respectueuses et des
etîorts successifs et gradués qu'elle voulait, et avec raison,
améliorer la situation (hi pays.
ft Tout le monde était animé d'un ardent désir de se mêler
« aux affaires, et de doter sa province d'améliorations.
« Les plus grands personnages du clei'gé et de la Noblesse
« eurent à C(iair, dès le pi'incipe, de faire connaître leurs
« bonnes intentions; ils proclamèrent, les premiers, que
a l'inégalité (\o l'impôt était injuste, contre nature; leur
<i langage était itlciii ilc pitié, •!(• coiuiiiiséiatioii pour la classe
TENUES A AUCH EN 1787 17
(( de misérables ruinés par la taille et par les exactions des
(( commis de finances.
« Le premier soin des Assemblées fut de faire faire un
« rapport complet sur l'état de chaque province. A l'exception
((. de deux ou trois parties de la France , ces rapports témoi-
(( gnent de la prospérité du pays à la fin du siècle dernier. Le
(( commerce était plein d'activité ; l'augmentation du travail,
(( l'exportation allaient croissant dans les manufactures ;
(( l'agriculture subissait partout des améliorations progressives,
(( de tous côtés on importait des procédés nouveaux, des races
(( étrangères ; les sociétés d'agriculture se formaient par
« enchantement.
a Depuis 1766, on avait défriché dans vingt-neuf provinces,
« quatre cent mille hectares.
ce Quand on parcourt ces procès-verbaux des Assemblées
« provinciales, on est pris d'un vif sentiment de douleur en
(( voyant tous ces noms d'illustres races, tous ces hommes
(( distingués, embrasés de l'amour du bien public, et qui
(( bientôt allaient finir en exil ou périr sur l'échafaud.
(c Le talent, l'ardeur que les uns et les autres apportaient
(( dans le maniement des affaires publiques , permettaient
« d'espérer un autre dénouement. On peut en conclure que
« les membres de l'Assemblée Nationale, pris d'un vertige
(( qu'ils regrettèrent plus tard, outrepassèrent leur mandat en
(( mettant à néant beaucoup de choses, beaucoup d'institutions
(( qu'il eût été sage de conserver i. »
L'Angleterre, plus prudente, s'est avancée lentement dans la
voie des réformes, et elle doit à cette sagesse le degré de
prospérité et de calme dont elle a joui pendant 'si longtemps.
Améliorer, ne rien détruire, mais toujours perfectionner,
telle était la devise des Anglais pour la chose publique.
En France, au contraire, on a voulu tout renverser à la fois
et faire table rase des institutions qui avaient été, jusqu'à ce
moment, la gloire du royaume. « Aussi la ruine totale de
1 G. Niel.
18 COMPTE RENDU DES SÉANCES
« l'ancien ordre de choses devait fatalement aboutir à la
« Terreur quand l'oligarchie devint maîtresse de tous les
« pouvoirs, dont la Royauté préparait depuis si longtemps la
« concentration. » (Bladé).
Au moment de la réunion de l'Assemblée Provinciale en la
Généralité d'Auch, les grandes préoccupations pour les imposés
étaient la question des chemins avec leur cortège obligé de
corvées, et surtout les deux capitations, tant nobles que rotu-
rières, avec les impositions des tailles et du vingtième. Ce
devait être la plus importante des réformes réclamées, et dès
1786, quantité de pamphlets, signés ou anonymes, mais
presque toujours écrits en province, vinrent appuyer énergi-
quement ce désir d'égalité dans l'impôt, qui finit par être
réalisé. ((. 11 faut faire passer la subvention territoriale dans
(( toutes les provinces, supprimer ainsi les vingtièmes, et dans
(( le Royaume toutes les terres des Grands et des Petits
« paieroient alors sans exception, et les Nobles n'en seroient
« pas moins nobles. » (Auch le 1^'" janvier^.)
Un excessif désordre régnait dans la topographie presqu'in-
connue de la Guyenne et de la Gascogne, dépourvues, à peu
près partout, de voies de communication, de canaux et de
cours d'eau navigable. Seuls, les environs d'Auch possédaient
quelques routes assez bonnes, mais c'était un voyage long,
pénible et dangereux que d'aller à Condom, Lectoure ou
Fleurance. Les intendants s'étaient préoccupés de cette
déplorable situation, et ce fut à l'occasion de cette réunion de
l'Assemblée pi'ovinciale à Auch, en 1787, qu'on dressa la
carte encore inédite de la Généralité, comprenant le territoire
de ses cinq élections. Cette carte, — dessinée par le sieur
Gaulier fils, élève de l'école Royale de dessin, établie à Auch,
— représente la singulièi-e configuration des Elections et des
Arrondissements. Elle frappa tellement les membres de
l'Assemblée par sa bizarreiie et la complète impossibilité de
faire un travail exact sur l'entretien des routes, qu'il fut
' Lcllrr (l'une dévote de Gascogne, à Madame Necker. (Anonyme.)
TENUES A AUCH EN 1787 49
sérieusement question oc et de la réformation des Elections et
« de la nomination d'une commission particulière qui, après
i( s'être occupée de cet objet, oiïriroit à l'Assemblée un plan
(( général et uniforme de conduite et de combinaison, pour la
(( réformation des Elections^. ))
C'était un prélude à la division de la France par départe-
ments, districts et cantons, qui eut lieu trois ans plus tard^.
La Généralité d'Auch, créée par un édit de 4716 aux dépens
de celles de Bordeaux et de Montauban, se composait, en 1787,
des cinq Elections d'Armagnac (formant 322 paroisses ou
communautés, 1,214 feux, 26 bellugues 1/4), de Lomagne, de
Comminges, d'Astarac et de Rivière- Verdun. Elle comptait
762,000 âmes, et ses contributions étaient de neuf millions de
livi-es, ce qui faisait environ par tète, 13 livres, 18 sols
5 deniers.
Dans cette Généralité, la taille était réelle, c'est-à-dire
qu'elle était supportée par le sol, et que les gentilshommes la
payaient quand ils avaient des domaines roturiers. On avait
établi très exactement un état des biens nobles et roturiers, et
ces biens, ainsi évalués,, étaient désignés sous le nom de feux^.
Avant 1787, la Généralité d'Auch comprenait, outre les
cinq Elections déjà nommées, celles des Lannes, et les pays
d'Etats suivants : Labourd, Marsan, Soûle, Béarn, Basse-Na-
varre, Bigorre, le Nébouzan et les Quatre- Vallées, plus tard
réunis à l'Intendance de Pau et Bayonne.
(( En résumé la Généralité absorbait, à peu près, le
département actuel du Gers et huit arrondissements qui sont :
Auch, Mirande, Lectoure et Lombez dans le Gers, Castel-
Sarrazin dans le Tarn-et-Garonne, Muret et S^-Gaudens dans
la Haute-Garonne, enfin S^-Girons, dans l'Ariège *.
^ Procès-verbaux de rAssemblée Provinciale.
2 Prosper-Lafurgue, Rev. d'Aquitaine- 1861).
^ Il fallait prouver par des titres lanobilité des fonds pour lesquels on réclamait l'cxcmp-
linn de la taille. Ces titres élaient ou des concessions royales, ou des abandons faits par
des communes à certains seigneurs.
'' Lespy.
20 COMPTE RENDU DES SÉANCES
L'Election de Lomagne se composait du pays dit les
Baronnies, de la Vicomte de Bruilhois, du Comté de Carmaing,
du Comté de Gaure, du Comté de l'Isle-Jourdain et de la
Vicomte de Lomagne. Le total des paroisses s'élevait à 160,
comprenant ensemble 931 feux, 15 bellugues.
(( Sans routes, sans canaux, sans industrie et sans commerce,
la Généralité d'Auch, réduite aux seules ressources d'une
agriculture privée de débouchés, ne parvenait qu'avec des
efforts inouïs et une stricte économie, à réunir le numéraire
nécessaire pour payer l'impôt*. »
Formée de contrées montagneuses où les villages étaient
rares et les maisons clair-semées, cette Généralité ne contenait,
suivant Necker, que 1,148 communes et 603 habitants par lieue
carrée, ou 30 par cent hectares. Grâce à l'intendant d'Etigny,
qui l'administra pendant seize aris, des routes furent établies,
d'autres améliorées et on creusa quelques canaux. Moyennant
ces efforts, les deux seuls produits de la province, les blés et
les vins, purent trouver des débouchés nombreux sur Agen,
Toulouse, Montauban et le Béarn. a De nos jours encore, près
de cinq cent mille hectolitres de blé sont produits par le
département du Gers, qui possède la plus grande culture de
froment qu'il y ait en France-. )> Par suite de la maladie
croissante des vignes, cette production tend à s'agrandir de
plus en plus.
Malgré ses bienfaits et son entier dévouement aux intérêts
de ses administrés. Monsieur d'Etigny fut longtemps regardé
dans la province, comme un intendant dépensier ; on lui
reprocha les embellissements de la ville d'Auch, qu'il avait
entrepris à l'exemple de Monsieur de Tourny, à Bordeaux,
et après sa mort , on se hâta de supprimer diverses fonda-
tions, établies à grands frais, par ses soins, telles que le Haras
du Rieutort^, et les pépinières royales. Souvent contrarié
' Léonce de Laverjjnc.
* Léonce (le Lavei'^çne.
•* Le château ilu Hieulort, ancien rendcz-vmis de chasse dos dncs de Roquelanre, ap-
partient aujourd'hui à M. de MontaL
TENUES A AUCH EX 1787 21
dans l'exécution de ses vastes et utiles projets. Monsieur
d'Etigny disait tristement : « les pères me maudissent, les fils
me béniront, » l'avenir a justifié ces prophétiques paroles*.
Né en 1720, Monsieur d'Etigny avait été appelé, vers trente
et un ans , à remplir les fonctions que son frère Maigret de
Sérilly avait occupées. Il joignait (dit ^I. Ladoucette), aux
talents de l'homme d'Etat, les qualités qui font le charme de
la vie. Sa taille majestueuse, sa figure prévenante, ses maniè-
res affables, son caractère impétueux en même temps que
réfléchi, inflexible, mais juste et généreux, l'ardeur avec
laquelle il épousait les intérêts de ses administrés, tout con-
tribuait à lui gagner les cœurs.
La ville d'Auch, tardivement reconnaissante envers ce grand
citoyen, lui a élevé un tombeau dans sa cathédrale, et une
statue sur la promenade qui porte le nom de d'Etigny.
« Le sentiment qui dominait toujours dans les diverses réu-
nions, soit d'Election, soit de Généralité, en Gascogne, était
une épargne scrupuleuse de l'argent des contribuables et une
aversion éclairée pour toute espèce de monopole, comme pour
tout gaspillage administratif. Ces sentiments font d'autant plus
d'honneur aux Assemblées de cette province, que, malgré sa
pauvreté, ses lourdes charges et son complet délaissement par
le pouvoir central, il ne se mêla jamais aucun mot amer dans
ses délibérations -, et la portion de la France qui aurait eu le
plus le droit de se plaindre, donnait l'exemple de la plus en-
tière confiance dans les intentions paternelles du Roi^. »
Le 24 septembre 1787, la réunion de l'Election de Lomagne
tenue pendant trois jours, à Lectoure, avait été consultée sur
les diverses questions qui sei-aient discutées au mois de
novemi)re, dans l'Assemblée Provinciale à Auch, et chacun
prévoyait pour ce moment de graves dissentiments. Malgré le
' Géographie de Bourdeau.
- Par une singulière ironie du hasard, après rexéculion de Louis XVI, on tira au sort
la ville qui aurait lechafaud ayant servi au supplice du Roi, et il échut à la ville d'Auch, où
on l'envoya. (C»« de Reiset, Modes et usages au temps de Marie-Antoinette.)
^ Léonce de Lavergne.
22 COMPTE RENDU DES SÉANCES
réveil général de l'esprit public, l'ardeur de chacun pour les
idées nouvelles, et les nombreux mémoires qu'on adressait de
tous côtés au Roi, ou à ses ministres, l'Assemblée de l'Election
de Lomagne se passa encore, cette année, avec les formes, le
calme, la dignité accoutumés, sous la présidence de Monseigneur
Louis-Emmanuel de Gugnac, évêque de Lectoure .
Nous donnons le procès-verbal de l'ouverture de cette
réunion, qui se tint dans la salle « dite du Gouvernement, au
Palais Episcopal de la ville de Lectoure, sise en la sénéchaus-
sée d'Armagnac » :
(( Le 24 septembre 1787, l'Assemblée de l'Election de
Lomagne fut tenue à Lectoure et le procès-verbal suivant fut
dressé à cette occasion :
(c L'an 1787 et le 24'"^ jour du mois de septembre, à six
heures du matin, dans une salle du Palais episcopal de la
ville de Lectoure qui a été choisie pour le lieu de la première
Assemblée de l'Election de Lomagne, ordonnée par le règle-
ment fait par S. M. le P\.oi, le 12 juillet 1787, et composée de
Monseigneur l'évêque de Lectoure, nommé président par Sa
Majesté, et de MM. les députés nommés par l'Assemblée
Provinciale d'Aucli, dont la première séance a commencé le
25 août dernier, et a continué jusqu'au 28 inclusivement :
« Savoir, dans l'ordre du Clergé :
« Monseigneur I'Evêque de Lectoure, président* ;
(( L'abbé de Vitalis, grand archidiacre, grand-vicaire de
Lectoure ;
(( MoLAS, curé de S^Glar.
(( Dans l'ordre de la Nol)lesse :
(( Le marquis de Galard, baron de Magnas, seigneur de
Pellehaut, La Tour et l'Isle-Bouzon , lieutenant-colonel dans
le régiment de IHcardie, clievalier de S^-Louis ;
a Monsieur de Montagu de Mondexard, seigneur de Bière,
maréchal des camps et armées du Roi-.
' Louis-Kiiiriiaiiuil dt; Ciijçiuic, milans li^ diocèscî di' Caliors, cii I7'2'.t, sacré le 27 sep-
Icnibrc 1772.
* Joseph de Moiilajçii de Moiideiiard fui intMé au toiillit ()ui s'éleva, en ilS'J, eiilrc le
1
TENUES A AUCH EN 1787 23
« Dans l'ordre du Tiers-Etat :
« MoYSSET, lieutenant-principal de l'Election de Lomagne, à
Fleurance ;
ft La Glayerie, aYocat au Parlement, à la Chapelle ;
« Deforcade, aYOcat au Parlement, à Layrac ;
« Fau de Baugin, aYOcat au Parlement, à AuYillars ;
<i Mallac, bourgeois, à Gimbrède. »
Cette réunion Youlait se contenter d'expédier les affaires
courantes de l'Election, et ne point s'occuper des intérêts gé-
néraux qui dcYaient être traités, deux mois plus tard, dans
l'Assemblée Pi'OYinciale d'Auch ; cependant elle ne put se
dispenser de toucher aux questions d'administration locale qui
agitaient passionnément les esprits à cette époque, et ses pro-
cès-Ycrbaux témoignent du zèle intelligent et patriotique dont
les trois ordres étaient alors animés.
Le Président, Monseigneur de Cugnac, prononça, au début
des séances, un discours si sage, si modéré et si éloquent. (]ue
l'impression en fut Yotée à trois cents exemplaires, et les
députés promirent de « concourir avec zèle aux Yues de
bienfaisance et de patriotisme de leur président ».
Profitant du trouble et de l'incertitude qui répandaient un
malaise général dans le pays, grâce à la faiblesse des fonction-
naires dont l'autorité méprisée était déjà mise en question, de
graves désordres se produisaient dans la Province et les
propriétés n'étaient plus respectées.
Des bandes armées parcoui'aient la contrée, en proférant
des menaces contre les gens paisibles, et de nombreux actes
de violence avaient lieu journellement sans répression possible.
Une des questions les plus importantes de la session fut la
plainte portée par divers seigneurs, villageois et propriétaires,
contre les « braconniers et autres gens de pillage » qui, sous
prétexte de chasse, ou de manifestations politiques, désolaient
les campagnes et pillaient même les maisons et les récoltes.
Grand-Sénéchal et le juge de La IMume, pour la convocation des Electeurs et il prit parti
pour le dernier. (Voir à l'appendice |.
24 COMPTE RENDU DES SÉANCES
On lut un long mémoire, rapportant ces méfaits, signé par
nombre de plaignants, appartenant à toutes les classes de la
société, et qui jette un triste jour sur l'état de la Lomagne à
ce moment.
Nous le citons en entier, comme document, à la fin du
volume', avec quelques lettres qui confirment les plaintes
générales des habitants de la province.
Ce n'était pas seulement en Guyenne qu'existaient le
désordre et le manque de sécurité pour les personnes et les
biens. Suivant son usage, la Révolution dénaturait le sens des
mots et la liberté devenait de la licence. Le 31 juillet 1789,
Lally-Tollendal lisait à la tribune une correspondance aussi
volumineuse que désolée, et il donnait une liste de trente-
six châteaux brûlés, détruits ou pillés dans une seule
province, avec les détails d'attentats pires encore contre
d'inofîensifs citoyens. Madame Elisabeth écrivait, le 25 août
1789, qu'on venait d'apprendre «. la brûlure de 70 châteaux-. »
Le 19 novembre 1787, l'Assemblée de la Généralité s'ouvi-it
à Auch ; le public, poussé par des meneurs soudoyés, recevant
de Paris leur mot d'ordre, se montrait hostile aux délégués du
clergé et de la noblesse, et peu sympathique à cette réunion
qu'on traitait de palliatif usé et inutile; ce n'était pas, disait-
on, un remède efficace aux maux dont souffrait la province ;
il fallait sortir de l'ornière accoutumée, rompre avec les vieilles
traditions et changer les anciennes habitudes. Chaque membre
de l'Assemblée avait mystérieusement reçu, en arrivant à
Auch, un papier avec cette phrase :
a Tous vos cahiers portent ces mots : réformer les lois.
« Hé! Messieurs, faites-en de nouvelles, vous aurez bien
« plus tôt fini.
(( Signé : L'opinion publique . »
Partout on réclamait les Etats-Généraux que le Roi annonça
' Voir à l'appenilicc : Mt-moirc coiilic des gens armés, déguisés et avec attroupement,
qui commettent toute espèce de délits en Lomagne.
« Modes et usages au temps de Marie-.Vntoinette, par le (:«« de Reiset.
TENUES A AUCH EN 1787 25
enfin le 17 décembre de cette même année, et qui devait,
croyait-on, sauver le pays et ouvrir une ère de félicité uni-
verselle.
On étudiait avec ardeur les relations des anciens Etats tenus
à Tours, à Blois et enfm à Paris, en 1614 ; on demandait les
diverses réformes que les députés des xv^, xvie et xviie siècles
avaient à peine pressenties.
La division de l'Assemblée en Trois-Ordres paraissait inu-
tile, nuisible même et on citait ce fait, qu'aux Etats tenus à
Tours, en'1484, il n'y eut qu'un seul orateur, nommé Relly,
chanoine de Paris, et un seul cahier pour les trois ordres,
« marque bien sensible de la concorde et de la mutuelle cor-
respondance qu'il y avoit lors, de l'un à l'autre * ».
Aux Etats-Généraux de 1467, le Tiers-Etat avait été placé
dans le même parquet que les députés de la noblesse et les
membres du Conseil du Roi -.
Enfm la multiplicité, dans le Royaume, des hommes de loi,
« sangsues du peuple », était un abus à réprimer; « on pou-
ce voit dire à cette occasion ce que l'Empereur Adrien assu-
« roit, en mourant, que c'étoit le nombre des médecins
« autour de lui qui l'avoit tué ^. »
Les gens de robe réclamaient la diminution des pensions,
généralement accordées comme récompenses de services mili-
taires ; la noblesse demandait la suppression de la vénalité des
charges publiques. Voici le factum anonyme envoyé à ce sujet,
aux délégués de la Généralité d'Auch :
« Messieurs,
« La convocation des Etats-Généraux a toujours été un hom-
mage rendu aux droits du Royaume. La Majesté dont s'entou-
roit le souverain ne l'empêchoit pas d'entendre le peuple
élever énergiquement la voix pour défendre ses libertés,
réclamées par ceux qu'il avoit chargé de représenter ses inté-
1 Etats-Généraux de France, 1515.
' Hist. des Etats-Généraux de France, par M. de Landinc, Paris 1788.
■* Etats-Généraux de France, 1515.
26 COMPTE RENDU DES SÉANCES
rets. Des discussions sur ce dont doivent s'occuper les Etats,
éclairèrent, comme aujourd'hui, l'opinion des députés. Il a
paru, en 1615, deux brochures sur la vénalité des offices que
l'une essayoit de justifier et dont l'autre demandait la suppres-
sion. Diverses considérations, des raisons assez bien exprimées
ne manquoient pas de part et d'autre. Cependant, d'après
l'aveu même du premier de ces écrits, l'opinion publique et
son influence ont toujours été plus ou moins écoutées quand
on demandoit cette suppression ; aussi fut-elle en partie
accordée sur la demande des Etats, et l'on proposa" de rem-
placer le tort que cela causoit au trésor, par un nouvel impôt
mis sur le sel et les aides. C'est à ce sujet que les députés du
Tiers-Etat adressèrent de très-humbles mais très-vives remon-
trances au Roi, en un langage très-convenable sui' ce que le
résultat de la suppression de la vénalité des charges n'appor-
toit aucun soulagement aux maux existants. Au contraire, on
auroit encore à supporter le poids de nouveaux impôts. Il
seroit bien préférable, pour compenser la perte du Trésor, de
diminuer les dépenses générales, et de supprimer une partie
des pensions.
Un mémoire, rédigé par vos compatriotes, les sieurs Broca,
Duroy, député d'Albret, et Boucharan, de Condom, présentent
d'excellentes raisons pour appuyer cette opinion.
Plusieurs autres écrits de ce temps, tels qu'une lettre
adressée au Cardinal de Soui-dis^, où on lui donne plaisamment
le conseil de se mieux conduii'e, diverses i-elations très-éner-
giques, et répandues alors, prouvent (ju'on jouissoit, en ces
temps si éloignés de nous, d'une cei'taine liberté poui- exprimer
sa pensée, et on oseroit nous refuser aujourd'hui ce droit ! »
Nous avons ci'u intéressant de publier ([uelques letti'es,
écrites à ce moment, et donnant une idée exacte de la situa-
tion deses|>rils en Gascogne, pendant cette dernière réunion
de l'Asseirdilée des Notables <le la Généralité d'Auch, en 1787,
il y a juste cent ans K
' Voir i"t riippeiMlicc, la lislc des ilriiiitos de la iv^'iim Siid-Oiicsl de la France, aux
KlaU-Ciénéraux .
TENUES A AUCH ES 1787 27
Les unes ont pour auteurs deux membres de l'Assemblée,
faisant partie du Tiers-Etat ; d'autres sont d'un simple bour-
geois d'Auch, employé des ponts et chaussées, nommé
Durand ; enfin le troisième correspondant était un t^en-
tilliomme, assistant en spectateur indépendant, mais non
indifférent, aux réunions des Notables de sa province.
Ces lettres sont adressées à un personnage assez haut placé,
ayant un grade élevé dans l'armée, qui suivait avec un vif
intérêt, du fond de son manoir de Gascogne, les diverses
fluctuations de l'opinion, et qui désirait être tenu, jour par
jour, au courant de tout ce qui pouvait se passer d'important
à l'Assemblée provinciale de la Généralité d'Auch, par des
gens d'idées opposées et de condition différente.
Nous avons joint à ces lettres, dont nous conservons scru-
puleusement l'orthographe, le procès-verbal de cette Assemblée,
et quelques notes sur les membres de la noblesse qui en
faisaient partie.
Monsieur le Maréchal duc de Richelieu était, à cette époque.
Gouverneur et lieutenant-i-fénéral de Gu venue et Gascogne .
Monsieur le marquis de Conflans commandait la Haute-
Guyenne et le Maréchal de Mouchy, avec le vicomte de
Noailles en survivance, était chargé de la Basse-Guyenne.
Messieurs Taillepied de Bondy et Ghanorier étaient rece-
veurs des finances à Auch, Trul^ert, directeur particulier des
vingtièmes dans cette ville , Gay et Guérard directeurs de
l'Administration des domaines, droits réservés * et contrôles,
Bonnefin, régisseur général, Lassus et de Moncloux, directeurs
des Gabelles et du tabac.
Monsieur le baron de Breteuil, conseiller d'Etat ordinaire.
Ministre et secrétaire d'Etat , était chargé de la province de
Guyenne, haute et basse, comprenant les Intendances de
Bordeaux, Auch et Bayonne ; Monsieur de Golonia, maître
des requêtes, avait le département de toutes les Gabelles de
* L'impôt des droits réservés portait sur les objets de consommation.
28
COMPTE RENDU DES SÉAJN'CES
France, sans exception; Monsieur de Montaran , maitre des
requêtes, s'occupait des intérêts du commerce dans le Béarn
et dans la Généralité d'Auch K
• Voir à l'appendice, l'Etal de la France en 1789.
TENUES A AUCH EN 1787 29
Procès- verbal de l'Assemblée Provinciale
pour la Généralité d'Auch, tenue dans cette ville
en Novembre et Décembre 1787.
La présente Assemblée a été reconnue être composée,
savoir :
DE L'ORDRE DU CLERGÉ :
MM. L'archevêque d'Auch, président^ ;
L'ÉvÊQUE DE Lescar, abbé de Simorre^ ;
L'ÉVÈQUE DE LeCT0URE3 ;
L'ÉVÊQUE DE COUZERANS*;
L'ÉVÊQUE DE Commences 5;
DoM Pélegrin, abl)é régulier de l'abbaye de Rouillas ;
L'abbé de Laclaverie de Soupets, chanoine de l'église
primatiale de cette ville et archidiacre d'Astarac ;
L'abbé de La Tour-du-Pin, archidiacre de Sos, grand-
vicaire d'Auch ;
L'abbé Le Règue, archidiacre, chanoine de l'église de
Commenges, vicaire-général du diocèse ;
L'abbé de Faudoas, chanoine du chapitre de Pessan.
DE CELUI DE LA NORLESSE :
MM. le vicomte de Pointis S'-Jean ; le marquis de Galard,
seigneur de l'Isle-Bouzon et Magnas; le marquis de Luppé,
* Louis Apollinaire de la Tour-du-Pin-Montaiiban.
2 Marc-Antoine de Noé, devenu plus tard évèqne de Troyes.
3 Louis-Emmanuel de Cugnac.
* Dominique de Lastic.
■'• Antoine-Charles-Eustache d'Osmond.
30 COifPTE RENDU DES SÉANCES
seigneur de Lacassaigue; le comte de Noé, maréchal des camps
et armées du roi, seigneur de Miélan, Urdens, Trie, etc. ; le
marquis d'Angosse, maréchal des camps et armées du roi,
grand sénéchal et gouverneur d'Armagnac, seigneur de Projan,
Ségun, etc.; le comte de Cardaillac de Lomné, chevalier de
S'-Louis, baron d'Esparros, seigneur de Castex et la Brande ;
de Maurens, président à Mortier au parlement de Toulouse,
seigneur de Maurens ; le comte de Fezensac, colonel en second
du régiment de Lyonnais, comte de Marsan, Lassère, etc.; le
comte de Béon, sous-lieutenant des gardes du corps de Sa
Majesté, seigneur de Lapalu (absent); de Catelan, avocat-
général du Parlement de Toulouse, seigneur de Caumont.
DE CELUI DU TIERS-ÉTAT:
MM, Hugueny, maire et lieutenant principal de Beaumont-
lez-Lomagne ^ ; Long, procureur du roi de Beaumont-lez-
Lomagne ; Messine, procureur du roi de Gimont ; Descoubès
de Monlaur, seigneur de S'-Jean-le-Gomtal et d'Arbéchan,
lieutenant-criminel au siège présidial d'Auch; Boubée, greffier
en chef, civil et criminel, en la sénéchaussée et présidial
d'Auch ; Despiau, avocat au parlement à Auch; Dumas, avocat
à L'Isle-Jourdain ; Marpoy de Sabasan, seigneur de S^-André-
de-Carens et Malegasse, à Eauze ; Rives, à S^-Girons ; Jun,
conseiller à l'élection de Lomagne (absent) ; BoussÈs, avocat
à Mirande ; Burgalat, docteur en médecine, d'Aspect ;
Mazères-^Iondon, notaire Royal de Terraube ; Nassans, juge-
général du comté d'Astarac; Noguès, négociant à S^-Martory ;
Dastarac, avocat au parlement, à Cadours ; Bauduer, bour-
geois à Peyrusse-Massas ; Tarrible, avocat au parlement et
notaire à Miiannes; Dumoulin, notaire royal à S^-Avit; Gérac
(absent).
' (> Ilii-çiu-iiy (leviiil, sous In Ti'iroiir, accusateur public dans le Gers, ot mérita, avec
l)arli<i<ifilli\ le siuisln- suriumi de |>iiurvoyeur de l'iViialaud. Il pn-sida aussi le tribunal
ri'-volnlii(iuiaiii- di- Tdulciiisc (|ui, en trois mois, prononça 13 coiidaini\ations à mort. (Voir
à l'appt-ndir*-.)
TENUES A AUCH EN 1787 Si
SYNDICS GÉNÉRAUX :
M'Sl. l'abîmé d'Arrêt, grand-vicaire d'Aiich et archidiacre
d'Angles ; Boubée, juge-général de l'archevêché d'Auch.
Secrétaire et Crreffier,
Le sieur Fajon.
COMMISSION POUR LA CAPITATION :
Monseigneur l'évêque de Couzerans, président ;
l'évêque de Commences ;
MM. DoM Pélegrin, abbé régulier ;
Le vicomte de Pointis ;
Le marquis de Galard, chevalier de St-Louis ;
De Monlaur, Long, Messine, Marpoy, et
Burgalat.
COMMISSION DES VINGTIÈMES :
MM. Le marquis de Galard, président ;
Le marquis de Luppé ;
De Catelan, l'abbé Le Bègue, Long, Rives, Boussès,
Dastarac.
L'Assemblée, considérant qu'elle a rempli les objets qu'elle
s'étoit proposé, a arrêté de faire avertir M. le commissaire du
Roy^, pour l'inviter à venir faire la clôture de l'Assemblée. En
conséquence, M^I. le comte de Cardaillac et Despiau ont été
nommés pour aller le prévenir que l'Assemblée étoit prête à le
recevoir. M. le commissaire du Roy ayant été annoncé, MM.
les procureurs-syndics se sont rendus au bas de l'escalier ; M.
l'abbé de Rouillas, j\I. le marquis de Galard, M. Hugueny et
^ Bertrand de Boucheporn, le dernier intendant des généralités d'Auch, Pau et Béarn,
était un ancien magistrat au parlement de Metz ; il mourut sur l'écliafaud, pendant la
Terreur ; d'un noble caractère et d'un esprit distingué, il exerça ces fonctions jusqu'en
1790. Son traitement était d'environ vingt mille livres. (La société et les mœurs en
Béarn.)
32 COMPTE RENDU DES SÉANCES
M. Long ont été nommés pour aller le recevoir au haut de
l'escalier et le conduire dans la salle ; ^1. le commissaire du
Roy étant entré et s'étant assis dans un fauteuil au milieu de
l'Assemblée, en face de M. le Président, a témoigné à l'Assem-
blée le zèle dont il est animé pour le bonheur et la prospérité
de la province.
Mg^" le Président y a répondu en lui exprimant les sentiments
dont l'Assemblée est pénétrée pour sa personne et sa confiance
aux bontés de Sa Majesté.
t L. Ap. Arch. d'Auch, président ;
7 L. Em. évéque de Lectoure ;
L'abbé de Bouillas ; Laclaverie ; l'abbé de Latour-du-Pin,
vicaire-général, archidiacre ; l'abbé Le Bègue ; l'abbé de
Faudoas ; Hugueny ; Dumas ; Despiau ; de Monlaur ; Boussès;
Rives ; Mazères-Mondon ; Noguès ; Bauduer ; l'abbé d'Arrêt,
procureur-syndic ; le vicomte de Pointis ; le marquis de
Galard ; le marquis de Luppé ; le comte de Noé ; le marquis
d'Angosse ; le comte de Gardaillac ; le comte de Fezensac ;
Long ; Catelan ; jNIarpoy de Sabasan ; Boubée ; Burgalat ;
Nassans, juge ; Dastarac ; Tarrible ; Dumoulin ; Boubée,
procureur-syndic.
Signé :
Fajon, secrétaire.
TENUES A AUCH EN 1787 33
Bulletin pour M. le chevalier de G'**
relatif à ce qui s'est passé dans les séances de l'administration
provinciale d'Auch, depuis le 19 novembre
jusqu'au 12 décembre 1787.
La première séance du 19 novembre fut ouverte par un
discours prononcé par M'Ji' l'Archevêque <, président, où il
présenta l'ensemble des objets dont l'administration devait
s'occuper, sous des points de vue dictés par l'intérêt du
Gouvernement et véritablement par l'intérêt commun de la
Province. Ce discours était très bien écrit ; Mai" l'Archevêque,
pressé par un grand nombre de membres de l'Assemblée, de
consentir à l'impression de ce discours et à ce qu'il fût inséré
dans le procès-verbal de l'Assemblée, s'est, jusqu'à présent,
obstiné à s'y refuser.
A cette première séance, il fut prononcé un discours par M.
l'abbé Darrès, syndic du clergé et de la noblesse, où il présenta
avec toute la précision et l'énergie possibles, les détails de
toutes les impositions et charges de la province, avec leurs
causes premières, secondaires et progressives. Il compara les
véritables forces de la Province, soit avec celles de la Province
de la Haute-Guyenne, soit avec celles de tout le royaume, et
prouva que la nôtre éprouvait, depuis sa séparation d'avec
celle de la Haute-Guyenne, une surcharge de plus de la moitié
en sus, proportion exactement gardée ; il prouva encore, avec
le plus grand intérêt, tous les abus qui s'étaient, depuis
longtemps, glissés soit dans l'établissement de certains impôts,
soit dans leur perception, soit dans leur destination, et finit
par inspirer à l'Assemblée toute sorte de confiance dans le
succès de bonification que présentait à faire une bonne admi-
* Louis, Apollinaire tle La Tom-du-Pin-Moiitauban.
34 COMPTE RENDU DES SÉANCES
nistration. Enfin ce discours fit dans le public la plus agréable
impression.
Le lendemain, 20 novembre, l'Assemblée assista à une
messe solennelle qui fut célébrée à la cathédrale, à l'autel du
S'-Esprit ; après la messe, on se rendit encore à FArchevêclié
où l'on dîna.
Le lendemain, 21 novembre, l'Assemblée se forma, et Mon-
sieur l'Intendant* y fut introduit et fut porteur des ordres du
Roy qui simplement ordonnait la formation de l'Assemblée ; il
fit un discours très court et où il ne mit presque pas d'intérêt ;
pendant les quatre à cinq séances suivantes il fut fait lecture
de dilTérents procès-verbaux des assemblées d'Election ; l'on
trouva dans ces divers procès-verbaux matière à de grandes
discussions et à de grands développements d'intérêt ; à la suite
de toutes ces lectures. Ma»" l'Archevêque forma divers bureaux
à chacun desquels il fut renvoyé à discuter tout ce qui devint
de sa compétence ; ces divers bureaux étaient: l'un des tailles,
le second des vingtièmes, le troisième des droits réservés, ou
octroi et charges locales, le quatrième des chemins, le cin-
quième des ateliers de charité, le sixième du règlement, le
septième de la vérification des titres de noblesse, le huitième
du bien public, le neuvième de la comptabilité, et le dixième
de la capitation, présidé par Mar l'Evèque de Gouzerans.
Les présidents de ces divers bureaux sont, savoir : de celui
des tailles, M. le comte de Noé ; de celui des vingtièmes, X[.
le marquis de Galard de Liste ; du troisième, ^L l'abbé de
La Tour-du-Pin, parent de Mo'" l'Archevêque et archidiacre;
du quatrième, Mg"" l'Evêque de Conmiinges ; du cinquième,
My l'Evêque de Lectoure ; du sixième. Ma"" l'Evêque de Lescar;
du septième, ^L le vicomte de Pointis ; du huitième, M. le
président de Maurens ; du neuvième, AL le marcjuis de Luppé.
Le bureau des chemins est celui qui de suite s'occupa le plus
sérieusement, et il y fut invité plus particulièrement [)ar
rAssemblée, parce (ju'on roi)résenta (juc les travaux des che-
' Hcrlrand ilc Hiiiirh<'|i(irn orcnpa cet emploi de 178(1 à 17!tU.
I
TENUES A AUCH EN 1787 35
mins devaient être entamés le plus tôt possible, surtout vu le
succès que la commission intermédiaire avait sollicité et
obtenu de Isl. l'intendant, aux adjudications commencées dans
le mois d'octobre.
Le '23, M. l'intendant fut introduit à l'Assemblée, et il y
porta le règlement du conseil, fait dans le mois de novembre,
divisé en cinq parties, la première concernant le cérémonial,
les formes et la tenue de l'Assemblée provinciale, les assem-
blées d'élection, les fonctions des différents membres ou
officiers aux assemblées, et autres objets relatifs à leur
formation et organisation intérieure.
La seconde partie concernait les fonctions des différentes
assemblées et leurs relations avec M. l'intendant.
La troisième concernait les impositions ordinaires.
La quatrième concernait le vingtième, dans lequel Sa Majesté
veut que les ressources du clergé soient portées sur les Rolles
du vingtième des communautés, pour mémoire seulement, afin
qu'on puisse connaître la juste proportion de ce que pourrait
payer le bien du clergé, à raison de ses revenus par comparaison
avec les autres propriétés foncières du Royaume , y compris
celles du propre domaine de Sa Majesté. Dans cette même
partie dudit règlement. Sa ]\Iajesté fait proposer, par M.
l'intendant, l'abonnement du vingtième à un million trois cent
vingt mille livres, sauf à tenir compte à la Province de deux
cent soixante mille livres qui a paru pouvoir être à la charge
des biens ecclésiastiques, et, si tel est le vœu de l'Assemblée
d'accepter cet abonnement, le Roy assure que de sa part
l'intendant donnera ordre au Directeur du vingtième de remettre
à l'Assemblée les renseignements qui auraient trait à la quotité
de l'imposition, et de prendre les ordres de l'Assemblée qui
sera alors chargée de la répartition de la somme à laquelle
l'abonnement sera fixé.
La cinquième partie concernait les ponts et chaussées.
J'aurais désiré pouvoir vous envoyer. Monsieur le chevalier,
un imprimé de ce règlement, mais il ne m'a pas été possible
d'en avoir d'autre que celuy que Ma'" l'Archevêque m'a fait
36 COMPTE RENDU DES SÉANCES
remettre. Il a empêché l'imprimeur de distribuer les 300
exemplaires qu'il a imprimés pour son compte. On ne sait
trop la raison de cette défïense et si je n'avais eu un besoin
constant de cellui que j'ay, je l'eusse envoyé de suite, mais, à
mon arrivée à Beaumont de Lomagne^, j'aurai le soin de vous
le faire passer.
Ce règlement fit dans l'Assemblée la plus agréable sensation,
surtout à cause de l'abonnement du vingtième proposé ; il fut
en conséquence délibéré de suite qu'on l'acceptait et la délibé-
ration fut envoyée aussitôt au Ministre, avec néanmoins les
représentations les plus pressantes et tendant à modérer la
somme de cet abonnement demandé par le Roy, à cause de
l'état des surcharges et d'épuisement des forces distributives de
la Province.
Trois jours après, M. l'intendant parut à l'Assemblée et
annonça qu'il venait lui faire part de certains ordres ministé-
riels qui portaient, entr'autres choses, que d'après les calculs,
instructions et renseignements pris par le Gouvernement, il
était présumable que la Province pouvait supporter un
vingtième de deux cent cinquante mille livres de plus, et !\I.
l'intendant observa que le Gouvernement désiroit cette
augmentation d'abonnement.
Tout le monde fut consterné d'une semblable exaction ; on
délibéra de ne pas s'y rendre et l'on écrivit au Ministre tout ce
qu'il fut possible d'écrire de plus touciiant et de plus sensible
poui' faire prévaloir la première délibération qui luy avoit été
adressée.
Nous attendons, avec impatience nouvelle du Ministre sur
l'une et l'autre de nos délibérations. C'est prétendre que le
directeur du vingtième et tous ses agents travaillent à des relevés
et à des états pour fournir des instructions au Gouvernement,
aiin de l'éloigner de tout abonnement au vingtième de la
Province. Mo"" l'Archevêque, qui parait avoir des relations
particulières avec le Ministre, nous donne les plus grandes
espérances et de même nous assure que notre abonnement
offert aura lieu, et qu'il sera accepté par le gouvernement.
TENUES A AUCH EN 1787 37
Depuis cette époque de la présentation des derniers ordi-es
ministériels, les divers bureaux ont fait quelques rapports,
notamment le bureau des cheuiins, et il a été délibéré que, pour
l'année 1788, les travaux des chemins seroient faits par impo-
sitions en argent sur l'universalité de la Province.
Il a été délibéré de plus, en premier lien, que la contribu-
li(Mi f'ii ;tr;_;p]il seriHl |iris»' ;iii nuire l;i livir df l;i rHpilMlion
riitiiiirrH : ccth- I.ksc ;i |i;iiii .|f|iiii> iniuslc : du revenait <l(tn<:.
qiielqnes join's apiés,>ur la délibéralion "pii rétablissuil : M. le
président de Maurens propose d'autres bases qui parurent
plus justes et par lesquelles il voulut atteindre tous les états ;
en conséquence, il proposa de prendre pour les bases de la
taille, le vingtième de la capitation, et comme il crut qu'une
somme de 242 mille livi'es pourioit être suffisante en 1788,
pour faire les travaux des routes qui sont à l'entretien et qu'il
y aurait même un résidu pour être employé aux routes qui
sont en construction, les plus nécessaires, il proposa, dis-je,
pour cette somme de 242 mille livi-es d'imposer le centième
de la taille, le quinzième du vingtième et le sixième de la
capitation.
Cette proposition parut à l'Assemblée admissible ; mais
comme elle ne remplissoit pas tout à fait les vues du clergé
qui désiroit une somme beaucoup plus considérable pour
pouvoir étendre à son gré les travaux des chemins, il provo-
qua un autre avis qui fut celui-cy : en conservant les mêmes
bases de l'épai'tition proposées par M. de Maurens, on deman-
derait une imposition d'une somme l'eprésentative du montant
des 3/5 de la capitation, et cette somme se monte à cinq cent
neuf mille livi'es. Cet avis fut balloté et néanmoins, à la faveur
de cei'taine équivoque et de certain malentendu, il fut dit par
le président de l'Assemblée que cet avis qui était le sien, avait
prévalu ; après la séance, un grand nombre des membres
s'étant réuni, il fut reconnu qu'il y avait eu de l'équivoque et
({ue les voix qui avoient dit être de l'avis de M. le président,
Mil'" rArchevê(|ue devoit se les avoir appropriées, quoyque ces
-Messieurs eussent entendu être de l'avis de M. le président de
38 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Maurens et non de l'avis de M. le président de l'Assemblée;
cela donna lieu, dans une séance suivante, à une nouvelle
émotion, et M. le président de Maurens se chargea de l'affaire;
mais, comme dans l'intervalle, il se concilia avec Mg'' l'Arche-
vêque, il présenta cette motion avec un tempérament qui ne
réduisit rien à la somme votée par le clergé ; ce ne fit autre
chose que diviser le paiement et la levée de cette somme en
trois termes : le premier pendant les premiers six mois de
l'année 1788, le second pendant les derniers six mois de ladite
année, et le troisième pendant les premiers six mois de l'année
1789, de manière que les travaux pour cette entière somme,
doivent être toujours faits dans l'année 1788 ; c'est faire faire
par la Province un emprunt aux adjudicataires qui n'y consen-
tiront vraysemblablement qu'en faveur d'un gros intérêt de
leurs avances. Une telle résolution bien loin d'être un allége-
ment pour le peuple, deviendra pour eux une surcharge, et
toutes les indications qui furent proposées à cet égard, surtout
par les membres du tiers-état, furent méprisées et l'avis passa
au gré du clergé. Il fut également mis en proposition de faire
la division des ateliers, et d'en assigner à chaque communauté
avec établissement de cantonniers. On décida seulement de
former des ateliers autant que faire se pourrait et à mettre
des stationnaires dedans, c'est-à-dire à la charge des adjudi-
cataires, mais après partage des voix que Ms'" l'Archevêque
vuida en faveur de son droit de prépondérance. Il y eut égale-
ment équivoque dans ce délibéré; ce fut moy qui le démon-
tray et prouvay à My l'Archevêque qu'il ne pouvoit pas y avoir
de partage dans les voix, parce que l'Assemblée n'étoit alors
composée que de 35 votants.
La proposition fut donc remise en délibération et elle passa
avec 22 voix contre 11. Dans une autre séance, où nous
n'étions (jue 33, il fut adopté que les stationnaires seraient en
deiiois, c'est-à-dire à la charge de la province, de manière
qu'il n'(^n fut établi que sur les l'outes qui en auraient besoin,
et après (pie les adjudicataires aiiraicnl Uni leurs travaux cl
fait recevoir leui- adjudication.
TENUES A AUCH EX 1887 39
Il s'est passé beaucoup de train pour parvenir à faire naître
la proposition. Si l'Assemblée sollicitait du Roy, de donner
l'option aux communautés pour faire les travaux en nature,
ou par contribution en argent, My l'Archevêque et le clergé
auraient manifesté le plus grand éloignement, on peut même
dire la plus grande résistance, à laisser faire cette proposition.
M'J'' l'Archevêque voulut même prétendre avoir le droit de s'y
opposer et il étendit son pouvoir jusqu'à annoncer que qui que
ce fut ne pouvoit faire de proposition sans son agrément,
surtout de ces propositions qui paraissoient être contre les
vœux du gouvernement. Il lui fut représenté avec force que
toutes les propositions i*elatives à l'administration de la pro-
vince pouvoient être faites, soit par la voix de chaque membre,
soit par la voix de chaque bureau intermédiaire, après lui en
avoir fait seulement part; la question fut vigoureusement
suivie par M. de Luppé et quelques autres gentils-hommes,
soutenus du tiers-état, et la proposition fut faite et passa à
l'avis de la plus grande majorité. On déclara que l'Assemblée
ferait faire un mémoire relatif, visité et corrigé, si besoin était
par la commission intermédiaire dont les membres qui la
composent sont partisans de cette proposition. Dans ce
mémoire, on solliciteroit avec la plus vive presse, de Sa
Majesté, l'option en faveur des communautés de la Province,
et d'après le vœu général, de faire, par la réunion des foi'ces
contributives, et non corvéables, les travaux en nature au
moyen d'une distril)utioji individuelle, ou de les faire faire par
contribution en argent, par adjudication.
Voilà tout ce qui a été jusqu'à présent délibéré concernant
les chemins faits; et pour les nouveaux chemins à faire, de
communication, ou vicinaux, ou grandes routes, il a été déli-
béré que les communautés à desservir seroient autorisées à
s'imposer pendant dix ans le dixième de leur imposition
chaque année, et que si le produit de cette imposition ne
suffisait pas pour fournir aux frais des chemins de communi-
cation, qu'elles seroient autorisées, après due vérification de sa
nécessité, et la pi-ovince viendroit au secours de cette conuim-
40 COMPTE RENDU DES SÉANCES
nauté, soit au moyen de ressources qu'on puiseroit dans le
fonds des ateliers de charité, soit autrement.
Le bureau du règlement a fait un rapport relatif à divers
chefs de discipline intérieure, peu intéressant, dont je crois
inutile de faire mention.
Le bureau du bien public a fait un rapport relatif aux mou-
lins H farine et ipii \t^\v^ à [M'évenir les fraudes des meimiers.
soit iImms I;i ni;init''t>^ 'le t';iiiv l;t t'jfcine. suit dans \:\ iHOnii dn
[.Hirevoif lein- ilroit de mouture, soit dans la façon d'éviter des
vols. 11 a été établi que dans chaque moulin, soit à eau, soit à
vent, il y aurait une mesure étalonnée sur celle qui serait
tenue dans chaque assemblée de municipalité; qu'il y auroit
également des poids pour peser les Itleds, avant de les mou-
di-e et les repeseï' en fai'ine, de manière ([u'on put être assuré
d'avoir en farine le juste produit du bled, et qu'il serait statué
d'une manière fixe et déterminée, après des épreuves que
chaque municipalité serait tenue de faire faire, quelle devroit
être la quantité restante et la diminution du poids de la farine.
Ce plan a été adopté par l'Assemblée, et même on faisoil
promouvoir le })i'ocureui' général au parlement, pour excitei-
un arrêté de l'èglement relatif.
Le bureau de la noblesse a fait un rapport à la suite duquel
il a été délil)éi"é que les meml)res de la noblesse qui vou-
draient entrer dans les assemblées d'élection, seroient tenus
de [)rouver leur nof)less(' par (piatre générations, sans com-
pi-endre celle de l'Elu, sans (pi'il fut nécessaire que les preuves
remontassent au delà de cent ans et que les preuves seroient
faites par titres ou extraits originaux, ou par autres exti'aits
compulsés en présence dn commissaire nommé par le
président de l'Assemblée d'élection, et que sur le rapport ([ui
seroit fait du tout à l'Assemblée Provinciale, et à la commis-
sion intermédiaire, il serait délinitivemeid statué sur l'admis-
sion ou la non-adnussion diidit membre.
Le bureau des tailles a f;i il lui rjpjtorl rehdil' aux contraintes
et a proposé ipiehpies dilVérences à portei' au règlement. Ces
articles (Mulu-asssoienl peu d'objets relatifs à cette question, et
TENUES A AUCH EN 1787 44
M«'' l'Evêqiie de Lectoure offrit de présenter à l'Assemblée,
sous peu de jours, un plan beaucoup plus étudié, et il fut
décidé qu'avant de rien fixer définitivement, on attendroit le
plan annoncé par My l'Evêque de Lectoure.
Il a été fait un rapport par le bureau de la capitation, dans
lequel on a proposé des moyens poui' réparer, autant que
tnirp se pourra, les inégalités qu'il y a dans la répartition de
rel iinpol et prévenir Tarbitraiie qui s'y est glissé constain-
iiient. Entr'autres moyens il a été proposé de faire des classes
de contribuables et d'en former autant qu'il y aurait de cotes
égales, de comprendre chaque classe dans une colonne à elle
propi-e, afin que chacun puisse aussitôt reconnaître par com-
paraison la justice ou l'injustice, l'égalité ou l'inégalité de la
cote qu'on lui aura fixée. Il sera fait un profit dans chaque
communauté de ce rolle de capitation qui sera déposé au secré-
tariat pendant plusieurs jours afin qu'un chacun puisse l'aller
examiner et y faire telle observation qu'il avisera et après un
temps moral, on retirera ce projet sur lequel on formera le
rôle, en ayant tel égard ({ue de raison aux différentes obser-
vations qui y auront été faites.
Voilà le principal des résolutions qui ont été prises par
l'Assemblée pour cet objet.
Le bureau des octrois, ou droits réservés, fit tirer un rap-
port où il proposa également des moyens pour prévenir
l'inégalité et les injustices qui se commettaient habituelle-
ment à la répartition de cet impôt, et il fut arrêté qu'il serait
fait à peu près les mêmes opérations déterminées pour la
capitation et que les bases des contribuables consommateurs
sei-oient faites dans le même sens, toutefois à raison de leur
consommation et non pas de leurs ricliesses et aisance.
Il fut également établi et prouvé dans ce rapport que la
province était très sui'chargée dans la distribution de cet
im[)ôt, surtout en comparaison de la Haute-Guyenne et que
celle-cy avait dans son temps réclamé une modération qu'elle
avait obtenue. La position de notre Province était à tous
égards, plus favorable poui- devoir espérer d'obtenir la réduc-
42 COMPTE RENDU DES SÉANCES
tion de cet impôt d'une manière proportionnelle à ses fonds et
capacités; il fut en conséquence délibéré à l'Assemblée qu'il
seroit fait au Roy toutes sortes d'instances et de représenta-
tions nécessaires pour obtenir la modération et la réduction
de cet impôt.
Voilà, Monsieur, tout ce que j'ay pudans ce moment, vous
api>i'endre de l'état de nos opérations; j'aurais désiré avoir
l'honneur de vous donner temps par temps le détail de ce qui
s'est passé successivement et cela eut été peut-être mieux
circonstancié, mais le temps m'a manqué. Je serai exact tous
les courriers à vous instiiiire de ce qu'il y aura eu de nou-
veau. J'ay l'honneur de vous envoyer quelques mémoires que
le gouvernement nous a fait distribuer; quand vous les aurez
lus vous aurez la lionté de me les faire passer à Beaumont de
Lomagne, à mon retour.
Je vous prie de me crohe avec un très respectueux atta-
chement,
Monsieui' le Chevalier,
votre très humble et très obéissant serviteur.
HUGUENY.
Auch, ce 12 décembi-e 1787.
MoNSiECR LE Chevalier,
Je tiens beaucoup trop à votre satisfaction i)oui' n'avoir pas
éprouvé ces dei'niei'S jours les |)his grands regrels de ne
[>ouvoir vous mander les opérations de notre Assemblée. Nous
nous occu|)Oiis ])eaucoui) sans néanmoins avancer la besoigne,
et jr puis vous dire en toute vérité, (pi'à i)art tout ce qui est
travail, je iic suis pas pbis à Auch (pic si je me trouv(Us à
Ikiauiuonl. Lt^s Asseml)lées, U's inireaiix et les rédactions, [)kis
TENUES A AUCH EX 1787 43
pénibles qu'on ne sceauroit l'immaginer, absorbent plus de
temps qu'on n'en a; j'ai lu, aux derniers jours de l'Assemblée,
le rapport du bureau des preuves de Noblesse, matière délicate
et presque nulle pour l'écrivain, d'autant qu'elle n'avoit été
traitée que par un article de règlement, dans les autres
Assemblées Provinciales. J'avois projette de vous en envoyer
copie avec un journal abrégé de nos délibérations et de leure
variantes, car on est revenu sur plusieurs, mais la formation
d'un nouveau bureau concernant une nouvelle division d'élec-
tions, dans lequel j'ai été mis et désigné rédacteur, joint à une
surcharge d'autre travail de toute espèce, m'a forcé de vous
supplier d'agréer que je m'en rapporte à tout ce que m'a
soumis mon compatriote, M. Hugueny, de vous en dire dans un
grand détail. Il vous parlera sûrement de l'étrange changement
et de la rétractation du ministère touchant le montant de
l'abonnement qu'il avoit offert de nous consentir, du délibéré
sur la nature et le montant de l'imposition pour les routes, qui
se porte à environ 477,000 pour les travaux des deux années
1787 et 1788, à prendre sur le 6^ delà capitation, sur le 15^ des
vingtièmes et enfin sur le centième de la taille. Telle est la
proportion arrêtée ; il pourra vous ajouter que les habitants
d'Aucli et leurs aidants, fort éclairés sur leurs avantages,
auroient voulu que l'imposition de toute espèce eut été bornée
au 5^ de la capitation pour les deux dernières années, parce
que leur capitation (chose effroyable, mais qu'ils ne me savent
pas bon gré d'avoir découverte,) ne se porte qu'à 8,500 fr,
tandis que celle de Beaumont ne va qu'à 1,000 de moins et
qu'en partant du principe, qu'ils ne cessoient d'avoir dans la
bouche, qu'il falloit se borner au simple entretien des routes
Unies, pour la prochaine année, et ditlérer les ouvrages de
confection, et bien certains que leurs i-outes passeroient les pre-
mières sur les états, il en résultoit pour eux cet indigne avan-
tage, qu'avec 1,700 fr., à quoi se portoit leur 5^ de capitation,
ils auroient fait entretenir ou réparer pour 30,000 fr. de routes
ou de leur territoire ou des environs, car on porte celles-ci au
sixième de la totalité de celles de la Généialité ; au contraire
44 COMPTE RENDU DES SÉANCES
par l'arrangement délibéré, si notre argent vient à Auch, celui
d'Auch viendra aussi dans nos cantons quoique dans une
proportion moins exacte. Voilà comme il est bon que les
dilTérents pays, ayent des représentants, car hélas ! Dieu sçait
combien l'égoïsme sur tout, prédomine le cœur. Encore
une fois, j'espère que M. Hugueny vous satisfera en tous points
cMiniiiP ayant beHiicoup plus de temps ;"i lui. ;'( f;iis<ni ilc son
iii.tl ;iiix yeux, el ;iy;nit le seroiiis «j'iiii srril.p.
Agréez, je vous prie, les assui-ances du tendre respei-l .iver
lequel je suis.
Monsieur le Ghevaliei- ,
votre très humble et très obéissant serviteur.
Long.
TENUES A AUCH EN 4787 45
Suite du Bulletin de ce qui s'est passé
dans l'Assemblée Provinciale d'Auch, depuis le 12 novembre
jusqu'au 19 décembre 1787,
Rédigé pom* Monsieur le chevalier de G'**,
par Monsieur Hugneny, de Beaumont de Lomagne.
L'Assemljlée a définitivement arrêté l'imposition pour
l'entretien des routes à la somme de 477 mille livres, qui doit
être répartie sur chaque route relativement à ses besoins. On
forme pour cela trois cents ateliers, c'est-à-dire qu'il y aura
trois cents entrepreneurs. I^es adjudications seront passées par
la commission intermédiaire qui donnera le même pouvoir aux
bureaux d'Election ; on choisira pour cela ceux qui seront le
plus à portée des ateliers.
Quant aux travaux de charité, les communautés qui en
demanderont seront tenues d'offrir un tiers de la dépense
nécessaire pour les communications qui les intéresseront ; elles
seront obligées au paiement de la levée des plans, nivellements,
devis et autres ouvrages préliminaires. Au moyen de ce
paiement, les ingénieurs, conducteurs, etc., n'auront jamais
aucune gratification sur les fonds de charité.
On n'a rien touché au traitement de MM. les ingénieurs ni
conducteurs ; tout reste dans le même état, il n'y a que l'ingé-
nieur en chef qui est maltraité pour son logement ; il lui était
passé 2,000 livres pour cet objet, la Province s'empare de cette
somme et se charge de luy procurer un logement honnête.
L'esprit d'économie a également porté cette Assemblée à
supprimer les 1,400 livres accordées par la Généralité à
Monsieur de Sariac pour son logement à Bagnères, sous le
prétexte que ce traitement doit regarder la Bigorre.
On n'a rien statué définitivement sur la partie des vingtièmes;
46
COMPTE RENDU DES SÉANCES
on attendait la réponse du ^linistre pour l'abonnement ; il est
midy et le courrier n'est pas arrivé, ayant été, sans doute,
retenu par les eaux.
Les plans projetés pour la capitation, droits réservés et
charges locales, auront leur etïet.
On n'a rien statué sur la taille, ny sur le nouveau régime de
la perception. Tous les membres de l'Assemblée sont encore à
l'Hôtel-de-Ville. M. Hugueny, qui part demain, aura soin
d'instruire Monsieur le chevalier de tout ce qu'on ne peut pas
luy mander en ce moment.
Monsieur le marquis de Luppé a donné hyer sa démission
en pleine Assemblée ; il a prétexté son âge, l'éloignement de
ses affaires, et autres raisons à peu près semblables, mais on
assure que la véritable est quelque sujet de mécontentement
de la part de Ms'" l'Archevêque.
Je vous envoie ci-incluse, la liste, sauf erreur, des personnes
comprises à la capitation noble, dans l'élection de Lomagne,
selon votre désir.
A Aucli, le 19 novembre 1787.
NOMS
ETAT DES PERSONNES
DES
COMPRISES A LA CAPITATION NOBLE
COMMUNAUTÉS
DANS L'ÉLECTION DE LOMAGNE '
AUVILLARS.
Le s. Redon de Laval.
—
La veuve du s. de Gironde.
Bax.
Le s. Toulon de Bax.
Castet-Arrouv.
Le s. de S'-Julien.
Caudecoste.
Le s. de Montratier.
DONZAC.
Le s. de Balzac.
—
Le s. de la Flambelle-Lagarde
Flkirance.
Le s. de Lary.
—
Le s. de Bas tard.
Le s. Donzeil.
' Nous coinoiis U'xtiicllcmciil le inamisorit, sans jjaraiitir l'ortlio;;ra|ihu et rcxartiliuie
ilt'8 noms. (Marquis de ('•alanl-M.ijçnas.)
TENUES A AUCH EN 1787
47
NOMS
ÉTAT DES PERSONNES
DES
COMPRISES A LA CAPITATION NOBLE
COMMUNAUTÉS
DANS L'ÉLECTION DE LOMAGNE
La I'lu.me.
Le S. de Larroche-Bouscat.
—
Le s. Pradas.
—
Le s. Bernard du Tuco.
—
Le s. de La Mothe.
—
Le s. Boudon de la Combe.
Layrac.
Le s. de Lascaban.
—
Le s. de Martres.
—
Le s. de Ste-Goloml)e.
—
Le s. du Lion.
—
Le s. de Barrau.
Lectoure.
Le s. de St-Géry.
—
Le s. de Mondran.
—
Le s. Dupré.
Pergaln.
Le s. Dampelle.
Dlazac.
Le baron de Roquefort.
Safmont.
Le comte du Saumont.
L'ISLE-BOUZOX.
Le M>* de Galard de l'Isle-Rouzon
MaN SON VILLE.
Le s. Planet.
Miradoux.
Le s. du Goût.
MONCAUT.
Le baron de Afoncaut.
—
Le chevalier de Lauzière.
AIauroux.
Le s. de Grossolles-St-André.
Montesquieu.
Le s. de Se vin.
Plieux.
Le s. de Marenque.
POUYPETIT.
Le s. de Pouypetit.
PiÉJAUMONT.
Le s. Mellet de Réjaumont.
PiOUILLAC.
Le s. Bordeaux de Rouillac.
S^-Antoine.
Le s. Fermât.
St-CLAR.
Le s. de Frans.
St-LARY.
Le s. Coquet de S'-Lary.
S^c-GOLOMBE.
Le s. Descalup.
Sérign ac-Bruillois .
Le s. Monbet de Jouanisson.
—
Le s. Vergés de Guillemon.
48
COMPTE RENDU DES SÉAN'CES
NOMS
DES
COMMTOAUTÉS
Terraube.
ETAT DES PERSONNES
COMPRISES A LA CAPITATION NOBLE
DANS l'Élection de lomagne
Le ^I'* de Galard-Terraube.
ROLE des PRIVILEGIES
AUVILLARS.
estillac.
Fleurance.
Gramont.
Layrac.
Mansoxville.
Plieux.
La Plume.
Pessoulens.
Plieux.
puygaillard.
Sérignac-Bruillois.
Ste-MÈRE.
Le s. de Thèze.
Le chevalier de Bressolles.
Le chev. du Goût.
Le s. Terret de Lissac.
Le s. de Lamothe-Termes.
Le s. de Monbrison.
Le s. Despeyroux.
Le s. Marcon de Landas.
Le s. de Borista.
Le s. de Gauran.
Le s. Laffont.
Le s. de Lagarière
Le s. du Casse.
Le s. de Romas.
Le s. de Bonnot.
Le s. Galey.
Le s. Goulard.
Le s. Cézerac.
Le s. Dul)0sc.
Le s. Du fort.
J^e s. de Lal)usquette,
1
TENUES A AUGH EN 1787 49
IMPOSITIONS DE LA GÉNÉRALITÉ d'AUGH
Taille 1.440.533 8
Accessoires 931.261 8 6
Gapitation roturière 797.268 12 6
Vingtième 1.057.134 9
Droits réservés 165.000
Gapitation noble et des officiers
de justice 21.336 7 10
Subventioii de Lectoure. . . . 4.900
Total 4.417.434 5 10
(On doit faire remarquer que ce total n'est pas conforme
aux chiffres officiels qui furent publiés par les soins de
l'Assemblée.)
50 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Auch, ce 30 novembre 1787.
Monsieur le Chevalier,
Voilà donc notre ville d'Auch devenue un théâtre brillant
pour toute la Province; j'aurais désiré avant de vous en
envoyer le tableau, qu'il s'y fut passé quelque scène intéres-
sante et bien remarquable, qu'on y eut pris quelque détermi-
nation ou fait quelque opération importante au régime de la
province; mais il n'y a encore rien de définitivement arrêté;
on ne fait encore que débrouiller la matière. Les premiers
jours ont été consacrés au cérémonial auquel on a mis tout
l'éclat qu'on a pu : grand'messe célébrée pontificalement par
M. l'Archevêque, le 20, en musique, où tous les corps furent
invités, mais il ne s'y trouva que les officiers municipaux et
un seul officier du Sénéchal ' ; il y eut un discours prononcé
par M. l'abbé Fournier, vicaire-général, qui nous apprit qu'il
débutait ce jour-là. Il fut très long, parla avec beaucoup de
fermeté et de véhémence et montra dans son débit tous les
dons physiques d'un véritable orateur. Quant à la composi-
tion, il a, à mon avis, de la verve et du style. Je fus content
de la partie oratoire, quoique nourrie de lieux communs, mais
le raisonnement m'en parut détestable. D'abord il consacra
une grande partie de son travail à prouver la vérité de la
Religion, qu'il devait supposer crue de tout son auditoire, et
le genre de preuves qu'il employa était assez mauvais. Il
voulut établir ensuite que l'édilice du bonheur public ne pou-
vait avoir de base solide que dans la religion, et cette thèse,
qui était belle à soutenir, il ne la défendit qu'en déclamant
d'une manière outrée contre la fausseté dos vertus humaines
' .Iraii-l'aiil (rAiij^iissi', liaioii de Corljèrcs, avait étr iKitiiim'-, le 7 jiiillcl ITlW, j^raïul
S«''ii(''rhal ri jçinivcrnciir (rAiinaj^iiar, pour li's sôiiôcliaiissôcs (rAiicli, Lectonre et l'Islc-
Jourdain, en icmplaceineiit ilc Jean-Baptisto-Gabriel-François, comte de Polastron.
TENUES A AUCH EN 1787 51
et rinsuffisance des lois temporelles. Il se livra même sur ce
sujet à des détails inutiles, tels que le jeu, ce qui était bien
déplacé là, et le suicide dont personne assurément n'avait
envie de faire usage dans l'Assemblée ; il copia Rousseau, cita
Montesquieu, dit des choses hardies sur les devoirs des Rois
et des choses extrêmes sur l'obéissance des peuples. C'est un
jeune homme dont la tête a besoin de se mûrir.
L'assemblée a eu une mortification que lui a causée l'indif-
férence du peuple. Sa première séance publique n'attira aucun
curieux ; les valets de ville allaient dans les boutiques invitant
les gens à y accourir ; personne ne s'émut et voici la raison de
ce peu d'empressement : il s'était répandu un bruit que
l'Archevêque demandait vingt mille francs pour faire face aux
dépenses que l'Assemblée allait lui causer, l'Evêque de Lec-
toure dix mille, et ainsi chacun des autres, suivant sa dignité,
ou son emploi dans l'administration. Le peuple, qu'une longue
expérience avait rendu défiant, regardait toutes ces choses-là
comme une belle représentation dont il allait payer les frais ;
il s'est figuré qu'il n'allait que changer de sangsues. Les seuls
corps, qui ont visité l'Assemblée, sont les officiers municipaux
et le collège. Le sénéchal, quoique sollicité, a refusé de rendre
cet hommage et les autres ont suivi cet exemple.
L'Assemblée, depuis sa fondation, travaille tous les jours, ou
divisée en bureaux, ou en séance générale. Le dominant, celui
qui parait avoir la plus grande influence, et qui enchante tout
le monde, c'est M. le président de Maurens. Un autre a tenté
d'obtenir une certaine prépondérance, c'est l'Evêque de Gom-
minges ; la nature a doué ce prélat d'une très grande facilité
pour parler et pour écrire , mais on trouve qu'il en abuse et
l'on va toujours se tenir en garde contre ses avis par l'essai
qu'on en a fait en dernier lieu. Il est président du bureau des
corvées ou travaux publics ; il avait imaginé, pour les travaux
de l'année courante 1787, de s'en remettre en entier à
M. l'intendant pour faire exécuter les arrêts du conseil du
mois de septembre 1786, et mois de mai dernier; son bureau
avait adopté cette opinion, proposée dans l'Assemblée gêné-
52 COMPTE RENDU DES SÉANCES
raie, et entraînait déjà les avis, même celui de l'Evêque de
Lescar ; M. de Monlaur fut le premier à le fronder et proposa
de laisser couler l'année prête à expirer, sans rien faire; M. de
Maurens, parlant après lui, suivit cette nouvelle ouverture et
disserta admirablement bien ; il débaucha les partisans que
s'était fait l'Evêque deComminges ; l'Evêque de Lescar retraita
sa première opinion : l'amour-propre de M. de Gomminges fut
blessé, il voulut répliquer pour faire triompher son avis, mais
M. de Maurens prit de nouveau la parole et le t'éfuta au point
qu'il enleva tous les suffrages. Voilà, Monsieur, la seule opéra-
tion qui paraît conclue jusqu'à présent. Vendredi dernier, il
arriva un règlement nouveau qui fixe les relations de l'Assem-
blée avec le commissaire départi ; je ne l'ai pas vu encore et
j'attendais de le bien connaître pour avoir l'honneur de vous
écrire; en attendant, on dit ({u'il remplit et même qu'il dépasse
les vœux de l'Assemblée ; tout le pouvoir est pour elle, l'inten-
dant réduit à de vains honneurs, les officiers du génie mis
entièrement sous la main de l'administration; ce qui est vrai
c'est que les ponts-et-chaussées paraissent fort attristés et que
depuis ce moment ils font leur cour aux notables provinciaux,
mais les gens intéressés attendent encore un nouveau i^ègle-
ment ; les intendants et maîtres des requêtes ont réclamé
contre cette espèce de dégradation de leur ministère, et la
fluctuation qui règne dans les opérations du gouvernement
leur fait espérer une nouvelle résolution. Voilà, à peu près,
ce qui est digne de queltpie attention jusques à présent. D'ici
à mercredi prochain, j'espère avoir quelque chose de nouveau
à vous marquer.
Je suis avec lespect. Monsieur le chevalier, votre très humble
et très obéissant serviteur.
Bertieux.
TENUES A AUCH EN 1787 53
Aiich, le lei- décembre 1787.
Monsieur le Chevalier,
Je me hâte de vous annoncer l'événement qui excite davan-
tage l'attention publique, relativement aux affaires du tems.
J'ai déjà eu l'honneur de vous dire, par ma lettre d'hier, qu'il
était arrivé, par le courrier de la semaine dernière, un
règlement nouveau accueilli avec une joie extrême par
l'Assemblée Provinciale, en ce qu'il anéantissait presque
l'autorité des intendants et mettait les ponts et chaussées dans
la dépendance des administrations ; le même courrier apporta
une nouvelle qui fut également bien satisfaisante : le Roi
admettait la Province à l'abonnement de ses vingtièmes pour
lesquels elle avait offert treize cent vingt-neuf mille livres, sur
quoi le Roi tiendrait à compte deux cent cinquante mille
livres pour les biens ecclésiastiques. Le courrier d'hier nous a
appris que nous n'avions eu, à cet égard-là, qu'une fausse joie.
Le Roi a demandé, au lieu de treize cent vingt-neuf mille livres,
quinze cent soixante mille livres ; l'intendant fut porter cette
nouvelle à l'Assemblée ; on en fut consterné comme d'un
coup de foudre ; l'Assemblée s'est formée aujourd'hui à huit
lieures, pour délibérer une réponse quia été de représentera
misère de la Généralité, pour laquelle la contribution, fixée
sur le premier taux, était déjà un fardeau accablant et l'on a
conclu par dire qu'on s'en tenait à la première proposition.
C'est un cri universel d'indignation contre M. Trubert qu'on
accuse d'avoir écrit au ministère pour exposer que la Généra-
lité était susceptible de supporter une imposition bien plus
forte. On attribue cela au ressentiment qu'il a eu de ce que,
s'étant fait proposer par M. l'Archevêque pour la trésorerie
de la Généralité, il fut comme universellement éconduit. Il a
cependant des partisans dans l'Assemblée , tels que les
messieurs de Noë qu'il a toujours traités avec une extrême
galanterie pour leurs vingtièmes.
54 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Il y a encore un point d'arrêt pour les travaux publics. On a
délibéré de prendre pour base de la contribution à cet objet,
le cinquième de la capitation roturière avec la liberté aux
communautés de les faire exécuter par adjudication, ou en
préposant des cantonniers. La noblesse, toujours disposée à
faire des sacrifices, a offert d'y contribuer pour une somme
quelconque ; elle s'est ensuite réunie au tiers-état pour inviter
le clergé à y concourir de son côté ; mais celui-cy ne s'est pas
piqué de la même générosité ; il a réclamé ses privilèges
sacrés ou ses sacrés privilèges. C'est surtout Ma'' l'évêque de
Comminges qui a plaidé la cause de son exemption avec une
chaleur, une véhémence qui l'a même emporté au-delà des
bornes de l'honnêteté, vis à vis un des membres de l'Assemblée.
Le courrier me presse et me force de finir.
Je suis avec respect, Monsieur le chevalier, votre très
humble et très obéissant serviteur.
Bertieux.
Monsieur le Chevalier,
Le peuple est un animal bien léger, bien variable,
bien inconséquent, bien difficile à servir ! Vous savez
tout ce que le régime des intendants a excité de murmures,
de haines et de mécontentements ; cette administration
paternelle de l'Assemblée provinciale n'a pas plus obtenu de
grâce à ses yeux, et perpétuellement ce sont les corvées qui
excitent ces clameurs ; je vous marquais à la hâte, par la
dernièie lettre que j'eus l'iionneur de vous écrire, quelques
déterminations prises à ce sujet : On a, (lei)uis, ti-aité plus
amplement cette matière, soit par i'a})i)orl aux travaux en
eux-mêmes, soit par rapport à la manière de les faire exécuter.
TENUES A AUCH EN 1787 55
^l'j'' l'évèque de Comminges est le président du bureau, et M.
de Gatelan en est un des membres ; c'est ce jeune magistrat
qui a porté avant-hier à l'Assemblée générale un rapport qui
présentait le résultat de la délibération du bureau. Ce rapport
était bien et très bien fait ; c'est ainsi qu'en parlent ceux
même qui étaient d'une opinion contraire. Sur les corvées,
M. de Catelan, d'après le règlement envoyé par la Cour en
dernier lieu, fit quatre classes de chemins ; chemins de
communauté pour aboutir aux grandes routes et qu'on appelait
autrefois embranchements, chemins d'arrondissement, chemins
d'élection et chemins de généralité ; ces différentes dénomi-
nations désignent les différents degrés d'utilité publique ou
particulière de ces chemins. Le rapporteur se montra très
disposé à multiplier facilement les constructions nouvelles de
toute espèce de chemins ; il proposa cinq ou six points de
délibération, dont je ne vous ferai pas le détail, mais dont
un a excité une plus grande sensation, par là que chaque
communauté aura la liberté de construire pour son usage
particulier un chemin qui communique à la grande route, à la
charge d'en faire les frais ; qu'on l'aidera néanmoins au cas
qu'elle n'ait pas les forces suffisantes, et que, lorsque la
confection sera achevée, il sera mis à l'entretien, à la charge
de l'Election. Quelques-uns se récrièrent ; M. de Maurens
observa qu'il y avait à craindre qu'on n'imposât à la Généralité
un fardeau qu'elle ne pourrait pas porter ; mais l'article passa
ainsi que tous les autres. Quant aux moyens de subvenir à cette
dépense, on a bien vu que le cinquième de la capitation
roturière ne suffirait pas ; on proposa d'imposer le cinquième
de la capitation roturière, le centième de la taille, et le
quinzième des vingtièmes. On vit bien que c'était trop court,
et enfin par un ultimatum, on délibéra d'imposer sur ces trois
articles à concurrence des trois cinquièmes de la capitation,
dans cette proportion que la capitation contribuerait pour deux
cinquièmes, la taille pour deux centièmes et les vingtièmes
pour deux (juinzièmes. C'est ainsi que la chose fut réglée dans
la séance d'hier.
56 COMPTE RENDU DES SÉANCES
J.e peuple d'Aiich n'a pas applaudi, bien s'en faut, à cette
délibération ; on regrette aujourd'hui la taille individuelle,
mise en avant par M. de Vergennes et si malheureusement
défendue par M^ de La Chapelle. Réellement coci semble le
jour de la vengeance de cet administrateur, et le public ici se
compare aux grenouilles qui demandaient un roi. On aura
remarqué que les ingénieurs influaient victorieusement dans
les délibérations de l'Assemblée (c'est à vous que je parle,
Monsieur le chevaliei' , c'est-à-dire sans aucun danger ;
d'ailleurs ce n'est pas mon opinion que j'exprime ici, et je ne
suis que narrateur indifférent). On s'est porté à dire que M.
l'évèque de Gomminges et M. de Catelan, envieux de créer un
système sur les corvées, pour en avoir les éléments, s'étaient
adressés aux ingénieurs et que ceux-ci, faisant semblant de
les instruire bien loyalement, avaient fait passer dans leurs
esprits toutes leurs opinions et leurs vues. On a dit que toutes
les fois qu'on débattait en Assemblée deux avis dont l'un se
rapprochait de la façon de faire des ingénieurs, il jjrévalait sur
l'autre par les dissertations de ces deux messieurs, si bien
qu'on a remarqué hier ce mot de M. de Monlaur, qui,
interpellé de dire son avis sur un point, et ayant éprouvé
l'inutilité de ses observations sur les autres, se contenta de
dire : je suis de l'avis des ingénieurs. On a recueilli cela comme
une épigramme. C'est un homme dangereux dans la discussion
que cet évèque de Comminges* ; il est subtil, délié ; il a la
conception vive, la parole aisée, abondante ; il bat tout le
monde ; en général la supériorité pour les lumières n'est pas
du coté du Tiei's-Etat, bien s'en faut. M. de Monlaur est le
seul, pour ainsi dire, qui se fasse écouter ; plusieurs s'en
rapportent à son avis et quand il parle on fait ce mouvement
qui manjue l'estime qu'on a [)our lui ; on se tourne vis à vis,
comme pour prêter une plus grande attention ; on remarque
encore l'abbé i.évèque, vicaire-général deComminges, l'évèque
de Lescar^, celui-ci parle tant pour lui que pour le comte de
• Antoine, Eiisluilit; irOsinuml.
' Monseigneur de Noé.
TENUES A AUCH EN 1787 57
Noé, qui a d'ordinaire pour formule : je suis de l'avis de M.
l'évêque de Lescar. Monsieur de Noé brille singulièrement par
sa dépense. Plusieurs jours de la semaine ce sont des repas
d'une somptuosité inexprimable, d'une délicatesse extrêmement
[■ecbercbée et d'un luxe d'argenterie qui éblouit tous les yeux ;
cette maison protège beaucoup M. Ti'ubert, et malgré les
malédictions qu'on a données à ce financier, accusé peut-être
mal à propos, de nous avoir attiré une augmentation des
vingtièmes, le comte de Noé et l'évêque de Lescar ont accepté
chez lui un diner superbe qu'il donna à trente personnes.
Voici encore un point de discipline de l'Assemblée dont je
vais avoir l'honneur de vous rendre compte : il concerne la
noblesse et règle l'espèce de preuves qu'il faudra faire pour
être admis dans l'ordre de l'administration provinciale. M. de
Pointis, qui a un beau nom et un physique bien matériel, est
le président du bureau d'où sortit ce travail. M. Long, qui est
de ce bureau, fut chargé de faire le rapport qui fut très court
et très dénué. Il proposa qu'il faudrait prouver quatre généra-
tions, indépendamment du récipiendaire, c'est-à-dire celui-ci
non compté et que les preuves se feraient au moyen de titi*es
ou extraits originaux. Sa réponse ne fournit pas de grands
éclaircissements, mais l'abbé de Soupets, très versé dans la forme
et peut-être plus qu'il ne convient à un ecclésiastique, disserta
beaucoup là-dessus, et on délibéra conformément à son avis,
On ajouta à l'avis du bureau qu'il faudrait, indépendamment
des quatre ou cinq générations , prouver une durée de
possession de cent ans et combiner un article avec l'autre, ce
qui me paraît très sage, car autrement les personnes qui
auraient vu une famille dans la roture, pourraient la voir
figurer dans la noblesse par la facilité qu'aurait un homme,
déjà ayeul ou bisayeul, d'annoblir à la fois trois ou quatre
degrés de sa postérité, au moyen d'une charge. On ajouta
encore, ce qui est une attention de bienséance et d'iionnôteté,
qu'il ne serait pas permis au récipiendaire de donner l'essor à
sa vanité, en étendant les preuves au-delà des quatre degrés,
afin de ne pas humilier ceux qui, d'ailleurs très propres à être
58 COMPTE RENDU DES SÉANCES
admis, n'auraient pas le même avantage d'une noblesse plus
ancienne.
Il me semble, si je me livre ici à mon opinion, qu'on aurait
dû mettre une autre modification à ce règlement ; il convien-
drait de dispenser de la preuve des quatre degrés un
gentilhomme dont le père ou l'ayeul aurait occupé une des
premières dignités de la Robe ou de l'Epée. Comment, par
exemple, dans le concours d'un petit-fils de M. de Gatinat, ou
même de M. de Ghevert, et du descendant au cinquième degré
d'un capitoul ou d'un secrétaire du Roi, pourrait-on exclure
ce beau nom de Gatinat ou de Ghevert, le descendant d'un
maréchal de France ou d'un lieutenant-général, pour donner
la préférence à l'autre '? Gela paraîtrait assurément bizarre. Il
me semble, à moi, que l'illustration éclatante d'un nom doit
suppléer à la multiplicité des degrés , si elle ne lui est pas
préférable.
Heureux ceux qui joignent l'avantage d'une naissance
distinguée à l'éclat de la dignité personnelle ; plus heureux
encore ceux qui n'envisagent ces dons de la nature et ces fruits
de leur mérite que comme de grands devoii's et des moyens
d'être plus utiles à leurs semblables. Je connais un mortel
respectable qui réunit cet ensemble, mais soyez tranquille,
Monsieur le chevalier, je me gardei'ai bien de vous le
nommer.
Je suis avec respect, Monsieur le chevalier, votre très
humble et très Obéissant serviteur.
Bertieux.
Auch, 14 décembre 1787.
Monsieur le Ghevalier,
l'nr la dernière lettre que j'ai eu l'honneur <lc vous écrire,
vous avez vu le public poussant les hauts cris de la délibération
TENUES A AUCH EN 1787 59
de l'Assemblée provinciale qui imposait sur la province le
fardeau de cinq cent mille livres pour les travaux publics des
routes. Ces nouveaux administrateurs furent émus de ce mécon-
tentement général qui éclatait sans aucune réserve. Monsieur
le président de Maurens, dans une nouvelle assemblée, proposa
un adoucissement qui fut accepté ; ce fut de distribuer cette
somme dans l'espace de dix-huit mois au lieu d'un an. Avec ce
correctif, les députés se flattèrent d'obtenir grâce ; mais il
n'apaisa pas les murmures. M. le baron d'Angosse, dans une
séance subséquente, proposa de remettre l'affaire en délibéra-
tion ; il annonça qu'il allait faire une motion sur cet objet. Le
Président de l'Assemblée s'offensa de ce terme, le prenant pour
le signal de la révolte et de la licence, à cause de son origine
anglaise ; il déclara en propres termes que nous n'étions pas
en Angleterre , et ajouta qu'il ne souffrirait jamais qu'on
revînt sur un délibéré solennellement arrêté. Gela fit, et dans
l'Assemblée et dans le public, une très mauvaise sensation; le
marquis de Luppé, encouragé par la gloire du patriotisme, fut
trouver ensuite Mg'' l'Archevêque pour lui demander l'agrément
d'arrêter encore une fois l'attention de l'Assemblée sur un
article de dépense aussi important ; le prélat, dans la réflexion,
vit qu'il fallait céder au vœu général ; à la prochaine séance, il
fit lui-même la proposition, non sans laisser éclater sa répu-
gnance. Il invita les délibérans à ne pas se laisser émouvoir
par les cris et les murmures du public ; il dit en propres termes
que ce serait une faiblesse honteuse de s'arrêter à des propos
de servantes. Il finit par avertir tout le monde de s'expliquer en
Dieu et en conscience. MM. du clergé furent d'avis de ne rien
changer au précédent délibéré, et déclarèrent qu'ils parlaient
en Dieu et en conscience. MM. de la noblesse, à la réserve de
deux, qui sont MM. de Cardaillac et le marquis de Galard,
opinèrent conformément au vœu général de supplier le Roi de
laisser aux communautés la liberté de faire les travaux en
nature, ou par la voie de l'adjudication, pour leur faciliter le
moyen de mettre ce bienfait à profit. On délibéra de multiplier
les ateliers autant qu'il serait possible ; je n'ai pas besoin de
60 COMPTE RENDU DES SÉANCES
VOUS dire que ce fut lavis du plus grand nombre des députés
du Tiei's-Etat ; il y eut un de ceux-ci qui, comme par raillerie,
ajouta, après avoir dit son avis, qu'il parlait en Dieu et en
conscietice. Une auti-e particularité à vous raconter aussi, c'est
que le comte de Noé, qui fut le premier de la noblesse à parler,
s'exprima avec beaucoup de dignité ; il dit qu'il oserait faire
entendre son avis sans ci'aindre le reproche de faiblesse. La
chose fut ainsi arrêtée ; mais la joie qu'elle a excitée sera,
j'imagine, d'une courte durée. Cette option demandée blesse
trop ouvertement le système du Gouvernement ({ui a cru
accorder lui grand bienfait i)ar la conversion de la corvée en
une i)restation en argent.
Hier on a enfin déterminé le traitement de ces coopérateurs
nouveaux du bien public: 3,000 livides à chacun des syndics de
l'Assemblée Provinciale, 1,000 livres à chacun des membres de
la commission intermédiaire, 3,000 livres au greffier archiviste,
2,000 livres au secrétaire en second, et 10,000 livres pour les
frais de bureau ; itlus 2,000 livres à chacun des syndics des
Assemblées d'Election, 600 livres à chacun des membres des
commissions intei'médiaires, 1,200 livres à chaque greffier,
200 livres à chaque député de l'Assemblée Provinciale ; moitié
moins à ceux d'Election. Gela s'entend des députés du Tiers-
Etat, car la noblesse et le clergé ont déclaré qu'ils ne voulaient
rien. M(i' rArc!ievê([ue avait cru que le Tiers-Etat se [)iquerait
du même désintéressement ; il l'annonça de cette manière ;
mais M. Hugueny, de Beaumont-de-l-,omagne, qui fut le pre-
mier à parler, s'éleva [)0in' déclarer au nom de son ordre, tout
le contraire, et en conséquence on leur fixa ces 200 livres à
titre de dédommagement.
Ce qu'on voit jusque-là de plus clair, c'est une augmentation
considérable de dépense.
Puisse-t-elle ne pas tourner en perte !
.le suis avec i-especl, Monsieur le chevalier, votre très humble
et très obéissant serviteui'.
Bertieux.
TENUES A AUCH EN 1787 61
Aiich, le 22 décembre 1787.
Monsieur le Chevalier,
La voilà enfin terminée et clôturée cette Assemblée si fort
prônée dans l'origine par ceux qui la composaient et de
laquelle les sages et le public auguraient si peu avantageuse-
ment. Le pressentiment de ces derniers a été justifié par
l'événement; il est sûr que l'Assemblée, au lieu de bénédictions,
a recueilli des huées et des imprécations. On a fait des pointes
et des calembourgs sur la dissolution ; l'Assemblée est donc
dissoute, disait l'un ; vous vous exprimez mal, disait l'autre,
elle est dissolue. Le projet était de faire chanter un Te Deum
le jour de la clôture ; on n'ose pas l'effectuer, parce que les
frondeurs allaient disant librement que les artisans se
rassembleraient tous dans l'église pour chanter en même temps
le Miserere.
C'est, Monsieur, aux Evêques qu'on attribue en partie tout
le mal dont on se plaint. Ce sont eux, en effet, qui ont ouvert
et défendu vigoureusement tous les avis qui tendaient à
maintenir la condition actuelle du peuple ; on reproche à M.
de Catelan d'avoir tenu leur parti, et s'être fait leur champion.
(( On dirait. Monsieur, que vous aspirez à un canonicat de
S^c-Marie, lui disait un jour M. de Noé, voyant avec quelle
ardeur il employait son éloquence pour faire triompher l'avis
de l'Archevêque. « Je m'en garderais bien, répondit ingé-
nieusement le jeune magistrat, j'aurais le malheur de me trouver
en contradiction avec vous » ; faisant allusion au procès de la
maison de Noé avec le chapitre de S^e.Marie.
On a à i\L de Noë l'obligation d'un article intéressant relatif
aux corvées, qui a été délibéré suivant le vœu du public pour
éluder l'adjudication. Les anti-ingénieurs proposèrent de faire
arrêter que les ateliers seraient aussi multipliés qu'il serait
possible. M9' l'Archevêque croyait, en conséquence, beaucoup
62 COMPTE RENDU DES SÉANCES
faire que d'en demander cinquante aux ingénieurs. Quoi! cin-
quante, s'écria M. de Maurens, il en faut au moins trois cents,
L'Evêque de Comminges, par composition, en proposait cent
cinquante, et on aurait conclu à ce dernier avis; mais M. de
Maurens, qui avait eu le malheur de faire de mauvaises impres-
sions dans le public (et bien injustement, je crois), parce que
dans les délibérations il ne s'était pas déclaré ouvertement
contre les évêques et qu'il avait fait, autant qu'il était en lui,
le rôle de conciliateur, M. de Maurens^, f^is-je, voulut faire ses
preuves de patriotisme en cette occasion. M. de Noë devait
faire un rapport sur les tailles ; à propos de contraintes, M. de
Maurens lui suggéra d'insérer la proposition des 300 ateliers
sur les routes^ quoique cet objet fût étranger au bureau des
tailles. Le faiseur de M. de Noë, qui est un avocat de ses
terres, et en même temps notaire (on l'appelle Tarrible),
suivit cette idée. M. de Noë communiqua, suivant l'usage, son
mémoire à l'Archevêque, quand il fut fait. Le prélat ne fut
pas d'avis qu'il fût lu ; il lui parut que ce mémoire était à la
fois offensant, pour le bureau des corvées en ce qu'il avait l'air
de vouloir suppléer au défaut de travail de ce bureau et pour
l'administration des intendants, parce que le rédacteur relevait
certains abus qui avaient lieu autrefois dans cette partie
d'administration. M. de Noë envoya réclamer son mémoire
et la partie était faite néanmoins pour le lire le lendemain en
assemblée généi-ale. Or le lendemain, M. de Catelan, à l'heure
ordinal l'e de ce bureau, arrive sans être ni peigné ni rasé,
ayant l'air d'avoir veillé toute la nuit; il fit un rapport verbal
dans lequel il exprimait sa douleur et son étonnement de la
digi'essiou qu'un l)ureau éti'anger avait faite sur les matières
qui devaient faire l'objet du travail du bureau des corvées,
comme si ce dernier bureau avait manqué de zèle ou d'atten-
tion. Vai même temps, pour ren(h"e l'incur'sion étrangère
inutile, il [)roposa d'ari'èter la division des ateliers à 300, ce
qui l'ut ainsi délil)éré. M. de Noë lut son mémoire, mais on
délibéra de ne pas lui accorder les honneurs de la transciip-
tion. M. de Noë, aiïecté de ce qu'on avait pi'étendu que son
TENUES A AUCH EN 1787 63
ouvrage renfermait une satire de l'ancienne administration,
fut, en présence d'un grand nombre de personnes, le lire à
M. l'intendant, en lui déclarant qu'en sa présence, il le jette-
rait au feu, s'il y trouvait quelque expression qui ne fût pas
mesurée. La lecture se fit et M. l'intendant jugea qu'il n'y avait
rien dans ce mémoire qui ne fût très décent. Cette division
entre M'J'" l'Archevêque et M. de Noë, du moins extérieure-
ment, n'est pas allée plus loin ; le prélat a dîné depuis chez ce
seigneur, et, au départ de celui-ci, ils se sont embrassés,
se témoignant beaucoup d'attachement l'un à l'autre.
Je crois avoir eu l'honneur de vous marquer dans une de
mes précédentes lettres, que le rôle de M. de Maurens me
paraissait très difficile dans l'Assemblée ; ma façon de voir
n'était pas sans fondement. On dit que du Parlement on lui
a écrit avant la clôture pour témoigner la surprise des fortes
impositions que l'Assemblée délibérait de mettre sur la pro-
vince. M. de Maurens a paru, en conséquence, redouter de
sanctionner par sa signature ce qui avait été délibéré et il s'est
retiré le mardi matin sans rien signer.
On a tout terminé par une opération qui a excité un scandale
général. Par un article du règlement envoyé du ministère, il
était porté que l'Assemblée élirait trois avocats pour être les
consultants de l'administration et des communautés qui vou-
draient se faire autoriser à plaider. On a fait ce choix sur la
proposition de l'Archevêque, qui désigna M^I. Despiau qui est
de l'Assemblée Provinciale, Lapeyre qui est syndic de l'Assem-
blée d'Election, et un certain Bonhomme. Je ne dirai rien du
premier, et pour cause, mais le second est un personnage
tombé à plat au barreau, sans emploi dans sa profession et
qui n'a pour moyens d'existence, que l'intrigue et la bassesse.
C'est la créature de MM. de Luppé, vis-à-vis de qui, comme
vis-à-vis de beaucoup d'autres, il remplit des emplois, même
humiliants, pour se rendre agréable. Le troisième est un
Rouergas, venu de Millau ici en dernier lieu, et qui s'est estimé
très heureux d'obtenir un emploi de scribe dans l'administra-
tion; jugez, par là, de ses talents pour la profession. Tels
54 COMPTE RENDU DES SÉANCES
sont, néanmoins, les flambeaux qui doivent éclairer la
Province.
Accoutumé à donner l'Esprit saint à ses prêtres, Mfl'' l'Arche-
vêque a pensé que sa divine influence opérerait sans doute
sur ces hommes-là.
En vérité on devient bien indifférent pour les honneurs quand
on les voit ainsi prodiguer et prostituer. Il est une chose qui
flattera toujours mon ambition, c'est d'être honoré de vos
bontés.
Je suis, avec un profond respect. Monsieur le chevalier,
votre très humble et très obéissant serviteur.
Bertieux.
A Auch, le 28 novembre 1787.
Monsieur,
Si le fils de Louis de Dûmes m'eût tenu sa parole de venir
chez moi chercher ma lettre pour vous, ou du moins m'eût
donné le temps de l'apporter à son auberge, vous l'auriez reçue
hier; cependant je ne suis pas fâché de ce retard, trouvant la
commodité de M. Pesme de l'Isle, parce que je suis en ce
moment plus dans le cas de vous donner des nouvelles sur
l'Assemljlée Provinciale.
Cette assemblée triomplie, Monsieur, suivant le règlement
arrivé depuis vendredi dernier. Ce règlement, qui n'est pas
encore patent, mais cependant connu des parties intéressées,
leur attribue tout pouvoir sur les dilTérentes impositions de la
Province, au point qu'elle est libre d'abonner les vingtièmes
ou de les faire régir ; cependant les préposés à cette partie ne
s'étonnent pas; .M. de Béguillet a remercié le secrétariat de
l'iidiiiinistration et s'est retiré dans sa direction. On travaille à
TENUES A AUCH EN 1787 65
force chez M. Trubert aux rolles exécutoires pour envoyer aux
communautés, mais ces rolles ne portent l'imposition que pour
six mois, c'est-à-dire jusqu'au mois de juillet prochain. Le
premier commis de la direction est un de mes amis et il m'a
assuré que les instructions qu'il recevait du conseil, sont toutes
contraires au règlement de l'Assemblée.
Venons à la partie des ponts-et-chaussées, celle qui doit
nous intéresser le plus. Elle est on ne peut plus assujettie à
l'Assemblée Provinciale, au point qu'elle est maîtresse de la
nomination des employés subalternes. Les ennemis des ingé-
nieurs dans cette ville, font aussi courir le bruit que l'assem-
blée est maîtresse d'en faire le choix ; cependant l'article du
règlement les concernant, porte que le Roy se réserve leur
nomination et la fixation de leurs appointements, les subor-
donnant cependant à l'Assemblée Provinciale ; il ajoute à leurs
fonctions la partie des presl)ytères, sans pouvoir exiger aucune
rétribution, sauf à l'administration à leur faire un traitement
particulier relativement à ce nouveau travail. Quant aux adju-
dications déjà passées, plusieurs membres de l'administration,
tels que Ma'" l'Evêque de Lectoui-e, celui de Commenge, M. de
Gatelan, avocat-général, et plusieurs autres, se sont beaucoup
récriés contre les oppositions faites aux adjudications et vou-
laient qu'elles eussent leur plein et entier etîet, mais leurs voix
n'ont pas prévalu ; tous les autres ne voulant les adjudica-
tions que pour une année. M. l'intendant ne veut pas les
autoriser pour ce temps, disant qu'il ne peut pas scindei'
l'article de l'arrêt du conseil ni des conditions générales, de
sorte qu'il y a huit jours (ju'on travaille sur cet objet, sans
avoir rien statué. M. Béguiei- et M. Albat sont chaque jour
appelés au bureau chargé de cette partie et mangent souvent à
l'intendance ou à l'archevêché.
Les piincipaux membres qui composent le l)ureau sont :
Mu'- l'Evêque de Commenge, M. de Noë, M. le baron de
Gardaillac, M. de Catelan, avocat-général, M. l'abbé Soupets
de La Glavei'ie, M. l'abbé Darrès, vicaire général, M. Marpon,
M. Despiau, ancien subdélégué, M. Mondon (de ïerraube)...,
5
66 COMPTE RENDU DES SÉANCES
et la conclusion de la plupart de ces membres est qu'ils vou-
draient prouver à la Province qu'ils ont trouvé un moyen
d'économie sur l'entretien des routes. Mgr l'Evêque de Com-
menge dit très bien que cette spéculation est personnelle et ne ,
tend pas au bien public pour cette partie. Voilà, Monsieur,
tout ce que je sais en ce moment, à ce sujet.
J'ai eu, ce matin, un moment d'entretien avec M. Sarrau,
secrétaire de l'assemblée, frère du médecin, une de mes
anciennes connaissances, placé par la protection de M. de Noë; •
je lui ay demandé si l'affaire de l'évêque de Lectoure était i
jugée avec la ville de Fleurance, il m'a répondu qu'il ne le
croyait pas, mais que suivant toute apparence, cet évêque subi-
rait le même soi*t que celuy de Gommenge, qui avait été
condamné pour le même fait.
Je n'ay. Monsieur, d'autre nouvelle à vous donner; j'espère
avoir l'honneur de vous voir à Miélan la semaine pro-
chaine.
Je suis, avec respect, Monsieur, votre très humble et très
obéissant serviteur.
Durand.
L'affaire de l'évêque de Lectoure avec la ville de Fleurance, dont
parle dans sa lettre M. Durand, avait été soulevée par la prétention
de cette dernière ville d'être, lors de la prochaine réunion de
l'assemblée de Lomagne, le chef-lieu de l'Election, ou au moins,
d'avoir un collège séparé et une députation particulière. Contrai-
rement aux prévisions générales, Lectoure l'emporta et M»' l'arche-
vêque d'Auch fut pour beaucoup dans ce choix, comme le prouve
la lettre suivante écrite par ce prélat à M. Delor, député, le 9 octohre
1787 :
(1 11 est très certain. Monsieur, (jue tout ce qui s'est fait
jusqu'à présent ne préjudicie point à la ville de Fleurance, que
ses droits sont entiers et que l'Assemblée provinciale n'a nul
dessein de les attaquer; mais je vous avouerai franchement
que j'ai demandé au ministre une décision qui autorisât
M. l'évêque de Lectoure à tenir l'Assemblée de Loumagne à
1
TENUE? A AUCH EN 1787 67
Lectoure, parce que de très bonne foy, je crois que l'Assem-
blée sera mieux établie et plus commodément à Lectom^e; il
n'est point question d'ôter à la \ille de Fleurance le siège de
réleclion, j'ai positivement demandé qu'elle le conserve. La
commission intermédiaire aura la peine d'envoyer quebju'un à
Fleurance pour fouiller le dépôt du greffe, loi'squ'il sera néces-
saire. Je pense que le véiùtable intérêt de Fleurance n'est pas
de vouloir s'oljstiner à vouloir que l'Assemblée y tienne ses
séances, mais de se borner à consener le siège de Lectoure,
car n'ayant pas plus cpi'une autre ville le droit d'être le chef-
lieu de l'élection, on pourrait être tenté de lui ôter cette
qualité qui lui 'lonne seule le droit de réclamer. Le mieux est
donc de rentrer en composition sur cet objet et peut-être est-il
plus pnident de se réunir à la Aille et à M. l'Evêque de
Lectoure pour consentir que pendant ces quatre années-cy,
l'Assemblée de l'Election de Loumagne soit tenue à Lectoure ;
en vérité. Monsieur, je crois que je donne ici à votre ville un
conseil d'ami, telle est au moins mon intention. Je vous prie
d'en être bien pei^uadé. Les intérêts de la ville de Fleurance
bien entendus me seront et me sont toujoure très chei*s.
^^ Recevés, Monsieur, l'assurance de tous les sentiments avec
lesquels j'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéis-
sant seniteur.
«. L. A.. Archevêque d'Auch. »
Malgré le rejet de leurs prétentions, les communautés de Fleurance
et de Paulhiac persistèrent dans leur demande, et en 1789, les
députés de ces deux communautés ne se présentèrent pas à
l'Assemblée de la sénéchaussée réunie à Auch, comme les y
appelaient leurs lettres de convocation.
NOTES SUPPLÉMENTAIRES
SUR
MM. LES MEMBRES
DU CLERGÉ ET DE LA NOBLESSE
QUI FIRENT PARTIE
DE
L'ASSEMBLÉE PROVINCIALE
POUR LA GÉNÉRALITÉ D'AUCH
Ti'iiuc (Ml cHIe \\\\i\ dans les iiinis k .\o\enibiT cl de Df^ceiiibre
1787
MEMBRES DU CLERGÉ
ÎS DU CLERGÉ
MONSEIGNEUR L'ARCHEVÊQUE D'AUGH
Louis-Apollinaire de la Tour-du-Pin-Montauban, né à Paris,
le 43 janvier 1744, sacré premier évêque de Nancy, le 25 juin
1777, devenu archevêque d'Auch le 15 juin 1783, décéda le
28 novembre 1807, évêque de Troyes.
A son retour de l'émigration, Mg^" de la Tour-du-Pin-Mon-
tauban, sur la demande de Pie VII, avait donné sa démission
d'archevêque d'Auch, à la suite du concordat. Il refusa d'être
nommé à Aire-Dax et fut promu, en 1803, à l'évêché de
Troyes, sous le titre d'arche vêque-évêque. Gréé officier de la
légion-d'honneur et sénateur, il mourut à l'âge de 63 ans,
laissant un impérissable souvenir de ses vertus , de sa
chai'ité et de sa sagesse dans l'administration de ses trois
diocèses.
Armes : Ecartelé aux 1^'- et ¥ d'azur à la tour d'argent,
maçonnée de sable, au chef cousu de gueules, chargé de trois
casques fermés d'or; aux 2'' et 3" d'or, au dauphin d'azur,
cretté et oreille de gueules, sommé d'une couronne de marquis,
surmontée d'une croix archi-épiscopale, soutenant le chapeau
à glands des archevêques.
74 COMPTE RENDU DES SÉANCES
MONSEIGNEUR LÉVÊQUE DE LESGAR
Marc-Antoine de Noé, devenu à trente-six ans, évêque de
Lescar, était né au château de la Grimenaudière , près de La
Rochelle, en 1724. Elevé au collège des Jésuites d'Auch, fort
en vogue à cette époque, il fut nommé grand-vicaire à Alby et
plus tard à Rouen. Sacré évêque de Lescar, le 12 juin 1763,
il prononça plusieurs discours qui donnent une haute idée de
sa science, de sa charité et de son talent.
En 1775, il sacrifia presque toute sa fortune pour secourir
ses malheureux diocésains ruinés par une épizootie survenue
en Béarn. Sa lettre pastorale à ce sujet est un chef-d'œuvre de
sentiment, d'instruction et d'éloquence, loué même par La
Harpe. On cite aussi avec de grands éloges , la harangue qu'il
prononça dans la cathédrale d'Auch, pour la bénédiction des
guidons du Régiment-Royal-Dragons, le 28 septembre 1781,
devenue classique dans les écoles militaires.
Monseigneur de Noé fut le dernier des évêques de Lescar
qui reçut à Versailles (le 31 décembre 1777), le serment prêté
par le roi de France de respecter les fors et coutumes du
Béarn.
A son retour d'Angleterre, où il avait émigré, il fut créé
évêque de Troyes; sa nomination de cardinal lui ari'iva le jour
de sa mort, le 24 septembre 1802.
Armes : Losange (ou échiqueté) d'or et de gueules , l'écu en
bannière; supports: deux léopards lionnes.
TENUES A AUCH EN 1787 75
MONSEIGNEUR L'ÉVÈQUE DE LEGTOURE
Louis-Emmanuel de Cugnac, né en 1729, au château de
Sermet, en Quercy, ' arriva à Lectoure le 10 janvier 1774,
après avoir été chanoine de Notre-Dame-de-Paris, et vicaire-
général du diocèse de Bayeux, sous l'épiscopat de Monseigneur
de Rochechouart-Montigny, ancien évêque d'Evreux.
La maison de Gugnac , une des plus anciennes de la
Guyenne , avait formé les branches de Giversac en Quercy,
de Dampierre en Beauce, de Traissies, etc.. Elle s'est alliée
aux d'Hautefort, Durfort , Prunelé , Lagni , Ebrard-S^-Sulpice,
Gontaut-St-Geniez , d'Abzac de la Douze , Vassan, Langheac,
etc.... Successeur à Lectoure de ^>l¥ Pierre Chapelle de
Jumilhac-Gubjac et dépossédé de son siège épiscopal pendant
la Révolution, Monseigneur de Cugnac fut signalé comme
suspect pai' le ministre de la police qui adressa à la munici-
palité de Condom la note suivante, à son sujet: ^ Gugnac,
ci-devant évêque de Lectoure, royaliste débouté. Il a protesté
contre les décrets de trois assemblées. G'estlui qui entretient,
en sa qualité de seul évêque, une correspondance avec le Pape.
Il a fait des lettres pastorales pour exciter le peuple à la
révolte. Condamné d'abord à la déportation, longtemps détenu
dans une maison de réclusion, il fut mis en liberté l'an m, et
gouverna le ci-devant district de Lectoure avec une verge de
fer. Il en devint le procureur-syndic et a tenté de faire exter-
miner tous les patriotes du département qui, sans leur énergie,
auraient été les victimes de la réaction. ^ »
Monseigneur de Gugnac eut ses biens confisqués, mais il fut
autorisé à se retirer dans sa famille, au château de Fondelin,
près de Condom, après un an d'emprisonnement 3, ayant signé
' Son père était Jean-Louis, vicomte de Cugnac, seigneur de Giversac, sa mère, Marie
Souveraine du Faure de RoufftUac.
2 Persécution contre le clergé du Gers pendant la Révolution, par M. Lamazouade.
■''Grâce à M. Constantin, membre du directoire départemental qui eut pitié de l'âge
avancé et des infirmités de l'évêque, devenu martyr.
76 COMPTE RENDU DES SÉANCES
rengagement de n'en plus sortir. Il y mourut le 9 décembre
1800, à l'âge de 71 ans. Ce prélat donna, toute sa vie, un
remarquable exemple de son attachement à la foi catholique.
Armes : Gironné d'argent et de gueules, de huit pièces.
MONSEIGNEUR L'ÉVÈQUE DE GOUZERANS
Dominique de Lastic, né dans le diocèse de Mende, le 16
octobi-e 1742, sacré le 9 janvier 1780.
Armes : De gueules (alias de sable), à la fasce d'argent, à la
bordure de gueules ^ (Genouillac.)
MONSEIGNEUR L'ÉVÈQUE DE COMMENGES
Gabriel-Antoine-Charles-Eustache d'Osmond, de Médavy, né
à S^-Domingue, le 6 février 1723, élevé dans le diocèse de
Séez, devint, en 1743, chanoine comte de Lyon; il fut sacré
évêque de Commenges le 1^ mai 1785.
Armes : De gueules au vol d'Hermine.
Devise : Nihil obstat.
LÏ'vtMjue de Gommenges était frère de Dainabé-Louis-
Gabriel, comte d'Osmond, chambellan de Monseigneur le duc
d'Orléans. Sa femme, née de Ferre, était dame pour accompa-
gner Madame Adélaïde de France.
' !.<•> Lastir ilii Laii;;iii'iliH- pdi taiiiit : tl'ni- an ((pur do jçiieiili-s (llii'tslap.i ; ils (■laiciil
allii'"* aux ramilles ir.Vrrriiticics, Talleinaciic, La Ma/.ic((', Caiisans, riaiiliic, Lcvo-nii de
Vczins, Valliii. (Me
TENUES A AUCH EN 4787 77
L'ABBÉ DE LACLAVERIE DE SOUPETZ
Jean-François de Laclaverie de Soupetz, seigneur de Lacla-
verie, archidiacre de Ste-Marie d'Auch (1747), occupait une
haute situation dans le clergé de laProvince^
Armes : D'argent à la bande d'azur, chargée de trois têtes de
lion d'or, arrachées et lampassées de gueules; couronne de
marquis. D'après l'armoriai d'Armagnac, par M. de Bastard,
l'abbé de Laclaverie aurait eu dans son écusson, outre le bla-
son ci-dessus , brochant sur le tout , trois besans d'or sur
fond d'azur, et une couronne d'épines au naturel , sur fond
d'argent.
L'ABBE DE LA TOUR-DU-PIN
ARCHIDIACRE DE SOS
Parent de Monseigneur l'archevêque d'Auch, dont il portait
les armes, il était grand-vicaire de la Cathédrale.
L'ABBÉ DE FAUDOAS
CHANOINE DU CHAPITRE DE PESSAN
La noble et ancienne maison de Faudoas tire son origine du
bourg et château de Faudoas, première baronnie du pays de
Lomagne , au diocèse de Montauban ; cette famille possédait
' Drjà, en ltJ3:{, l'ieno ilc Larlavoiic, sinir di; Uangiiiéics «-t |)riciir de Bouloc, t'-lait
:haii()iiie ilc réglisf iiirliopolitaiiic irAiicli i Mniili'rni;.
78 COMPTE RENDU DES SÉANCES
aussi, entre Lectoure et l'Isle-Bozon, le château de Plieux,
dont les ruines importantes appartiennent de nos jours aux du
Faur. On voit encore sur la porte du vieux manoir les armes
des Faudoas écartelées avec celles des Galard, en souvenir de
l'alliance contractée ('l!296) entre Réale de Faudoas et Ayssin
de Goalard, seigneur de Terraube, maire de Bordeaux et
de Dax, lieutenant du sénéchal de Guyenne pour le roi
d'Angleterre.
Le premier Faudoas dont il est fait mention se nommait
Raymond- Arnaud, et vivait en 1101. Cette maison a formé
plusieurs branches dont les plus connues sont celles de
Barbazan, llocliechouart, Sérillac, Avensac, Séguenville, Ayries
et Bélin.
Armes : Ecartelé aux 1(^>' et 4" de France (concession royale
accordée au célèbre Faudoas-Barbazan qui fut enseveli à S'-
Denys), aux 2^ et 3^ d'azur à la croix d'or.
Au xviie siècle, le poète d'Astros, de S'-Clar, a célébré en
vers gascons, l'entrée du marquis et de la marquise de Faudoas
dans leur château de Plieux *, où il les fait saluer par trois
bergers, deux fi-ançais et un gascon, qui chantent les louanges
de la grande maison de Faudoas-Barbazan-Rochechouart -.
' Ce château, vciitlu en 1400 aux Tialanl de l'Isle-Bouzon, par les Faudoas, fut, plus tard,
racheté par eux. Il appartenait, avant la RévoUition, à la famille de Cambolas, de
Toulouse.
' L'histoire nénéaloj^'itpie de la famille de Faudoas a été publiée en 1724, par Jean-
Louis de Faudoas-Séjçueiivillc ((ils de Pierre de Séjçucnville et de Lucrèce de Hoque-
maure-Monlaijçu), docteur en Sorhonne, i hanoine théoloj'ique de Montauban, prévôt en
1707, de l'abbaye de Montauriol, décédé en avril 173:2.
TENUES A AUCH EN 1787 79
DOM HYACINTHE PÈLEGRIX
ABBÉ RÉGULIER DE l'aBBAYE DE BOUILLAS
Après avoir été (.< professeur royal en théologie à l'Université
(le Toulouse », vicaire-général de la Province pour l'ordre de
Giteaux, dont Bouillas dépendait, il fut nommé par le Pioi,
le "25 novembre 1771 , et béni par Monseigneur d'Auch , le
25 mars 1772, dans l'église des carmélites de cette ville.
L'abbaye de Bouillas, de l'ordre de Giteaux, et dédiée à la
Vierge, fut fondée entre 1040 et 1126, par Ardoin de Bouillas,
près Lectoure et Pauilhac, dans la forêt du Ramier, appelée
alors Porte-Glands ' .
Riche et important , ce monastère avait eu pour abbés des
personnages appartenant à de bonnes familles de la province,
entr'autres : A. de Montesquiou-Fezensac (1228), B. de Gastel-
bajac (1283), B. de Roquelaure (1477), le cardinal d'Albret
(1520), J. de Godailh (1522), deux Montlezun, dont l'un en
d272, quatre Galard, de 1557 à 1722, enfin un Laval, un du
Mesnil, un de Gié, etc..
* Notes sur Bouillas ipar M. l'abbé Laglejse;.
MEMBRES DE LA NOBLESSE
MEMBRES DE LA NOBLESSE
MONSIEUR LE VICOMTE DE POINTIS-S'-.TEAN
Jean de St-Jean, vicomte de Pointis et de Couserans, naquit
le 9 août 1721 ; garde du corps du Pvoi (compagnie Ecossaise),
il assista à la bataille de Fontenoy, reçut la croix de S^-Louis
le 8 octobre 1758, et épousa, cette même année, Rose de Vaux.
Doyen de l'Ordre de la Noblesse à l'Assemblée Provinciale de
la Généralité d'Aucli, il fut nommé pj'ésident de la commis-
sion chargée de vérifier les titres des gentilshommes de cette
Généralité.
La maison de S^-Jean, d'ancienne chevalerie, était originaire
du comté de Gomminges , où est située la ten-e de Pointis
qu'elle possédait depuis plusieurs siècles, avec les titres de
haron et de vicomte.
Bernard de St-Jean, chevalier, figure en l^O'i, comme
témoin d'un acte passé entre Bernard, baron de l'Isle-Jour-
dain, et son frère, au sujet du village de S^-Césert.
Raymond-Bernard de S^-Jean, seigneur de Sieurac, Bajon-
nette, etc., chevalier, fut au nombre des nobles qui signèi^ent
les coutumes données, en 1249, au Fezensaguet.
Jean de S^-Jean était, le 18 janvier 1294, lieutenant du Roi
d'Angleterre en Aquitaine.
84 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Roger de S'-Jean (depuis lequel on suit la filiation authen-
tique) , fut nommé en 1400 , gouverneur de S'-Lizier de
Couzerans; il avait épousé Navarre de Benque^ et sa fille se
maria avec Roger de Pardaillan.
Roger II de S^-Jean, seigneur de Soueicli, eut de Bertrande
de Preissac-Esclignac Jeannette de S'-Jean , devenue en 1512
la femme de Roger de Yize, seigneur de Bareilles.
Roger III de S^-Jean, époux d'Anne de Noé , eut pour fils
Gaspard, seigneur de Soueich, qui se maria le 19 mars 1535,
avec Catherine de Gomminges, fille d'Odet de Gomminoes -,
vicomte de Couzerans, seigneur de Pointis, etc., et de Marie
de Tersac.
Bernard de SMean, baron de Pointis, seigneur de Ghampi-
gny-Chamussay, S'e-Julitte, etc., fut chef d'escadre, chevalier
de S^-Louis, de la première promotion, prit Garthagène (Amé-
rique) , en 1697 , et écrivit la relation de cette campagne 3.
Devenu maréchal des camps et armées de Louis XIV, lieu-
tenant général au service de Philippe d'Anjou, roi d'Espagne,
il se distingua à la défense de Gibraltar et mourut en 1707.
Le marquis de Sourches, dans ses mémoires, raconte, à la
date du 21 février 1689, « qu'on vit arriver à Versailles M. de
Pointis, capitaine de vaisseaux, lequel venoit d'Irlande, où le
roi l'avoit envoyé pour y reconnaître exactement l'état de toutej
choses. Comme Pointis étoit homme d'esprit et fort intelligei
dans ce qui regardoit l'artillerie, il avoit inventé la manière
jeter les bombes de dessus les barques, ce qui avoit si bi(
réussi à Gènes et à Alger, et le roy le donna au Roy d'Angle
terre pour commander son artillerie*. »
Octavien de S^-Jean de Pointis, capitaine au régiment
Uoyal-Artillerie, eut le bras emporté par un boulet à la bataill
de Fleurus, le 2 juillet 1690 ; chevalier de S^-Louis, il ser\
' Armos tles (\o IU'nf|uc ; (Je gueules à la croi.x d'or.
* Aruics (les Comminjçes ; d'argent à la croix pattée île gueules.
'« Amsterdam 1697.
* Mémoires du marquis de Sourches, sur le règue de Louis XIV.
fi
TENUES A AUCH EN 1787 85
eji Allemagne sous le maréchal de Lorges et fut tué au siège
de Verrue, le 5 janvier 1705.
Nicolas-Melchior de S^-Jean, vicomte de Pointis et de
Couzerans, siégea aux Assemblées électorales de la Noblesse du
Comminges et du Nébouzan, en 1789. Il y est qualifié comte
de Pointis, et chargé de la procuration du vicomte de Couse-
rans, son père, et du baron d'Encausse. Déjà, à la réunion
générale des trois ordres de la sénéchaussée d'Armagnac et de
celle de l'Isle-Jourdain, tenue à Lectoure le 16 mars 1690, le
baron de Pointis avait été le procureur-fondé de Madame de
Saussignac et de Monsieur de Castelbajac.
Les alliances de la maison de Pointis S^-Jean avaient été avec
les d'Isaut, d'Ustou, Léaumont, de Vie, d'Encausse, d'Aure-
Viella, Gazaux-Laran, Baulat-Préneron, Ségala, Roquemaurel,
Ghennevière, du Pac-la-Bastide, Saint-Pastou ^ de Goueytes,
Pennautier, Marin, Génibrouse-Gastelpers, Mont-Redon.
Les Armes des Pointis S^-Jean étaient : d'azur à la cloche
d'argent, bataillée de sable, accompagnée en pointe de trois
étoiles d'or, posées 2 et 1.
Devise : A petite cloche grand son.
Les araioiries de la famille de S^-Jean d'Honous, en Langue
doc, tige, croit-on, des S'-Jean-Pointis , étaient d'azur à la
cloche d'argent, bataillée de sable, soutenue de deux lions
affrontés d'or, armés d'argent et lampassés de gueules^.
Gatherine-Joséphine-Charlotte de S'-Jean, veuve de Louis de
Gazaux-Laran, mestre-de-camp de dragons, baronne de Pointis"
Inard, seigneuresse de Gampalas, fief de la baronnie d'Encausse,
se fit représenter à l'Assemblée générale de la noblesse de
Gomminges, tenue à Muret en 1789.
' Armes des Saint-Pastou. — D'azur à raigle d'argent, tenant eu son bec une cloche du
même, bataillée de sable, surmonte d'une fleur de lys d'or.
■^ Borel d'Hauterive.
86 COMPTE RENDU DES SÉAiNCES
LE MARQUIS DE GALARD
SEIGNEUR DE l'iSLE-ROUZOX, CHEVALIER DE SAINT-LOUIS
Josepli de Galat'd, marquis de l'Isle-Bouzon, en Lomagne,
baron de Magnas, seigneui- de Castelnau-d'Arbieu, Latoui-,
etc., était fils de Marie de Mibielle* et de Jean de Galard,
seigneur de Pellehaut-Luzanet, etc. (branche sortie des
seigneurs de Galard-Balarin, issus de la maison de Galard-
Terraube). Il obtint, le 3 janvier 1742, un brevet de cornette
dans la compagnie mestre-de-camp du régiment de cavalerie
d'Andlau, et en 1743, il eut la commission de capitaine au
même régiment, par la retraite de Jean-Charles de Goalai-d,
marquis de l'Isle, seigneur de Fourcès^, son oncle, qui,
n'ayant pas d'enfant de sa femme, Marie de Bastard, l'avait
adopté et le fit héritier de ses biens et de ses titres, par son
testament du 7 avi-il 1753. Le 25 août 1767, le marquis de
Galard fut promu major, et en 1771, il devint lieutenant-
colonel dans le régiment de Picardie et chevalier de S^-Louis.
< Armes des Mibielle : crargent à 1^ l'asces ondées de sable, écartclé de gueules à une
croix du S'-Espiit d'argeut.
Il existait en Béarn deux familles de Minviolie, ou Mibielle, qui avaient des armes tout
à fait différentes du blason des Mibielli,' d'Armagnac. Pierre de Mibielle, seigneur de
Noguès et de Charre avait dans sonécu, le 3 décembre J675, un chevron d'or, accompagné
en chef de deux étoiles et en pointe d'un soleil du même. Jacques de Minvielle, habitant
deNavarrenx, avait pour scel un cartouche coupé portant : au premier, deux canettes d'ar-
gent ; au second : une étoile d'or accostée de deux tours ouvertes, crénelées et maçonnées ;
timbré d'un heaume de face, à lambrequins. (Dénombrement daté du -4 février 1675, sceaux
des Basses- Pyrénées.) Joseph de (lèrcs, seigneur de Monlignac, avait épousé, le 18 décem-
bre 1G4U, Peyronne de .Minvielle, elle 20 mai 11)13, Asdrubal de rières-Gassies, premier
capitaine au régiment d'HarcourI, frère; de Jose|ili de Gères, se maria avec Anne de
Minvielle.
Le 27 juin H'J8, Guyot de .Minvielle parut à la revue ])assée à (-astres en Albigeois, par
Monseigneur d'Albret, avec Baymond de Cardaillac, Jean de Oaupenne, Boger de Béarn.
Guillaume de Bezolles, Antoine de Sérillac, Pierre ilc Duribrt, N. de Polastrtm et autres
Seigneurs.
■■' Le ;J0 septembre I7(>r>, l'estimation de la seigneurie de Fourcès, faite par .Molier de
Larroumien, se monta à 102,182 livres 10 sols. (Arch. de Magnas). Jean-Charles de
Galard, Marquis de Lislc-Bouzon, mourut le l" septembre 1753.
1
TENUES A AUCH EN 1787 87
Marié le 23 novembre 1773 avec ^larie-Suzanne de Vignes-
Magnasi, sœur de la baronne de Mauvoisin et de la baronne
de Balzac, le marquis de Galard résidait dans le Lectourois,
à risle-Bouzon et à Magnas, dont il répara le vieux château
fondé par ses ancêtres. Le 17 avril 1794, il monta à Auch sur
l'échafaud révolutionnaire-^, pour cause d'aristocratie, âgé de
61 ans, malgré les supplications de ses anciens vassaux de
risle-Bouzon ; ceux-ci, reconnaissants des bienfaits reçus
pendant des siècles, de leur ancien seigneur et de ses aïeux,
demandèrent en vain à la commission exécutoire de Bayonne,
séant à Auch, et présidée par Dartigoyte, la gi'àce du marquis
de Galard.
La terre de Lisle-Bozou, les métaiiies de la Garrière, la
Salle, La Tour, La Bouridère, deux moulins, les prés, bois,
jardins, dépendant du château, furent vendus au district de
Lectoure, pour 338,306 livi-es; les meubles et le bétail
atteignirent 10,314 francs 3.
De ses trois fils, l'un mourut en émigration^ ; l'autre, dont
le crayon a retracé avec talent les vues et les costumes les
plus remarquables du Bordelais, n'eut qu'une tille, morte
jeune , enfin l'aîné , Louis-Raymond-Charles marquis de
Galard de l'Isle, baron de Magnas, né au château de L'Isle-
Bouzon, le 7 octobre 1774, mousquetaire dans la deuxième
brigade à l'arjnée de Coblentz en 1791, décédé à Magnas en
* Le père de la marquise de Galard avait été longtemps président de la Bourse de
Bordeaux.
Les Armes des Vignes étaient : d'argent, au cep de vigne tortillé à un échalas de sable,
feuille de sinople, terrassé de même, chargé de deux raisins de gueules ; au chef d'azur
chargé d'un croissant d'argent, accosté de deux étoiles d'or.
2 « Etat des baux nationaux du bureau de Fleurance ». — (ialard, ex-marquis de Lisle-
Bouzon, condamné et exécuté à .\uch, eut tous ses biens confisqués ; mais une métairie,
deux moulins et les prés, le tout situé à Magnas, provenant de sa femme, furent séquestrés
et affermés pour 3 ans, 'J,800 francs, à Jean La Boubée, habitant de .Marsoulan, par le
directoire du district de Lectoure, le 21 Prairial an 2. »
3 Arch. de Magnas, confiscations de l'an 11 de la Bépublique, des biens du ci-devant
marquis de Galard, ex-seigneur de Lisle-Bouzon et Magnas. Voir à l'Appendice, la vente
des biens d'émigrés, ordonnée par Dartigoyte.
•* Voir, à l'Appendice, le certificat mortuaire de Jean, Bose de Galard, le 7 juin 1800.
88 COMPTE RENDU DES SEANCES
4871, épousa à son retour de l'exil, Amélie de Portes-
Pardaillan^ ; leur fils, Hippolyte de Galard, marié avec
Joséphine de Captan-Monein-, continua la descendance qui
habite encore le château de Magnas, où elle est représentée
par le marquis Hector de Galard de l'Isle-Bozon, baron de
Magnas ; il a eu d'Elisabeth de Grussol , fille de Monsieur le
duc d'Uzès^et de F. deTalhouët^, un seul enfant, Raymondede
Galard, qui a épousé, en 1885, le vicomte Hector de Galard-
Saldebru, fils unique de Laure de Ségur^ et du comte Hector
de Galard-Saldebru, baron de Gaila, branche de la maison de
Galard séparée, depuis 1579, des rameaux de Terraube et de
l'Isle-Bouzon-Magnas .
Le second fils d'Hippolyte de Galard et de J. de Captan-
Monein, Bertrand comte de Galard, marié avec Elisabeth, fille
du marquis d'Estampes 6 et de G. de Robiac, habite la terre de
Captan-Castera, en Chalosse, ancienne seigneurie venue aux
Gaptan, par les Bourdeau-d'Audigeos-Gastera. Ils ont un tils,
Hector-Pierre de Galard, né en 1884.
* Anncs des De Portes : d'azur à la tour crénelée d'argent, maçonnée de sable, à la
bande d'artfcnt mise au milieu de l'écu, et au chef d'azur, chargé de trois mericttes
d'argent posées en fasce ; couronne de marquis. (Voir à l'appendice.)
2 Voir à l'Appendice pour les armes de la famille de Captan, dont l'histoire a été écrite
par l'abbé Cazauran, dans son ouvrage La Baronnie de Bourrouillan.
3 Armes des Crussol d'Uzès, princes de Soyons, ducs de Grussol et ducs d'Uzès : Aux 1" et
4«, fascé d'or cl de sinople de G pièces, parti d'or à trois chevrons do sable ; aux 2« et
3", coiitr'écartelé ; aux premier et dernier d'azur, à 3 étoiles d'or mises en pal, aux i"
et3« de gueules, à 3 bandes d'or, et sur le tout : d'or à 3 bandes de gueules.
Devise : Ferro non aura.
Couronne ducale ; supports : deux lions.
Les Crussol d'Uzès étaient [ircmicrs pairs de France.
^ Arinc's ries Talhouët : d'argent à 3 pommes de pin de gueules, posées '2 et I, le pied
mis en bas ; (alias) mises en fascc.
•'• Armes des Ségur : Kcartelé aux 1« et 4'^ de gueules au lion d'or, aux "2" et 3» d'argent
plein.
" Armes des d'Estampes, Miar(|uis de la l'iMic-linbauH cl de Mauny, seigneurs de
Valençay etc. : d'azur, à iJ girons d'or en chevrons, au chef d'argent, chargé de 3 couron-
nes ducales de gueules, mises en fasce. Devise : Fidelis furtisque si miil {Kvmor. de Cauna).
Cette maison a donné à la France un cardinal, un archevè()ue duc de Rheims, des évèques
à (^rcassoniie, àNcvers et à Condom, un grand Prieur de l'ordre de Malte, un maréchal
de France, trois chevalier des ordres, etc..
TENUES A AUCH EN 4787 89
Les ai-mes des Galaid-Terraube , Galard-L'Isle-Boiizon-
Magnas, et Galard-Saldebru, sont : d'or à trois corneilles de
sable, posées deux et une, becquées et pattées de gueules <.
Devise : in via nulla invia.
Cri : Goalard-Goalard.
Couronne de marquis.
Supports : Deux lions.
Quelques branches de la maison de Galard avaient pour
devise : Ad utrumque.
Les rameaux de Béarn-Brassac prennent pour supports
deux aigles, avec la couronne ducale, et portent les vaches de
Béarn, sans Ijrisui'e.
LE MARQUIS DE LUPPÉ
SEIGNEUR DE LA CASSAIGNE
Le marquis de Luppé, seigneur de La Cassaigne-S^-Avit-
Frandat-, cousin du baron de Luppé, seigneur de ïaybosc-
Vivés, habitait le château de La Cassaigne-S^-Avit , ancien fief
de la vicomte de Lomagne , ayant appartenu vers 1382 à la
maison d'Armagnac, puis aux Galard et aux Vezins, et qui est,
depuis 1680 à la famille de Luppé. Une des salles du manoii-,
décorée par un Luppé du Garrané, chevalier de Malte, repré-
sente les plans, les fortifications et les costumes de l'ile, au
commencement du xviie siècle.
La maison de Luppé, une des plus anciennes de France,
r-emonte à Loup, duc de Gascogne, arrière-petit-fils d'Eudes
d'Aquitaine. « Le nom de Luppé vient de Lupus (Loup),
' Documents historiques sur la maison de Galard, par J. Noulens.
2 Le château de La Cassaiguc est situé entre Lectourc et Sainte-Mère. Les Koquelaure
avaient jadis une partie de la seigneurie.
90 COMPTE RENDU DES SÉANCES
porté presque héréditairement par les ducs de Gascogne ; un
des fils de Loup-Gentule construisit, près d'Aire en Armagnac,
un château appelé Castellum Lupi. Ce manoir devint le
berceau de la maison de Luppé qui le posséda jusqu'en 1578,
époque à laquelle il l'ut cédé par transaction aux sires de
Montlezun*. y>
Il Les illustrations de cette grande race, encore noblement
existante, consistaient en l'antiquité de son origine perdue
dans la nuit des temps, et tiouvée noble et magnifique dès ses
premières traces. Elle ligure, en 956 et 1048 , dans des
donations faites à S^^-Marie d'Aucli et à diverses communautés
religieuses. Ses alliances avec les Caudale, Grossolles, de Mun,
Castillon, Navailles, Yézins-, Montault, Polastron^, Noé,
Ségur, Montesquiou, Caupenne, Montlezun, Galard, Pardail-
lan, de Bruet, Laurière-Moncault, Léaumont, etc., complétè-
rent une position à laquelle la bravoure militaire, les œuvres
de la foi et détendue des domaines ne firent point défaut*. »
Navarre de Luppé épousa Pons de Pardaillan, seigneur de
Gondrin, et testa en 1070.
Avant 1286, Fortaner et Bernard de Luppé, chevaliers,
habitaient Appeaux dans l'Agenais.
Le sire de Luppé commandait, en 1338, la capitainerie
d'Aignan.
Pendant tout le moyen-àge, le nom de Luppé se trouve à
chaque page de l'histoire du midi de la France, avec ceux des
d'Albret, Béarn, Balzac, Pardaillan, Gaumont, d'Antras, de
Lau, Barbazan, Montagut, Faudoas, Bourrouillan , Vicmont,
d'Abzac, Biran, Duifort, Gelas, Castelhajac, Gontaut, La Hire,
* Les archives du château de La Cassaigue-Sainl-Avit sont riches et intéressantes ; elles
renferment de nombreuses lettres de Monluc, Gondy, Richelieu et de plusieurs rois el
reine» de France.
' Jeanne de Vezin de La Cassagne, lille de Jean de Vezin, seigneur de La Cassagne, et
de Charlotte des Essarts, jxirta dans la maison de Ln|i|ié la terre de La Cassagne-
Saint-Avil.
' Arnips des Polastron : d'argent au lion de sable, lampassé de gueules.
* Marquis du l'rat.
TENUES A AUCH EN 1787 91
Prayssac, Gomminges, Lusignan, (c ces fleurs des anciennes
chroniques méridionales ».
Trois seigneurs du nom de Luppé servaient ensemble, en
1372, sous la bannière d'Armagnac.
Gaillard de Luppé reçut, dans l'année 1390, comme récom-
pense de sa valeui', la tei're de Lassérade.
En 1419 et 1462, Garbon, Jean, et Bernard de Luppé firent
acte d'hommage à leur suzerain. Bertrand de Luppé, seigneur
de Gensac, au diocèse de Montauban, épousa en 1430, Pélle-
grine de Goth, fille de Bertrand de Goth, seigneur de Rouillac,
et de Jeanne de Lautrec. Les témoins furent : Gaillard de
Goth, seigneur de Manlêche, et Bertrand de Roquelaure,
seigneur de S'- Aubin.
Le 12 janvier 1453, noble Jean de Luppé, époux de Margue-
rite de Galard , fille d'Arsieu IV, baron de Terraube, était
seigneur de Maravat, de La Lanne, de Gasteljaloux, de Mire-
mont et de Lauraët. 11 parut le 11 juin 1475 dans la revue qui
fut passée à Damviiliers par Gaston du Lyon, sénéchal de
Toulouse. Jean de Luppé conhrma, le 11 janvier 1488, les
coutumes de Maravat.
Annette de Luppé, fille de Jean de Luppé, seigneur de Mara-
vat, au diocèse de Lectoure, donna sa main, le 6 février 1493,
à Pierre de Montesquiou, seigneur de Marsan, dont elle eut
un fils.
Carbon de Luppé, baron d'Arblade, épousa (1517) Mar-
guerite de Pardaillan; elle eut en dot 4,000 livres, testa en
1568, laissa 1,200 livres à Antoine de Pardaillan, son frère, et
institua Carbon de Luppé, son fils, poui- son héritier.
Flore tte de Montesquiou, fille de Jean de Montesquiou,
baron de Marsan, et de Bertrande de Devèze, était veuve de
Bernard de Castelbajac, seigneur de Bernet en Astarac; elle
se remaria avec Bertrand de Luppé, seigneur de Crémieu, et
épousa en troisième noces, le 27 avril 1517, Jean de Vernhède,
seigneur de Corneillan.
Quatre meml)res de la maison de Luppé figurèrent, en 1550,
aux revues de Condom et de Samatan,
92 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Jean-Bertrand de Luppé, dit le chevalier du Garrané, cheva-
lier de St-Jean de Jérusalem, était, à sa mort, Grand-Prieur de
Saint-Gilles. Fils de Garbonnel de Luppé et de Jeanne de
Vezins La Cassagne*, il a laissé de curieux mémoires, com-
prenant une période de quatre-vingts ans environ, de 1586 à
1664, époque où il mourut, le 10 juin, à Arles, siège de son
Grand-Piieuré ; il y fut inhumé dans la chapelle de S^-Jean.
En dédiant ses papiers à Tristan de Luppé, prieur du Gar-
rané, son frère, Jean-Bertrand de Luppé, lui adressait les paro-
les suivantes : « Quand leur veue vous lassera, jettes les parmi
les viens titres de notre maison , affin qu'on y trouve à
Vavenir quelque mémoyre de moy. )) Ce vœu touchant, de
conserver une place dans le souvenir de ceux qui devaient
porter son nom, a été exaucé, et un descendant de Jean
Bertrand de Luppé, Grand-Prieur de S^-Gilles, a mis au jour
et fait connaitie la vie et les exploits de son illustre ancêtre -.
En 1614, Jean de Luppé, maréchal des camps et armées du
Roi, fut député vers Sa Majesté, par la noblesse d'Armagnac.
Jeanne de Montesquiou, tille de Jean de Montesquiou, ii^ du
nom, et de Jeanne de Sen^e, était mariée, vers 1623 , avec
Charles de Luppé, seigneur du Garrané.
Le 6 mars 1629, Antoine de Pardaillan, seigneur et l)aron
de Durfort et de Bonas, épousa Françoise de Luppé.
Pierre d'Ornano (frère d'Henry-Fi^ançois-Alphonse d'Or-
nano, seigneur de Mazargues), mestre-de-camp du régiment
de M3'' le duc d'Orléans, prit pour femme, en 1630, Hilaire de
Luppé, fille d'Hector de Luppé, baron de Taybosc, seigneur de
S'-Martin, Sanssac, etc.. Leur (ils se maria avec Catherine de
Bassahat, fille de Scipion de Bassabat-Ponléac, seigneur de
Caste t-Arrouy, Gachepouy et autres places.
' Armes des Veziiis-Liigagnac : Ecartel»' aux premier et quatrième d'azur au lion
d'argent, aux deuxième et troisième de gueules à trois clefs d'ar^reiit.
Les Vezins portent : de gueules à trois bandes d'or, celle du milieu chargée de trois
corneilles de sable.
' Mémoires et caravanes de .I.-B. de Luppé du Garrané, chevalier de Saint-Jean de
Jérusalem, (Irand-Prieur de Saint-Cilles, publiés pour la première fois, par le comte de
Luppé. — Paris, chez Aubry, 1865.
TENUES A AUCH EN 1787 93
Pierre de La Devèze, seigneur de Charrin et de Larrouy,
épousa, le 31 juillet 1622, au château de Gastillon, en Arma-
gnac, damoiselle Paule de Luppé, fille de feu noble Pienaud de
Luppé, seigneur de Gastillon et de ^lagdeleine de Mélignan. La
future (( agit de l'avis de noble Renaud de Luppé, prieur de
Gastillon, son frère, de noble Renaud de Luppé, prieur de
Pont-Daurat et de noble Antoine de ^lélignan-Trignan, ses
oncles. Elle était petite-fille d'Oger de Luppé-Gastillon et de
Jeanne de GrossoUes-Flamarens ^ »
Phinée de Luppé, seigneur de Maravat et de Lassus, était,
avant 1660, capitaine d'infanterie. Il servit dans les g-uerres de
Flandre, d'Allemagne, de Bourgogne, du Roussillon et de la
Gatalogne.
Les fiefs possédés par les Luppé, en Guyenne et en Gasco-
gne, étaient riches et nombreux. Outre Luppé, Taybosc,
Tori'ebren, Maravat, Le Garrané, Lasseran, Besmaux et La
Gassaigne qui avaient donné leur nom à diverses branches de
cette maison, elle avait encore eu les seigneuries d'Arblade,
Grémens, Sion, Lalenque, Gensac, Sarragachies, Lasserade,
Tilhac, le Paravis, Pépieux, Lioux, Pellefigue, Tieste, Sarrade,
Marcian, Avezan, Mérenx, Aurenque, Glarac de Lomagne, et
quantité d'autres.
Le marquis de Luppé fut le procureur fondé de Messieurs
de Pantaléon et de Béon, à l'Assemblée générale des trois
ordres des deux sénéchaussées d'Armagnac et de l'Isle-Jourdain,
tenue à Lectoure, le 16 mars 1790.
A la réunion de la Noblesse faite le 16 mars 1789, dans la
salle du Gouvernement de la ville de Lectoure, le vicomte de
Luppé avait été nommé un des onze commissaires choisis pour
procéder à la rédaction du cahier des doléances de la Noblesse
des deux sénéchaussées d'Armagnac et de L'Isle-Jourdain. Le
marquis de Luppé, seigneur de La Gassaigne, Garané, Saint-
Avit, etc., qui fit partie de l'Assemblée des trois ordres tenue à
Auch, en 1787, étoit marié avec Françoise-Sidonie de Golbert-
1 Généalogie de la famille de la Devèze (Nobil. de Guienne).
94 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Saint-Mars* (sœur de Mesdames de Noé et de Mesplès); il eut
entr'autres enfants, un fils qui épousa M^i^ de Villeneuve,
(dont les descendants habitent le château de La Gassaigne'^),
et trois filles : la baronne d'Agos, la marquise de Léaumont-
Gariès et la comtesse de Montlezun.
Charles de Luppé, officier au régiment de Gambrésis, fut
massacré à Versailles, le 8 septembre 1792 ; Jean-Ghrysostôme,
officier au régiment Colonel-Général, mourut en émigration à
la Louisiane; Louis-Paul-Ferdinand, vicomte de Luppé, fut
lieutenant des gardes du corps de S. A. R. MONSIEUR, avec
rang de maréchal-de-camp. Outre Jean-Ghrysostôme de Luppé,
plusieurs membres de cette famille furent obligés, en 1792, de
quitter la France pour sauver leur vie ou obéir aux ordres des
Princes. L'un d'eux, Jean-Phinée-Suzanne, baron seigneur de
St«-Ghristie, La Hitte-Mérens, Castillon, chevalier de S^-Louis
et ancien député de la noblesse de Lomagne aux Etats-Géné-
raux^, colonel de cavalerie, fit partie de l'armée réunie à
Coblentz, avec Messieurs des PériersdeLagelouze, deBédorède,
de Gaupenne, de Flamarens, de Galard, d'Oro-Pontonx, de
Béon, de Captan, du Poy, de Monicane, de Pins, de Bélis-
sein, de Miremont, d'Antin, de S^-Pastou, de Batz-d'Aurice,
de Preissac*, de Maynard, de Lons, de Beaufort, de Barry,
• Armes des Colbert : d'or à la couleuvre ondoyante en pal d'azur ; supports : deux
licornes; devise : Serval el abstinel.
"■' Le comte 0. de Luppé, propriétaire actuel de La Cassaigne-8'-Avit, a trois enfants :
Madame la baronne de Larliguc-Goueytes, Madame de Montai et le comte Contran de
Lu|)lié, marié avec la fille du marquis d'Oillamsou. On blasonne ainsi les Armes des
d'Oillamson : d'azur à l'aigle d'argent, éployée, membrée et becquée d'or, posée sur un
baril aussi d'or, cerclé d'argent. (Etat présent de la Noblesse française).
■' On trouve « dans l'état des biens nationaux, d'ancienne et nouvelle origine, vendus
par le bureau de Fleurance, le2() juin 1792, le cbàleau, deux métairies et biens indépen-
dants, Oinnant U; domaine de Taybosc, appartenant à Luppé, émigré, ainsi que les terres
df lîrugnnis. La Mollie r-l Mérens, coufisciuéos au même Luppé, cy-devant seigneur. Le 12
juillet I7'.)2, on vendit, au même bureau, les deux cbàteaux de Cadeillan et Hajonetle avec
six métairies et trois moulins, confisipiés à d'Escliguac (Henry), cy-devant duc, émigré »
(Arch. du district).
* i< Le ohftteau de Tournccoupe, avec jardins, enclos, tt'rrasses, parterres, deux moulins,
un bois, sept métairies, une forgr, une boucherie, une fouruière, confisqut'-s sur Charles-
Marif-r.;itliciin('-Am:iblc l'rrissac, ex-iinbjc émigré, liiii'iil veiulns eu I7'.)l, par jugement
TENUES A AUCH EN 1787 95
d'Aurei, de Castelnau, de Juliacq, de Guyonnet, de Basquiat-
Péhos, de La Lande-St-Cricq, d'Abadie de St-Germain, d'Escli-
gnac et autres gentilshommes gascons, dont il partagea la
gloire et les malheurs.
« A la suite de la campagne de l'Argonne, et de la retraite
de Brunswick, l'armée des émigi^és fut licenciée, et la misère
étendit sa main sur eux. Avec elle apparut le lugubre cortège
des maux qu'elle engendre. Expulsés de la plupart des villes
qui leur avaient accordé l'hospitalité, les Emigrés, après avoir
tenté en vain de rentrer dans leur patrie, durent travailler pour
vivre, ou pàtir, faute de travail. Les uns devinrent la proie des
usuriers, qui escomptaient les chances futures d'un retour en
France de leurs victimes, les autres souffrirent le froid et la
faim. On en vit, las de se plaindre, se rendre le service de
s'ôter mutuellement la vie, se percer le cœur ou tomber brisés
au milieu de quelque grande route couverte de neige.
« A Liège, à Aix, à Cologne, leur détresse fut si lamentable
que les habitants de ces villes craignirent de les voir se livrer
au brigandage, et allèrent jusqu'à accuser quelques-uns de ces
malheureux de vouloir piller l'abbaye de Siegbourg. Les
Princes et les grands n'échappèrent pas à ces amers destins et
le prince de Condé se vit abandonné par ses domestiques qui
le volèrent complètement poiu- se payer de ce qui leur était dû.
du tribunal du district de Lectoure ». (Arch. du district). Son père, Charles-Louis de
Preissac (fils de Jean-Eyineric, M'^ d'Esclignac, et petit-fils d'Henriette de Foix), mourut en
émigration, vers 1794. 11 avait épousé Marie-Margueritc-Concorde-Chol de Torpanue, qui
habita longtemps le château de Cadillac, près Langoiran (Gironde), venu à son mari par
un legs du C'« de Moncassin, descendant aussi des Foix-Candale. Chassée de ce domaine
par la Révolution, elle se retira à Tournecoupe, et mourut sur la charrette qui la condui-
sait à la maison de détention d'Auch, pour y être jugée.
En 1807, l'Empereur rendit Cadillac, dont le château n'avait pas été vendu, à Amable-
Charles de Preissac, rentré en France, qui céda (1818) cet édifice à l'Etat, pour trente-
cinq mille francs. — .\rmes des Preissac : Parti, au premier d'argent au lion de gueules,
armé, iampassé, et couronné d'azur, coupé d'azur au [lal d'or, au deuxième d'azur à trois
fasces d'argent.
Les Preissac, ducs d'Esclignac , ajoutaient un quartier de gueules au lion d'or, à la bor-
dure d'azur, chargée de huit fleurs de lys d'or.
* Louis d'Aure, de Moritestruc, émigré, eut son château " avec cour, granges, jardins,
parterres, terrasses, bois, moulins à eau et a vent, prairies, vignes et métairies » confis-
qués d'autorité par le tribunal de Toulouse et vendu le 17 juin 1793. (Arch. du district).
96 COMPTE RENDU DES SÉANCES
La misère fut si atroce, les douleurs furent si vives, qu'un
contemporain put enregistrer ce cri de désespoir : Si quelque
historien fait un jour le récit de ce que nous avons alors souf-
fert, la postérité prendra ce récit pour un roman ^. »
A son retour en France, après dix ans d'exil et de malheurs,
le baron de Luppé-Taybosc trouva ses biens confisqués, son
château de Vives vendu, et il se retira à Fleurance, où il finit
ses jours en 1831, à 8:2 ans, entouré du respect de tous ; en
lui s'éteignit la branche de Luppé-Taybosc, sortie du rameau
de Maravat, fondé lors du mariage de Carbon de Luppé, sei-
gneur de Maravat, avec Anne de Pins, le 6 avril 1544.
Les armes des Luppé sont : d'azur à trois bandes d'or.
Couronne de marquis.
Devise : E Lupis Vasconiœ.
Supports : deux loups 2.
Etienne et Bernard de Luppé, seigneurs de Lamothe et de
Pouillon, habitant la ville de Dax en 1607, avaient un blason
différent, et portaient : de sable à trois tètes de loup d'argent,
posées 2 etl. (Armor. de Guyenne).
La branche aînée de la maison de Luppé est représentée par
Pierre, marquis de Luppé, marié avec mademoiselle d'Angosse;
ils ont eu comme enfants :
Etienne, époux de M^e de Curnieu, dont un fils, Pierre de
Luppé.
Louis, marié avec la fille de M. le duc de Rivière, et M'"*' la
marquise de Pomereu.
Les lignes cadettes se sont alliées aux familles d'Agos, Col-
bert, Montai, du Bréau, de Laitigue, de Villeneuve-Crousillac,
Menou3, Dillon, de Montaut, de Ferrabouc, etc.
' Histoire lies ronxpiralionx royalistes du Midi, soiix la Restauration, par Ernest Dandet
(Voir à l'appendice : < Les éniij^rés à l'étranj^er pendanl la Révolnlioii française. •
' Hixtoiredes l^airs de France, par Courcelles. (Borel d'Haulerive).
•* Armes des Menon : de gueules à la bande d'or. (Rietslap, (ienouiilac, elc.)
TENUES A AUCH EN 1787 97
LE C0:\1TE DE NOÉ
MARÉCHAL DES CAMPS ET ARMÉES DU ROI, SEIGNEUR DE MIÉLAN,
TRIE ET URDENS
Le comte de Noé^, frère (\e Monseigneur l'évèque de Lescar,
qui faisait aussi partie de l'Assemblée des trois ordres réunis à
Auch en 1787, comme abbé de Simorre, descendait d'une
branche collatérale des seigneurs de L'Isle-de-Noé, dont le nom
fut donné par eux à la petite ville de l'Isle-d'Arbéchan (ou
Arbeissan), en venant s'y établir vers 1500, lors du mariage
de Jean, baron de Noé, avec Léonore de Mauléon de Francon,
seioneuresse dudit lieu.
Jean II, comte d'Armagnac et de Fezensac, avait confisqué
cette baronnie sur Gaillard de l'Isle ; Jean IV d'Armagnac la
rendit, le 3 septembre 1443, à Manaud, fils de Gaillard, qui
figurait parmi les plus puissants seigneurs du pays.
En 1303, un sire de Noé avait fourni vingt hommes d'armes
et deux cents suivants, pour la guerre de Philippe-le-Bel
contre les Flamands ; Hugues de Noé, capitaine de Roque-
maure et grand-maître de l'écurie de Charles VIT, fut chargé
par ce roi de traiter diverses affaires importantes relatives au
Languedoc.
Un baron de Noé est mentionné dans le traité passé le
3 avril 1379, entre Gaston, comte de Foix, et Jean, comte
d'Armagnac.
Bertrand de Noé, chambellan du Dauphin, lut pourvu de la
capitainerie du château de Si^-Gabelle, le 4 août 1418.
Jean de Noé, époux de Jeanne de Galard, était, en 1490,
seigneur de Eonrepos et Bajéaumont, près Toulouse.
Vers 1650, Miramonde de Noé contracta alliance avec Jean,
seigneur de Roquefort, et, en 1546, Jeanne de Noé se maria
* La gi'iKîalojçic de la maison de Noé a t';t(; rlonnéo par le iiorc Anselme, rlaii»
dictionnaire "énéral.
98 COMPTE RENDU DES SÉANCES
avec Bertrand de S^-Pastou, seigneur de Salerm. Le 31 décem-
bre 1579, Pierre de Béon, seigneur d'Armentieu contracta
mariage avec Marguerite de Noé, au château de Caumont,
près l'Isle-d'Arbeissan, sénéchaussée de Lectoure, diocèse
d'Auch.
Au mois d'octobre 1598, Pons de Noé était présent à la
montre de la compagnie de 30 hommes d'armes faites par
Jean-Biaise de La Roche-Fontenilles, capitaine.
Roger de Noé fut fait chevalier des ordres du Roi, le 21 juillet
1569, par Monsieur de Monluc, commandant l'armée de
Guyenne.
Urbain, seigneur de Noé et de l'Isle, fils de Géraud, capi-
taine de cavalerie , et de Catherine de Narbonne, devint
gouverneur des Quatre-Vallées d'Aure, de Magnoac, de Nestes
et de Barousse, le 3 mars 1607 ; cette dignité a été, depuis,
comme héi-éditaire dans la famille de Noé.
Urbain mourut en 1643 , mestre-de-camp d'un régiment
d'infanterie, et capitaine de cinquante hommes d'armes,
laissant de sa femme, Marie de Mauléon, plusieurs enfants.
Louis de Noé, chevalier, seigneur et baron de l'Isle-de-Noé en
Armagnac, sénéchal et gouverneur des Quatre-Vallées, avait
épousé, le 8 octobre 1625, Gabrielle de Buade, fille d'Antoine^
de Buade', seigneur de Fi-ontenac, baron de Palluau, chevaliei
des ordres du Roi, conseiller d'Etat, capitaine du château de
S*-Germain-en-Laye.
Marc-Roger de Noé, baron de l'Isle, page de la petite écurie,
mousquetaire de Sa Majesté, enseigne au régiment des Gardes-
Françaises, sénéchal, gouverneur des Quatre-Vallées, troisième
baron d'Ai'magnac, chanoine honoi-aire de l'église d'Auch,
brigadier des armées du Roi et colonel chi régiment d'infanterie
de son nom, en 1719, avait pris pour femme, le 2 mai 1714,
Charlotte-Marguerite Colbert de S^-Mars, sœur de la comtesse
de Luppé-La-Cassaigne, lille de François Colbert, chef!
' Armes des Ruade : Fxarlelé aux l»' et 1"« d'tn- et (Kazur ; aux 2™» et 3™» d'azur à'
liDis |>alles de grillon (r^r. (Hielstapp).
i
TENUES A AUCH EN 4787 99
d'escadron des armées du Roi, grand-croix de S^-Louis, et de
Charlotte, Reine de Lée^.
Jacques-Roger de Noé, baron de l'Isle, marié dans l'année
1746, avec Jacquette de La Jonquière, fille de Jacques de
Taphanel la Jonquière^ baron de Magnas-en-Lomagne ^, chef
d'escadre, et chevalier de S^-Louis, fut capitaine dans le régi-
ment de Dauphin-cavalerie.
Louis, vicomte de Noé, chambellan de AIo'' le duc d'Orléans,
lieutenant des vaisseaux du Roi, épousa, le 2 octobre 1753,
Magdeleine-Elisabeth Flavie de Gohorn de la Palun ; une de
leurs filles devint marquise de Viella, de la maison de
Labay3.
Urbain de Noé, docteur en théologie, chanoine de l'église
métropolitaine d'Auch, prieur de S'-Maurice de Sentis, fut
député, au mois de mars 1723, à l'Assemblée générale du
clergé de France, réunie à Paris.
Le marquis de Noé, seigneur de Miélan depuis la mort du
dernier duc d'Antin*, en 1757, était président de la commission
nommée à Auch, dans l'année 1789, par l'Assemblée de la
Noblesse.
Enfm la maison de Noé se trouve mentionnée dans la
plupart des chroniques civiles ou religieuses de la Gascogne et
du Languedoc, depuis 1279 jusqu'au xviii*^ siècle ; elle y avait
formé les branches des seigneurs de l'Isle, des seigneurs de
Montesquieu et des seigneurs de Samaran. La première seule
subsiste aujourd'hui.
^ Charlotte Lée appartenait à une famille écossaise dans laquelle Walter Scott a pris
l'héroïne de son roman Woodstock.
2 Voir à l'Appendice: « rabrégé de l'Histoire de Magnas, » et « le mandement de la taille
dans Castelnau-d'Arbieu ».
3 Armes des Labay de Viella : Ecartelé : au l"d'or à deux vaches passantes de gueules,
accolées, accornées, ungulées et clarinées d'azur ; au 2^ d'or au lion de gueules; au
3« d'azur à deux balances d'or l'une sur l'autre ; au ■!« de gueules, chargé d'une tour en
Berry et castillée d'or ; sur le tout : d'argent à deux sangliers de sable, qui est Labaï de
Viella. Les La Palun portaient pour blason : de sable semé de billettes d'argent, au poisson
de même, posé en pal, brochant sur le tout.
Devise : Quemer Quelen. (Prendre conseil).
* Armes des d'Antin : d'argent à trois demi-lions d'azur, posés deux et un (Jaurgain).
TlniversT^S^
8'bl;otheca
^P^tavienai»
iOO COMPTE RENDU DES SÉANCES
Cette famille avait eu des alliances avec les Gout-Rouillac,
d'Orbessan, Pallès, Voisin-Blagnac, Benque, Pouy-Marignac,
Bréda, Narbonne, Polastroii, Isalgiiier, La Palun, Mauléon-
Châteauneuf, Luppé-Garané, Ghàteau-Verdim, etc.
Le comte de Noé, seigneur d'Urdens, marié avec mademoi-
selle d'Escodéca de Boisse S avait les mêmes armes que son
frère l'évêque de Lescar : Losange (ou échiqueté), d'or et de
gueules, l'écu en bannière.
Supports : deux léopards lionnes.
Quelques seigneurs de Noé ajoutaient aux armes de leur
maison, un franc-quartier, chargé de six besans, ou tourteaux.
La seigneurie de Noé et la baronnie de l'Isle donnaient
autrefois droit de séance, dans le chœur de l'église cathédrale
d'Auch, après les dignitaires et avant les chanoines. Outre ces
deux grandes terres, les Noé avaient possédé en Guyenne,
Gascogne et Languedoc, les seigneuries de S^-Ferréol, Montes-
quieu, Samaran, Montoussin, Anau , Savère, Ox, Trie,
Montbernard, Audars, Bonrepeaux, Fauga, Guitaut, Muret,
Magnas, Fosseret, Bruguières, La Mothe, etc.
Il existait en Normandie deux familles de Noé, n'ayant rien
de commun avec les Noé d'Armagnac ; l'une, résidant près de
Conches dans la seigneurie de Villiers, portait pour armes :
d'azur à la bande d'or côtoyée de trois molettes de même, deux
en chef, une en pointe; l'autre, habitant l'élection d'Avranches,
blasonnait ainsi son écusson : d'azur au chevron d'argent,
chargé de cinq roses de gueule et accompagné de trois coquilles
d'or posées deux et une.
A la réunion de la Noblesse du Condomois, le 7 avril 1789,
le baron de Sauvan fut le procureur-fondé de Madame la
comtesse de Noé, pour sa seigneurie de Miélan, près d'Auch.
Louis-Pantaléon, comte de Noé, colonel de Royal-Comtois
en ilG'2, lit toutes les campagnes de la guerre de sept ans,
devint maréchal de camp en 1780, lieutenant-général en 1814
et pair de France (1815.)
' Arnips (les crEscodéca : de ^noiiles à trois cliiciis courant, ilitlamés d'argent, on pal.
illixl (lu <'li(ileaii di' Maiiresiii).
I
TENUES A AUCH EN 4787 101
Son fils servit dans l'Inde, pendant l'émigration, fut nommé
chevalier de S^-Louis (1814) et gentilhomme de la chambre du
Roi vers 1821. Les Noé de l'Isle n'avaient aucun lien de
pai'enté^ avec une famille La Tour de Noé, ancienne et noble
maison du Languedoc, dont voici les armes : de gueules à une
touj' d'argent maçonnée de sable, ouverte, percée de deux jours,
crénelée de cinq pièces, au chef d'azur, chargé d'un croissant
d'argent montant, accosté de deux étoiles du même, rangées de
fasce.
Devise : Si fortune me tourmente espérance me console.
Couronne de comte '^.
LE MARQUIS D'ANGOSSE
Jean-Paul, marquis d'Angosse, baron de Gorbères, seigneur
de Castelpugon, Portets, Projan, Estoi^né, Batsoriguères-la-
Vallée, Ségun, etc., maréchal des camps et armées du roi,
commandant le régiment de Cambrésis, grand-sénéchal et
gouverneur du pays d'Armagnac et de la ville d'Auch, prési-
dent des trois ordres réunis dans cette ville en 1789, élu député
de la noblesse, était frère de Jean-Auguste, comte d'Angosse,
sénéchal et gouverneur pour le roi en Bigorre, et parent de
M. d'Angosse-Bazas, qui fit partie de l'Assemblée des trois
ordres de la sénéchaussée de Bigorre, séant à Tarbes le
Icr avril 1789.
Jean d'Angosse figure, le 2G novembre 1352, dans la
compagnie de Thibaud de Barbazan, capitaine, résidant à
Gondom.
' Peut-être les deux maisons avaioiit-cllcs une commune origine remontant à Gauthier,
scignour de Noé en Laiigucilnc, diocèse de Ricux, près Muret, qui épousa en 1100,
Jeanne de Goth-Uouillac.
2 Histoire (les hommes illiislres de la famille île La-Toiir-de-Noè, par l'abbé La-Tour-de-
Noé.
102 COMPTE RENDU DES SÉANCES
On trouve, le 10 novembre 1515, Roger d'Angosse à la
revue passée à Pau, où il était homme d'armes.
Le 12 mars 1529, Fiorand d'Angosse assistait à la montre
faite à Gondom, par Roger d'Ossun.
Arnaud d'Angosse, le 10 juillet 1552, faisait partie des gens
d'armes qui se réunirent à Condom, sous les ordres du roi de
Navarre.
Christophe d'Angosse épousa, le 5 mars 1541, Bertrande de
Cazaux, sœur de Pierre de Gazaux i, seigneur de Laran-en-
Magnoac.
Noble Armand d'Angosse, seigneur de Villeneuve-de-
Bigorre, était lieutenant en la sénéchaussée de la Province au
siège de Tarbes, et il eut sa maison incendiée par les troupes
venues en Béarn avec le comte de iMontgomery.
Arnaud-Jean d'Angosse, seigneur de Boucarez, Luc, Sizo,
Bourg d'Espielh, etc., épousa Marie-Marguerite de Baudéan 2,
fille du baron de Puylauzic et de Glaire de Mus.
Jean-François d'Angosse , seigneur de Boucarez , fut reçu
page du roi dans sa grande écurie, le 8 janvier 1683 , sur les
preuves qu'il fournit, par titres, de sa noblesse et de l'ancien-
neté de sa race. Il portait d'autres armoiries que les
diverses branches de sa famille ; elles étaient : d'or, à trois
corbeaux de sable, becqués et pattes de gueules, au fer
de lance d'argent ^, posé au milieu de l'écu, la pointe
en haut.
Marie-Anne d'Angosse de Boucarez, fille de noble François
d'Angosse, écuyer, seigneur de Luc, Bourg-d'Espielh, etc., et
de dame Marie de Gironde-Gastelsagrat, épousa, le 18 juin
1733, noble Jean-Bernard de la Barthe-Giscaro, seigneur de
Cazeaux, au diocèse d'Auch, co-seigneur d'Arné, et lieutenant
au régiment de Médoc.
Les d'Angosse s'étaient alliés aux d'Antin, Luppé, Durfort,
• Aiini's (les ('■azaiix-Laran : d'azur à (|uatre |)()intcs de giroii d'or, à la devise ondée
d'arj;ciit,(liar^'ée d'un cygne de uièiiie .(Aruior. de Montlezun).
* Armes des liaudéan : d'or, au pin arraché de sinoplc.
■* 'ie qui est une faute de blasnu : jamais métal ne devant se trouver sur métal.
TENUES A AUCH EN 1787 103
Sabiac, S^-Julien, Rivière-Labatut, Loubie et à plusieurs autres
bonnes maisons de Guyenne et Béarn.
Ils avaient pour armes l'écusson suivant : d'azur à trois
épées d'argent, garnies d'or, posées en pal, les pointes en
haut, au chef d'or chargé d'un cœur de gueule (alias de sino-
ple) , couronné de même , accosté de deux merlettes affron-
tées de sable, couronnées d'arg^ent^
Devise : Deo Duce Comité Gladio.
Le marquis d'Angosse, en sa qualité de grand sénéchal et
de gouverneur d'Armagnac, eut la présidence de l'Assemblée
des trois ordres de cette sénéchaussée^, le 16 mars 1789, et de
l'Assemblée des trois ordres de la sénéchaussée d'Auch, qui
eut lieu dans cette ville le 20 du même mois ; il eut à lutter,
pour cette nomination, avec son lieutenant-général et juge-
mage de ladite sénéchaussée, M. de Seissan de Marignan^;
mais le directeur général des finances, chargé avec le ministre
de la maison du roi, de tout ce qui regardait les Etats-Géné-
raux, se prononça pour le grand sénéchal, et le marquis
d'Angosse eut l'honneur de la présidence.
LE COMTE DE CARDAILLAC DE LOMNÉ
CHEVALIER DE S^-LOUIS
Le comte du Faur de Gardaillac et de Bioule, seigneur de
Lomné, Gastex et la Brande, baron d'Esparros, chevalier de
S'-Louis, fit partie de l'Assemblée générale des trois ordres,
tenue à Auch en 1789.
* Messire Philibert d'Angosse, de Taibcs, avait des armes im peu différentes et portait :
d'argent à une fascc de gueules, accompagnée en chef do deux étourneaux de sable,
affrontés et becquetant un cœur de gueules, et en pointe, de trois épées rangées
de même. (Paris, Armoriai général.)
- Armes des Seissan de Marignan : d'argent, à l'arbre terrassé de sinople, au chef
d'azur, chargé d'une merlette d'argent, accostée de deux cœurs du même.
104 COMPTE RENDU DES SÉANCES
La maison de Cardaillac tire son nom du bourg de Gar-
daillac^ , près de Figeac, dans le Haut-Quercy, une des plus
anciennes baronnies du pays, composée de vingt-deux
paroisses. Elle a donné des évêques à Cahors (1209 et 1404), à
S'-Papoul (1307), à Piodez et Montauban, un archevêque à
Toulouse, en 1370, plusieurs officiers généraux et chevaliers
de St-Louis.
Bertrand, seigneur de Cardaillac, épousa en 1247, Almodie
de Périgord, fille d'Hélye VI de Taleyran, comte de Périgord.
Messire de Cardaillac, chevalier, seigneur de Cardaillac et de
Bioule , coseigneur de S^-Cyr-Popia, testa le 20 juin 1336, et
reconnut avoir reçu la dot de sa femme, Ermengarde, des
mains de son père, Sicard, seigneur de Lautrec-.
La baronnie de Cardaillac consistait en un ancien château,
entouré de hautes murailles crénelées , et protégeant un
village de ti'ois cents feux, arrosé par le Drozon.
Les seigneurs de Cardaillac prenaient rang aux Etats de la
province, après les barons de Castelnau, Lussech, Puycornet
et Gourdon. Les diverses branches de la maison de Cardaillac
avaient toutes une part indivise dans la baronnie qui avait
donné le nom à leur famille.
Pierre de Gontaut, ii^ du nom, baron de Biron, seigneur
de Clareux, Montferrand, Merles, Pieyre-en-Jourdain, épousa
Huguette de Cardaillac, sœur de Marc de Cardaillac, à qui il
donna, en 1365, quittance pour la dot de ladite dame.
Berti-and de Cardaillac se trouvait à la montre des troupes
de Jean d'Armagnac, réunies à Toulouse le 8 décembre 1308.
Catherine de Penne, veuve de Jean de Castelnau, fille de
Rathier , seigneur de Penne , et d'Hélène de Cardaillac,
dame de Thémines, Ceiras, Espadaillac et Cardaillac en
partie, donna sa main, le 13 novembre 1398, à Rostaing, sei-
gneur de Lauzières.
Bertrand du Prez, seigneur de Montpezat, épousa vers 1419,
' firiiralojçic lie Cardaillac, ini|)riiiiL'e en 1061.
' Armes des Lautrec (aiiciciiiics): de gueules au lion d'or (nioilenK'.si : de gueules, à la
croix vuidéc, cléchée et pommelée d'or.
I
TENUES A AUCH EN 1787 105
Jacqueline de Cardaillac, fille de Hugues de Gardaillac, baron
de Bioule, et de Marguerite de Montbrun.
Antoine de Gardaillac, seigneur de Bioule, prit pour femme
Jeanne, fille d'Arnaud Guérin de Joyeuse, seigneur de
Ghàteauneuf-Piandon et du Tournel, le 20 octobre 1423. Leur
fille, Hélips de Gardaillac se maria, en 1468, avec Antoine de
Durfort.
Jeanne de Gardaillac de Valade , femme de Raymond
Guilhem, ii^ du nom, seigneur de Gaumont et de Berbiguères,
eut un fils, François Nompar de Gaumont, qui épousa, en
1434, Jeanne de Durfort.
Miracle de Gardaillac, fille de Pons de Gardaillac, baron de
Varaires, et de Miracle de Sénaret, fit prendre à son mari, en
1452, Dordet de Lalizières^, seigneur de Penne, le nom de
Thémines de Gardaillac.
Guillaume de Gardaillac, seigneur de Privazac, Varaire et
Valadye, épousa, en 1458, Marguerite de Narbonne, fille de
Jean de Narbonne '^, baron de Talayraii, Levezonne et Guers,
conseiller et chambellan du roi, et de dame Sybille de Gar-
main.
Guy de Lévis (4^ fils d'Eustache de Lévis, seigneur de
Gaylus^, et d'Alix de Gouzan-Lugny *), seigneur de Ville-
neuve, Périgny, La Grémade, etc., mort en 1508, s'était marié,
le 15 février 1475, avec Marguerite de Gardaillac, dame de
Varayres et Privazac (fille de Guillaume de Gardaillac, et de
Marguerite de Narbonne). Gatherine, leur héritière, porta de
grands biens à son mari, Pierre de Gardaillac, seigneur de
' Plutôt Lauzièrcs.
■^ Armes des Narbonne : de gueules plein. La branche de Naibonne-Melgueii portail en
abyme (alias en cœur), un écusson d'argent, au chef de sable. (Rielstapp.).
3 Armes des Lévis-Cajlus : aux premier et ((uatrième, d'or à trois chevrons de sable,
aux deuxième et troisième d'azur, à doux lions alTrontés d'or supportant ensemble une
tlainme de même. Devise : Dieu aijde au second chrétien Lévis.
'' Armes des Couzan-Lugny : parti, d'or à la croix ancrée de gueules, et d'azur à trois
quintefeuilies d'or, posées deux et une, accompagnées de sept billettes du même, trois
rangées en chef, une au point d'honneur, et trois en pal, deux et un. Devise ; // «'1/ a
d'oiseau de bon nid qui n'ait plume de Lugny. — Autre devise : Le content est riche.
f Rielstapp.).
106 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Bioule. Le 29 octobre de la même année, Odet de Lomagne *,
(second fils d'Odet, seigneur de Fimarcon, et de Marthe de
Comminges), vicomte de Terrides et de Gimoës , contracta
alliance avec Catherine de Cardaillac, fille de Guillaume de
Cardaillac, seigneur de Bioule et de Jeanne de Caussade^.
Marie de Crussol, fille posthume de Charles de Crussol,
vicomte d'Uzès, sire de Beaudisner, Lévis et Florensac, cham-
bellan du Roi, grand-pannetier de France, sénéchal de Beau-
caire et de Nismes, lieutenant du roi en Languedoc (1544) et
de Jeanne de Genouilhac, unique héritière de Jacques Gallyot
de Genouillac , seigneur d'Acier , sénéchal d'Armagnac en
Quercy, grand-maitre de l'artillerie, grand-écuyer de France,
épousa François de Cardaillac, seigneur de Peyre, fils d'An-
toine Hector de Cardaillac, gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roi. Marie de Crussol, devenue dame de Car-
daillac, transigea avec le duc d'Uzès, son frère, et se remaria
plus tard avec Guyon de Combret, seigneur de Broquières.
(( Philippe de Damas ^, seigneur de Brèves et de Maulévrier,
marié avec Renée de Cardaillac (fille de Marc de Cardaillac,
baron de Montbrun, seigneur de Brengues , et de Jeanne de
Champagne-Bosocle), le 24 décembre 1548, fut assassiné, avec
sa femme, au château de Brèves, pendant les troubles de la
reliçfion *. »
Catherine de Cardaillac, veuve de Béraud de Lomagne,
seigneur de Fieux , Calignac , Montagnac-sur-Auvignon ,
Pouy-sur-Osse, frère de Géraud de Lomagne-Fimarcon , et
fils d'Odet de Lomagne et de Catherine de Ventadour, dont le
testament est daté du 9 février 1421, se remaria avec Guil-
laume de La Roche, seigneur de Fontenilles '">.
Antoine de Cardaillac, seigneur de Montbrun, épousa en
' Armes de Lomagne : d'ai-^int an lian do gueules.
2 Armes des Caussade : d'or à quatre cotices de gueules.
'' Armes des Damas ; d'or à la croix ancrée de gueules. Devise : El forlis el fidelis.
* Père Anselme, dict. généalog.
* Armes des Laroche-Fonlcnilies ; d'azur à trois rocs d'échiquier d'or.
TENUES A AUCH EN 1787 407
1439, Agathe de Luzech, veuve de Pierre de Gontaut, seigneur
de Biron, Cas, Mardagne, baron de Gramat, etc.
Raymond de Cardaillac figura, le 27 juin 1498, à la montre
qui eut lieu à Castres, avec Bertrand de Laharthe, Jean de la
Mothe et Guyot de Mainvielle.
François, seigneur de Caumont et de Castelmoron, prit pour
femme, le 20 janvier 1477, Claude de Cardaillac, fille de
Mathurin de Cardaillac, seigneur de Brengues et de Claude de
Pierrefort.
Le 15 mars 1509, Jehan de Cardaillac est mentionné dans
la revue passée à Tonnerre, sous la conduite de Jacques de
Genoilhac, sénéchal d'Armaonac.
Jeanne de Cardaillac, mariée avec Béraud de Faudoas-Bar-
bazan-d'Estaing, iv^ du nom, baron de Faudoas, Gramat,
Loubressac et Montégut, seigneur de S*-Paul, Grignennnt,
Grez, Le Cause, Maudec, Saussignac, Hauterive et Marignac,
eut une fille, Catherine de Faudoas, qui épousa, le 25 octobre
1517, Antoine de Rochechouart (second fils de François, sei-
gneur de Chandenier et de Blanche d'Aumont), sénéchal de
Toulouse et d'Albigeois, gouverneur de Lomagne et de
Rivière-Verdun, chevalier de l'ordre du roi , son chambellan,
et lieutenant-général au gouvernement de Languedoc.
Antoine de Cardaillac, seigneur de Bioule, eut pour femme
Claude de Caumont, fille de Charles de Caumont et de Jeanne
de Pérusse d'Escarsi. Il mourut au siège de Perpignan (1542),
où il avait suivi le dauphin, fils du roi François I^r.
Jean d'Hostun IV , seigneur de la Baume d'Hostun 2,
S*-Nazaire, Royan, devint l'époux (1556) de Claudine de
Grammont, veuve de Joseph de Cardaillac, seigneur de
Corsac et de Tornel (ou Torniel).
Raymond de Cardaillac, connu sous le nom de M. de Sarla-
bous, chevalier de l'ordre du roi, colonel d'infanterie et gou-
verneur d'Aigues-Mortes, en 1568, perdit un bras au siège de
' Armes des Pérusse d'Escars : de gueules au pal de vair, appointé et renversé.
(d'Hozier).
' Armes des d'Hostun : de gueules à la croix cngrelée d'or.
108 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Rouen, où il commandait les compagnies du duc de Guise. Il
fit, sous le maréchal de Damville, les guerres du Languedoc,
de 1563 à 1569. Envoyé dans le Bigorre par le Parlement de
Toulouse pour défendre ce pays, il nomma les barons d'Antin
et de Bazillac, ses lieutenants, atin de c( régir, protéger et gou-
verner la Bigorre y>.
Raymond de Sarlabous et son frère Corbeyran prirent une
part active à la St-Barthélemy. ce Après avoir forcé la demeure
de Goligny, ils jettèrent son corps par la fenêtre quand Berne
l'eut frappé ; Corbeyran de Cardaillac était chevalier de l'ordre
du roi, gouverneur de Dumbar en Ecosse et du Hàvre-de-
Gràce, chambellan du duc d'Alençon, enfin conseiller d'Etat.
Il fut tué au siège d'Oleron (1586) et Raymond, son frère,
mourut à Bagne res, en 1591 ^ » .
Les deux frères portaient pour armes : d'azur au chardon
d'or, tige de trois pièces, à la bordure d'or chargée de huit
alérions de sable,
La baronnie de Bioule avait été érigée en Comté l'an 1610,
en faveur d'Antoine-Louis de Cardaillac de Lévis, marquis de
Cardaillac, comte de Bioule, lieutenant-général en Languedoc,
chevalier des ordres du roi, seigneur de Gays, la Bruguière,
Montredon, etc., qui décéda sans postérité , au mois de
mars 1666.
Son petit-neveu Tristan du Faur, seigneur baron de S^-Jorry,
devint alors comte de Bioule et marquis de Cardaillac -. Il
avait pour aïeul le célèbre Pierre Dufaur de S^-Jorry, premier
président au Parlement de Toulouse, de 1597 à 1600, un des
légistes les plus estimés de son époque ^, qui mérita de Gujas,
cet éloge : (c Nunquam satis laudatiis ».
• Mémoires d'Aiitras.
' Il descendait de Claude de Cardaillac, fille d'Heclor de Cardaillac, seigneur de
Bioule, cl de Marguerite de Lévis, mariée avec Jacques du Faur de Saint-Jorry, le 26
soplemhre 1599,
■'H a écrit, enlr'aiitres ouvrages : n De Re(iulis juris, r.\in>nisticoii, les Semestres, le
Doileninirnon, etc. ». Il légua sa |trécifiise liibliolliè(iue à la ville de Toulouse, qui, par
recoiniais.sanee, a placé, dans la galerie des illustres , le buste du premier président
Pierre du Faur de Saint-Jorry.
i
TENUES A AUCH EN 1787 109
Les du Faiir, alliés aux Chateauneuf, Vignes, Padiès, Ganiac,
Fontaine, du Vergier. Gameuille, etc., étaient seigneurs de
Gastanet, Encuns, Ribonet, S^-Félix, Quirbajon^ Nailhous,
Marnac, Ricaud, Ghalabi'ette, ^larsac, le Gajan, Abolin,
Mongay, Maureville, Soucale, St-Julia, Montagut, etc.. On les
connaissait dès l'an 1302 à Toulouse, et le Capitoulat était
presque héréditaire dans cette maison,
Jacques du Faur, conseiller au Parlement de Toulouse, abbé
de Faget, archidiacre de Vie, prévôt de S'-Sauvy, et chanoine
régulier d'Auch, fut abbé de Lacaze-Dieu en 1533. Il devint
prieur commandataire de S^-Orens d'Aucli (1550) et mourut vers
1559. L'année précédente, l'abbaye de Lacaze-Dieu avait été
presque entièrement réduite en cendres par un violent
incendie. Son neveu, Pierre IV du Faur, abbé de Faget,
vicaire-général de l'archevêque de Toulouse, fut aussi, en
1568, abbé de Lacaze-Dieu, et deux ans plus tard, les Hugue-
nots détruisirent ce monastère.
Jean V du Faur était (1583), prieur de Pinel, Marval et
Ville-Preux.
Pierre du Faur, fils de Gracian du Faur, seigneur de S^-Jorry,
docteur en droit canon, chanoine de Lectoure, protonotaire
apostolique, président aux enquêtes du Parlement de Tou-
louse, prieur commandataire de S'-Orens d'Auch (1480), fut
nommé évêque de Lectoure, en 1505, et mourut dans le cou-
rant de l'année 1508 K
Jean-Pierre du Faur de Langesse et de Pontéjac, lils de
Pierre du Faur de S'e-Christie, près Nogaro (cadets des du
Faur de Pibrac), et de Marguerite de Galard, épousa, en 1685,
Perrette de Bastard, fille de Jean de Bastard, seigneur du
Bosq, Bréchan, Peilheur, Sève, Soubaignan, Bordeneuve et
Gone, premier consul de la ville de Fleurance, procureur du
l'oi au comté de Gaure 2.
La généalogie des du Faur a été écrite par Blanchart, dans
^ Dom Brugelles. Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch.
* Nobiliaire de Guyenne, généalogie de Bastard.
110 CO>rPTE RENDU DES SÉA]STES
son livre des présidents à Mortier du Parlement de Paris, et
par un anonyme qui Ta publiée chez Boude, à Toulouse,
en 1646 1.
Jean Bertrand -, capitoul de Toulouse en 1498, premier
président au Parlement de Paris, garde des sceaux, archevê-
que de Sens et cardinal, avait eu, avant d'entrer dans les
ordres , un fils de Jeanne de Barras - ^lirebeau ^, Guillaume
Bertrand, seigneur de Villemor et de Wideville au pays
Mantois *, maître des requêtes , qui fut tué le jour de la
St-Barthélemy, 1572.
Il laissait une fille, Marguerite, mariée avec Gaston de Foix-
Curson^, marquis deTrans, et un neveu, Pierre III de Bertrand,
Jacobin, docteur régent en théologie, et abbé de Saramon en
1559; il fit autoriser les coutumes données aux habitants de
Saramon, par un arrêt du Parlement de Toulouse de 1569,
et il mourut l'année suivante, à Samatan, où il fut enseveli
dans l'église des Pères-Minimes, hors la ville.
Cette famille de Bertrand finit par une nièce du cardinal,
qui porta son nom et sa fortune dans la maison des du Faur
S^-Jorry.
En 1610, Gabrielle de Cardaillac, fille de Jean-Jacques de
Cardaillac, seigneur de Lomné, et de Marguerite de Sérillac-
S'-Léonard^, était mariée avec Antoine de Montesquieu ',
seigneur de S'-Pastour.
Henri- Victor, marquis de Cardaillac, chef de la branche de
* Traité de la noblesse des Capitouls de Toulouse.
2 Armes des Bertrand : d'azur au cerf d'or, et au chef d'argent. (Chapelle de Wideville.)
3 Armes des Barras : fascé d'or et d'azur de six pièces.
* Après Guillaume Bertrand, la seigneurie de Wideville, située sur les territoires de
Davrou et de Crespiéres, entre Maule, Saint-Germain et Rambouillet, passa aux Picciuet-
de-Sautour, Milon , Ghevalier, Longueil-Maisons , Bullion de Bonnellcs , d'Uzès, La
Vallière, Chastillon, La Trémoille-Tareute , Bougé, Lostanges et enfin au marquis de
Galard-Magnas qui a réparé le château dans le style de sa construction primitive, en
ItJiU, par Claude de Bullion, surintendant des finances sous Louis XUl. (Histoire de
Wideville 1874.)
•"' Armes des Foix : dor à trois pals de gueules.
•^ Armes desSérillac: d'argent au lion de gueules.
' Armes des Montesquieu : d'or à deux tourteaux de gueules, l'un sur l'autre ; les d'Ar-
tagnan ajoutaient le loup de la ville de Sienne.
TENUES A AUCH EN 1787 111
Cardaillac-la-Capelle-Marival, avait obtenu de Louis XIV la
permission de vêtir le lion d'argent de ses armoiries, d'une
cotte d'armes d'azur, semée de fleurs de lys d'or, comme le
roi Louis XII l'avait déjà permis au seigneur de Gardaillac-
S^-Cirq,
Les armes du comte de Faur de Gardaillac étaient : de
gueules au lion d'argent, couronné, lampassé et armé d'or,
couvert d'une cotte d'armes d'azur, semée de fleurs de lys d'or,
à l'orle de treize besans d'argent, qui est de Gardaillac ; les du
Faur portaient : d'azur, à deux fasces d'or, accompagnées de
six besans d'argent, trois en chef, trois en pointe, rangés en
fasce.
Devise : Toto nascuntur in orbe.
Les principales branches de la maison de Gardaillac étaient
celles des comtes de Bioule (ou Bieule), des barons de S^-Girq,
des marquis de la Capelle-Marival, des seigneurs deThémines,
de Varayres et de Brengues.
Les Gardaillac avaient contracté des alliances avec les Rodez,
du Bourg, Gomborn, Périgord, Turenne, Lautrec, Peire,
Espagne-Montespan, Lévis, Gaumont, Voisins, Miolans-Mitte,
Gourdon, Ebrard-S^-Sulpice, Montpezat, Lomagne, Montai,
Crussol, Gimel, d'Aquino, Lavedan, Gontaut, Aurillac, Roque-
feuil, Pluvinel, Gastelnau, Galard, Ghampagne, Durfort,
Narbonne, d'Estaing, Milau, Monbrun, Lusech^ Rabastens,
d'Elbène, Durban, de Pons, Lignerac, Gaulejac, Damas,
d'Arfeuille, Nosières, Barras, Balaguier, Murât, etc..
Il existait dans le comté de Gomminges, une famille de
Gardaillac-d'Auzon, sortie, croit-on, des Gardaillac du Quercy,
bien posée et bien apparentée qui avait pour armes : d'azur à
trois chardons d'or mouvants d'une même tige, celui du milieu
plus haut que ceux des côtés, parti d'argent à trois rocs d'azur
posés 2 et 1 .
Jean de Gardaillac, seigneur d'Auzon, parut en 1574, au
siège de Tarbes avec le sire de Grammont et le valeureux
Gornac, gouverneur de Marciac ; il prit pour femme, le 26
octobre 1592, Gatherine d'Artagnan.
112 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Jean de S^-Lary de Bellegarde, seigneur de Frontignan, avait
épousé Suzanne de Caussade, veuve de Jacques de Gardaillac,
appelé le capitaine d'Auzon. Elle testa le 'll2 novembre 1595 1.
« Le 25 septembre 1680, dans le château seigneurial de la
commanderie de Nomdieu en Brulhois, diocèse de Condom,
messire frère Jean-Paul de Gardaillac-d'Auzon, chevalier de
l'Ordre de S'-Jean de Jérusalem, commandeur de la comman-
derie de la cavalerie de Nomdieu et autres, ses dépendances,
fonda une dot annuelle pour le mariage d'une pauvre fille, ou
pauvre veufve, au choix et nomination du fondateur, et après
lui, des patrons par lui nommés, natives de Nomdieu ou y
résidant au moins depuis trois années, en préférant toujours
les filles de vertu et de bonne réputation à tout autres, même
aux veufves, et les plus pauvres à celles qui ne le seraient pas,
voulant, le fondateur, que s'il existait dans le Nomdieu de
jeunes garçons en âge d'être mariés, ils fussent toujours consi-
dérés pour être mariés avec les dites filles ou veufves, en
mérite des honneurs égal, et préférés aux étrangers ))2.
Anne- Victoire, fille de Marc-Antoine de Galard, baron du
Goalaixl et d'Arignac, capitaine au régiment du Languedoc, et
d'Anne-Gatlierine du Bouzet de Roquépine (mariés le 23 avril
1647), épousa, le 25 janvier 1678, Jean-Jacques de Gardaillac,
baron d'Auzon et de Pontéjac. Gette branche finit en 1748, et
ses biens passèrent dans les maisons de Galard-Terraube et de
La Ïour-Landorthe^.
La grande cloche de l'église S^-Etienne de Toulouse était
nommée Gardaillac, et on ne la sonnait qu'à la mort de l'Ar-
clievèque et des premiei^ présidents.
Arnaud, comte de Gardaillac, chevalier, baron d'Esparros,
seigneur de Lomné, Espièche, Banère, jMontaignac, Gasties-le-
Haut, marié avec Louise-Françoise-Gabrielle de Mirande, fit,
' lu autre S»-L:ny, C.liaili-s île l'.elle^aiile, seijçiieiir de Saiiiliailles, épousa, le 27 lévrier
intlo, (Mitheriiie ilc C.ardaillac, lillt- de Paul de Caidaillac, seiynciir d'Auzon, et d'Anne de
Cardaillac-Lomné.
* Diclinnnaire de l'arrondissement de Nérac, par Samazeuilh.
•' Armes des La Tour-Landorlhe : d'or à un elu-f d'azur, parti de sable. (Armoriai de
Toulouse-Monlauban, fol. 1463, vol.xiv).
TENUES A AUCH EN 1787 113
le 9 décembre 1749, devant les capitouls de Toulouse, le
dénombrement de ses biens nobles. Son fils Bernard, seigneur
de la Brande, fut convoqué à l'Assemblée de la Noblesse du
Comminges, tenue à Muret, en 1789.
Un de leurs parents, N. de Cardaillac, seigneur d'Aussendes,
près d'Alby, y parut aussi.
Monsieur Dupin de S'-André se présenta pour le comte de
Cardaillac et pour lui-même, à la réunion de la Noblesse du
Condornois, le 7 avril 1789. Le comte de Cardaillac assistait,
le même jour, à l'Assemblée des trois Ordres du pays de
Rivière-Verdun, comme seigneur d'Esparros.
Une famille de Cardaillac, résidant en Quercy, porte des
armoiries tellement différentes du blason des marquis de Car-
daillac-Bioule et du Faur de Cardaillac, qu'on hésite à la
rattacher à l'une ou l'autre de ces deux branches. Son écusson
était ainsi composé : d'or à l'épée de gueules, garnie d'argent,
accostée de deux grenades de guerre, de sable, allumées de
gueules, à la bande d'azur, brochant sur le tout et chargée de
trois étoiles d'argent, à la Champagne de gueules.
DE MAURENS
Il avait existé une famille de Maurens, d'ancienne chevalerie,
descendue, croit-on, d'une branche de la puissante maison de
l'Isle, et qui possédait la suzeraineté des seigneuries de Laurs,
Mazères, SMean, Armadan ville et SMustin.
En 1151, Odon, Espagne et Guillaume de Maurens firent
une cession de terres leur appartenant, en faveur de l'abbé
Arnaud du Casai de S'-Saturnin.
Vital de Maurens fut, en 1180, abbé de Bouillas.
Espaing de Maurens rendit, vers 1182, aux moines de l'abbaye
114 COMPTE RENDU DES SÉANCES
de Gimoiit, le territoire de Volpillac, qu'il confessa leui^ avoir
injustement enlevé i.
Guillaume de jNIaurens accompagna, en 1309, le fils aîné du
roi au siège de I.yon. Odet de ^laurens et son iils assistèrent,
le 10 novembre 1328, au mariage d'Odon de ^lontaut avec
Symone de Preyssac.
Gaston de Maurens épousa, le 7 mai 1371, Marquèse du
Solier, sœur de Berti'and du Solier, marié avec Aude de Roque-
laure, fille de Bertrand de Roquelaure et de Jeanne de Bruilhois.
Agnèse de Maurens, femme de Noble Sicard d'Esparbès,
donna, le 23 juin 1387, sa fille, Agnèse d'Esparbès-, à noble
Amanieu de Marsan, clievalier.
Jean de ^laurens, seigneur de Viviers, épousa en 150'!, Mar-
guerite d'Ornézan, (ille de Jean d'Ornézan, seigneur d'Auradé,
et de Florette de Faudoas.
Chi'istopbe de Maurens servit, pendant l'année 1571, sous les
ordres du Prince de Navarre.
Anne de Bourbon, fille de Gédéon de Bourbons, baron de
Basian et d'Audagence, seigneur de La Canau, Parentis,
St-Aulaye, S^-Paul (1608), et d'Anne Louise d'Alba, se maria
avec Paul de Polastron, seigneur de Maui-ens.
Sébastien de Séverac, seigneur de Maurens, Juge etc., mari
d'Isabelle de La Tour, lit épouser à sa fille Catherine, le 7 mai
1618, Bernard-Antoine de Montesquiou-S'e-Colombe, baron du
Faget, capitaine du ban et arrière-ban d'Auriac et Lauraguais.
Augustin des Innocents de iMaurens, écuyer, fut en 1693,
capitoul de Toulouse et il avait dénombré, le 27 avril 1689, ses
fiefs nobles devant les capitouls désignés par les ordonnances.
Pierre des innocents de Maurens fut conseiller au même
Parlement, de 1727 à 1781. Ses lettres de provision avaient été
enregistrées à Montpellier en mars 1728.
' Essai hislinique sur l'abbaije de Gimont, par rahbé Diibord.
' Armes des d'Esiiarliès : trai';iMit à la lasco ilc giu-ules, si)inni(''e de 3 ô])t'rviers {\f sable.
' Dfscciidant des l{(iiiibi)ii-15asi,iii, issus de Oaston de Bourbon, quatrième fils de Charles,
bâlard de Itourbon, scij;ueur de Malanse, marié avec Louise du Lyon, vicomtesse de
Lavedan.
TENUES A AUCH EN 1787 115
Jean des Innocents, seigneur de Maurens, près l'Isle-Jour-
lain, conseiller aux requêtes (1755), conseiller au Parlement
le Toulouse, président à Mortier (1775), après avoir fait partie
1787) de l'Assemblée Provinciale d'Auch, fut présent, en
.789, à la réunion de la Noblesse tenue à Toulouse ; nommé
léputé aux Etats de la province du Languedoc^ il y comparut,
ant en son nom, que comme procureur fondé du comte de
^alard-Brassac. Il fut élu député de la Noblesse de cette
•lénéchaussée, avec les marquis de Panât, d'Avessens et
i'Escouloubre.
A l'Assemblée des trois ordres à Lectoure, le 16 mars 1700,
\[onsieur d'Albis de Belbèze représenta le sieur des Innocents
le Maurens et le marquis de La Valette-Persin.
Les armes de la famille des Innocents de Maurens étaient :
l'azur au chevron d'or, accompagné en pointe d'un aigle
3SSorant d'argent, au chef de même, chargé de trois molettes
de sable.
Le chevalier des Innocents (du Languedoc), assista à la
réunion de la Noblesse, convoquée à Toulouse en 1789.
LE COMTE DE FEZENSAG
Colonel en second au régiment de Lyonnais, comte de
Marsan, seigneur de Lasserre, etc., le comte de Fezensac
appartenait à cette grande maison de Montesquieu, dont le
nom se trouve à chaque page de l'histoire de France, et qui
tire son origine d'un cadet des comtes de Fezensac, issus des
ducs de Gascogne, rois de Navarre. Il serait trop long de
détailler les titres de ses divers membres, qui ont été relatés
dans une généalogie très complète et fort connue, outre les
articles qui leur ont été consacrés dans les ouvi-ages du Père
Anselme, Moréri, et La Chesnaye-des-Bois.
116 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Cette famille faisait partie des quatre grandes maisons
d'Armagnac : elle a donné deux cardinaux à l'Eglise, trois
maréchaux de France, deux chevaliers du S^-Esprit, un colonel-
général de l'Infanterie, un gouverneur de Nimes et plusieurs
prélats.
En l'250, Guillaume de Montesquiou figura à la septième
croisade.
E. de Montesquiou octroya, le il mai 1279, des coutumes à
la ville de Riguepeu.
Le 16 mars 1373, Genses de Montesquiou fut caution de la
dot de Mathe d'Armagnac, fille de Jean comte d'Armagnac,
mariée avec Jean, duc de Gironne, fils aîné de Pierre
d'Aragon.
Ayssiu de Montesquiou fut chargé, le 11 novembre 1380,
par le comte d'Armagnac, malade au cliàteau de Gages, de
veillera la sûreté du comté, et d'aider de ses conseils son fils
aîné, sur qui retombait toute l'administration du pays.
Bartliélemi de Montesquiou, clievalier, marié avec Anne de
Galard-de-l'Isle, était seigneur de Marsan en Armagnac, de
Salles en Lauraguais, et il rendit hommage pour ces deux
terres, à Jean, vicomte d'Armagnac. Il avait commandé, en |
1426, une compagnie de neuf écuyers. Son testament porte la
date du 7 juillet 1481.
Manaud de Montesquiou fut père (1500) de Paulon de
Montesquiou qui forma le lameau des seigneurs d'Artagnan.
Jean de Montesquiou possédait, en 1520, les seigneuries de
Gelas, Lados, Gumont, Leyssaux, et fut la tige des trois
branches de S'e-Colombe, d'Auriac et de Xaintrailles.
Les seigneurs de Pi'éliac descendaient de Mathieu de Mon-
tesquiou, cinquième fils deBarthélemi, qui vivait en 1505.
Le célèbre Biaise de Monluc appartenait à la branche de
Montesquiou-Mansencôme, provenant d'Odon de Montesquiou,
seigneur du S^-Puy, en 1318, marié avec Aude de Lasseran,
lille de Garsias-Arnaud, seigneur de Mansencôme, Monluc,
l>ii,.(li-(|('-(;()iitaiil, Gounens (ou Goulens), etc..
Le comte de Fe/ensac, qui lit partie de la réunion provin-
TENUES A AUCH EN 1787 117
ciale d'Auch, en 1787, devint lieutenant-général. Son fi-èi-e fut
l'abbé duc de MontesquioU;, pair de France, membre de
l'Académie Française, et ministre de l'Intérieur.
Les armes des Montesquieu sont : d'or aux deux tourteaux
de gueules posés l'un sur l'autre ^
Les Montesquiou-Monluc écartelaient aux 2me et 3^ d'or, à
un tourteau de gueule.
Enfin quelques branches de la maison de Montesquieu ajou-
taient les armes de la ville de Sienne, qui sont : d'azur au loup
d'or.
Assieu de Montesquieu avait acquis pour lui et sa postérité,
en 1226, le droit de siéger dans le chœur de la Cathédrale
d'Auch, en qualité de fils et de chanoine de cette église.
Les Montesquiou ont contracté, surtout au moyen-âge, des
alliances riches et illustres.
On peut citer entr'autres, celles de Lasseran-Mansencôme,
Castelbajac, d'Antin, d'Aspremont-d'Orthe, d'Estaing, de Foix-
Carmain, de Villemur, de Montespan, d'Escoubleau-Sourdis,
de Roquelaure, de Vervins, de Manas, de Montlezun-St-Lary,
de Pardaillan , de Goalard-l'Isle-Bozon , de Bazillac , de
Beaulieu, de Batz, de Gassion, etc..
LE COMTE DE BÉON
Le comte de Béon, seigneur de Lapalu, sous-lieutenant des
gardes du corps du Roi, était absent ce poui- cause du service
de Sa Majesté », lors de la réunion de l'Assemblée Provinciale
d'Auch.
Sa famille avait une origine commune avec la maison de
Béarn et descendait de Loup-Centulle, duc de Gascogne. Elle
' Les Fezensac ajoutaient : au 1" parti lic i<iuMiles plfiii ; les d'Artaguan le suppri-
maient.
118 COMPTE RENDU DES SÉANCES
en portait, sans brisure, les armes pleines, qui sont : d'or à
deux vaches passantes de gueules, accolées , accornées ,
ungulées et clarinées d'azur.
Quelques branches écartelaient : de gueules à quatre otelles
d'argent, qui est de Comminges^
La tradition prétend que le nom de Béon fut donné par
Centulle Y, vicomte de Béarn, à Arnaud Guilhem, son troi-
sième iils, en lui cédant, comme apanage, le château de Béon
dans la vallée d'Ossau, au diocèse d'Oleron, le jour de Pâques
de l'année 1133 2.
Un seigneur de Béon fut tuteur de Gaston Phébus, comte
de Foix, et de sa sœur Germaine (mariée plus tard à Ferdi-
nand le Catholique), en qualité d'oncle de ces deux enfants.
Arnaud de Béon^ assisté de Philippe, seigneur de la Vallée-
de-Béon, de Pierre de Béon, seigneur de Serre, épousa, le
6 janvier 1^69, Jeanne de Lapalu, fille de Georges, seigneur
de Lapalu, Armantieu, Montcassin, Belloc, Noueilhan, Seme-
ziès-en-Astarac, etc.
Borguine de Béon, fille de Pierre de Béon, seigneur de
Masses et d'Aguin, se maria, vers 1380, avec Centulle de Lan-
goi'san, seigneur de Plavès^.
En 1480, Marguerite de Foix, fille de Jean de Foix-Rabat,
et de Bergne de Rabastens, était femme de G. de Béon,
seigneur de Miglos.
Arnaud-Guilhem de Béon, seigneur de Gère, épousa, le 18
janvier 1422, Constance de Montault, fille de Jean de Montault,
deuxième du nom, seigneur de Bénac, et de Marguerite de
Bazillac.
Mii-amonde de Béon (1475) donna sa main à Amadou de
Montesquieu.
Le 20 août 1487, Bernard de Béon, seigneur de Gore, épousa
Jeannette d'Ornézan.
' On blasoiiiic aussi les armes île Coinininj;es : d'azur à la croix pattée irargent ou
alésée (le sable.
' La r.liesnaye-des-Bois.
3 Mémoires de J. d'Antras.
TExNUES A AUCH EN 1787 149
Ou cite, dans un acte du t2 janvier 1491, Dominique de Béon
comme provincial de i'ordi-e des Templiers ; il fut uonuTié
administrateur du couvent de la Ti-inité de Tei'i-aulte, fondé
par Archieu de Gaiai'd, écuyer, seigneur dudit lieu.
Jeanne de Béon, lille unique et héritière de X. de Béon,
seigneur de Giscaro, était maiiée, dés 1460, avec Bernard de
La Barthe, second (ils de Jean de Lal)arthe, seigneur de Mont-
corneil, et d'Esclarmonde de Bivière-Labatut.
La branche des Béon, vicomtes de .Sères, s'est éteinte dans la
maison de Pardaillan-Gondrin-Savignac, et celle des seigneurs
de Massés, prés Masseube, dans la famille de Tymbrune-
Valence ; un rameau, formé par Bernard de Béon de Massés et
Marguerite de Castelbajac^, a fini dans la personne de Charles
de Béon-Luxembourg, colon ol d'infanterie, mort sans posté-
rité mâle, en 1725. Il n'existe plus que des descendants des
Béon-Biére et Béon-Gazeaux,
A cette branche appartient Pieri'e-Hippolyte de Béon-Gazeaux
marié avec Gonstance de V'illemur, iille d'Anne de Villemur,
comte de Paillez et de Marie de Gomminges-Péguilhem.
Gonstance de Villemur avait [)ei'du, en 1686, son premier
époux, Roger de Rochechouai't-Barbazan, seigneur de Monclar-
en-Lauraguais.
• Les divers membres de la maison de Béon s'étaient distin-
gués [)ar leurs belles alliances et leurs hauts emplois
militaires.
Pieri'e de Béon, seigneui' de Massés, époux de Marguerite
de Faudoas-Sérillac-, était lils de Méric de Béon, capitaine de
cinquante hommes d'armes, chevalier de l'Ordix; du Roi, sou-
vent cité par Monluc et Brantôme. Il mourut en 1569.
Bernard de Béon, seigneur d'Esclassan, ])aron de Bouteville,
fut ci'éé mestre de camp et lieutenant-général, dans les bandes
de Picardie, le le octobre 1574. Il obtint, en Mars 1589, la
lieutenance-générale des gouvernements de Saintonge, Angou-
' Armes des Caslelbaj.ic : (ra/.iir à la cioix d'aigoiil, aliaisséc ou pointe suiis trois lleur!>
de lys d'or, en chef, deux et une.
'^Arnies des Faudoas : d'azur à la croix d'or.
120 COMPTE RENDU DES SÉANCES
mois, Aiinis et La Rochelle. S'étant démis du gouvernement
de Carmagnoles, il fut nommé conseiller d'Etat, vers 1597 et
chevalier des ordres du Roi, sept ans plus tard. Il avait épousé
en premières noces, le l^r janvier 1572, Gabrielle de Marrast,
dame d'Esclassan, Saintrailles, Montai gnan, Aroux, Marguils-
en-Astarac, veuve de Jean de S'-Lary-Bellegarde, dit le capitaine
Montestruc.
I] s'unit, en deuxième mariage i, avec Louise de Luxembourg-
Brienne, lille de Jean de Luxembourg comte et baron de
Brienne, Roncy-S'-Martin, et de Guillemette de Bouillon^,
Le 20 août 1564, Marie Isalguier, veuve de Sébastien de
Béon, vicomte de Serre, donna sa main à Jacques de Roche-
chouart-Barbazan , seigneur de Montégut, baron de Faudoas,
chevalier des Ordres du Roi.
Jacques de Béon, vicomte de Serre, fils de Bernard de Béon,
seigneur de Ricau et de Miramonde de Montant, prit pour
femme, le 24 juillet 1569, sa parente Philiberte de Béon du
Massés, sœur de Bernard de Béon, seigneur d'Esclassan. Il se
remaria avec Catherine de Faudoas, veuve de messire Carbon
de Marrast, capitaine aux gardes.
Au mois d'avril 1675, le marquis de Béon-Cazeaux avait le
titre de grand-prieur de Toulouse, dans l'ordre de S'-Jean de
Jérusalem.
Pierre de Béon fut tué au siège de SMustin ; son frère
Jean, marié avec Catherine de Lamezan, n'eut qu'une tille,
Brandelise, qui épousa, le 5 juillet 1638, noble Biaise de
Nouaillan, seigneur de Villeinui'-'.
Biaise de Béon, seigneui' de Lartigue, consul de Valence en
Armagnac, est (jualilié, dans un acte de 1650, de noble sei-
• Leur lillf, Louise de Béoii-Massez (morte le 2 s('|itenibic 16(m), épousa Auj^uste de
Loiiiénic, comte de Brienne, ministre d'Etat, et leur petite lille, Marie-Antoinette de Lo-
ménie-Briennc, iloniia sa main, le 1 juin 1(542, à Joarhim-Rouault, marquis de Ganiaches,
chevalier des Ordres du Roi, et lieutenant-général de ses armées (l»ère Anselme, Diction-
naire Généaloiiiqne]
• Armes des Luxembourg-Brienne : Eeartelé aux premier et quatrième d'argent au lion
de gueules, chargé d'une croix sur lépaulc, aux deuxième et troisième de gueules à une
comète à seize rais d'argent.
• Armes des Noailhaii : de gueules à la croix vuidée et trellée d'argent.
TENUES A AUCH EN 1787 121
gneiir de la maison des Comtes de Lamezan, de Masses et de
Luxembourg.
Antonin de Gugnac, marquis de Dampierre, conseiller d'Etat
décédé en 1666, eut de Marguerite de Texier, sa femme, Marie
de Gugnac qui épousa le comte de Béon.
Jean-Louis-Joseph de Béon-Lapalu, capitaine-aide-major au
régiment du Boulonnais, mourut à Bayonne, au mois de
juillet 1755; son frère commandait le fort d'Hendaye.
François-Frédéric comte de Béon, tils de François de Béon,
et de Madeleine-Angélique de Neufville-de-Villeroyi, mariés
en 1754, avait épousé Mademoiselle de Montauroux.
Le 21 avril 1704, Guillaume de Béon possédait la seigneurie
de Bazian, près Valence en Gondomois.
Un Béon de Gazeauxfut, en 1760, commandeur de l'Ordre
de Malte.
Marguerite et Marianne de Béon-Lapalu étaient religieuses
au couvent de Notre-Dame-Lum-Dieu de Fabas, au diocèse de
Gomminges, le 21 novembre 1730.
Anne-Marguerite de Béon-Lapalu, mariée avec le frère cadet
de Jean-Louis-Ignace de Seissan, auteur des seigneurs de Ma-
rignan, fut la souche d'une branche éteinte en la personne de
Jeanne-Marie- Josèphe de Seissan, née à Mirande, en 1767, et
morte sans alliance.
François-Frédéric, comte de Béon de Lapalu, fut obligé, en
1792, de quitter la France ; il servit en Hollande et en Angle-
terre, où il fut nommé colonel d'un régiment de son nom ; il
mourut en émigration le 1^'' juin 1802, laissant un fils unique
François-Antoine-Henri Béarn de Béon ; ce dernier décéda le
18 décembre 1820, dans le château de La Serpent, près de
Couiza, dans l'Aude, et ses biens passèrent au marquis de
Monlezun, au comte de Mauléon et au marquis de Boussost-
Gampels.
François de Béon de La Guttère, volontaire dans Loyal-
' Armes des Neufville-de-Villeroy : d'azur au chevron d'or, accompagné de Jrois croix
ancrées de même.
122 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Emigrant, né à Montréal du Gers, fut massacré à Quiberon, à
l'âge de dix-sept ans.
Au moment de la Révolution, sept membres de la famille
de Béon faisaient partie de la maison du Roi.
Monsieur l'abbé de Béon devint, en 1787, aumônier ordinaire
de la chapelle de Madame Adélaïde, et la comtesse de Béon,
sa belle-sœur, était dès 1782, dame pour accompagner auprès
de la même Princesse ^
A l'Assemblée des trois ordres tenue à Lectoure, le 16 mars
1790, M. de Luppé se présenta comme procureur-fondé de
Monsieur de Béon, seigneur de La Palu.
Les Béon se qualifiaient de marquis de Béon, vicomtes de
Sère, barons de Miglos, comtes de Lamezan et de Brienne,
marquis de Boutteville. Ils avaient possédé les terres et sei-
gneuries de Béon, Armantieu, La Palu, Arrembos, Ortigos,
Pontac, Mazerolles, Maumus, Lacassaigne, Castetz, Sérian,
Belloc, Moncassin, La Barthe, Bière, Birac, Verduzan, Antras,
Le Saux, Le Massez, Bézian, Lartigue, Cazeaux, Esclassan,
Noailhan, Sémézies, Macabié, Tirac, Lomac, Peyrussans,
Malet-Respailhes, Laumatet, Casans, Tronçons, La Bastide,
Aunoux, etc..
Cette illustre et ancienne maison a eu des représentants aux
croisades, et a produit un grand nombre de capitaines et
gouverneurs de places, des chevaliers commandeurs de l'or-
dre de Malte et de S'-Louis, un chevalier de S'-Micliel et du
S'-Esprit , trois maréchaux de camp, un lieutenant-général
des armées du Roi, des conseillers d'Etat, des gouverneuis de
province, un évêque d'Oléron et quantité de pei'sonnages mar-
quants dans l'église et l'armée-.
Parmi les familles alliées aux Béon-Massés-La-Palu-Cazeaux-
Luxembourg, on trouve les St-Lary-Bellegarde, d'Oi-uézan, de
S^-Paul, de S^-Cricq, de Montlezun-Si-Lary, de Noé, Glermont,
' Devenue veuve flu comte de Béou, elle épousa en secondes noces, J. M. 0. Piosper,
comte d'Haulpoul, à son retour de rénii^iation.
' Voir la généalojjie de Béon, dans le Nobiliaire de la Ginjeniie et de la Gascogne, yar
i. de Bourrousse de Laffore, t. m, p. 265 (Edition de I8G0).
TENUES A AUCH EX 1787 123
Gomminges, Rochechouart, Gastries, Gramont, Lautrec, Beau-
mont, Lévis,Loménie, Mauléon, Gugnac-Dampierre, Barbotan,
d'Hautpoul, d'Esparbès, Villemur, La Barthe, Verduzan-Miran,
Villeneuve, de Ghasteigner, Manssencôme, Flageac, Montault,
Lartigue, Montesquiou, Ghaumareys, Gliantal, etc.
La maison de Béon subsiste encore de nos jours, et, fidèles
à leurs traditions de famille, ses membres ont figuré avec
honneur sur divers champs de bataille, où plusieurs ont trouvé
une mort glorieuse.
Mathieu de Béon fut tué, en 1856, devant Sébastopol ;
Fabien, comte de Béon, mourut sous les drapeaux, en Algérie,
(1860) ; Ferdinand de Béon, capitaine dans l'armée française,
périt, le 2 décembre 1870, à la bataille de Yilliers-Ghampigny,
pendant le siège de Paris.
Madame Marie-Louise de Béon, dame d'honneur de S. A.
R., Madame la duchesse de Berry, décéda, en 1855, et fut
ensevelie dans le tombeau des ducs de Parme, à Plaisance. Son
frère était filleul de Monseigneur le comte de Ghambord.
M. DE GATELAN
M. de Gatelan, marquis de Gaumont, était fils de Messire de
Catelan, conseiller au parlement de Toulouse.
Cette famille, originaire de Florence^ et venue en France au
xve siècle, habita d'abord le Gomtat et portait autrefois le
nom de Gatellani ; elle s'établit à Toulouse avant le milieu du
xvie siècle.
1 Michel-Ludovico Gatellani était syndic et içonfalonier de justice en 1405. Le premier
qu'on trouve en Fiance est Miclieile, Il« du nom, qui se lixa à Avignon, où il l'ut admis
dans le corps de la Noblesse.
1 24 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Les deux branches principales de cette maison étaient les
Catelan-S^-Meu,du diocèse de Béziers, et les Catelan-Caumont,
résidant à Toulouse.
François de Gatelan , seigneur, baron de Gaure, capitoul
en 1645 et 1654, fut président au Parlement de Toulouse de
1674 à 1710.
Jean de Gatelan devint consul de cette ville en 1657 et Fran-
çois de Gatelan, capitoul vers 1670.
François et Amable de Gatelan, père et lils, furent tréso-
riers-généraux de France pour la province du Languedoc.
Jean de Gatelan, conseiller-clerc au parlement de Toulouse,
composa, en 1645, le recueil des a Arrêts remarquables du
Parlement de Toulouse. » Sa famille possédait simultanément
sept membres dans le Parlement.
Jean-Louis de Gatelan, conseiller au Parlement de Tou-
louse, acquit, vers 1717, de François de V'abres, marquis de
Gastelnau d'Estretefons, la seigneurie de Gaumont. et il la
transmit, avant 1769, à son fils, Etienne-François Xavier,
comte de Gaumont, avec la seigneurie du Pin qu'il avait
achetée en 1737, à Géraud, Joseph d'Aldéguier. {Documents
historiques sur le Tarn-et-Garo7ine, parMoulenq.)
Jean de Gatelan fut sacré évéque et comte de Valence,
dans le Dauphiné, en 1705, et il y mourut vingt ans
plus tard *,
Marie de Gatelan avait épousé Messire François de Ber-
thier -, conseiller du roi en tous ses conseils, premier prési-
dent du Parlement de Toulouse, seigneur de S'-Géniez, et
neveu du célèbre David-Nicolas de Berthier, premier évêque
de Blois, mort en 1719.
Leur fille, Catherine de Beilhier, fut femme de Louis H,
comte de Fumel, baron de Paulhiac, seigneur de Haut-Brion,
Margaux, Pessac, etc., mousquetaire gris.
' l,Vv<^quo flo Valence, Jean de f.atelan, a fait un travail estimé sur les « Antiquités de
l'église de Valence » (in-i», 1724).
' Armes des Berthier . d'nran taureau effarouché de {gueules, charjçé de cinq étoiles d'or
posées en bande, de front eu lin. Devise : Danl sidéra vires (1689).
TENUES A AUCH EN 1787 125
« Au mois d'octobre 1747, le l'oi nomma Jean-Marie de
Catelan (né en 1696), à l'évêché de Rieux, vacant par la mort
de Monseigneur Alexandre de Jouanne de Saunier y ^ »
L'abbé de Catelan, conseiller-clerc du Parlement de Toulouse,
où il était fort estimé par ses lumières et la grande régularité
de sa conduite, fut sacré le J3 juin 1748, et trépassa le 27
mars 1771.
Jacques de Catelan, seigneur de La Masquère, président aux
enquêtes du Parlement de Toulouse, donna, le 13 septembre
1715, sa fille Anne à noble Paul de Faure, seigneur de Massa-
brac, baron de Marquefave.
Avocat-général au Parlement de Toulouse, Jean-Antoine,
marquis de Gatelan-Caumont, procureur fondé, en 1789, de
son frère et de Monsieur de Salles, à l'Assemblée des trois
ordres, réunie à Lectoure, fut sur le point d'être nommé
député de la noblesse, chargé de la représenter aux Etats-
Généraux, mais le marquis d'Angosse, de noblesse d'épée,
l'emporta et fut choisi.
M. de Catelan avait été enfermé en l'année 1787, au château
de Lourdes pour avoir conclu, comme avocat-général, contre
l'enregistrement des ordonnances de M. de Brienne, relatives
à la cour plénière. Cet emprisonnement de peu de durée, le
rendit fort populaire et très influent ^.
Son frère cadet, le comte Auguste, dernier marquis de
Catelan, décéda à Rodez, en 1840, sans postérité.
Etienne Amable de Catelan-Caumont, reçu, le 13 mai 1774,
page du grand-maître de Malte, devint capitaine de dragons
sous l'empire et ne fut point marié.
Amable de Catelan épousa lel5 aoùtlSll, Antoine, comte de
Grammont d'Aster ^, pair de France. Ils eurent pour enfants :
* Mémoires du duc de Luynes, T. 8.
* Il mourut pair de France le 13 avril 1838.
3 Armes des Orammont : Ecartelc, nu premier d'or au lion d'azur armé et limpassé de
gueules (Grammont), aux deuxième et troisième de gueules à trois flèches d'or empen-
nées et armées d'argent, mises en pal, les pointes en bas (Aster), au (|natrième d'argent
au lévrier de gueules, colleté d'azur, à l'orlc de sable, semé de besans d'or (Aure). Sur le
tout, de gueules ù quatre otelies d'argent (Comniinges.) Devise : Dios nos aijude.
126 COMPTE RENDU DES SÉANCES
Agénor, comte de Gramont-d'Aster, Antoinette, comtesse de
Salmour, Thérèse, marquise d'Advisard, et Antoinette, com-
tesse de Vergennes.
Marie-Louise de Catelan-Caumont, fille de Jean-Louis de
Catelan, comte de Caumont, seigneur du Pin, S^-Aromex et
Gaichanès (de la branche du Temple), et de Marguerite de
Roussel-Saint-Amans, se maria, au château du Pin, le 21
septembre 1743, avec Jean de Bastard, comte d'Estang. Ses
frères, Auguste et Roger de Catelan, furent assassinés, en
1795, dans leur château de Tavel, près Nimes, par des bri-
gands restés impunis.
Marie-Marguerite de Catelan , dite Mademoiselle de Portel,
surnommée ft la moderne Corinne ^) , remporta, quatre fois,
le prix de poésie aux jeux tloraux; elle mourut fort âgée au
château de La Masquère, en 1745 i.
Les Catelan 2 portaient pour armes : d'argent au lévrier
(Catellus) rampant de sable, accolé et annelé d'or, au chef
de gueules chargé de trois molettes d'éperon d'argent ,
à six rais ^
Il parut, en 1788, un pamphlet intitulé : « Naissance, vie et
mort du grand baillage de Toulouse >> ; on y lit les vers sui-
vants à l'éloge de M. de Catelan :
Dieux ! quel voile funèbre a couvert la cité
Où le bonheur attirait sur ses traces
L'essaim brillant des Plaisirs et des Grâces;
Où présidoit la déité,
' Nobiliaire de Guienne, généalogie de Catelan.
5 Les Catelan du Bois, en Bretagne, avaient pour armoiries : trois sangliers de sable sur
fond d'aigent.
^ Dans un dénombrement daté de Toulouse, le ii avril I7.i7. Jean-Louis de Catelan,
seigneur de Caumont, apposa le scel de ses armes, ainsi blasonnées : d'argent au lévrier
colleté, rampant, au chef d'azur, chargé de trois étoiles, timbré d'un heaume de face, à
lambrequins, cime d'une tête de chien ; supports •. deux lions. (Sceaux des Basses-Pyré-
nées, par P. Baymond.) Jean-Marie de Catelan, évoque de Bicux, portait les mômes armes,
mais timbrées d'une couronne de marquis, accostée d'une mitre et d'une crosse, et sur-
montée d'un chapeau à glands, de sinople. (Lettres de Diaconat, datées de Bieux, le 23
septembre 1753. )
TENUES A AUCH EN 1787 127
Qui dans l'arl obscur rlf Bartliole,
Pour rassurer l'infortuné,
Eclaira Catellan, Boularic et Purgole*.
Les Catelan se sont alliés avec les Mallard, Ramondy,
Campmas-S'-Rémy, Cazamajor, de Blanc de La Guizardie, etc.
' (De l'imprimerie du dernier archevêque de Toulouse, chez l'ancien concierge du châ-
teau de Balma.)
REMARQUES
SUR
LE NOM, L'ETAT, LA FAMILLE ET LES ALLIANCES
DES PERSONNES
Comprises dans la Capitation noble
EN L'ELECTION DE LOMAGNE
1787
I
Remarques sur le nom , l'état , la famille
et les alliances des personnes
comprises dans la Capitation noble
en l'Election de Lomagne
1787.
En 1789, tous les nobles, âgés de 25 ans, même les veuves et les
femmes non mariées, possédant fiefs, furent assignés pour prendre
part, ou se faire représenter aux élections des députés de leur ordre,
aux Etats-Généraux. On donna défaut contre ceux qui ne comparurent
ni en personne, ni par un fondé de pouvoirs. Si la nomenclature
exacte des assignés avait toujours été transcrite dans les cahiers de
l'ordre, la collection de ces cahiers conservée aux archives, offrirait
le catalogue officiel de toute la noblesse de France à cette époque.
Mais il y a tellement de lacunes et d'erreurs de noms qu'il est
aujourd'hui impossible de donner un travail complet pour la plupart
des provinces ^
Nous ne mentionnons ici que quelques notes relatives aux familles
comprises dans la capitation noble en l'Election de Lomagne, pendant
l'année 1787, il y a juste cent ans, et citées dans le manuscrit que
nous transcrivons, sans nous occuper de celles qui figurèrent plus
tard dans les Assemblées de Province, réunies pour les élections,
aux Etats-Généraux de 1789. Le nombre des maisons nobles était, à
* Borel d'Hauterive.
^32 NOBLESSE DE LOMAGNE
celte dernière date, de 40,000, et celui des personnes nobles s'élevait
à 200 000 K D'après Taine, ce chiffre ne devait pas dépasser 140.000 ; or
la Frlnce ayant alors 27,000 lieues carrées et 26 millions d'habitants,
on peut compter une famille noble par lieue carrée et par mille
habitants. Le clergé, tant régulier que séculier, comprenait environ
cent trente mille personnes.
1 Conil.- .le Ueiset, Journal de Madame Ehffe.
ROLLE DES NOBLES
AUVILLARS
LE S. REDON DE LAVAL
La famille de Redon, encore existante en Guyenne, formait
les branches de Laval, d'Auriole, de Las Fosses, de Ron-
repaux, de La Pujade, de Gueymard, de Montplaisir et de
Beaumont.
Sereine de Redon, fille de noble Pierre de Redon, seigneur
de Limport, lieutenant principal de la sénéchaussée d'Agenais,
et de Jeanne de Ramps, épousa, le 15 juillet 1581, noble
Jean de Raymond, conseiller de la reine Marguerite de
Valois.
Jean de Redon prononça, le l'i décembre 1615, au lit de
justice tenu à Rordeaux, lors du mariage de Louis XIII avec
Anne d'Autriche, le discours préparé pour cette occasion par
M. de Nesmond, premier président à ce parlement, déjà
malade et qui mourut le 4 janvier 1616 K
Marie de Redon, veuve de Noble Pierre de Molère, seigneur
de Gueyse, vice-sénéchal d'Agenais, était dame de Brazalem.
Son fils, Florimond de Molère, vendit en 1670, le fief de
Gueyse à noble Joseph de Coquet, conseiller du Roi, au pré-
* Armes des Nesmond : d'or, à trois cors de chasse de sable, liés de gueules.
IIM NOBLESSE DE LOIMAGNE
sidial d'Ageii, petit-lils lui-môme de Jeanne de Redon mariée,
le 12 janvier 1606, avec Cliarles de Coquet, écuyer.
Dominique de Redon, fille de noble Charles de Redon, sieur
de Montplaisir, et de Claire de Lescout, épousa, le 20 août
1074, noble Armand de Laforcade, sieur de La Prade et du
Pin, lieutenant-commandant la compagnie de S'^-Livrade au
régiment d'Anjou.
Dans l'état des Vassaux du Roi, en la vicomte de Bruilhois,
le 28 octobre 1690, on mentionne : ce Noble Armand de
Redon, seigneur de Las-Fosses, pour le château noble de Las-
Fosses, offices, écuries, pâtusK )> Cette seigneurie appartenait
à cette famille depuis noble Florimond de Redon conseiller du
Roi, lieutenant principal de la sénéchaussée d'Agen, en 1571,
et chef du conseil de la reine Marguerite de Valois.
Noble Sébastien de Redon devint seigneur d'Auriole,
le 13 février 1679, par son mariage avec Esther d'Anglade
d'Auriole.
Le marquis Charles de Redon avait été colonel du régiment
provincial de Metz, sous Louis XV.
François de Redon, sieur de Monplaisir, lieutenant, puis
capitaine en 1704, fut maintenu dans sa noblesse, le 10
décembre 1698. Son fils, Jean-Joseph, marié avec Jeanne de
Bap de Pélaubert , devint lieutenant du régiment de la
marine.
Anne de Redon, fille de Jean de Redon, seigneur de Man-
sonville, La Chapelle, etc., et de Jeanne de Goth de Daubèze,
épousa, le 19 août 1768, François-Dominique de Bastard,
grand-maître des Eaux-et-Forèts de Guyenne, baron de
St-Denys-sur-Garonne , seigneur du Rose et des Iles-Chré-
tiennes -.
Le 7 avril 1789, M. de Redon faisait partie de la noblesse
réunie à Condom ; le sieur de Redon de la Pujade, son
' A. lie BoiiiToiissc tic LiilToit'.
* Sa sœur, iM;iii;iicrilc de Hasl.inl-S'-Itciiys, avait vW maiii'c, le '.) adùl I7I',I, avcoJi'an-
(".liarli's (II- Cialaiil, iiianinis dr l'IsIr-Uoiizoïi, S('i^;iiciii- do Fomcos, l.atmir, clr., lils df
Jeaii de Oalaid, baron «le l'Islc-bouzoïi, et de Catlieriiie de Cous.
EN l'année 1787 135
parent, représenta à cette séance le président d'Aguin, pour
la seigneurie de la Mothe, et M. de Beaufort, pour la sei-
gneurie de Cumont. Enfin M. de Redon de Laval était porteur
de la procuration du marquis de Bonfontan, pour le fief
d'Andoufielle, et de M. le comte de Rochechouart, pour le
marquisat de Faudoas.
D'après un plan conservé aux archives de l'évéché d'Agen,
il existait dans l'ancienne cathédrale de S^-Etienne, au xvp
siècle, le tombeau d'un seigneur de Redon, placé à l'entrée
du chœur, et qui disparut lors de la démolition de cette église,
vers 1836.
La maison de R.edon (Gascogne) avait fait enregistrer, avant
1790, ses armes qui étaient : d'azur à deux tours d'argent,
maçonnées de sable et mises en pal ^ .
Les comtes de Redon de Beaupréau portaient : Ecartelé aux
premier et quatrième, échiqueté d'or et d'azur, au deuxième
d'argent à l'ancre de sable ; au troisième d'argent, à l'olivier de
sinople, terrassé du même -.
Arnaud de Redon, procureur au parlement de Toulouse et
capitoul en 1659, avait les mêmes armoiries que son des-
cendant, François de Redon, capitoul en 1710, dont l'écusson
représentait un oiseau, les ailes éployées d'argent, becqué et
membre de gueules, sur fond d'azur.
Raymond de Redon assista à l'Assemblée générale de la
noblesse convoquée à Toulouse en 1789.
La famille de Redon s'était alliée avec les Bonneau, Barbier
de La Serre (mai 1607) ^, Barciet de La Busquette (1770), La
Barthe, Sabaros, Lamourous-Pléneselve, Laval-S'^-Antoine,
Godailh-Fontirou, etc..
' Jean de Redon de Las Cassagnies, sur un dénombrement daté de Caudecoste, le 15
avril 172'J, avait apposé son sceau, ainsi blasonné : d'azur à deux tours d'argent ouvertes,
crénelées el maçonnées, mises en pal ; timbre d'un casque à lambrequins.
■^ Rietstap.
3 Armes des Barbier de la Serre, seigneurs de Goulens, La Serre, etc. : d'azur à trois
flammes d'or, posées deux et une, accompagnées en pointe d'une étoile d'argent.
136 ^^OBLESSE DE LOMAG^•E
AUVILLARS
LA VEUVE DU S. DE GIRONDE
La maison de Gironde i, illustre et ancienne, était divisée
en deux branches principales, dont l'une habitait l'Auvergne,
où elle était connue dès l'an 1302, et l'autre la Guyenne ; elle
y a possédé jusqu'en 1318 la terre de ce nom, entre La Réole
et Marmande.
Dès 1486^ la seigneurie de Mondera en Quercy appartenait
déjà aux Gironde, et elle fut, en 1616, érigée en marquisat
avec la vicomte de Lavaur, en faveur de François Brandelis de
Gironde, mestre de camp d'un régiment d'infanterie, seigneur
de Floiras, Loupiac, Cuzals, Veilax, Luzech, Marminiac,
etc., marié avec Louise de Gontaut-Biron, et tué au siège de
Montauban 2.
Centud, Arnaud, Aquilin et Auger de Gironde firent, en
1160, un don à l'abbaye de Gimont.
Arnaud de Gironde partit pour la septième croisade (1250).
Le 14 février 1254, Guillaume de Gironde fut l'un des
témoins et des signataires de la concession faite dans la ville
de Bazas par le roi d'Angleterre, à Edouard, son fils.
Bernai-d de Gironde, chevalier, fut nommé, en 1284, com-
mandant de l'ordre de S^-Jean de Jérusalem.
Jean de Gironde, ai'chiprêtre de Belloy, portait, dès 1532, le
titre de protonotaire apostolique.
' Voir dans le Pi-rc Anseirno, la ^,'i-iiéalo^ic de l;i famille de Giioiulc.
' Armes des Goiitaut-Hiron : Kcartelé en bannière, d'or et de irueules.
I
EN l'année 1787 137
Isabeau de Gironde épousa, l'an 1310, Bernard d'Albret,
vicomte de Tartas ^ ; celui-ci, devenu veuf, se remaria en
1318 avec sa belle-sœur Giraude de Gironde.
Noble Renaud de Gironde fut témoin de l'accord fait par
Arnaud de Marie, sénéchal d'Agenais, de la part des rois de
France et d'Angleterre, entre Nompar de Gaumont, seigneur
du dit lieu, et Béraud d'Albret, au sujet de la prise de
S^-Pierre de Tonneins, le 5 août 1398.
Jean de Gironde, seigneur de Floyras et de Gazais, marié
avec la fille de Brandelis de Champagne 2, sénéchal du Maine,
devint capitaine de la ville et du château de Domme en
Périgord, et l'un des cent gentilshommes de la garde
du Roi.
Bernard de Gironde était enseigne à la revue des troupes
passée à Valence-d'Armagnac , le l^i- décembre 15(30.
Brandelis de Gironde, seigneur de Mondera , Toujouse,
S^-Etienne, S*-Gaprès, Léomagnac, S'-Pez, La Garde, Goca-
léane, Montguillem, etc., gouverneur de Fronsac, baron de
Loupiac et Lavaur, fut créé chevalier de l'ordre d'Henri III, le
24 février 1578.
Le château de Vallettes, près de Montault, dans la juridic-
tion de Gastillonnès, appartenait, en 1580, à Messire Pierre
Alphéry, d'une très ancienne famille de l'Agenais. Les deux
fils qu'il avait eus de son union avec Symone de Carbonié,
étant morts en bas âge, ce fief passa à la maison de Gironde,
par suite du mariage de Pierre de Gironde avec Agnès, sœur
de Pierre Alphéry.
Les Huguenots avaient attaqué, en févriei- 1580, ce château
de Vallettes, qu'ils savaient habité par deux enfants orphelins
et fort jeunes ; les envahisseurs furent repoussés, mais ce fait
« caKsa un grand courroux à la noblesse du pays qui crioit
fort de ce que Von ne voidoit pas courir sus à telle rasse de
• Les armes des d'Albret anciens étaient : de gueules plein : Albret moderne écarte-
lait aux premier et quatrième de France.
^ Les armes des Champagne sont : de sable fretté d'argent, au chef d'argent et au
lion naissant de gueules. (La Chesnaye-des-Bois.}
iâS NOBLESSE DE LOMAGNE
gens et force disôit que si tels actes continuent, qu'ils monte-
ront à cheval ». '^
Antoine de Gironde, seigneur de Bégoule et de La Bastide,
était gouverneur de Fronsac, et il aida énergiquement ^lonluc
dans le siège de La Roche.
Raymond de Gironde, religieux de S'-Maurin, ordre de
S*- Benoit, voyant que son père était hors d'état, par ses infir-
mités et sa vieillesse, de rendre au roi les services qu'il lui
devait, lorsque l'arrière-han fut convoqué contre les Huguenots
toujours en révolte, quitta son habit et son couvent, alla
servir pendant cette guerre, et y lit preuve d'un grand courage
et de beaucoup de talent militaire. La campagne terminée, il
reprit son habit, revint dans son couvent, et demanda pardon
à son supérieur.
Raymond de Gironde fut absous de cette irrégularité par
l'official d'Agen, qui en avait reçu le pouvoir du Pape - .
Jean de Gironde, seigneur de Sigoniac, petit-fils de Bran-
delis de Gironde, seigneur de Gastelsagrat, était marié avec
Gabrielle de Fénelon^; il fit enregistrer, à Montauban, le 18
décembre 1697, ses armes qui étaient : Ecartelé aux premier
et quatrième d'or à trois hirondelles de sal)le, becquées et
pattées de gueules, posées deux et une, les deux premières
affrontées, la dernière au vol étendu, qui est de Gironde,
aux deuxième et troisième de r;ueule à une croix tréfilée,
vuidée ou pommelée d'or.
Les Gironde d'Auvergne avaient quelque ditiérence dans
leur blason et portaient, outre les armoiries de leurs homo-
nymes de Guyenne, trois molettes d'éperon de sable sur fond
d'argent, deux en chef et une en pointe, avec une merlette en
cœur, qui est de Rochefort, l)rochant sur le tout. Couronne de
comte.
' llial. de Castillunnès, par Bouyssy.
* Etrcnncs de la noblesse.
•' Armes des Kénolnn : d'azur an liiui d'or. ac<onipa^;iii' de treize liesans de nièinr,
mis en orle.
Les Salijçnac-Kéii.dDM portaient : d"<>r à trois bandes de sinople , l'écu mis en
bannière.
ExN l'amnée 1787 139
Les seigneuries de Teyssonnat, Gindon, Maupas, Piles
appartenaient, en 1561 et en 1674, à la maison de Gironde,
avec les terres de Lopiac^ Burgende^ S^-Naufari, etc.
Marc de Gironde, maréchal des camps et armées du roi, fut
nommé en 1680^ gouverneur de Gastillonnès.
Jeanne de Médrano de Verlus épousa, le 12 février 1720,
noble Balthazar de Gironde, baron de Moncorneil, seigneur
de Libon, Laumède, Launeberg et autres places.
André de Gironde, chevalier, comte de Buron, grand échan-
son du Boi, lieutenant-général au gouvernement de l'Isle-de-
France, marié, le 16 octobre 1721, avec Anne Antoinette Le
Boistel \ eut sept enfants, dont trois furent chevaliers de
l'Ordre de Malte.
Jean-Octavien de Gironde, marquis de Montclera, baron de
Lavaur, seigneur du Casteron, était, en 1742, capitaine au
régiment du Boi-infanterie.
Pierre de Gironde, baron de Montcorneil, épousa, le 21
novembre 1757, Marie-Laurence de Sédillac (ou Sérillac) ^ de
S'-Léonard ^.
Benée de Gironde, fille de Jean de Gironde, seigneur de
Montamel, Peyrilles, etc., fut mariée, le 26 septembi'e 1707,
avec Jean Balthazar de S'-Exupéry, seigneur de Fleurac,
Forge-Neuve, Bouffignac-Belleselve ; la mère de Benée de
Gironde était Louise de Foucauld de Pontbriand, issue des
vicomtes de Montréal et alliée aux Durfort de Gouyonnac-
Montrodier *.
' Les armoiries de la famille Le Boistel étaient : d'azur h la haiule d'or, chargée de
trois merlcttes de sable.
La branche des Boistel, seigneurs de Chastignonville, Arnliriéres, Lauhaye, etc., accom-
pagnait la bande de deux lions passants d'or.
■^ Armes : d'argent au lion de gueules, armé et lampassé de sable.
3 Le château de S'-Léonard, vaste construction des wn" et xviiP siècles, llanqnée de
quatre pavillons, avec cour intérieure, est située sur une hauteur boisée, entre Tourne-
coupe et S'-Clar de Lomagne ; il appartient au marquis de Bossost-Campels. On y remar-
que une porte de style Louis XIII, de beaux souterrains et de grands appartements.
* Preuves de cour de Chérin. Généalogie de S'-Exupéry.
Les S«-Exupéry [mrtaicnt : d'or au lion de gucul(!s. (jucbiues branches écartelaient aux
deuxième et troisième d'azur, à l'épéc haute d'argent, garnie d'or, posée en pal, qui est
de Fraisse.
140 NOBLESSE DE LOMAGNE
Le 20 octobre 1741, le sieur de Gironde, seigneur de La
Mothe, obtint du duc d'Aiguillon la justice des paroisses de
Ferrensac , S'-Didier et Doudrac ; ce don causa un long
procès avec les consuls de ces communautés, qui eurent gain
de cause, par un arrêt du conseil du Roi en 1745.
Noble Jean de Gironde se maria, le 16 août 1752, avec
Rose de S'^-Géry de Corné, d'une ancienne famille du Lectou-
rois. La jeune femme reçut, à cette occasion, du marquis de
risle-Rozon, parent commun des deux époux, un don de dix
mille livres, qui figura au contrat ^
La marquise de Fontbeaujard, née de Gironde, était dame
seigneuresse de la Salvetat, en 1788.
Le comte de Gironde, seigneur de Foucaux, parut, le
16 mars 1789, à l'Assemblée des trois Ordres tenue à
Condom.
Quelques membres de la famille de Gironde avaient porté le
nom de Peyrigué, qui était un de ses fiefs.
Arnaud de Gironde-Peyrigué céda, en 1181, à l'abbé
de Gimont, les dîmes de Rurnau. Cette donation fut ratifiée,
huit ans plus tard, par Rraida et son mari Pourdox, beau-
frère d'Arnaud de Gironde.
Un rameau de la maison de Gironde, séparée depuis 1100,
passa en Italie où il foiiiia la branche des Gironda, barons de
S^-Vito et de Caneto ; leur armes sont : d'azur, au lion d'or,
accompagné de trois lleui's de lys de même, au chef chargé de
l'aigle impérial couronné.
La famille de Gironde a conti'acté des alliances avec les plus
illustres races ilii in'nli de la France.
Outre les d'Alljret, Gonlaiit-Riron, Féiielon, Sédillac, on
peut ci tel' les Pons-Castilloii, d'Assé-Monfaucon, Castelnau,
Relcastel, Hodez-Rénavent, Champagne, Reauville, Montes-
(piioii, Foix, Diiiioit , Cosnac-Fargues, Funiel, L'Estrade,
' Jeaii-C-liarli's do (lalaid, iiianiiiis de rislc-Bozoïi, scijiÇiicur do Fourcès, La Tour, etc.,
veuf, sans enfant, de Marie de liastard, laissa, en 1753, ses titres et ses biens à son
parent Joseph de dalard, seijçneiir do Pellehant. Luzanet, et capitaine de cavalerie an
régiment de IJourlioii-Bussot.
EN l'année 1787 141
Cugnac, La Mothe-Rouge, Cours^ Beaumont, Raymond-Gis-
cardie;, Gaumont La-Force i. Gardaillac de Peyre, Madaillan,
Gaulejac, Ségui% Lur-Saluces^ Bancalis-d'Aragon, etc.
Laurence de Gironde fut, en 1794, victime de la Révolution,
pour avoir caché un prêtre qui s'était réfugié chez elle ; son
frère, chevalier de Malte, page du duc d'Orléans, lieutenant
d'infanterie, mourut en émigration.
' Catherine de Caumont-la-Force, fille de Bertrand Nompar de Caumont, marquis de La
Force, premier gentilhomme de la chambre du Roi, et de dame Adélaïde de Oalard-
Brassac-Réarn, gouvernante des enfants de Monseigneur le comte d'Artois, épousa, par
contrat du 1" aoûl 1779, signé par le roi et la famille royale, Gilbert de Gironde, comte
de Pilles, capitaine au régiment de la Reine-Infanterie, colonel on second dans le régi-
mentde Vieimois, chevalier de S'-Louis.
142 NOBLESSE DE LOMAGNE
AUVILLARS
LE S. TOUTOxX DE BAX
Bax, petite commune située aux environs du Nom-Dieu, et
de Labastide-de-S^-Louis-la-Montjoie, possédait un vieux châ-
teau avec droit de haute justice.
Après avoir appartenu à Pierre de Gobes, chevalier, à
Bernard de la Beyrie, en 1251, à Michel de Lisle, seigneur de
S'-Aignan en 1469, Bax passa aux du Faur, qui rendirent
hommage pour cette seigneurie au vicomte de Bruilhois,
le 20 septembre 1527. Une partie était déjà à Pierre de Tou-
lon i, qui se qualifiait haut justicier et co-seigneur de Bax. Il
fit son testament dans ce château, le 7 novembre 1551. L'un de
ses témoins fut Etienne de Captan, seigneur de La Gassorre^.
Enfin, le 8 février 1621, Catherine du Faur, dame de Bax,
vendit l'autre moitié de la seigneurie à noble Jean de Toulon ,
sieur du Colonie.
Anne de Touton épousa, le 8 février 1675, Arnaud de Ber-
nard, sieur du Tuquo, consul de La Plume en 1667, lieutenant
du bailli de Bruilhois.
Catherine de Bazon, lille de Charles de Bazon, baron de
Baulens, gentilhomme de la chambre de Marguerite de Valois,
et de dame Anne de Malvin-La-Lanne, se maria, en 1680,
avec « noble de Touton, seigneur de Bax ».
' l'ioric (ic Toiitiiti, titri' ^cntillioinniu romain tians li's loltips-patenles de grande natu-
ralisation i|ui lui furent données en 1552, pai' Henri 11, itait marié avec Jeanne de
Montlezun-Pardiac.
* Voir à l'appendice, l'arlicle sur les Captan.
EN l'année 1787 143
Dame Jeanne de Touton de Tanique était, avant 1736, veuve
de Jacques Daubons de S^-Pon.
M. de Touton de Bax figurait à l'Assemblée de la noblesse
des sénéchaussées réunies d'Armagnac et de l'Isle-Jourdain,
dans la salle du gouvernement de la ville de Lectoure, le 16
mars 1789.
La terre et le château de Bax furent transmis par M^'^ Luce
de Touton de Bax, dernière représentante de cette famille, à
son neveu, Jacques-Théodore du Gos de St-Barthélemy *
(1848).
Isaac de Landas, fils de Jean de Landas et de Françoise de
Codoing, portait, en 1626, le titre de seigneur de Touton. Il
avait épousé Toinette de Lespès de Loustelnau^.
L'armoriai de Bietstap donne à la famille de Touton les
armoiries suivantes : d'azur au cerf passant d'argent, surmonté
d'une étoile à cinq rais d'or, et soutenu de deux lances de
tournoi du second, passées en sautoir, en pointe.
},[. de Bastard, dans son ouvrage sur la noblesse d'Ar-
magnac en 1789, met, au lieu du cerf passant, un chef
d'argent.
' Armes des du Cos de S'-Barthélemy : d'azur à l'épée d'argent, mise en bande, Ja
pointe en haut, accompagnée de trois étoiles, posées deux et une ; les du Cos de La Hitlo
ajoutaient un cœur d'argent traversé par l'épée.
^ Armes des Lespès : de gueule à la fasce d'argent accompagnée de trois roses
de même.
144 NOBLESSE DE LOMAGNE
CASTET-ARROUY
LE S. DE St-JULIEN
En 1787 les St-Julien étaient fort nombreux dans la Gasco-
gne, et formaient quantité de familles, ayant le même nom,
mais presque toutes, des armes différentes. Les unes portaient :
d'azur à deux lions affrontés d'or, accompagnés en chef d'une
fleur de lys de même, et en pointe, d'une colombe d'argent,
tenant dans son bec un rameau d'olivier desinople*; d'autres
avaient pour blason : de gueules, à deux lions affrontés d'or.
Enfin l'écusson des S^-Julien, cadets de la maison d'Antras,
était : de gueules, au chevron d'or accompagné de trois roses
d'argent.
Vers 1550, Jacques de S^- Julien fut nommé évêque d'Aire.
Dordet de S^-Julien, seigneur de La Geneste, marié avec
Marguerite d'Aubusson, mourut en 1551 -.
Cette famille, originaire des environs de Bourganeuf, tirait
son nom de la baronnie de SMulien, dans le comté de la
Marche, où elle possédait, ainsi que dans le Limousin, de
nombreux fiefs, parmi lesquels on cite Flayac, Aultérac,
Beauregard, La Rochette, Puy-Merle, Soubrevèze, La Courtine
Peyrudette, Bagillex, Villevergne, La Rivière, etc.
Elle était alliée aux Lestranges-Magnac , La Chassagne,
S^-Marc, Chabot-Jarnac, Rochefort-d'Ailly , Barbançois,
Peyrusse, La Roche-Aymon, Chaslus, Bosredon, Pierre-Buf-
fière, Bigny, Blanzac, Lostanges, et à plusieurs autres grandes
maisons du Périgord. Lesai'mes de SMulien-la-Geneste étaient:
' La Chesnaye des Bois.
' Armos dos (rAubusson : d'or à la croix ancrt^c de pnenles.
EN l'année 4787 145
de sable, semé de billettes d'or, à un lion de même, armé et
lampassé de gueules, rampant sur le tout.
Dès 1619, Joseph de Batz^ écuyer, était seigneur de S^-Julien;
sa femme, Marie-Pvachel de Yacquier, parente des Bastard et
des Cambon, avait pour frère noble Charles de Vacquier-, sei-
gneur de Timon.
^lessire Cliarles de Batz, chevalier, seic^neur baron de
Trenquelléon, marié en 1738, avec Catherine de Lustrac de
J.osse\ et en 1750, avec la fille du comte de Malide, portait
le titre de seigneur de Guay et de S^-Julien.
Jean-Jacques de SMulien possédait, le 16 août 1756, la
seigneurie de Cahuzac en Armagnac.
Un St-Julien avait épousé, avant 1786, Mademoiselle d'An-
eosse.
Le comte de SMulien de Cahuzac fut, en 1789, commissaire
de la Noblesse à Auch. Les S'-Julien de Perron et les S^^-Julien
de Vacquier, leurs parents, étaient présents ou représentés
aux Assemblées des trois ordres tenues à Lectoure et à Auch,
en 1789, pour l'élection des députés aux Etats-Généraux.
Le 16 mars 1790, Monsieur de S'-Julien fut nommé
procureur-fondé de Madame de Fumel, à la réunion des pos-
sesseurs de fiefs nobles, dans la sénéchaussée de Lectoure.
Sept gentilshommes du nom de S'-Julien ont voté, en 1789,
avec la noblesse d'Armagnac ; les plus connus sont les S^-
Julien-Cahusac, St-Julien-d'Arsac-Momuy, SMulien de Gelote
' Los de Batz d'Auricp avaient pour armes -. d'a/iir au (hevron d'or, acronipaiçiié de
trois mouchetures d'Hermine, deux en ciief et une en pointe, au clief d'argent chargé
d'un lion naissant de gueules.
Les Batz - Trencaléon : parti au premier de gueules au S'-Michel d'argent , sur un
dragon de sinoplc au deuxième d'azur, au lion d'or, gravissant un rocher de cinq cou-
peaux d'argent.
Les Batz-Castelmore : Ecartelé aux premier et quatrième à l'aigle éployé de sable, aux
deuxième et troisième d'azur, au château à deux tours d'argent.
■■' Armes des de Vacquier : d'argent à trois grenades de sinople.
" Armes des Lustrac de Losse : Ecartelé aux premier et quatrième de gueules, à trois
fasces d'argent, aux deuxième et troisième d'azur au lion d'or, couronné de même, armé
et lampassé de gueules.
10
146 NOBLESSE DE LOMAGNE
et Labardane, St-Julien-Laminssans , S^-Julien de Lamothe et
Castelnau, ayant tous, prétend-on, une même origine.
Les St-Julien, seigneurs de la Devèze et du Puech, furent
déclarés nobles et issus de noble race, depuis l'an 1393, par
ordonnance du 45 janvier 1671. Ils étaient alliés aux maisons
de Ranchin et d'Alichoux.
i
EN l'année 4787 447
CAUDECOSTE
I.E S. DE MONTRATIER
MM. de Montratier, seigneurs de Labarthète, Campaigno,
Favols et autres places dans le Quercy, ayant fait leurs preuves
écrites de nobilité depuis 4530, furent maintenus dans leur
noblesse par Messire Sanson, intendant en la généralité de
Montauban, le 30 avril 4697. I.es seigneurs de Montratier-
Berty-en-Lomagne, delà même famille, furent aussi confirmés
dans leur noblesse par l'intendant Langeois, à Montauban, le
29 mai 4745.
Noble Pons de Parazols avait épousé, en 4375 , baronne de
Fumel.
Catherine de Parazols, damoiselle de La Boulbène, contracta
union, vers 4378, avec François de Lard, seigneur de Trescol,
(issu des anciens seigneurs de Rigoulières, près de Penne en
Agénois).
Suzanne de Parazols était mariée, au xv<^ siècle, avec Fran-
çois de Pichard, seigneur de St^-Marthe de Salvaison.
Jean-Baptiste de Montratier , seigneur de Parazols , fut
nommé, en 4735, lieutenant de AOL les Maréchaux de France.
Messire Armand d'Albert de Laval, seigneur de Parazols,
habitant de Villeneuve-l'Agenais, étant dans la maison noble
d'Albert, paroisse de St-Sernin, juridiction de Villeneuve, fit
son testament, le 46 août 4729. Il avait eu de dame Serène de
Gamel, neuf enfants : six filles et trois garçons. Le testament
fut reçu en présence de noble Jean de Rives, écuyer, sieur de
Chaufour*.
' Revue d'Aijenais.
148 NOBLESSE DE LOMAGNE f
Jean-Antoine de Montratier-Parazols, reçu le le'- juin 1777,
chevalier de l'Ordre de Malte, au grand prieuré de Toulouse,
devint, plus tard, mousquetaire du Roi Louis XVI. Un de ses
frères, Antoine-François de Montratier-Parazols, capitaine au
régiment Royal- Vaisseau, chevalier de S*-Louis, assista à l'As-
semblée de la Noblesse convoquée à Toulouse en 1789.
François-Marie-René-Gharles de Montratier-Parazols, baron i
de Parazols, lieutenant-colonel dans les chasseurs du Langue-
doc, maréchal des camps et armées du Roi, chevalier de S'- ,
Louis, sut, en 1790, maintenir, avec son régiment, l'ordre et "
la discipline à Aire en Artois. Il fut convoqué, avec ses trois
frères, à l'Assemblée de la Noblesse duQuercy, tenue à Cahors
le 16 mars 1789.
Les armes de la famille de Montratier étaient : Parti, au pre-
mier d'argent au lion rampant et couronné de gueules ; au
deuxième, coupé d'azur et de sinople ; sur l'azur, quatre
losanges d'argent mis en croix; sur le sinople, quatre losanges
d'argent, posés aussi en croix.
Le Nobiliaire de Monsieur Brémond donne comme armoiries |
aux Montratier-Parazols : de gueules, au lion rampant et
couronné d'or ; en pointe quatre losanges d'argent posés en
croix, qui est de Montratier ; écartelé d'azur à trois pals d'or;
au chef cousu d'azur chargé de trois soleils rayonnants d'or,
qui est de Parazols.
Ex\ l'année 1787 149
DONZAC
LE S. DE BALZAC *
La branche aînée des Balzac, Vidâmes du chapitre de S^-
JuUen de Brioude, avait pris son nom de la ville de Balsac,
en Auvergne ; elle finit dans la personne de Charles de Balzac,
seigneur d'Entragues en Limagne, de Binsac, d'Antoing, etc.,
gouverneur d'Orléans, descendant de Jean de Balzac, qui avait
abandonné tous ses biens au roi Charles VII pour l'aider à
combattre les Anglais. Pierre de Balzac, son neveu, fut, sous
Charles VIII, gouverneur de la Haute et Basse-Marche.
Il avait épousé Anne de Graville, dame de Marcoussis, qui
lui donna dix enfants.
Marie de JMontberon, tille d'Eustachede Montberon, seigneur
baron de Maleuvrier, vicomte d'Aunay, et de Marguerite d'Es-
tuert, épousa, le 4 janvier 1494, Geoffi'oy de Balzac, seigneur
de Montmorillon, premier valet de chambre et enfant
d'honneur du roi Charles VIII. Cette Marie de Balzac fut
déclarée « seule sans per la p^?,/s belle des belles d , par un
auteur anonyme vivant à la Cour d'Anne de Bretagne-, qui
écrivit l'épitaphe de ladite ce beauté », morte peu de temps
après son mariage.
Marie de Balzac était une des trois dames d'honneur de la
(( Reyne Anne », avec Jeanne Chabot de Montsoreau, et la
dame de Talaru.
' Consulter le père Anselme qui a donné la généalogie des Balsac, en commençant par
Odo, seigneur de Balsac, auteur d'une fondation établie en mars SKi, Arnaud qui vivait en
920, Roger en 941, Etienne en 1U60, Hector en IIU2, Raymond en 1150. {Archives île 5'-
Julien de Brioude.)
2 Leroux de Lincy. « Epistre.s d'Ovide, avec l'Epilaff'e de Ma dame de Balmc, le tout en
rimes. U92-U98. » Manuscrit sur vélin.
150 NOBLESSE DE LOMAGNE
Une des branches cadettes, fixée dans l'Agenais, compte
plusieurs personnages assez marquants.
Antoine de Balsac, conseiller du Roi, docteur et professeur
de droit canon, fut, en 1470, abbé de Gimont.
Rufîec de Balzac, sénéchal de Beaucaire, seigneur de Martis-
sens et de Cassagne en Rouergue, était frère de Robert de
Balzac, seigneur et baron d'Entragues, Clermont, Soubiran,
Malause et Rieumartin, sénéchal d'Agenais, en 1480, chambel-
lan du Roi. Il se rendit, le 2 décembre 1486, par ordre de
Louis XI, dans la ville de Penne pour y présider une Assem-
blée du peuple qui délibéra sur les lois et sur les coutumes de
la juridiction, sous les auspices et la direction du représentant
de l'autorité souveraine.
Alem de Pechtrinier, seigneur de Feri-assou, procureur du
Roi, et Thomas de La Lande, avocat, soutenaient les droits de
la couronne, Pierre de Bordes, Jean Sarrazin et Robert Léguet,
consuls, défendaient les intérêts de la communauté. Avec
l'aide de Martial Corletta, juge ordinaire, de Pierre d'Aubigny
et de Pierre Dubois, qui furent nommés assesseurs, on dressa
un aperçu détaillé des libertés, droits et obligations réciproques
des magistrats et des habitants ; dix-sept bourgeois de la ville, T
ayant précédemment exercé des fonctions municipales, furent
appelés dans la maison de noble Jean de Lustrac-Naudonet,
et consultés sur l'enquête proposée. Dans une nouvelle
Assemblée solennelle tenue le 12 janvier i487, le sénéchal
Robert de Balzac, au milieu des applaudissements du peuple,
proclama la nouvelle charte en 44 articles, dont le premier
déclara que la ville et la juridiction de Penne relevaient direc-
tement de l'Autorité Royale et du Trône de France*.
Robei't de Balzac reçut de Louis XI mission de nommer un
syndicat pour terminer le procès pendant entre les consuls de
Castillonnès et divers habitants de cette ville. Charles VIII
le cliargea aussi d'instituer li'ois foires à Penne, aux fêtes de
S^Pierre, S^c-Croix, et S'e-Catherine.
' Annales de Villeneuve-sur- Lui , par Cassany-Mazel (184-6).
FN l'akaée 1787 151
Dans le «. Rolle des nobles subjects à servir au ban et
arrière-ban de la sénéchaussée d'Agênois et Gascoigne, convoc-
qués en la ville d'Agen, les dernier de Fébvrier et seizièsme de
mars 1557, par Herman de Seuin, juge-mage -», figure François
de Balzac, seigneur d'Entragues, et de Glermont-Dessus. Cette
dernière seigneurie, riche et importante, appartenait, dès le
commencement du xv^ siècle, aux Balsac qui devaient fournir
au ban et arrière-ban, quatre chevau-légers.
Clermont-Soubiran, près de Puymirol en Agenois, fut érigé
en marquisat, au mois de janvier 1617, pour messire Henri de
Balzac, qui n'eut qu'une fille unique Marie i. Elle épousa Jean-
Gaspard-Ferdinand , comte de Marchin et du S^-Empire,
gouverneur de Bellegarde, d'une famille noble du pays de
Liège ; leur fils devint maréchal de France, et mourut sans
postérité, au combat de Turin, le 7 septembre 1706.
Les armes des Marchin étaient : d'argent à un poisson de
gueules mis en pal.
Catherine de Balzac S^-Paul, se maria en 1575, avec Jean de
Sorbier de Teyrac, seigneur de Fontenille et de La Tourasse^.
Noble Bobert de Balzac fut commissaire nommé par le Boi,
pour le dénombrement du ban et arrière-ban, dans le
Condomois (1762).
Les branches des comtes et marquis de Clermont, des sei-
gneurs d'Entragues, Marcoussis, et des vicomtes de Montagu,
sont éteintes ; celle des barons de Dunes et Donsac subsiste
seule aujourd'hui'.
* Cousine de Mesdames d'Avaugour, du Marais et de Renti.
- La Famille de Sorbiers (ou du Sorbier), dorigiae chevaleresque, est venue de la Tou
raine se fixer en Périgord et en Agenais ; elle est connue dès 1071, et s'est alliée aux
La Valette-Parisot (141)4), Pélagrue (1510j, Montesquiou-Fezensac (1559), La .Motte-Védel,
de Galard-Terraube (1595), de Vivant (1629), de Lézir (1653i, de Galard-Saldebru (1710),
de Gironde (1726), de Raffin (1777); Loys de Sorbiers, chevalier, chambellan de Louis XI,
gouverneur des villes et châteaux de Bergerac et Domme en Périgord, fut nommé en
1474, sénéchal de cette province. Les seigneuries de Tayrac, La Tourrasse, Fonlcnilles,
etc., furent apportées en dot à André de Sorbiers, homme d'armes du Maréchal de Gié,
le 24 octobre 1476, par Jeanne de Timbrunc-Valence, fille de Jean de Timbrune et de
Jeanne du Tillet.
3 La famille de Balsac (des barons de Dunes et de Donzac ) se composait en 1829, des
membres suivants :
152 NOBLESSE DE LOMAGNE
Les Balsac ont pour armes : d'azur à trois sautoirs d'argent,
au chef d'or cliargé de trois sautoirs d'azur. On les trouve
blasonnées différemment dans l'Armoriai de Rietstap qui les
décrit ainsi : d'azur à trois flanchis d'argent, au chef d'or
chargé de trois tlanchis du champ.
En 1596, Charles de Balsac, évêque de Noyon, écartelait :
aux deuxième et troisième de gueules à trois fermeaux d'or,
sur le tout d'argent à la givre d'azur, à Tissant de gueules.
Enfin, Monsieur de Bastard, dans son armoiial d'Armagnac,
donne à Monsieui' de Balzac, député et conseiller d'Etat en
1830, les armes suivantes : d'argent, à un heaume de sinople
sur une terrasse de même, au chef de gueules. (Montauban),
La célèbre marquise de Verneuil était fille de François de
Balsac, seigneur d'Entragues , Marcoussis et Malesherbes ,
gouverneur d'Orléans, chevalier du S'-Esprit. Ayant perdu sa
femme Jacqueline de Rolian*, dame de Gié, dont il avait eu
une fille, Chailottc-Catherine, mariée avec Jean-Jacques
d'Illiers-Vendôme, seigneur de Chantemesle, Vaupiloy, etc.,
sous la condition de prendre le nom et les armes de Balsac ^^
François se remaria avec Marie Touchet, dame de Belleville,
déjà mère de Ghaiies de Valois, duc d'Angoulème, et qui lui
donna Henriette, devenue maîtresse d'Henry IV, et Marie
Charlotte, si connue par ses histoires galantes avec François de
Bassompierre.
Les trois frères Balzac d'Entragues furent tous chevaliers du
S^-Esprit.
Charles de Balsac, baron de Dunes, dit le bel Entraguet,
gouverneur de S^-Dizier, lieutenant-général au gouvernement
d'Orléans, célèbre par son duel avec Caylus, Maugiron et
Livarot, avait été fiancé avec une fille du maréchal de Moulue,
Poljdoie (le Balzac, marié avec Marj^iiciitt', l'aulc, Kélicité, Rose de S'-Géry ; ils avaient
pour enfants : Jose|>li, François, Maïc, Antoine de Balzac, Ciiarles, Anguste de Balzac,
Etienne, Jose[)li de Balzac, et Marie, Françoise, CJairc, Valérie de Balzac.
' Armes des Bolian : de gnenles à 'J macles d'or.
' Les armes d'Illiers-Vcndômc étaient : d'or à G annelels de gueules, posés 2, II, 1.
EN l'année 1787 153
mais ce mariage n'eut pas lieu, et il mourut, sans postérité, à
Toulouse en 1599.
Le comte de Balsac (appelé Clermont-Entragues), capitaine
des cent archers de la garde du Roi et tué à la bataille d'ivry
(1590), épousa la fille de Pierre de Bon*, gouverneur de Mar-
seille, veuve de Charles de Gondi, seigneur de La Tour; il eut
cinq fils, l'un fut chevalier de Malte, le second évêque de
Grenoble , le troisième évêque d'Autun ; les deux autres
n'eurent que des filles. Mesdames d'Avaugour, de Marchin, du
Marais, et de Renti-.
Les Balzac de la branche aînée avaient contracté alliance
avec les maisons de Cliabannes, d'Alzon, S'^-Maure, d'Urfé,
d'Humières, Lavedan, Stuart-d'Aubigny-Lennox, Ci'équy,
Rohan, Joyeuse, Malet-Graville, La Châtre, d'Ablon, Montai,
Castelnau-Bretenoux, etc.... ils ont été mêlés, pendant deux
cents ans, à presque tous les grands événements de la Mo-
narchie Française, et ils ont joué un rôle important à la Cour,
à l'armée et dans l'Eglise, à qui ils ont donné plusieurs prélats,
dont le plus célèbre est Cli;irles de Balzac, évêque et comte
de Noyon en 1598 3, décédé en 1642.
Il existait, dans le B^ouergue, une famille de Balsac-Firmi,
possédant les seigneuries du Claux, Pradelles, Vialatelle,
Gamarus, Vabres, J^a Garrigue, Cadrés, Auzitz, Colombiès,
et qui avait pour armes : de gueules au pal d'or, chargé d'une
plante de baume de sinople. Cette maison a donné plusieurs
officiers supéiieui-s (cinq de ce nom furent tués à la bataille
de Fontenoy, en 1725), des conseillers au Parlement de Tou-
louse, un député du clergé pour la province d'Auch, un pré-
sident à la Cour des Aides de Montaul^an, plusieurs cheva-
liers de S'-Louis et de la Légion d'honneur, et enfin un
conseiller d'Etat qui a été préfet de l'Oise, de la Moselle, du
Tarn-et-Garonne et député de l'Aveyron.
' Armes de la famille de Hon : de gueules à une bande d'or, char^'ée d'un ours
de sable.
2 Marcoussis, par Malte-Brun.
3 Ecrits inédits de S'-Simon.
454 NOBLESSE DE LOMAGNE
DONZAC
LE S. DE LA FLAMBELLE-LAGARDE
M. de Lagarde, seigneur de Narbonnès et le comte de La
Garde-Bonnecoste, chargèrent leur parent, M. de la Garde-
Besse, de les représenter à l'Assemblée générale des trois
Ordres, tenue à Gahors, le 16 mars 1789.
Paulin de Mazelières, chevalier de Douazan *, ancien capi-
taine de grenadiers, avait épousé, le 17 août 1773, Jeanne de
Tressos, veuve de noble Giraud de Lagarde, chevalier de
S^-Louis.
Louise de Raymond '^, mariée vers 1706, avec Godefroy de
Secondât, baron de Roquefort, était tille de Messire Gratien
de Raymond, seigneur de Lagarde, lieutenant des ^Maréchaux
de France à Agen.
Herman de Sevin, juge-mage en 1557, avait le titre de
seigneur de Lagarde.
Une famille de La Flambelle habite encore de nos jours, la
ville de Miradoux, près de Lectoure, où elle possède des pro-
priétés assez importantes.
On trouve la note suivante, dans les registres des posses-
sions dépendant de « l'abbaye de Si^-Sever-Cap, en Gascogne,
au pays de Ghalosse, M. François de GrossoUes en étant
abbé. »
« Etat des taxations fait par nous Florimond de Raymond,
' Armes dos Mazc'li(^ios : il'or au chevron brise de i!;iieules, accompagné do. 3 lions de
sinoplf, 2 en chef et 1 en pointe.
* .Vrnie!* des Itaynumd : d'azur, semé de losanges d'or. Une autre famille de ce nom
portait d'or à 3 mondes de gueules, au cliel" d'azur, chargé d'un croissant d'argent accosté
de 2 étoiles.
EN l'année 1787 155
chevalier, seigneui- de La Garde, grand-maître des eaux et
forêts de France, au département de Guyenne, pour les
journées et vacations par nous employées, pour avoir fait pro-
céder à l'arpentage général, levée du plan tiguratif, apposition
du garde de réserve, et division des coupes de 144 arpens de
bois de futaye , essence de chêne , dépendant de la mense
abbatiable de S^-Sever-Cap de G;iscoigne, ordre de S'-Maur, en
exécution de l'arrêt du conseil du 12 mars 1726, à raison de
quatre arpens par jour, conformément au règlement fait par
M. le conterolleur général, du 19 may 1729, et la réduction
des frais de journées faicte par nous, par la considération que
nous avons, pour le seigneur abbé, total 2664 livres, réduites
pour ce motif, à 1850 livres ^ »
' Archives de Magnas.
456 NOBLESSE DE LOMAGXE
FLEURANCE
LE S. DE LARY
Jehan et Jacques de Lary figui'èreiit, en 1507, avec plusieurs
habitants de Fleurance dans un procès qu'avait cette ville
et le comté de Gaure, avec Jean de Pins *, seigneur de Mon-
brun, Forgues et Colomiers, lieutenant général du sénéchal de
Toulouse.
Jeanne de Lary, dame de Manlèche, était, en 1600, mariée
avec noble Jean-Pierre de Preissac -.
Bernard de Lary, seigneur de La Tour, fit partie de l'Assem-
blée de la noblesse du Fézensaguet et de La Lomagne, présidée
par Gaston de Foix-Candale, réunie à Lectoure, le 27 octobre
1033, pour demander au loi la conservation des privilèges
obtenus en 1612 et 1614.
Jean de Lary, seigneur de La Tour, de .Mansempuy, et
d'Aurenque, mestre-de-camp d'infanterie, gouverneur de la
ville et du château de Quiers, ambassadeur du duc de Guise
auprès d'Hippolyte d'Esté, cardinal de Ferrare, fut père de
Paule de Lary, femme de Pierre du Bouzet, et de Bernard de
Lary, grièvement blessé à l'attaque de Gliarenton. Ce dernier
mourut au siège de Dunkerque et reçut de Louis XIV une
récompense posthume. Par lettres patentes du 16 mai 166i,
' Armes des do Pins : de gueules à 3 pommes de pin, versées d'or; couronne ducale, —
Supports : deux lions ; Devise : Tun des neuf barons de Cutalo^'ne ; cri : Du plus liault
les pins.
-' Armes des l'reissac : l'arli au l»"" d'argent au lion de gueules, armé, lampassé et cou-
ronné d'azur, coupé d'azur au pal d'or, au 2« d'azur à trois fasces d'argent.
Les l'reissac, ducs d'Esclignac, ajoutaient un quartier de gueule au lion d'or, à la bor-
dure d'azur, chargée de 8 (leurs de. lys d'or.
EN l'axnée 1787 157
les terres, places et seigneuries de La Tour, Mansempuy,
Aurenque, La Lanne, Gavarret, Miremont et Penviel furent
réunies et créées comté, sous le nom et appellation de La
Tour, en faveur de « dame Catherine, Henriette de Lary, née
de Bassabat-Pordéac ^, veuve et mère de deux guerriers qui
avaient donné leur sang et leur vie à leur souverain -.
Madame de Lary, comtesse de La Tour ^, eut, en 1665, de
longs démêlés avec le sénéchal d'Armagnac, au sujet de la
seigneurie d'Aurenque en Fezensaguet, limitrophe des terres
de Lectoure, de Gastelnau-d'Arbieu et de la rivière du Gers.
On fit alors le dénombrement des domaines de la maison de
Lary, qui prouve la grande situation de cette famille, connue
en Gascogne depuis 1352.
Il est déclaré dans la liste des terres appartenant à
Messire Bernard de Lary, qu'il tenait et possédait en son
vivant :
lo La juridiction et territoire noble de La Tour, au comté
de Fezensaguet, sénéchaussée d'Armagnac, laquelle juridiction
consistait en la justice basse.
2» Le droit de prison dans le château dudit La Tour *.
30 La terre noble de La Lanne.
4° La terre et co-seigneurie de Penviel, avec noble .Jean de
Luppé, seigneur de Maravat.
50 Les terroir et co-seigneurie de Miramont et sa justice-
basse, avec Philippe de Préchac. seigneur de Gavarret.
(Miramont était un archiprétré, composé de douze cures, et
dont l'église était dédiée à Notre-Dame de l'Assomption.)
1 Voyez, à l'Appendice, l'article sur les Bassabat.
î Archives de Flamarens (Gers) et de Manlay (Côte-d'Or).
3 Intelligente et énergique dans la revendication de ses droits, en digne fille des Bassa-
bat-Pordéac, la comtesse de Lary-Latour a laissé dans le pays qu'elle habitait, le souvenir
de ses nombreux bienfaits. Elle avait créé et doté, à Miramont, le 27 mars 1647, un vaste
Couvent du tiers Ordre de S'-François, dont les ruines renferment un superbe autel
chargé de fines sculptures de pierre, bien conservées. Le caveau placé dans le chœur,
renferme les restes de la pieuse fondatrice. (Dom Brugèle).
* Le donjon du château de La Tour a été détruit pendant la révolution, ses fossés com-
blés, et le vieux manoir perdit, dès lors, son aspect féodal.
158 NOBLESSE DE LOMAGNE
60 La terre et seigneurie de Mansempuy , avec toute justice-
haute.
70 Le terroir et maison noble de Marsac.
8° Une partie de la seigneurie d'Aurenque et de tous ses
droits, acquise, en 1596, de noble Jean de S'-Géry, baron de
Magnas, seigneur de La Mothe-Ando et autres places, par
Jean de Lary, seigneur de Latour, malgré l'opposition du
seigneur de S^-Léonard ; ce dernier prétendait que la justice
d'Aurenque devait être exceptée de la vente, en conséquence
de ses droits venus par la succession de Jeanne de Galard, sa
femme, dame seigneuresse du lieu de Castelnau-d'Arbieu, qui
tenait ce fief de noble Pierre de Galard, écuyer, prédécesseur,
en 1473, de ladite Jeanne, lequel l'avait reçu lui-même, en
1405, de noble chevalier Jean, Bernard de Goalard, seigneur
du dit lieu de Castelnau-d'Arbieu ^ , et co-seigneur d'Auren-
que, indivis avec les citoyens de Lectoui'e et les habitants du
Fezensaguet.
Le procès fut soutenu et gagné par Madame de La Tour,
tutrice de Charles, Louis de Lary, son fils 2.
Plus tard, la terre d'Aui'enque passa à Jacques de Cassagnet^
Tilladet-Lomagne-de-Narbonne, marquis de Fimarcon, comte
d'Astaffort, baron de Blanqueioit, chevalier des Ordres du
roi, gouverneur de Montlouis, lieutenant général des armées
de Sa Majesté et commandant en chef du Roussillon *; il la
vendit, en 1729, à Joseph de Grossolles, comte de Flamarens,
' Voir, à l'appendice, le tnandeinent de la taille dans la eoiiiniuiiauté de Casleliiaii-
d'Arbieu, et la liste de ses seigneurs, du nom de Galard, de 1317 à 1751.
'^ Archives du château de Magnas (Gers).
•' Les armes de la maison de Cassagnet, qui hérita successivement des Narlionne et des
Fimarcon, étaient : aux l""" et 4», d'azur à la bande d'or, qui est Cassagnet, aux 2* et 3',
de gueules au lion d'aigcnl, qui est l.ouiagno, et sur le tout, de gncid(>s plein, qui est
Narbonne.
■' Le Mar(|iiis de l'iiiiiircun iiiournl i"i l.cctoure, eu mars 17;}U, Agé de 71 ans ; il était
Dis de Jean-Jacques de Cassagnet-Lomagne-Narbouuc, marquis de Fimarcon, et de Marie,
Angélique de Roquelaurc, et avait épousé, le 19 avril 1705, Madeleine de Baschi-d'Aubais,
lUIe de Louis de. IJaschi, Marquis d'Aubais, et d'Anne de Boysson. Louise de Cassagnet-
Tilladet-Lomagne-Fimarcon était, le 30 juillet 17'2-1, veuve de Messire Jean, Eymcric de
Preissac-Marestaing, Marquis d'Esclignac.
EN l'année 1787 159
baron de Montestruc, seigneur de Peyrecave, mestre de camp
d'infanterie, chevalier de l'Ordre-Royal et Militaire de St-Louis.
Cette famille possédait encore la seigneurie d'Aurenque en
1792, et une partie des terres qui la composaient appartient
actuellement aux Lary-Latour *.
Jacquette de Lary de la Tour, fille de François Louis de
Lary, comte de La Tour, et de Françoise de Montesquiou-
Fezensac -, épousa, le 30 juin 1805, le comte de La Barthe,
capitaine au régiment de Médoc, chevalier de S*- Louis; ils
n'eurent pas de postérité.
La famille de Lary-Latour subsiste encore en Guyenne, où
elle est représentée par plusieurs rameaux.
La branche aînée habite le château de La Tour, entre
Miramont et Lalanne, ancienne résidence féodale réparée
depuis quelques années ; dans un cartouche sur la porte
d'entrée se trouvent les armes et la devise des Lary, « Durum
patientia frango y^, avec la date 1567.
Une branche de cette maison portait pour armoiries :
Ecartelé aux premier et quatrième d'azur, à sept barres d'or
(allias 4), au chef d'argent, chargé de trois merlettes de sable ;
aux deuxième et troisième d'azur, à trois ancres de sinople,
posées deux et une ; mais son blason primitif était : d'azur au
pal d'or, accosté de quatre ancres de sinople, au chef d'or
chargé de trois corbeaux de sable mis en fasce. Les Lary, de
Normandie, écartelaient : en sautoir d'argent et d'azur.
Jacques de Lary, chevalier, seigneur de la Berge, Peyta-
veaux, Lacoux, etc., ancien chevau-léger de la garde du corps
* Le Marquis de Flamareiis était taxé, pour Tannée 1776, en raison de sa seigneurie
d'Aurenque, à 3Si livres 4 sols, duos à la Communauté de Pauillac, plus 5 livres, 3 sols,
5 deniers pour la Communauté de Fleurancc, plus 70 livres 8 sols, pour la Communauté
de Castelnau-d'Arbieu, plus 72 livres, 1:2 deniers pour la Communauté de La Mothe-Ando,
plus pour 31 livres 13 sols, 6 deniers, pour la communauté de Lectourc ; enfin le moulin
d'Aurenque, sis sur le Gers, devait donner, de rente fixe, à l'abbaye de Bouillas, tous les
ans, 31 sacs de blé. (Archives de Flamarens).
* Cette alliance explique la présence, dans le château de La Tour, d'un jjortrait du
Comte de Montesquiou-Fezensac, et de quelques meubles portant les écussons accolés des
Lary et des Montesquiou.
160 NOBLESSE DE LOMAGNE
(lu Roi, fasait partie de l'Assemblée générale de la Basse-
Marche, tenue au Dorât, capitale de la Province en 1789.
Son parent, Louis-Robert de Lary, seigneur de la Côte et
Ligardèche, était à cette époque, capitaine de cavalerie i.
Il est déclaré dans 1' «. Etat des Emigrés dont le directoire
du disti'ict de Lectoure a fait liquider les biens par le bureau
de Fleurance, que Robert-Marie Lary, cy-devant noble, ofticier
àFleurance, au Gardenau, ne possédait en fait de fortune, que
sa légitime paternelle et maternelle, ainsi qu'Alain S^-Gery,
ci-devant noble à Magnas, Jean-Baptiste et Guillaume Ducos,
de Bajonette, mais par un arrêté du département du Gers, du
8 juillet 1702, il a été ordonné que Callieiine de Mauléon,
veuve de Joseph Ducos, habitante de ÎMontfort, mère des deux
émigrés sus-nommés , verserait dans la caisse de la Nation,
les deux neuvièmes des biens de son mari, d'après le revenu
net, fixé par la municipalité de Bajonette, et ce, à compter
du jour de l'émigiation des dits deux enfants. Quant à Pierre,
Hérard Pins, ex-noble, émigré, sa métairie de Béraut, à
Cézan, séquestrée par la Nation, sera <lonnée à l)ail à Bertrand
Descomps, fermier pour 1125 fr., en assignats, en attendant la
vente. On donnei-a aussi à ferme les terres d'Antoine liouillan,
cy-devant noble, émigré, de Piis, et les domaines de Jean
Laboi'de Laurensan, de Réjaumont-. ^>
1 .Manuscrit di- M. I». de Ccssac.
* Archives de Miignas (Gers).
EN l'année 1787 161
FLEURANCE
LE S. DE BASTARD
Les Bastard descendaient, croit-on, de Richer, seigneur du
fief de Bastardière-sur-Sèvre, près de Clisson, au comté
Nantais, vers 1061 ; ils portaient les titres de vicomtes de
Fussy, seigneurs de Terland, de Maultrot, du Bosc, de Vidalot
et du tief des Oliviers-en-Armagnac ; cette famille a donné un
grand nombre d'officiers de tous grades aux armées de terre
ou de mer, trois conseillers au Parlement de Paris et vinot-
six chevaliers de S'-Louis.
Guillaume de Bastard, vicomte de Fussy, avait été nommé
lieutenant-général en Berry, pour le roi Charles VII (1429).
Du mariage de Domingo de Vacquier — Limon de La Tude —
avec Jean de Bastard, en 1539, fds de Pierre de Bastard,
capitaine et gouverneur du comté de Gaure et de la ville de
Fleurance i, est descendue une branche dite de La Fitte, qui
fournit un premier président au Parlement de Toulouse,
nommé François de Bastard; élu le 26 septembre 1762, à
trente-huit ans, il fut forcé, par suite de ses démêlés avec une
partie de son Parlement, de donner sa démission en 1769; il
mourut vers 1780.
Marie-Marguerite de Bastard- épousa, avant 1719, Jean-
' Voir à l'Appendice, le « RoUe de la capitalion dans la onmmiinaut*'! de Castelnau-
d'Arbieu, au comlé de Game, pour l'année 173'J ■).
* « L'an 1753, et le 29" de juin, le corps de Haute Dame, Marguerite de Bastard, veuve
de Messirc de Galard, seigneur et marquis de l'Isle-Bouzon, âgée d'environ 50 années,
décédée aujourd'hui au château du Bosc, a été inhumé en Téglisc de Pauiliac, dans le
passage de M. le curé. » (Archives de Pauiliac). Les Galard, seigneurs do Pauiliac, depuis
1550 jusqu'en 1774, avaient leur sépulture dans l'église du dit lieu.
162 NOBLESSE DE LOMAGNE
Charles de Galard, marquis de l'Isle-Bozon, seigneur de
Fourcès, fils de Jean de Galard, baron de l'Isle-Bouzon, et de
Catherine-Marguerite de Cous^ Ils n'eurent point d'enfant et
ce fut la branche de Galard-Balarin-Pellehaut qui hérita des
titres et des biens de Jean-Charles , marquis de l'Isle-
Bozon,
En 1685, Pierrette de Bastard était mariée avec Jean-Pierre
du Faur, fils de Pierre du Faur, seigneur de Langesse, et de
Marguerite de Goalard de l'Isle-Bozon.
Dom Antoine de Bastard, né à Fleurance, devint en 1699,
prieur titulaire et régulier d'Eauze, en succession de son oncle;
nommé en 1788, vicaire-général de l'abbaye de Cluny, pour
toutes les maisons de Gascogne qui dépendaient de cet Ordre,
il fit reconstruire la maison prieurale près de l'église du
monastère d'Eauze,
Le 4 juillet 1752, Jeanne-Françoise-Catherine de Mazellière,
dame de Béaup, près Mézin, petite-fille de Josias de Mazel-
lière, brigadier des armées du roi, chevalier de S'-Louis, porta
la seigneurie de Béaup et le château de Montesquieu, à son
époux, François-Dominique de Bastard, chevalier, seigneur
des Iles-Glirétiennes , de S^-Denys-sur-Garonne, du Bosc, de
Gavagnan, de La Bastide, et grand-maître des eaux et forêts
de Guyenne.
L'abbé de Bastard mourut sur l'échafaud, à Toulon, le 25
avril 1793, en sauvant la vie à trois prêtres destinés à périr
comme lui ; il était prieur de Si<^-Gemme de Bustet et chanoine
de Lectoure. Son frère, le comte d'Estang, avait le titre de
chevalier d'honneur de la cour souveraine des aides et
finances de la ville de Montauban.
Dominique de Bastard, comte d'Estang, pair de France, l'un
• Un (Ifi (Ions lut ftiadjntiuir el rvôiiue do (îondom, cii 161-i. Le clor{ïé du Coiidomois le
rliiiisil |Miiir d(''|»iit('; ;iiix Ktals-Cônt-iaux di' huis. La scij^iu'inio de Fourcès avait été
apporter à Jean de (lalard de rislc-lîduzou, le II) juiu lOlV.I, par Catherine de Cous, qui
cul le» biens de son ouclc I'K\('(iiu- de Coiidom. Kllc lesla le 3 novembre 1694, instituant
I)Our héritier son (ils aîné, Antoine de dalard ; Cfluiei laissa sa fortune à Jean-Charles
de Oalurd, marquis de l'Isle-Houzon.
EN l'année 1787 163
des vice-présidents de la chambre des Pairs, président à la
Cour de cassation, grand officier de la légion d'honneur, et
auteur de plusieurs ouvrages sur les Parlements, les Etats-
Généraux, etc., appartenait à cette famille, qui possède encore
en Gascogne les terres de S^-Denys-sur-Garonne, de S'- Aman d
et du Mirait.
A l'Assemblée des trois ordres réunie en 1789, le comte de
Bastard*, grand-maître des eaux et forêts de la Guyenne, était
commissaire de la noblesse ; il résidait à Agen. « Ses maitrises
s'étendoient sur Bordeaux, Lisle-J ourdain , Grurie de Fleu-
rance, S^-Gaudens, Grurie d'Arreau et S^-Girons, Tarbes
et Grurie de Nogaro, Pau et Grurie de Lichare, Foi.r et
Rodez'\ »
Les armes des Bastard, comtes d'Estang et barons de
S'-Denys-sur-Garonne, sont : d'or à l'aigle d'empire de gueule,
rai-parti d'azur à une demi-fleur de lys d'or. Ces armoiries
sont celles qui furent déclarées par Guillaume Bastard, maître
des requêtes, en 1421.
Les Bastard de Lectoure et de Fleurance portaient : Ecartelé
aux premier et quatrième d'azur à deux outardes affrontées
d'or, becquetant dans un fourneau de sable, accompagnées en
pointe d'un croissant d'argent ; au deuxième, tiercé en bande
d'argent à trois étoiles de sable, de gueules plein et d'azur, à
trois hures de sanglier, au troisième, tiercé, en fasce, d'argent
à trois tourteaux de sable, de gueules plein et d'azur, à
trois aiglettes d'or^, la première et la dernière essorantes
et affrontées.
Le 18 juillet 1844, Elisabeth de Bastard d'Estang épousa
François-Joseph, duc des Cars ^, fils d'Amédée de Pérusse, duc
* Sa femme était Anne de Redon.
^Almanach Royal de 1787.
3 Armes de la famille de Pérusse d'Escars : de gueules au pal de vair ; légende : Sic
per usum fulyet. Support : deux sauvages.
164
NOBLESSE DE LOMAGNE
des Cars, et crAugustine-Frédérique-Joséphine du Bouchet-de-
Sourches-de-Tourzel •.
Les Bastard, seigneurs de Béffes, Machy, d'Arthel, Chasy et
Mottedon, dans les chatellenies de Nevers et de Montenoison,
s'étaient alliés avec les Boisserand, Rufïey, Villiers, Bardin, etc.
Hugues Bastard, chevalier, fut témoin d'une charte de
franchise donnée à Cosne en 1198. On ignore si ces Bastard
appartiennent aux Bastard du Berry et de la Gascogne.
i
' Les ilii lldiiilict-ilc-SuuiTlics-ili'-Toiiizol ('cartclaiciil : aux iiiemier cl tioisit'iiie de
^'ueulcs à la tnur caiire (l'arj,'t'iit, à cAU'. do trois I1puis-(1c-1\s d'or eu llaiic, qui est
<rAlèj,'rc ; aux deuxièuic et qualrièuic d'arjfont à deux l'asccs de sable qui est du Boucliet-
di'-Sourclics.
EN l'année 1787 165
FLEURANCE
LE S. DONZEIL
Messieurs Donzeil (ou d'Onzeil), d'Arzens, avaient possédé,
pendant longtemps, la seigneurie de Ghélan, qui fut apportée,
en 1658, dans la famille de Flamarens, par le mariage de
Marie de Donzeil avec Jean de Grossolles-Flamarens.
Au nombre des assassins de Louis I de Condé, à la bataille
de Jarnac^, on cite, avec Montesquieu et d'autres gascons, le
sieur d'Argence, qui avait cependant promis de sauver le
prince.
Les Donzeil avaient hérité de la baronnie d'Argence (ou
d'Arzens), possédée, en 1722, par Gédéon de Bruet-, seigneur
de Peyrecave.
François d'Onzeil était, vers 1578, seigneur d'Aigues-
Mortes.
Le 25 mars 1724, Marie de Donzeil de Chélan fit profession
au couvent de »,( Nostre-Dame de Fabas, en Commenge », où
elle décéda le l"'' mai 1756.
Nous avons ti'ouvé dans les archives de la maison de Donzeil
un document adressé aux consuls d'Argence que nous rappor-
tons ici avec son style et son orthographe.
< En 156'.).
' Un Laurent de Bruet, damoiseau, s'était allié avec noble Natalisse de Saintiailles,
sœur du Maréchal Poton de Saintraillcs.
ORDONNANCE
DE MONSEIGNEUR
LE PRINCE DE CONTY
POUR Lt DEFFANCE DES ARRIES
5 de ]Mars
1661
^
EN l'année 1787 169
Le Prince de Conty, Prince du sang-, pair de France,
gouverneur et lieutenant-general pour le Roy, en sa province
de Languedoc.
Sur ce qui) nous a esté represanté qu'il ce commet une
infinitté de désordres dans notre gouvernement par les attrou-
pements et par les assemblées journalières qui s'y font et que
le port des armes qu'on a souffert a toutes sortes de personnes
depuis la guerre en est la principalle cause comme aussy des
assassinats, meurtres, vols et concussions et autres violances
qui se comettent fréquemment , et d'autant que Sa Majesté
ne souhaicte rien tant que d'establir le repos et la tranquilitté
dans son royaume et de pourvoir à la surette publique en
remettant toutes les choses au mesme estât qu'elles estoient
auparavant la guerre, conformément aux antiennes ordon-
nances nous désirant d'y contribuer de nostre part et
d'apporter tout ce quy dépendra de nostre authoritté pour
faire exécuter l'intention de Sa Majesté clans Vestendue de
yiostre gouvernement faisons très espresses injonctions et
deffances a toutes sortes de personnes de quelle qualitté et
conditions quelles soient de porter aucunes armes a feu. soit
fusils, mosquettons, pistolets d'arson ou de poche, espées ou
basions renfermant espées poignards ou cousteaux en forme de
bayonnette ou autres armes offensives et deffensives à l'excep-
lion des prévost, leurs lieutenans, exempts, officiers de justice
portant livrées, casaques, bandolières ou marques d'archers,
escussons, ou autres marques de leurs charges, sergens ou
autres personnes comises par les magistrats pour l'exécution
des actes de justices et des commis à la recepte des deniers de
Sa Majesté toutes les fois seulement que la façon de percevoir
lesdits deniers sera aux bureaux des receptes générales et d
170 NOBLESSE DE LOMAGNE
la demeure aussy des gentilhommes de nom et d'armes, seigneurs
de par roisses, places et antres ayant justice haute, moyenne ou
basse des officiers communaux de la Maison du Roy, des fils de
France ou princes du sang et des officiers des trouppes de Sa
Majesté quy seront actuellement dans le service, ausquels
sera permis de porter l'espée en tous lieux, et des pistolets
d'arson, seulement lorsquils montront à cheval sans qu'il soit
permis à leurs valets de porter aucun mosquetton, fusils, et
quant aux autres gentilshommes de nom et d'armes n'estant
point seigneurs de places et n'ayant justice haute, moyenne ou,
basse et d ceux qui auront commandé en chef des compagnies
de cavalerie ou d'infanterie pour le service de Sa Majesté ou
des princes du sang, ils portront pareillement l'espée en tous
lieux et des pistolets d'arson lorsqu'ils yront à la campagne,
pourvu qu'auparavant ils en aient prins une permission de
nous par escrypt quy leur sera accordée toutes les fois que la
façon apparoisse de leur qualitté et des comissions qu'ils
auront obtenue de Sa Majesté lorsqu'ils étoient dans le service,
et à l'esgard de tous autres généralement sans en excepter
personne, ils seront exclus de la faculté de porter aucune sorte
d'armes deffensives ny offensives synon ceux à quy nous don-
nerons nostre dicte permission par escrypt pour des raisons et
considérations particulières, et en cas de contravention aux
articles cy-dessus par les gentilshommes de nom et armes, sei-
gneurs des parroisses et autres ayant justice haute, moyenne
ou basse, ou autres quy auroient permission particulière de
nous par escrypt, qu'ils encourront la perte de leurs armes et
de leurs chevaux, et les rotturiers, païsans et autres gens de
basse extraction celle de la punition corporelle et des autres
peynes portées par les Ordonnances du Roy et les arrest du
Parlement. Ordonnons en outre que les habitaiis des villes,
bourgs et villages, paysans et autres n'ayant aucune charge,
permission ny tittre pour porter des armes, seront tenus de se
de ff aire de leurs fusils, mosquettons et pistolets d'arson et de
poche dans deux moys après la publication de la présante sur }^
les peynes portées par les Ordonnances de Sa Majesté, et de la
NOBLESSE DE LOMAGNE 171
confiscation desdites armes la moitié appartiendra au dénon-
ciateur et Vautre à Vhospital des lieux ou au plus prochain.
Comme soubs prétexte de la chasse plusieurs personnes pour-
roient conserver dans leurs maisons des fiisils et arquebuses,
nous conformément d l'instruction de Sa Majesté, et aux
divers articles de la déclaration qu'elle a donné sur ce subject
en décembre 1660 , deffandons à toute personne de quelque
qualitté et condition cju'elles soient, d'en rettenir et conserver
soubs ce prétexte, à la réserve des gentilshommes et autres
ayant droict de chasse ou permission de nous pour son service
ou pour en faire tirer seulement par leurs chasseurs domesti-
ques sur leurs terres et autres sur lesquelles ils ont droit de
chasse, enjoignant à tous seigneurs, leurs lieutenans, baillifs,
sous-baillifs, préuosts générais de la province, prévosts en
chef et à tous autres officiers de justice de tenir la main à
l'exécution de la présante, chacun sous peijne d'en respondre.
Nous mandons en outtre et ordonnons à tous gentilshommes
consuls et habittans des villes et lieux de notre gouvernement
de donner l'assistance et main forte dont ils seront requis pour
cet effect, et en cas que par force ou par résistance de quelques
particuliers, ils fussent empêchés de mettre a exécution, ils
dresseront procès-verbal de la rébellion qui leur en sera faicte
et nous l'enverront incessament pour y estre par nous pourvu
ainsy que de raison, et afin que personne ne prétande cause
d'ignorance sur la présante, registrée, leue, publiée et affichée
partout ou besoing sera, et foy sera adjoustée à icelles
duement collationnées comme au propre original, fait à
Pezenas le vingtième jour de febvrier 1661, signé Armand de
Bourbo)i et plus bas, par Monseigneur, Duchanay. Collationné
à l'original par moy, l'un des conseillers et secrettaires des
commandements de son Altesse, Monseigneur le prince de
Conty.
Soubsigné, Dchanay.
172 NOBLESSE DE LOMAGNE
Collationné par moy scindyc du diocèze de Car^^^ avec
ordre défaire publier, registrer et afficher son ordonnance par
toutes les villes et lieux du diocèze de Car^^'^.
Le cinquièsme mars 1661.
En foy de quoi me suis signé.
Collationé sur la coppie envoyée aux consuls cVArgens par
le scindyc du diocèzse de Car^^^ par moy , Jean Breil notaire
Royal du dict Argens, d moy exibée par Pierre Fournial
greffier des dits consuls, soubsigné avec moy, en foy de
quoy,
Fournial, greffier,
Breil, no'c^.
Cinquante-six ans plus tard, une princesse deConty, loin de
défendre dans ses domaines, comme son homonyme et parent,
le port des armes, octroyait, en ces termes, la permission de
chasser sur ses terres.
Marie-Anne de Bourbon, U. de France, Princesse Première
Douairière de Conty, Princesse du sang. Pair de France,
Duchesse de La Vallière, Dame des Baronies de Pagny, de
Sillé-le-Guillaume, de Montmirail, de l'Isle de Rhuys, etc.,
à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.
Estant bien informée de la bonne conduitte, mœurs et capa-
cité du sieur Claude Henry Musnier de Foncine, prcstre,
désirant le récompenser des services qu'il nous a rendus
* Caiciissoiinc.
» Archives ilii cliùloaii do Lu Uoclu:lt(!-Maiil;iy (Côlc-d'Oi).
'•* L. Légitimée.
EN l'année 1787 173
pendant plusieurs années qu'il a esté curé de Nostre terre et
Baronie de Parpiy, et voulant l'engager à nous les continuer,
nous lui) avons donné et accordé, donnons et accordons la
qualité de nostre premier chapelain avec tous les droits hono-
rifiques ([ui y sont attachez, avons permis et permettons a luy
personnellement et sans tirer en coyiséquence pour tout autre,
de faire porter yiostre livrée à deux de ses domestiques, cache-
ter ses lettres de nos armes, et faire chasser dans toutte
l'estendue de nostre terre et haronie dePagny, un homme avec
son valet, et lorsqu'il voudra aller luy-même en personne à la
chasse, il luy sera permis de pouvoir y mener avec luy deux
ou trois de ses amis, sans en abuser, n'y porter aucun préju-
dice à ce qui est laissé aux fermiers par leur bail. Tous les dicts
droicts, distinctions et prérogatives ne pouvant tirer à aucune
conséquence pour tout autre, mais n'estant accordez qu'audict
sieur Musnier de Foncine personnellement.
Enjoignons pour cet effet à tous nos officiers le laisser et
faire jouir paisiblement de tous les honneurs et privilèges
contenus en ces présentes; et de les faire enregistrer au greffe
de Nostre Justice, lorsqu'ils en seront requis, ayant voulu
poiir les rendre plus authentiques, les signer de Nostre propre
Main, y faire apposer le cachet de nos armes et les faire con-
tresigner pour nostre conseiller ordinaire et secrétaire de nos
co mmandements .
Faict à Paris ce treize d'avril mil sept cent dix sept, signé
sur la minute :
Marie- Anne de Bourbon, L. de France,
par Madame de Percy.
Collationné par nous escuyer, conseiller secrétaire du Roy,
maison, couronne de France,
Arthaud^
• Archives de Wideville, liasse des titres de i.i baronie de Pagny-le-Chàtcau, sise en
Bourgogne entre S'-Jean de Losnc et Senrre.
174 NOBLESSE DE LOMAGNE
(( Le 28 avril 1740, Noble Barthélémy de Donzeil, écuyer,
avec MM'î Jean Desponts, con^r du Roy, lieutenant principal
au comté de Gaure, Antoine Mellis, proc" du Roy en l'élection,
premier consul, Arnaud Castarède et Jean Laurens, consuls,
Jean de Bastard, receveur, et autres, se réunirent dans la
maison commune de la ville de Fleurance pour décider que
ladite communauté établiroit un bureau de direction des
pauvres en l'hôpital St-Jacques de ladite ville ^ ».
Une famille Tison d'Argence-, originaire de l'Angoumois,
noble et considérée, existe de nos jours. Elle a une bonne
position et a contracté d'excellentes alliances, entr'autres avec
les Joumard-des-Achart, de Vins, de Crancé, Grailly, i\Iont-
ferrand, etc..
Nous ignorons si des liens d'origine la rattachent aux du
Bruet, ou aux Donzeil, seigneurs d'Argence.
En Normandie, deux maisons d'Argence existaient avant
1790 ; l'une dans l'élection de Bernay, possédait la seigneui'ie
de La Rufïaudière, dès 1667, et avait pour armes : une lleur-
de-lys d'argent sur un fond de gueules; l'autre, dans le diocèse
d'Evreux, ajoutait le nom d'Origny et portait, dans ses ar-
moiries, trois fermeaux d'or sur fond d'azur.
' Voir à l'A|i[iini{lice : m F{eiiti's faites par des paitioilicrs à rhôpilal di- Flomance ».
' l.'ôcussiiii lies risnii (rArjrcncc était : (l'or à deux lions passants de j^ueulc, posés riiii
sur l'autre, au lamliel de j;;upulc chargé en chef de trois pendants du même ; on citait, en
Angouniois, le distique suivant : « Les Acliaiis, les Tisons, les Voisins, du pays ont
chassé les Sarrasins ».
EN l'année 1787 175
LA PLUME
LE S. DE LA ROCHE-BOUSGAT
La Plume, chef-lieu derarchiprôtré de Bruilhois, au diocèse
de Condom, possède une église, fondée en 1511, par no])le
Pierre de S^-Cyr, architecte, et qui fut construite en trente
ans. Le clocher forme une tour carrée à la base, et octogone au
sommet. La nef comprend quatre travées, dont les trois su-
périeures sont bordées de chapelles latérales. Les voûtes sont
en étoiles et les croisées en ogivesi.
Benoit de La Roche de La Montjoie faisait partie, le '26
avril 1572, de la compagnie de Fabien de Monluc, seigneur de
Montesquiou, qui la commandait par suite du congé pris, ce
jour-là, par le capitaine Biaise de Monluc.
Jean de La Roche était bailli de Bruilhois sous Henri IV.
Monsieur du Bouscat figurait sur le rôle de la noblesse,
réunie le 14 novembre 1612, sous le commandement de Mon-
seigneur le Prince, et conduite par Monsieur de Bazillac.
Noble Jean-Clair de La Roche, sieur du Bouscat et de
Dieuzaire, fils de noble Daniel de La Roche-Bouscat, écuyer,
et de Charlotte de Bonnaire, épousa, le 27 janvier 1629, Marie
de La Forcade, fille de Bernard de La Forcade-La-Prade -, et
de Cécile du Drot.
' Architecture religieuse île TAgenais, par Tholin.
5 Blason des La Forcade-La-Prade : Ecarlelé au \" d'argent au lion de gueules, armé
et lampassé de sable, aux 2" et 3» d'azur, à 3 étoiles d'or, posées 2 et 1, au 4» d'argent,
à 3 bandes de gueules. (Armes enregistrées à Condom, le 21 février 1698.)
AHQ xNOBLESSE DE LOMAGNE
Le sieur de La Roche assista à l'Assemblée générale des
trois ordres de la sénéchaussée de Lectoure, le 16 mars 1789,
où il siégeait avec la noblesse. ^
Ses armes étaient : d'az^ur au chevron d'or accompagne de
trois trèfles de même, deux en chef, un en pointe.
EN l'année 1787 177
LA PLUME
LE S. PRADAS
La famille de Varagne du Pradas, originaire du Languedoc,
descendait de Raymond du Rousquet, qui vivait dès l'an
1008, de Rernard du Fossat, dont il est fait mention vers
1090, de Guillaume de Gardouch, signataire d'un acte, en
1153, avec son frère Raymond de Gardouch, et enfin de Rer-
Irand de Varagne et d'Armand de Vasiège, qui testèrent en
1162 et 1184. "
Les branches de Gardouch, de Ries et de Vasiège s'éteigni-
rent successivement ; les Varagne, titrés marquis de Rélesta,
se sont seuls perpétués.
Leurs armes étaient : d'or à la croix de sable ^, avec, comme
supports, deux guerriers des croisades, revêtus de leur dalma-
tique chargée des pièces de l'écusson et portant un étendard
ainsi timbré ; la devise est : Nulli cedo.
Le cri de guerre : Deo juvante.
Enfin le cimier est un griffon, issant d'un casque ouvert.
Souvent on trouve l'écu mis en bannière, et sommé d'une
couronne ducale.
Cette ancienne et illustre maison a possédé des terres con-
sidérables dans les temps les plus reculés, et a eu les meilleures
alliances.
Rertrand de Varagne et Guillaume de Vasiège, son frère,
passèrent, en 1130, un traité, portant promesse de ne céder à
' L'armoriai de S'-Allais et le nobiliaire Toulousain deBrémond donnent à la famille des
Baragnes de Bélesta [sic) du Languedoc, l'écusson suivant : d'azur à la croix d'or chargée
d'une croix de sable.
12
178 NOBLESSE DE LOMAGNE
personne la ville de Vasiège, afin d'assurer à leur postérité la
perpétuité de la possession de cette seigneurie.
Guillaume de Varagne (1224) fut le père de Gauffrid de
Varagne, gouverneur de Carcassonne , avant 1271, et de
Florent de Varagne, amiral du Roi, en cette même année.
Roux de Varagne assista à la septième croisade entreprise
sous le pontificat d'Innocent IV (1248 y.
Rertrand de Varagne- Vasiège donna en 1280, des coutumes
à la ville de Gardouch; il avait épousé Raymonde de Villars.
Leur fils Bertrand, seigneur de Ceyré, Fanjaux, etc., ayant eu
des démêlés avec Gaillard et Guillaume de Varagne, ses cou-
sins, les tua en duel (1307), et se retira à Majorque, pour fuir
la colère du roi Philippe-le-Bel ; il obtint sa grâce plus
tard et mourut vers 1327.
Bernard de Varagne, seigneur de Gardouch, Reneville-
Lagarde , Villefranche , Saint-Rome , Viellevigne , Ceyré ,
Montferrand, Vignonet, Saint-Félix, Rével, Sorèze, etc., fut
gouverneur de S^-Riquier ; il avait réuni une collection assez
considérable de manuscrits qu'il légua, par son testament,
fait en 1341, à trente jeunes filles pauvres, pour être dotées
avec le produit de la vente de cette bibliothèque.
Jean de Varagne fut viguier et capitoul de Toulouse,
en 1412.
Gaillard II de Varagne, baron de Bélesta, Roqueville, Lam-
paud, Mourvilles, Gardouch, rendit hommage pour ses fiefs, à
Louis XI, le 7 juin 1463, dans la salle de la trésorerie de
Toulouse, où le Roi était logé. Son petit-fils. Gaillard IV de
Varagne-Bélesta, devint chevalier de l'Ordre.
Dans la compagnie d'ordonnance du comte de Tende, à la
bataille de Marignan, et combattant près de François Icr, se
trouvaient Jean de Varagne, Michel de Redon, Jean de Fla-
niarens, Antoine de Raymond, Etienne de Mellet, Jacques de
Montault et les deux frères de Biaise de Monluc, Jean et
Joachim^. «
' Musée de Versailles. M
* J. de Bourrousse de Laffore.
■m-
'A
EN l'année 1787 179
Jean de Varagne-Bélesta, capitaine d'une compagnie de cent
hommes d'armes, gentilhomme de la chambre du Roi, sei-
gneur de Gardouch, Morville, Agux, Trémoulet, les Cassés,
etc., assista au siège de Metz, à la prise de Calais sur les
Anglais, à la bataille de Dreux et à l'expédition faite, en 1558,
par le duc de Guise dans la Picardie et le Luxembourg. Il
devint capitaine de cent hommes d'armes et gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi Charles IX.
Il avait épousé, le 23 novembre 1574, Anne, fille de Jean,
baron de Bazillac^ et d'Anne de Rochechouart ; les religion-
naires l'assassinèrent dans son château de Bélesta, au mois
d'octobre 1585.
Louis de Varagne, baron de Bélesta, marquis de Gardouch
et de Massanès, fut nommé capitaine de chevau-légers, à l'âge
de 25 ans (1650).
Son fils, Charles de Gardouch-Bélesta, page du Roi à la
Grande-Ecurie, cornette au régiment Royal-Roussillon, capi-
taine de cavalerie dans celui de Monseigneur le Dauphin,
devint mestre de camp en 1675.
Jean-Sébastien de Varagne, chevalier de Malte, enseigne au
régiment de la Marche-Infanterie (1712), puis capitaine au même
régiment (1714), fit les campagnes de Pologne et de Dantzic ;
on le nomma bailli, grand-croix de l'Ordre de Malte, le 18
décembre 1759.
Jean-Charles de Varagne, marquis de Gardouch, seigneur
de Bélesta, Beaupui, Brignamont, Stramiac, Cépet-Labastide,
St-Sernin, Villariès, Fignan, Bar, S^-Clément, Cazillac, co-
seigneur de la ville de Brives en Limousin, après avoir été
page du Roi, en 1715, cornette au régiment d'Anjou-cavalerie,
épousa, vers 1724, Marie-Thomasse de Julliard, fille de mes-
sire François de Julliard et de Marie de Thésan^.
' Armes des Bazillac : Ecartelé aux l" et 4« de gueules à un aiiille d'argent, aux 2« et
3« d'azur au lion d'or (alias), aux l*' et 4« d'argent au lion d'azur, aux 2« et 3* d'or à
l'anillet de gueules.
* Armes des Thésan de Lescout, de Biiau et de S'-Christeau : d'azur à l'aigle d'argent ;
d'autres Thézan portent : ecartelé d'or et d'azur.
180 >;OBLESSE DE LOMAGNE
Le 2 août 1742, Louis-Hippolyte de Varagne-Bélesta-Gar-
douch, était chevalier profez de l'ordre de SMean de
Jérusalem en l'Hôtel Prieural de Toulouse.
François de Varagne-Gardouch, marquis de Bélesta, seigneur
de Grozon, Artois, Poulmic, Rosmadec, etc., entra dans les
Mousquetaires du Roi, en 1745 ; enseigne de la compagnie
des Gendarmes-Berry, cornette de la compagnie des chevau-
légers d'Orléans, il était appelé le comte de Bélesta, et épousa
le 15 juin 1752, par contrat signé du Roi et de la famille
Royale, Marie-Marguerite-Charlotte, née le 20 septembre 1728,
fille de François-Louis-Emmanuel de Rousselet, marquis de
Chàteau-Regnauld en Touraine, premier baron de la province,
lieutenant-général de la Haute-Bretagne, vice-amiral, com-
mandant de toutes les côtes maritimes, clievalier des Ordres
du Roi, grand-croix de S^-Louis et enfin maréchal de France ^
Après sa mort, Anne-Julie de Montmorency-Fosseux, sa veuve,
fut nommée, en 1750, dame de Madame Henriette.
^la rie-Charlotte de Varagne de Gardoucb, femme de Cliarles
de Preissac, vicomte d'Esclignac^ était en 1768, dame pour
accompagner Madame Adélaïde.
Le marquis de Gardouch de Bélesta, mestre de camp de
cavalerie, premier capitoul-gentilhomme de Toulouse, compa-
rut (1789), à l'Assemblée de la Noblesse de cette sénéchaussée.
La même année, le baron de Bélesta lit partie de la réunion
des trois ordres des pays et jugerie de Gaure et Rivière- Verdun
pour sa terre de Mazeret.
La famille de Gardouch-Varagne avait donné à Toulouse
plusieurs consuls et capitouls, entr'autres Guillaume de
' François-Louis de Rousselet. comte de Grozon, Marquis de Chàteau-Regnauld, Maré-
chal de France, était fils du Marquis de Château-Renauld (marié avec M"» de La Porte,
fille du Comte d'Artois), et frère de M"« de Rousselet, qui épousa en 1710, le Comte de
Matignon. Le Maréchal, veuf d'une Noailles, se remaria en 1724, avec M""> de Montmo-
rency-Fosseux. Leurs enfants furent : la Marquise de IJélcsta et Emilie-Sophie, devenue
femme de Jean-Raptiste-Charles, comte d'Estaing, chevalier des ordres du Roi, licutcnan
général de ses armées et commandant général par mer et par terre, dans les lies sous le
Vent. {Archives de Magnas). Les armes des Rousselet de Chàteau-Regnauld étaient : d'or à
un arbre de sinople, fruité d"or.
i
E.\ l'année 1787 481
Gardouch (1197), Arnaud de Varagne (1219), Bernard (1220),
Jean (1412) ; ce dernier, viguier de la ville, fut enseveli dans
le chapitre des Pères-Jacobins.
Les principales alliances de la maison de Gardouch- Vara-
gne-Bélesta ont été avec les Garmain, Puybusque, d'Astorg,
Villars, La Tour-Laurac , Verniolle , de Vaure-Lavaur ,
d'Escassès , d'Hautpoul, Mirepoix, Gasc, Château- Verdun,
Gastillon, Méritens, Vaudreuil^, Manse, Yilleneuve-Grouzillac,
Peytes, Rouaix, Plagnolle, Roqueville, Montesquieu, Gavarret,
Montauriol, d'Elpech-Gugnac, Thury, S^-Germain, Gheverry-
la-Réole, Tauriac, La Bastide, Morlhon, d'Arjeac, Roquefort-
de-Salles, Prohenques, Preissac-d'Esclignac, Lautrec-Toulouse,
Basillac, Lordat, etc.
182 NOBLESSE DE LOMAGNE
LA PLUME
LE S. BERNARD DU TUCO
Les du Bernard, ou du Bernât, de Lagrange, de Lécussan,
du Barthès et de S^ - Lary sont originaires de La Plume en
Bruilhois, où ils possédaient, depuis 1500, la seigneurie du
Tuco. Dans le procès-verbal de l'Assemblée des trois ordres
réunis à Lectoure, le 16 mars 1790, Monsieur de la Grange du
Tuco était procureur fondé de Monsieur du Bernât de la
Grange, son père.
Etienne de Bernard, sieur du Tuco, en la commune de La
Plume, conseiller et procureur du Roi à l'élection d'Agenais,
devint seigneur haut-justicier de Plaichac, par l'acquisition
qu'il fit de ce fief à la famille de Secondât, au xvF siècle. Peu
d'années après, les consuls de La Plume et Jean de La Roche,
bailli de Bruilhois, députèrent à Paris, Guillaume de Gaptan,
lieutenant-général dudit bailliage , et obtinrent des lettres-
patentes, en vertu desquelles Henry IV, roi de France, « retraijait
i> ladite seigneurie de Plaichac par droit féodal et puissance de
» fief, en sa qualité de vicomte de Bruilhois, et comme tel,
t> seigneur dominant de Plaichac, et VajoUtait aux paroisses
» de La Plume ^ ».
Noble Etienne de Bernard, sieur du Tuco, marié le 8 janvier
1706, avec Marie-Anne de i^arroudé de Lécussan, eut deux
fils : Messire François de Bernard, écuyer, seigneur de Lécus-
san et de Rozès, co-seigneur de Dolmayrac, officier dans le
régiment d'Aunis, et Messire Joseph de Bernard, sieur de La
Grange, seigneur du Tuco, premier consul de La Plume.
' J (le Bourrousse deLafforc.
i
EN l'année 1787 183
Les armes des Bernard (du Périgord et du Limousin;
étaient : de gueules au chevron d'or, au chef d'argent, chargé
d'un croissant de gueules, accompagné de deux étoiles de
même.
Les branches de Lécussan et du Tuquo (ou Tuco; écarte-
laient : d'argent à une roue de six rais de sable, au chef d'azur,
chargé de trois étoiles d'or, qui est de Larroudé.
Enfin les Bernard d'Astugues portaient : trois cors de chasse
de gueules liés d'argent, posés deux et un, sur fond d'or.
Les Bernard du Tuco et de Lécussan ont compté parmi les
membres de leur famille : un capitaine, sous François I^r, un
lieutenant du bailli de Bruilhois sous Louis XIV ; plusieurs
consuls de La Plume ; un capitaine au régiment de Roquelaure
en 1668 ; un lieutenant-colonel de cavalerie en 1715 ; des
lieutenants au régiment du Médoc, d'Aunis, de Cotentin, de
Bourbonnais, d'Artois, de Forez, et plusieurs chevaliers de
S'-Louis.
Ils se sont alliés aux La Brunetière, Bayle de Latuque,
d'Aignan, de Molinis, de Bandinelli, de Piens, de La Roche, de
Monbet, de Coquet, de Touton de Bax, de Larroudé, de
Bonnefous-la-Garenne, de Bonnot-de-S*-Maurice, de Montagu-
Mondenard, de Fumel-Roquebrune, de Fabri-d'Augé, d'Ay-
renx-Baultian, etc.
184 NOBLESSE DE LOMAGNE
LA PLUME
LE S. DE LA MOTHE
Le nom de La Mothe, ou la Motte, est très répandu dans le
Sud-Ouest de la France ; en Guyenne seulement;, on trouve
La Mothe-Bardigues, La Mothe d'Ysault, la Motte-Teste, La
Mothe-Terrebren, La Mothe-Bézat, La Motlie-St-Géry, La Mothe
Fortet, La Mothe-Gondrin, La Mothe-Ando, La Motte-Daurée,
La Mothe-Podens, La Mothe-Bonnet, La Mothe-d'Ante, La
Mothe S^-Héraye, La Motte-Prades, La Mothe-Manas, La
Mothe-Thermes, La Mothe-Pardies et quantité d'autres.
Vers 1407, Bertrand de La Mothe, seigneur de Bruch, fut
surpris par Jean de Ferréol et détenu sept ans dans une basse
fosse. Délivré par Pons de Castillon, il fit cession de son fief à
son libérateur ^ .
Anne de Lamothe épousa, le 26 janvier 1509, Antoine de
Ghamborel.
Son père, Bernard de La Mothe, mari de Béatrix de Par-
daillan"^, était neveu et héritier du maréchal Pothon^ de
Saintrailles*.
Le 5 mai 1580, Pierre, baron d'Ossun, légua par testament
' Did. (le l'Air, de Nérac, par Samazeuilli.
* Aiincs des Pardaillan : d'argent à 3 lasces ondées d'azur. Les Pardaillan-r.oiniriii
portaient : aux 1*'' et 4* d'or, à la tour de gueules maçonnée de sable, donjonnée de 8
pièces, surmontée de 3 tètes de more de sable, tortillées d'argent, qui est de Castillon ;
aux 2» et 3« de Pardaillan ancien.
^ DIct. de l'Arr. de Nérac, par Samazeuilh.
* .\rmes des Xaintrailles : aux l" i;t i» d'argent à la croix alaisée <le gueules, aux "2»
et 3" de gueules au li'Ui d'argent.
Ex\ l'année 1787 185
(c huit-vingt écus sol » à noble Hector de La Mothe, son page
et son parent.
A l'Assemblée de la Noblesse tenue à Condom, le 9 mars
1789, on trouve deux sieurs de La Mothe ainsi désignés :
La Mothe père, La Mothe fils.
Monsieur de La Mothe, seigneur de La Tour de Montfaucon,
et Monsieur de La Mothe-Fortet parurent à la réunion géné-
rale des trois ordres, séant à Gahors, le 16 mars 1789, où le
sieur de Nucé était aussi appelé seigneur de La Mothe.
Monsieur de Redon de la Pujade était porteur de la procu-
ration du président d'Aguin pour la seigneurie de La Mothe,
à l'Assemblée des Nobles du Gondomois et du pays de Gaure,
le 7 avril 1789.
Les La Mothe d'Isault, de Pardies et de Terrebren avaient
pour armoiries : trois cyprès de sinople terrassés de même,
posés en pal, sur fond d'argent.
Les La Mothe-Teste portaient : parti, au premier d'azur au
lion contourné d'or, au deuxième de gueules à la colonne
d'argent.
186 NOBLESSE DE LOMAGNE
LA PLUME
LE S. BOUDON DE LA COMBE
dc André I^r de Lacombe, capitaine, Tobie de Lacombe,
André II, capitaine, et André, sieur de Lacombe, cadet et
gentilhomme, étaient tous qualifiés nobles. Jean de Boudon,
^ur de l'Hoste, fut membre des deux Assemblées de la
Noblesse d'Agenais, du Gondomois et de la Gascogne, pour le
ban et l'arrière-ban, en 1536 et 1542. Il fournit à chacune
d'elles archers et combattants^. »
Jehan de Boudon, écuyer, sieur de Pompéjac, en la juridic-
tion de Galapian d'Agenais, fils de Michel de Boudon, écuyer,
sieur de l'Hoste, et de Gabrielle d'Estuer, fut capitaine des
gardes du Maréchal de Biron et tigura comme homme d'armes
dans le rôle des 60 lances sous la charge du prince de Navarre,
qui firent montre le 10 janvier 1571.
Le roi, par l^revet du 8 janvier 1600, lui permit, en consi-
dération de ses services, « de chasser et de faire chasser ses
domestiques dans ses terres et aux environs. » Il était, en 1600,
seigneur de la Boque-David , dans la juridiction de
Montflanquin, et avait épousé Suzanne de Peyronny-.
Magdeleine de Tarraut, veuve de Barthélémy I^r de Boudon,
écuyer, sieur de Lacombe, premier consul d'Aiguillon, de
1667, à 1668, capitaine, maintenu dans sa noblesse par M.
Bazin de Bezons, le 23 avril 1698, et par M. de La Bour-
donnaye, intendant, le 8 octobre 1704, transigea avec son
fils, André, le 24 avril 1710.
Michel-Mathieu de Boudon de La Gombe, capitaine de
dragons, chevalier de S*-Louis, fit élever son fils, Etienne-
Jean-Baptiste de Boudon de La Gombe (dit de Flaville), au
nomljre des pages de Monseigneur le comte d'Artois, en 1781.
Félix de Boudon de La Gombe, seigneur de La Grassière,
' Documents |iarliculiers.
* A. Magen.
I
EN l'année 1787 187
La Lande, chevalier de S*^-Louis, fut capitaine d'infanterie
dans les régiments de Talaru et de Mailly.
Cette famille, encore existante, a donné sept capitaines et
chevaliers de S^-Louis et un officier supérieur de cavalerie,
chevalier de S^-Louis et de la Légion d'honneur *.
En 1787, Monsieur de Lacombe, qualifié de secrétaire du
Roi, faisait partie de la cour des aides de Montauban.
Marc-Antoine Boudon de Lacombe se fit représenter, en
mars 1789, à l'Assemblée de la Noblesse d'Agenais, par
Mathurin de Galibert-S^-Avid, maréchal de camp.
Dans son ouvrage sur V Architecture religieuse en Agenais,
Monsieur G. Tholin cite, dans le chœur de l'ancienne
cathédrale de S'-Etienne d'Agen, le tombeau d'un sieur de
Lacombe ; ce monument disparut avec l'église, dont la des-
truction décrétée le l^'' Prah^al an VI, fut achevée vers
18362.
Les Boudon de Pompéjac et du Pin, parents des d'Estuer,
seigneurs de Galapian, s'étaient éteints dans les Boudon de
S^-Pierre, alliés à la grande maison de Ghasteigner^.
Les armes des Boudon de S^-Amans étaient : lozangé d'or
et d'azur ; les branches des Lacombe et Pompéjac portaient :
d'argent au chevron de gueules, accompagné, en chef de sept
étoiles d'azur, posées en pal, trois de chaque côté et une
au-dessus du chevron, et en pointe, d'une colombe (ou mer-
lette) du même. Supports : deux lions.
Les alliances de cette famille ont été avec les Bouthier,
Montméjean, d'Orliac, Bonnefoux, de Merle, du Barry, de la
Fitte-Garrigue, du Fort, de Brienne, de Méalet, de La Borie-
St-Sulpice , d'Aulnix-Tasseran , de Galibert-St-Avid , de
Boucher-S^-Ciers, de Frère-Peyrecave-Montaignac, de Gaze-
nave-Montpeyroux, du Bernat-Montmège, etc.
' Etat de la noblesse de la Sénéchaussée d'Agen, en 1717, par J. de Bourrousse de
Laffore. {Revue d'Agenais 1885).
' La généalogie de la famille de Boudon de Lacombe a paru dans le tome ii, du nob.
de Guienne et de Gascogne, pages 276 à 284.
3 Revue de l'Amenais. Armes des Chasteigner : d'or au lion posé de sinople. (Rietstapp),
alias, d'or au lion léopardé, arrêté de sinople, orné et lampassé de gueules. (Gourdon de
Genouilhac).
188 NOBLESSE DE LOMAGNE
LAYRAC
LE S. DE LASCABAN
Le nom patronymique de cette famille est Ghollet de Las-
caban. Elle possédait les seigneuries de Lausseignan et
de Commère, en Gascogne.
Messire François-Henri Ghollet de Lascaban (fils de N.
Ghollet de Lascaban, vivant avant l'année 1693), fut trésorier
de France. 11 avait épousé Françoise de Soustras, et mourut à
Layrac, le 2 mars 1781.
Noble Messire Etienne Ghollet de Lascaban, seigneur de
Gommère, ancien capitaine d'infanterie au régiment de
Béarn, chevalier de S*- Louis, gouverneur de Layrac, et
subdélégué de l'intendant d'Auch au département de cette
ville, fut marié, en 1763, avec dame Gabrielle-Elisabeth-
Jacquette du Rivau.
Leur fille, Gabrielle-Mai^guerite-Rosalie Ghollet de Lasca-
ban, contracta union le 10 décembre 1787, avec Messii'e
Joseph-Denis de Métivier^, vicomte seigneur de S'-Pau,
ancien garde du corps du Roi, fils de Glaude, vicomte de
Métivier, ancien premier jurat-gentilhomme de la ville de
Bordeaux, et de défunte dame Marie de Gauffreteau de
Ghàteauneuf^.
Jean-Baptiste Ghollet de Lascaban, écuyer, était, en 1759,
capitoul de Toulouse.
' Armes dos Métivier : craziir ;\ la gorbe d'or, liée de sinoplc. au chef d'or, chargé de
deux fleurs de pavot, di; gueules.
* Nobiliaire de Guienne.
I
EN l'année 1787 489
Dans le procès-verbal de l'Assemblée des sénéchaussées
réunies d'Armagnac et de l'Isle-Jourdain, en la salle du
gouvernement de Lectoure, le 16 mars 1789, Monsieur de
Lascahan réunit avec Monsieur de Vie, la pluralité des suf-
frages, pour la nomination des secrétaires pris dans l'ordre de
la Noblesse.
Un an plus tard, à l'Assemblée des trois ordres tenue en la
même ville, Monsieur de Lascaban était procureur-fondé de
Monsieur de Garbonneau et du marquis de Galard, baron de
Magnas.
Un dénombrement, daté de Layrac, du 30 décembre 1748,
porte, sur un sceau ovale en cire rouge, les armes de Messire
Jean-Baptiste-Chollet de Lascaban, seigneur de Commères,
qui sont * : d'azur au chevron d'or, accompagné en chef, d'un
croissant, et en pointe d'une grappe de raisin du même ;
timbré d'une couronne de comte, supporté à dextre d'un
homme, et à senestre, d'une femme sauvages 2, le tout posé
sur une terrasse. (Sceaux des Basses-Pyrénées, par Raymond).
' Le nobiliaire Toulousain, par Rréniond, donne aux Chollet de Lascaban un blason
quelque peu différent : d'azur au chevron d'or, accompagné en chef d'un croissant, accosté
de deux mouchetures d'hermine, d'argent ; en pointe, d'un raisin d'or, au chef coupé
de Languedoc.
' Ou de carnation
190 NOBLESSE DE LOMAGNE
LAYRAC
LE S. DE MARTRES
L'abbé Raymond de Martres fut promu au siège épiscopal
de Rayonne, en 1120, et reçut, à St-Sever-Cap, une donation
importante du duc Guillaume, en présence de Geoffroy de
Roquefort.
Pierre de ^Martres rendit, l'an 1274, une sentence arbitrale
entre le commandeur d'Argentens et Bertrand de Goalard,
« pour raison du différend, qui estoit entr'eux, d cause des
terres de Maupas et bois d'Espiens dans la paroisse de Saint-
Vincent-de-Padieryi, rettenue par Debruc, notaire deNérac^. »
Manaud (ou Menaud) de Martres de Ste-Golombe, évêque
de Tarbes, puis de Couserans, mort à Coulommiers, le 8
décembre 1548, avait joué un rôle important dans les affaires
de France en Italie, où il s'était rendu avec Lautrec et Lescun.
Quand ce dernier, devenu Maréchal de France, eût été nommé
gouverneur du Milanais, Manaud de Martres présida, au nom
du Roi, les affaires ecclésiastiques du duché ; mais sa hauteur
lui aliéna la Cour romaine, et il dut rentrer en France vers
1522. Ses armes étaient : d'azur à une martre d'hermine.
Raymonde de Martres s'unit, le 20 avril 1563, avec Jean-
Alexandre de Lasseran% seigneur de Mansencôme, Moncla
et La Tour.
Marguerite de Martres, dame de la Salle et de La Roque,
mariée avec messire Antoine de la Duguie , chevalier , sei-
' Archives de Magnas.
• Armes des Lasseran : d'argent à la fasce de gueules, chargée de deux tours d'or.
EN l'année 1787 191
gneiir du Bosc et de Noaillac, eut une fille unique qui épousa,
le 6 décembre 1587, au château du BosC;, près de Tournon en
Agenais, Jehan 1^'' de Vivant, seigneur de Doyssat^
Jean de Mauléon, seigneur de Francon, épousa, le 15 no_
vembre 1592, Geneviève de Martres. Leur fille, Marie de
Mauléon, fut mariée avec Urbain de Noé, gouverneur des
Quatre-Vallées, nommé le 3 mars 1607, mestre-de-camp
d'un régiment d'infanterie.
Pierre-Paul de Martres, seigneur de Martres, Haumont, et
Ganties, était, en 1636, capitoul de Toulouse.
Paul de Martres, seigneur de Benque et de Gélat, capitoul
en 1646, et Alexandre de Martres, seigneur de Haumont, don-
nèrent, le 7 avril 1689, le dénombrement de leurs fiefs nobles
et furent maintenus dans leur noblesse par ^I. Langlois,
intendant de la Généralité de Montpellier, le 29 mai 1715.
Jean et Pierre de Martres, seigneurs de Beaulieu, dans la
juridiction de Lussan en Comminges, ayant présenté leurs
preuves écrites depuis 1588, furent déclarés nobles, par M.
Le Gendre de Monclar, à Montauban, le 17 août 1716.
Catherine de Martres, dame de Loupian^ mariée avec mes-
sire.de S'-Sivier, seigneur de Montant, eut une fille,
Philiberte de S^-Sivier, qui vivait encore en 1718.
Dans le rôle des ((.Nobles et sujets au ban dans la Sénéchaus-
sée d'Armaignac au wi^ siècle^ y), on trouve mentionné le
sieur de iMartres de là Lomaigne.
Joseph de Martres, seigneur de Beaulieu, dans le Comminges,
fut convoqué à l'Assemblée de la Noblesse, tenue à Muret, en
1789, avec Jean-François-Ignace de Martres, écuyer, et le
chevalier de Martres.
Ils portaient pour armoiries : Ecartelé aux premier et
dernier d'argent, au lion rampant de sable ; aux deuxième et
troisième de gueules, à une meule de moulin d'argent^.
' Magen.
' Archives de Magnas (Gers).
3 Nobiliaire Toulousain.
192 NOBLESSE DE LOMAGNE
LAYRAC
LE S. DE Ste-COLOMBE
Plusieurs personnages, appartenant à des familles anciennes
et illustres du ]\Iidi, avaient porté le nom de S^'^-Golombe.
Ce village, près de La Plume, avait reçu ses coutumes en
-12681.
Jean de Montagu de Mondenard, baron de Moncault, était,
avant 1451 , seigneur en partie de S^c.Colombe, ainsi que son
fils François.
Vers 1528, Arnaud du Bouzet, marié avec Marie de Loze,
fille d'Henri de Loze, seigneur de Marin, et de Catherine de
Sérilhac, avait le titre de co-seigneur de Roquépine et de
S'c-Colombe, qu'il transmit à ses héritiers. L'un d'eux, Jean
du Bouzet, gouverneur du château de Ham, éleva dans la
ville de La Montjoye, le couvent des religieuses de S^-François
et testa le 17 décembre 1612. Son fils Michel, gouverneur du
Château-Trompette, à Bordeaux, prit une part active aux guer-
res de la Fronde.
Au xviiie siècle, les Laclaverie^, originaires de La Plume,
» Bladé, Tholin.
' Dans la collection des Sceaux aux Archives des Basses-Pyrénées, l'empreinte des
armes de Jean-Nicolas de Laclaveric, placée sur un dénombrement, daté de Brax, le 21
mai 1777, présente le cartouche suivant : parti au l" coupé à l'aigle cployée, au 2° échi-
riueté de gueules, au 2« coupé, d'or au lion rampant ; timbré d'une couronne de Marquis,
supporté à dextre d'un aigle essorant, et à snnestre d'un lévrier assis. Les Laclaverie de
Soupcts portaient : écartelé, aux t»' et 4« de gueules, à 3 bcsans d'or, aux 2" et 3» d'ar-
gent à une couronne d'épines de sinoplc, sur le tout, d'argent à la bande d'azur, chargée
de 3 tètes de lion d'or, lampassées de gueules. Jean François de Laclaverie-Soupets, sei-
gneur de Laclaverie, archidiacre de S'»-Marie d'Auch, mit, le 18 novembre 1747, sur un
dénombrement, fait à Auch, son sceau ainsi blasonné : d'argent à la bande d'azur, char-
gée de 3 tôles de lions d'or arrachées et lampassées de gueules, avec couronne de marquis.
EN l'année 1787 193
avaient succédé aux Du Bouzet, en qualité de seigneurs de
S^'^-Colombe, et Messire Jean Nicolas de Laclaverie, seigneur
de Ste-Golombe et de Brax, vota à l'Assemblée de la Noblesse
d'Agenais pour l'élection des députés aux Etats-Généraux ^
Une branche des Montesquieu s'appelait aussi Stf-Colombe ;
elle avait pour tige, Jean Gaillàrdon, lils de Barthélémy de
Montesquieu, seigneur de Salles et de Marsan, en 14G0.
Ce nom se trouvait encore dans l'illustre famille de
Lomagne-ïerride, et dans celle d'Esgarrebaque en Béarn,
qui a donné au xvp siècle un gouverneur de Plaisance (Italie),
lieutenant de Lautrec, maire de Bayonne, et un vaillant
guerrier, Jacques d'Esgarrebaque-Stc-Golombe. Il défendit
liéroïquement Oléron contre le liaron d'Arros.
En 1751, Monsieur de Vie de St^^-Golombe était prieur
d'Antignac, au diocèse d'Alais. Il succéda à François de Gros-
solles, abbé de S'-Sever-Cap, seigneur de S'-Martin « où il
avait été enterré dans le sanctuaire de la dite Eglize, annexe
de Mauroux, près Lectoure, le 8 juin 1750'' ».
Une autre maison de S'c.Qolombe était fixée dans le Beau-
jolais, depuis 1200 ; elle avait foui'ni, outre un grand nombre
de chevaliers, baillis, grands-croix de l'ordre de S'-Jean de
Jérusalem, plusieurs clianoines et comtes de Lyon. L'un d'eux,
Guichard de S'e-Coloml)e, mourut le 11 janvier 1228.
Cette famille subsistait en de nombreux rameaux : celui
des seigneurs de Poyet, qui avaient pour armes : écartelé
d'argent et d'azur ; celui des marquis de l'Aubépine, dont le
blason était : écartelé aux premier et quatrième d'azur à trois
bandes d'or, aux deuxième et troisième, d'or à la tour de
gueules.
A ce dernier appartient Hector-Léonard de St*^-Golombe de
l'Aubépine, chef d'escadre des vaisseaux du Roi, et lieutenant
général de ses armées en 1772^.
' J. de Hoiii rousse de liallbie.
2 Arcliivcs de Flaiiiarons (Gers)
^ Etreiines de la Noblesse, 1773.
194 NOBLESSE DE LOMAGNE
Enfin il y avait encore les branches de S^-Priest, du Thil,
de Nauton, de Cadirac, de ïournade et de Boissonnade
d'Astugue* ; les Ste-Coloinbe, issus de Jean-Baptiste de
Ste-Colombe de Boissonnade^, seigneur d'Astugue, trésorier
général de France au bureau des finances de la Généralité
d'Auch en 4741, habitant Layrac en Bruilhois, subsistent
encore de nos jours.
Les Laclaverie de S^'^-Golombe de Layrac occupaient, depuis
longtemps, une situation importante dans le Bruilhois. Le 0
août 1415, Jean de Laclaverie était, avec Arnaud d'Audebert,
consul du Saumont, et il fut chargé, en cette qualité, de rece-
voir noble Jean de La Serre, comme procureur, envoyé par
^larguerite d'Albret'-. Ses armes étaient : d'azur à trois co-
lombes d'argent, deux et une, et au croissant du mèjiie, en chef.
S^'^-Colombe fut érigé en marquisat vers 1789.
Les d'Avon de Gollongue-Stc-Colombe avaient pour armes :
d'azur au chevron d'argent, accompagné de trois étoiles de
même; écartelé de gueules à un pont aux deux arches d'or, qui
est de Ponte vez.
En Languedoc, Guillaume do S^^^-Golombe, seigneur d'Oupia
et de Laval-de-Dagne, lit, avec son fils Pierre, ses preuves de
Noblesse remontant à 1415, devant Monsieur de Besons, qui
les maintint comme gentilshommes, par jugement souverain,
rendu le '23 septembre 16G9. Gette famille portait pour ai-
moiries : d'azui' à trois bandes d'or ; écartelé d'or, à une tour
de gueules 3.
Les S^c-Golombe-Boissonnade-d'Astugne se sont alliés aux
Le Venier de Pouylehaut, Glaret de Fabas, Montesquiou-la-
Boulbène, KerHvio de Brandrion, de Redon et autres bonnes
familles appartenant à la Noblesse*.
' François de S*e-Colombe, ccuyer, fit registrcr, à Bazas, le '2() sfiitcmbre 1098, ilaiis
Tarniorial {général de France, ses armes (ini étaicMit ; do gueules à deux ci)loiiities d'ar-
gent [lassantes l'une sur l'autre.
' J. de Hourroussc de LafTorc. ,
3 Armoriai de Hrémond.
* La Géiiéalo(jie des S*^'-Colo)nbe a (•lé publiéf dans h- Nobiliaiic di- riujcnnp cl Gascogne,
par O'r.ilvie.
EN l'a.\nki<: 4787 d95
LAYRAC
LE S. DU LYON
L'abbaye de Moissac possédait, dans la paroisse de ►S^e_]\Xade-
leine del Corn, des fiefs dont les terres furent reconnues, en
4296, 4307 et 4334, appartenir à l'aljbé de ce monastère. Le
couvent les aliéna plus tard, et ils formèrent une seigneurie
dite de Vidounet, dont Jean du Lion fit hommage au Roi, en
4464, et que Georges du 4ion déclara dépendi^e de l'abbaye,
l'année suivante.
Jean et Georges du Lion appartenaient à une ancienne
famille de Moirax, depuis longtemps annoblie, puisque Ber-
nard del Léo, notamment, prêta serment de fidélité^, le 45
janvier 4364, avec les liabitants deMoissac, au roi d'Angleterre,
dans les mains de Jean Chandos.
Georges du Lion, dit le capitaine Vidounet, rendit son
hommage au Roi, le 5 octobre 4555, pour les seigneuries de
Vidounet, ^lilhole et Landorre. Ce Georges du Lion, seigneur
de Gorn,Gasques et Golonges, avait épousé, en 4524, Antoinette
de Bar de Meauzac, qui lui porta la seigneurie de La Bastiole
en Agenais.
Fils de Guillaume du Lion, seigneur de Ferrussac, Gasques,
etc., et d'Agnès de Loniagne, Georges du Lion- Vidounet
accompagna Monluc en Italie, se fit remarquer par son cou-
rage, et fut tué, en 4568, dans une sortie contre les ]\Iontalba-
nais,qui avaient tenté de surprendre Castelsarrazin, où il com-
mandait; chevalier de l'Ordre du Roi et capitaine de 50 hommes
d'armes, il était neveu du vicomte de Lomagne-ïerride, et
c'est ainsi que le désigne Monluc, dans ses mémoires ^
^ Mémoires de Jean d'Antras.
196 NOBLESSE DE LOMAGXE
Marie du Lion, tille de Georges du Lion et d'Antoinette de
JBar, porta en mariage, le 17 juillet 1582, la seigneurie de
Vidounet à Jean-Louis de Lostanges, gentilhomme ordinaire
de la chambre du Roi, seigneur de Puydrèges ; leurs descen-
dants conservèrent cette terre jusqu'en 1783.
Les du Lion avaient leur tombeau dans l'église de la
Madeleine del Corn, annexe de S^-^Iartin de Moissac, et
Guillaume du Lion, mari d'Agnès de Lomagne, ordonna,
dans son testament du 31 août 1524, sa sépulture «au tombeau
de ses prédécesseurs dans l'église de la Madeleine, s'il vient à
mourir dans sa maison del Corn^ »
Noble Guillaume du Lion acheta, le 17 juillet 1497, de Jean
de Grossolles, seigneur de Gaumont, Gayssanès, S'-Arroumex
et Asques, la moitié des dimes de Gayssanès, moyennant 300
livres tournois.
Guillaume du Lion, de la famille de Vidounet, était seigneur
de Gasques, en Agenais, dès 1495. Il transmit cette seigneurie
à sa postérité qui en jouissait encore en 1789
La seigneurie de Bruniquel était venue aux du Lion par le
mariage de Jean-Paul du Lion, seigneur de Gasques, avec
Marie-Pvoger de Comminges, vicomtesse de Bruniquel, le 19
mars 1619.
Guy du Lion de Gasques, vicomte de Bruniquel, avait pour
femme Jacquette de Corneilian, tille d'Amaury de Gorneillan,
baron de Mondenard.
Pons (ou Paul) du Lion, seigneur baron du Belcastel, veuf
de Marie de Syreuilh, épousa, le 15 février 1657, Damaris de
Vivant; leur lille Juditli, Louise du Lion, dame de Siorac, se
maria, le 19 janvier 1697, avec Barthélémy de La Verrie, sieur
de Sainte-Rade^onde. Paul du Lion avait vendu, le 10 mai
1650, les trois quarts de sa tori'e de Belcastel à l\achel do
La Verrie-.
Jean du Lion de Gasques était, en 1658, prieur de Golonges,
' Maiilcii(|. Iloniineiilx liisliirii/ues sur le Tani-el-Giironne.
■•' Ad Maxell.
EX l'année 1787 197
prés Moissac. Quoique le Roi fût seigneur de Golonges,
plusieurs membres de la famille du Lion s'en qualifièrent
aussi seigneurs, depuis Guillaume du Lion, en 1495, jusqu'à
Jean du Lion, vicomte de Bruniquel, seigneur de Gasques et
de Golonges, qui prend ces titres dans son testament, le 8 avril
1752.
Louise-Galiotte du Lion de Gomminges était mariée, avant
1703, avec Hector d'Ouvrier de Bazus, président de laGhambre
des requêtes au Parlement de Toulouse.
Marguerite du Lion épousa, en 1700, Louis, seigneur de
Fages, capitaine dans le régiment d'Auxeri'ois.
Marie du Lion de Gasques, mariée avec Antoine de Re-
gnauld, seigneur de Maurel, eut une fille nommée Marguerite,
qui donna sa main, en 1720, à Gabriel de Testas, sieur de
Guitai'd; elle lui apporta la seigneurie de Maurel, près
Sigonhac en Agenais.
En 1789, Jean-Heni-y du Lion, seigneur de Gasques, assista
à l'Assemblée des trois ordres tenue à Agen, pendant le mois
de mars.
André-Etienne du Lion, chevalier, iiabitant Layrac, vers
1782, était marié avec noljle Anne Descanaux, d'une ancienne
famille de Nérac'.
Nous ne savons si les du Lyon d' Agenais avaient un lien
d'origine avec les du Lyon de ^larsan, seigneurs de Gampet-
Geloux, .Leu, Bezaudun, Malause, L'Isle, Besle, Canet,
Vieille-Secure, Gareins, Viannes, Gazeaux, etc.. Gette famille,
connue dans les Lannes, dès l'an 1150, est mentionnée par
Froissard dans son curieux voyage vers le Midi de la France.
Elle s'est alliée avec les Ségur, Bourl)on-Lavedan, Arsac, Ber-
goignan, Mal vi rade, Lons, Mauléon, Gap tan. Luxe, Juillac,
Spens, Ferragut, Navailles, Baylens, etc.. D'après la tradition,
cette maison tirait son nom de la terre de Leu, près Morlas,
au diocèse de Lescar ; elle descendait de Raymond-Arnaud
' Les armes des Descanaux étaient : l'arti au premier de sinople à trois clievrons brisés
d'argent, posés l'un sur l'autre ; au deuxième d'azur, a la licorne effarée d'argent.
108 NOBLESSE DE LO.MAGNE
du Lyon, témoin, en 1150, de la fondation du Prieuré d'Ordias,
par Pierre, vicomte de Béarn.
Spain du Lyon, gouverneur du ^Iont-de-Marsan,de Pamiers,
du comté de Foix et du château d'Orthez, fit liommage, le
21 juin 1390, au vicomte de Béarn, « pour les terres qu'il pos-
(( sécloit, avec son fils, dans le pays Béarnois du chef d'Antoinette
« de Nav ailles, sa femme, sœur de noble Manaud, seigneur de
« Navailles^ y<.
Sous Louis XI, Gaston du l^yon, vicomte de l'Isle et mari de
Jeanne deLavedan, était sénéchal de Toulouse et d'Alby^. Son
frèi'e, Pierre, devint archevêque de Toulouse, et Gaston, son
autre frère, fut sénéchal de Guyenne, de Saintes, des Lannes
et du Bazadais.
(( Isabeau d'Armagnac, dame des Quatre-Vallées, en consé-
quence de la donation de son frère, Jean 111, comte d'Armagnac,
tué à la prise de Lectonre, par l'armée du Boi, en 1473, fut
sauvée de la ville par Gaston du Lyon, vicomte de Lavedan,
sénéchal de Toulouse et d'Allé y, mestre de camp dans l'armée
Boyale.
((. Il mena Isabeau, avec tous les honneurs qui lui étaient
dus, en son château de Malause, où il la traita le mieux qu'il
lui fut possible, pendant près d'un mois.
« De là il la lit conduire dans le Pais des Quatre-Vallées,
dont elle jouit pendant environ deux ans, qu'elle vécut, au
bout desquels elle lit son testament, et en reconnaissance des
bons traitements qu'elle avait reçus du même Gaston, elle le
fit son héritier universel, tant dans ses teri-es des Quatre-
Vallées, que dans sa portion patrimoniale des comtés d'Arma-
gnac, de Bodez, de Périgueux et autres biens de sa maison.
Elle décéda peu de jours après, et Gaston du Lyon, héritier
d'Isabeau, posséda les Quatre-Vallées de 1475 à 1486, (pi'il
décéda^, t) A la mort de sa fille unicpie, le pays des Quatre-
Vallées lit l'otourà la couronne de France.
< I>||n/.inr.
^ l.ciir tille iiiii(|iio, Lnuiso, vicdiiitcssc (te Lavodaii, épousa, li- ;2I février MS'.l, C-liarlos t
(If lîdinboii, lits naturel de Jean il de lîourbou, lijfe des seijjueiirs de Torrchren, (l(>s
viconilcs de Lavedan cl des Miar(|uis de Malau/.e.
^ Uoni HruL'elles.
EN l'année 1787 199
l.e 19 juillet 1409, Annette du Lyon était femme de noble
et puissant seigneui-, Etienne de Béarn, Ijaron du Saumont.
Louise du Lyon, le 30 juin 1518, est qualifiée de Dame sei-
s^neuresse de Lavedan.
Jean-David du Lyon, marié avec Eléonore de Baylens-
Poyamie, seigneur de Gampet, Geloux et Gazeaux, chambellan
des Roi et Reine de Navari'e, leur sénéchal en Marsan,
Tui'san, Gabardan et dans la baronnie de Gaptieux, fit, en
cette qualité, le 12 juin 1557, la vérification des privilèges du
Béarn.
Les armoiries des du Lyon de Gampet-Geloux sont : d'or au
lion d'azur, armé et lampassé de môme, avec la devise :
Léo rugit et non timebit.
Leur château de Gampet en Marsan est l'ancienne forteresse
1 où commandoit Gaston du Li/on, dit le capitaine Gampet,
(( lorsqu'il voulut, en 1581, s emparer du Mont-de-Marsan,
« pour piller la ville avec Jean de Lissalde, Jehan d'Audigeos
a et aultres huguenots^. )>
Louise du Lyon épousa, le 20 avril 1555, dans le château
de Genouilhac, Antoine de Touchebœuf-Beaumont, seigneur de
Ferrières.
Jehan du Lyon de Gampet fut gratifié jjar Henry IV, le 31
mai 1008, d'une somme de 1000 livres à prendre sui' les biens
saisis des l'ebelles d'Armagnac, du Bazadais et du Gondo-
mois-.
Henri du Lyon, décédé le 17 septembre 1089, avait été
capitaine dans le régiment de la marine.
Jean-Pierre du Lyon, seigneur de Besle et de Labatut,
capitaine d'infanterie au régiment de Guiche, fut tué au siège
de Kehl, en 1703,
Alexandre du Lyon, seigneur de Gampet-Geloux, était, au
commencement de 1714, lieutenant dans le régiment de
Coëtquen.
' Revue île Gascofine, ISSI.
2 Armoriai des Landes, par A. de Cauiia.
200 NOBLESSE DE LOMAGNE
La baronnie de Gampet avec les seigneuries de S"^-Groix,
Rague, S^-Martin et Gélos fut érigée en marquisat, le 15
novembre 1731, pour Pierre du Lyon, seigneur de Geloux et
Garreins, fils d'Alexandre du Lyon et de Jeanne de miasme*.
Cette seigneurie était venue aux du Lyon par le mariage de
Jean du Lyon, seigneur de Viane, avec Marguerite de Lexe,
au milieu du xive siècle.
Jacques du Lyon, capitaine dans le régiment de Goëtquen,
lils de Mathieu du Lyon, seigneur du Bosc, et de Romaine
d'Abadie, mourut de ses blessures au siège de Lille, en 1708.
Marie- Angélique du Lyon, fille d'Alexandre, marquis du
Lyon de Gampet-, et de Gorisandre de Lons^, prit pour mari,
dans l'année 1738, noble Jean-^Iarie de Prugue*, seigneur de
Gaillauet de Baquera^.
Pierre-Gaston du Lyon, marquis de Gampet et Geloux,
chevalier, ancien page de Sa Majesté, se remaria avec made-
moiselle Marie de Goui'gues'', après avoir perdu sa première
femme Louise dePujoUé'de Juliac, dont il avait eu Gatlie-
rine du Lyon, baronne de Labatut, près Tartas, qui épousa le
vicomte de Gourgues, seigneur de Lanquais.
Laurent-Marc-Antoine du Lyon, marquis de Gampet, che-
valier de S'-Louis, sous-lieutenant dans la compagnie de
Gourteille, assista, en 1789. à l'Assemblée de la Noblesse des
Lannes.
Le château de Gampet-Geloux, près de Mont-de-Marsan,
appartient encore à la famille du Lyon.
' Armes des de Mesme-Ravignan : Ecartclo au premier d'or au croissant de sable, aux
deuxième et troisième d'argent à deux lions passant de gueules, au riuatrième d'or à une
étoile de sahle, au chef de gueules.
Les .Mesme anciens portaient : d'or au croissant de sable.
* Grand sénéchal de Marsan, Tursan et Gavardan en 1733.
3 Armes de de Lons : d'argent au pin de sinople, sur une terrasse de même, côtoyé à
dextre, d'une étoile d'azur, et à seneslre d'une ourse de gueules.
' Armes des de Prugtie : d'azur, à deux lions atTrontés d'or, armés et lampassés de
gueulrs, supportant une ancre d'argent. Les de Piugue étaient seigneurs de Cézéron,
Baquera, Micarrére, Caillau, .Maichcn, .Marin et Lazarinx (dans les Landes).
^ Archives de la maison du Lyon.
" Armes des Gourgues : d'azur, au lion dor.
' Armes des Pujollc : de gueules au porc-épic d'or.
EN l'année 1787 201
LAYRAC
LE S. DE BARRAU
Ti'ois messieurs de Barrau parurent à l'Assemblée des trois
ordres à Lectoure en 1790, et tous portaient des armoiries
différentes. Le comte de Barrau avait pour blason : d'azur, à
trois sceptres royaux d'or, mis en trois barres, à la bande de
gueules, brochant sur le tout ; c'était les mêmes armes que
possédait, en 1531, un sieur de Barrau, chevalier de ^lalte.
L'écusson du chevalier de Barrau, en 1787, était : de gueules
aux deux lions léopàrdés d'or, l'un sur l'autre^ surmontés de
deux étoiles d'argent.
Enfin le baron de Barrau avait à peu près le blason du
comte de Barrau, mais il supprimait la bande de gueules
brochant sur le tout.
Une famille de Barrault, du Languedoc, avait dans son
écusson une croix d'or, cantonnée de quatre soleils de même,
sur fond d'azur.
Bertrande de Barrau, fille de Pierre de Barrau, co-seigneur
d'Andiran en Albret, et de Marie de Noaillan, épousa, le 31
juillet 1556, au château de Poudenas, près Mezin, Auger de
Gaubios, lieutenant du roi en Languedoc, gouverneur de
Garcassonne^
Vers 1560, Jeanne de Barrau était mariée avec noble Pierre
de Morville, seigneur de Brazalem, dont le grand-père fut mis
en possession de ce fief par Gharles II, sire d'Albret, comte
de Dreux et de Gaure, vicomte de Tartas en 1470.
Pierre de Barrau, conseiller au présidial d'Angouléme,
' Ad. Masen.
202 NOBLESSE DE LOMAG.NE
avait dans ses armoiries : trois croissants d'argent, posés deux
et un, sur fond d'azur, à la palme d'or en pal. Son fils, nommé
échevin le 5 octobre 1629, signa, le même jour, au grelïe de
l'Election, la promesse «. de vouloir vivre noblement^ . i>
Un comte de Barrau était, en 1637, gouverneur du comté de
Foix-.
Messieurs d'Abadie de Barrau habitent actuellement le châ-
teau de Gastex, près de Gazaubon (Gers). G'était un manoir
fortifié, commandant la plaine du Midou et défendant la petite
place de Monguilhem.
Leurs armoiries sont : d'argent à la bande d'azur, chargée de
trois étoiles d'argent, accompaguées de deux lions de môme.
Une famille de Barrau de Lacassagne s'est perpétuée à Lec-
toure jusqu'à nos jours.
(( Arnaud de Barrau figui'a comme téuioin, avec Raymond
de Lamote, Guileran de la Molères, Sicard de Mons, Jean de
Gassagnac, Pierre de Laborie, Gausbert de Bernard, Denis de
Vignes, Guillaume de Penne, Guiraud de VeiYlier, Bernard
d'Artigavadal et les consuls de la ville d'Auvillars, Jean de
Poupas, Etienne de Lapierre, Jean Delpey, Jean Goussan et
Arnaud Raymond, au serment réciproque du comte d'Arma-
gnac, seigneui' d'Auvillars, et de la communauté dudit lieu,
avec approbation et conlirmalion des coutuQies, prononcé
solennellement dans le monastère de S'-Pierre, le 15 juillet
1387, devant les seigueurs de Bail^asan, de Manihan, de Gi-
mat, de Gocumont, chevaliers, de GrossoUes, chancelier
d'Armagnac, de Galvarupe, secrétaire du comte, et de Varanges
et Meyde, notaires du Roi^. «
On connaissait, à Toulouse, la famille de Bari'au, (|ui
comptait |)armi ses membres un capitoul, seigneur de Mervilla
en 1323.
Un de ses descendants, seigneur de Montégut, dans le Com-
minges, fut confirmé dans sa noblesse, [)ar jugement rendu,
' Nobiliaire du Limousin.
' Annales de Pamiers.
^ Vicomte d'Auvillars, par Lagrèze-Fossat.
EN l'année 1787 203
sur la proposition de j\I. Le Gendre, intendant de la Généralité
de Aiontauban, le 'i'i juillet 1700. Il fit enregistrer ses armes
(jui étaient : de gueule à deux lions léopardés d'or, superposés,
surmontés de deux cloches d'ai'gent.
Son fils, Bernard de Barrau, seigneur de Montégut, Fronti-
gnac, Samouilhan, dénombra ses fiefs nobles devant les
capitouls, comme habitant de Toulouse, le Tl avril 1744.
Pierre-Elisabeth-Denys de Barrau, seigneur de Montégut,
fut présent à l'Assemblée de la Noblesse du Gomminges, tenue
à Muret le 10 avril 1789, ainsi que le chevalier de Barrau-
]\lontégut, son frère.
Un seigneur de Muratel en Rouergue, du nom de Barreau
(Jean-Jacques)_, avait énuméré ses fiefs nobles, le 20 octobre
1737, devant les trésoriers-généraux de France, en la Généra-
lité de Montauban.
Jean-Jaubert de Barrant, archevêque d'Arles *, en 1612,
timbi'ait les livres de sa bibliothèque avec l'écusson suivant :
d'or, à la croix de sable chargée de cinq coquilles d'argent-.
Les Barrau d'Esparron portaient comme armoiries : d'or
(alias d'argent), au lion de gueules ; d'autres Barrau chai-
geaient leur écusson de trois fasces de sinople.
G'est à la famille des Barrau, seigneurs du Pairon, en Gon-
domois, qu'appartenait Bertrand de Barrau, chanoine de
Gondorn, prieur de Perle, abbé de Bouillac, devenu, en 1579,
évoque de Pamiers. 11 eut pour successeui', Joseph d'Esparbès
de Lussan^.
' Nobiliaire Toulousain.
- Armoriai du lîiMiophilc.
3 Annales de Pamierx, par Laliouilcs.
204 NOBLESSE DE LOMAGNE
LECTOURE
LE S. DE St-GERY
Le baron de S'-Créry fut le doyen de l'Assemblée des gentils-
lioiiimes, el président élu par la Noblesse de la sénéchaussée
d'Armagnac, en l'absence du marquis d'Angosse, grand
sénéchal, le 18 mars 1789.
La maison de S^-Géry, d'origine espagnole, suivaid la tradi-
tion, était ancienne et bien apparentée. Elle possédait de
vastes domaines dans le Lectourois, l'Agenais, le Fesensaguet
et le comté de Gaure. Une alliance avec les Galard de l'Isle-
Bouzon lui avait apporté la seigneurie de la ^lothe-Ando, la
moitié de celles de Brugnens, d'IJrdens et d'Aurenque, entin
la baronnie de Magnas (entre Lectoure et Castelnau-d'Arbieu),
où les St-Géry résidèrent longtemps. Cette terre, faisant
primitivement partie du grand fief de l'Isle-Bouzon, passa
par mai'iage, plus tard, aux S'-I^éonard, aux J^avalette, aux
Noé, et elle revint, en 1785, à la famille de Galard, qui la
possède encore aujourd'luii avec celle de La Motlie, provenant
aussi des S'-Géry, mais acquise postérieurement.
De 1488 à 1689, les S^-Géry portèrent le titre de barons de
Magnas ; une terre, du même nom, pi-ès Agen, appartenait en
même temps, à une autre branche de cette famille.
Antoine de S^-Géry, seigneur de La Mothe-Ando et de
Magnas, épousa le 5 juin 1503, Marguerite de S'-Lary, sœui-
du maréchal de Bellegarde, et tante de Roger de S^-Lary, duc
de Bellegaide, marquis de Beuvron, grand écuyer de France.
La scimi- d'Antoine de S'-Géry se maria, en 1570, avec noble
François de Bourrousse, sieur de Laffore.
EN l'année 1787 205
Charlotte de S^-Géry prit pour époux, le 9 janvier 1639,
François de Galard, seigneur de l'Isle-Bouzon, en Lomagne.
Jean de S^-Géry, baron de Magnas, lieutenant-colonel au
régiment de Picardie, vendit, le 2 juin 1596, à Jean de Lary,
seigneur de La Tour, les droits seigneuriaux exercés par le
seigneur de Magnas , sur le domaine d'Aurenque ^ ; il mourut
en 16'2!2, d'une blessure reçue au siège de Montpellier, laissant
une veuve, Marguerite de Laas-, dame de la Mothe, belle-
sœur de Guy de Goalard, seigneur de Gastelnau-d'Arbieu.
Joseph de S'-Géry naquit, vers 1590, au château de Magnas,
et y décéda en 1674. Il avait été commandant du régiment
de Guyenne, pour le duc d'Epernon, lieutenant au gouverne-
ment de Lectoure, et il se trouva gravement compromis dans
la conspiration de Ghalais. Ayant sauvé sa tête à grand'peine,
il se retira, au commencement de l'année 1642, dans son
manoir de Magnas, où il ne s'occupa plus que d'œuvres
littéraires.
Il écrivit plusieurs volumes de poésies, en français et en
latin, entr'autres les a Essais de Messire Joseph de S^-Géry,
(( seigyieur de Magnas, mélange de prose et de vers'^ ; » « Ma
iL félicité'^, » etc. Il avait épousé, en 1617, Jeanne de MontauU,
fille du co-seigneur de Gastelnau-d'Arbieu.
Un de leurs descendants, désigné sous le nom de Magnas,
de Lectoure, eut un sonnet couronné par la société des Lau-
ternistes de Toulouse, en 1703, rivale de l'Académie des Jeux
Floraux"'.
A l'époque où Jose[)h de S^-Géry oubliait à Magnas, au
milieu de ses occupations poétiques, la vie et le tumulte de la
Cour, Guillaume d'Astros, le poète gascon, était curé de
S'-Glar, petite ville voisine de Magnas, et il rima plusieurs
pièces de vers en l'honneur de Monsieur et de Mademoiselle
' Voiici.'l uclc à rAppcrulicc.
- AiiiR's (les Laas : Ecaitolt; aux prt;inicr ut (|iialrièine d'or an Hun de gueules, aux
deuxièine et troisième, d'azur à la levrette rani|)aate d'argent.
^111-4", 1(563, cliez Thomas Jolly et Louis IJillaine.
* Chez Antoine Vitré, à l'aris, IG(J2.
* Voir à l'Appendice.
206 NOBLESSE DE LOMAGNE
de Magnas, et des belles eaux de leur domaine, auxquelles il
avouait, malgré leur limpidité, préférer le vieux vin des caves
du château 1.
Jean de S^-Géry, baron de Magnas (fils de Joseph), avait
épousé, le 3 novembre 1645, Marguerite de Montesquiou; leur
fille unique, Marie de S^-Géry, devint, le 19 janvier 1689,
marquise de Sérillac-S'-Léonard, et apporta à son mari la
l)aronnie de Magnas; un lils de Joseph de S^-Géry, Alain,
fut, en 1725, abbé de Flaran, archidiacre de S^-Gervais et
vicaire-général de Lectoure. Jean-Joseph de S^-Géry (qui est
enseveli dans la chapelle du château de Magnas), fils de mes-
sire Alain de S^-Géry et de M. de Galard de l'Isle-Bouzon,
fut abbé de Nogent-sous-Grécy, et devint un orateur fort estimé
en son temps. Premier aumônier de Madame (Elisabeth-
Gharlotte de Bavière), décédée le 8 décembre 1722, il prononça
le discours d'usage, en présentant le corps de cette princesse
à la portede S^-Denys^. Très bien en Cour et jouissant d'impor-
tants bénéfices, Jean-Joseph de S'-Géry faisait de fréquents
séjours à Magnas dont il répara la chapelle. Sa parente, qui
était sœur Carmélite à Lectoure (Marie des Anges de S'-Géry),
janséniste outrée, mais instruite et spirituelle, soutenait avec
lui de violentes discussions où l'abbé n'avait ' pas souvent
l'avantage. A ses conseils d'humilité et de soumission, elle
répondait avec logique et énergie: i.( Se ménager, s'accommoder
« au temps, quand il s'agit de la foi, quelle honte '? Mon
1 I..\ IIOINT DE M.V.NAS
La lliiniil lie Mwjniis es plan hero
Tous oiii'ils lie lien ijà iiraiin leva.
El se iniron en sa beroii.
Mes, certo si nous caii lienqueslo,
Nas, mus, pots, dents, gniif, leiKjouo et tout iiiu resto
Depauson que Ion liin île Maiiiias es niilloii
E mes si lou pourtur ilepausn.
Nous ilirnjnmès auto causa.
Poésies Gasconnes, t. ii, pa^'c \'M\. Ed. de Tross.
' Cl' disrdiirs est r:i|i|iiii II'' iImiis IcN /i()r///y/('///.s' llisloriijiiex sur lu ninisitn de Cnlnid.
t. II, par M. Niiiileiis.
EN l'année 1787 207
(( grand-père et le vôtre, un des grands génies de son siècle,
(( était bien éloigné de s'accommoder à ceux qui voulaient
(( introduire l'erreur ; au contraire, il s'élevait avec force
« contr'eux. Au temps de la grande alTaire du jansénisme, les
(( pères capucins le craignaient si fort que pas un n'osait s'ap-
(( procher de Magnas, où il demeurait ordinairement )■>.
Sœur Marie mourut, le 2 décembre 1733 au Carmel d'Agen,
où elle avait dû se rendre en exil, par ordre de l'abbé ^Mon-
plan, aum(Hiier de ce couvent et ancien aide-major au régiment
de Meuse, qui Jie lui laissa pas le temps de voir, avant de
partir, son fi-ère M. de La Mothe-S^-Géry, ni les dames de
Lectoure qui voulaient lui dire adieu*.
Françoise de S*-Géry, dame de Pauillac, près Fleurance,
veuve de messire Antoine-Gabriel de Galard-Saldebru, che-
valier, seigneur dudit lieu, céda, le 10 décembre 1783, une
partie de la seigneurie de Pauillac à François-Saturnin de
Galard, marquis de Terraube. Peu d'années après cette vente,
le château fut détruit-, les jardins changés en prés et guérets,
mais on l'especta la sépulture de la famille de Galard, placée
sous un des bas-côtés de l'église S'-Oi-ens de Pauillac. Dans
ce caveau se trouvaient inhumés Jeanne de Bérailh, née de
Galard (1564), Catherine de Bérac, femme de Gaillard de Ga-
lard (1576), Jean-Paul de Galard, seigneur de Pauillac (1609),
^larguerite de Montant, femme de Jean-Paul de Galard (1602),
Brandelise de Galard-Terraube, seconde femme de Jean-Paul
de Galard, Jean-Bernard de Galard-Pauillac, capitaine de
cavalerie au régiment de Galard, du comté de Gaure (décédé le
24 mars 1693), Bei-nard de Galard, seigneur de Pauillac et de
Piiberon, enseveli le 16 novembre 1717, Annette-Henriette de
' I-t'ioiico Couture. Revue île Gascoijne, ISTO.
2 l'rocùs-veibal conservé à la mairie de Pauillac (Gers) : « La municipalité de Pauillac,
de concert avec des commissaires nommés jiar la Société républicaine du dit lieu, a pro-
cédé, le 20 Floréal, an II de la république, à la brûlure des papiers terriers et titres de
noblesse des Galard, cx-sci^neiu s de Pauillac, existant dans leur cy-devanf château, au
pied de l'arbre de la liberté.
" Fait à la luaison commune, les jour et an que dessus. »
208
NOBLESSE DE LOMAGNE
Montant, femme de Bernard de Galard, décédée le 8 septem-
bre 1707, Joseph de Galard-Pauillac, mort le 12 mars 1751,
Jacquette de Tamaignan-Bonnegarde, femme d'Antoine-Gabriel
de Galard-Pauillac, décédée le 16 décembre 1773, Madame de
Gapdeville, veuve de messire François de Tamanlian, seigneur
de Bonnegarde, ensevelie le 0 juillet 1759, Marguerite de
Bastard, veuve de messire de Galard, seigneur et marquis de
risle-Bouzon en Lomagne, morte le 29 juin 1753, Antoine
Gabriel de Galard, mort à Lectoure en 1774, et transporté
dans l'église de Pauillac.
Enfin on croit que Gaillard de Galard, abbé eommandataire
de Bouillas et seigneur de Pauillac en 1585, fut déposé dans
la sépulture de sa famille en l'église de Pauillac.
Les Galard avaient été seigneurs de ce village depuis Gail-
lard de Galard, avant 1550, jusqu'à Antoine-Gabriel, qui
mourut, en 1774, sans postérité^
La famille de S^-Géry passa les mauvais jours de la Révolu-
tion dans le château de la ^lothe, voisin de celui de élaguas.
Le baron de S'-Géry, plus lieureux que son cousin, le mar-
quis de Galard, échappa à l'échafaud et fut enfermé, plusieurs
mois, à Aucli, dans l'ancien palais archiépiscopal. A son re-
tour à la Mothe, il trouva sa femme et ses enfants qui avaient
donné l'hospitalité à ses deux sœurs, dont l'une était religieuse
carmélite, chassée de son couvent.
<L Ames douces, esprits des plus aimables, leur humeur
' SEIGNEURS DE PAUILLAC,
DU NOM DE Galard
Gaii-lard dk Galard (fils
lie Gilles (le, Galard-Tcnaiilic
et de G. de Ki}i;aiid de Vau-
dreuili, vivant en I .').")(),
é|». Catiierinc de Herrac,
I5G8;
cp. Kiaiiçoise de Lézir-
Saldcbrii 1579.
Jean-Paul de Galard ,
vivant en 16U9,
ép. Marguerite de Montaut,
é|j. lliaiiili.'iise de Galaid-
Teii'aiilie.
Jeax-Uernahd de Galard,
ép. Paule de Laj;ardèie,
lO'iiy; il vivait encore on
I6i7.
Bernard de Galard,
é|). Henrietle-Annettc de
Montaut en 1C74.
Je AN- Joseph de Galard,
en I7UI, ép. Marie de So-
ros de Hroqnas, mourut en
MiÀ.
Antoine-Gabriel de Ga-
lard, seijjneur de Riberon,
ép. J.de Tamaignan 1745.
ép. Claire-Françoise de S»-
Géry, meurt, en 1774, sans
enfant.
EN l'année 1787 209
« enjouée dissipait bien des nuages, comme leur inébranlable
(( confiance en Dieu ranimait le courage de cette famille si
« éprouvée*. ))
Le madrigal suivant leur l'ut adressé par Monsieur L. Malus,
ancien oratorien et grand ami de la maison :
POUR LA BIBLIOTHÈQUE DES DEMOISELLES DE S'-GÉRY
Si tant de livres, par mallieur, Car vous retrouverez en elles,
Sont volés à ces demoiselles , Dans leur esprit et dans leur cœur.
Ne courez après le voleur, Ce qu'ils contiennent de meilleur-.
Née à Lectoure, en 1742, Gabrielle de S'-Géry, sœur de
^larçiuerite et fille de Jean-Louis de S'-Géi-v et de Catherine
de Richement, avait été professe au Carmel de Lectoure, le
21 avril 1764, et elle décéda au château de La ]\Iothe, le 2
mars 1804 3. Une de ses compagnes de couvent, Jeanne de
Goudin, (en religion sœur Jeanne, Thérèse de St-Jean), ayant
perdu son père, Pierre de Goudin \ seigneur de Peyrusse, et
sa mère Pétronille de ^lorlan, se vit sans parents et sans
ressources, en quittant le Carmel. Elle partagea, pendant la
Terreur, la réclusion à Lectoure de la marquise de Galard.
Entrée au couvent le 1<^'" novembre 1777, ses grandes infirmités
l'empêchèrent d'y revenir avec ses sœurs, en 1826, et elle
trouva longtemps un asile au château de élaguas. Elle mourut
à Lectoure le 5 juin 1832.
Le 12 Frimaire an IV de la République, ^lonsieur l'abbé
de St-Géry, ancien supérieur du Carmel de Lectoure, résidant
à la ^lothe, près ^lagnas-S^-Clar, âgé de 91 ans, aveugle et
perclus de ses membres, fut forcé, malgré son état de santé, de
se rendre à la maison de réclusion d'Auch. Les protestations
de sa sœur, Marguerite de St-Géry, les déclarations des offi-
ciers de santé Guillaume Danzas et Jacques Morisse, et môme
* Madame la baronne de S^-Génj, par l'alibc MaKjuet, Rente de Gascoijne, 1S69.
2 Revue de Gascogne, i883.
3 11 Ventôse, an Xll. (A. l'iieux.)
* Armes ries GoiuUn : de sinoiile à 3 fliainpignons d'argent.
14
210 NOBLESSE DE LOMAGNE
une décision, en sa faveur, de la municipalité républicaine de
S'-Clar ne purent sauver ce vieillard qui fut arraché de La
Motte, et traîné à Aucli, d'où il ne sortit que le 17 Nivôse,
an YIII, ayant perdu, par suite de ses soulfrances dans la
prison, l'usage de la raison i.
Les armes des S'-Géry sont : d'or (alias d'argent), à la croix
de gueules.
Devise : In hoc signo vinces.
Outre les Montant, Montesquiou, Galard et Laas, les
S'-Géry se sont alliés aux Balsac, Cambon, Sérillac, Châ-
teau-Renard, Richemond, etc.
Des procès, longs, coûteux et souvent peu justifiés, ont fait
perdre aux S^-Géry du Lectourois leurs nombreuses posses-
sions territoi'iales.
Les Rey, marquis de S^-Géry, dans le Montalbanais, sont
d'une famille tout à fait distincte de celle des S'-Géry de la
Lomagne, malgré la similitude des noms. Leur blason, très dif-
férent, est d'azur à la bande d'or, accompagnée de six besans
du même, mis en orle.
C'est aux Rey de S^-Géiy qu'appaitenait Monsieur l'abbé
de S^-Géry, chanoine théologal et vicaire-général de Mon-
tauban, auteur du « Discours sur le désintéressement, prononcé
le 7 septembre 1780, à Vouuerture de V Assemblée Provinciale
de la llaute-Guj/enne » -.
Il existait aussi, dans le llaut-Quercy, une maison deSoyris
do SKléry, (jui avait de l)onnes alliances dans le pays et qui
comptait parmi ses membres :
Bertrand de S'-Géry de Cabanes, qui fit accord, le 1<^'" avril
1471, avec Jean do Galard, seigneui" de Brassac, Guillaume
de S^-Géry, commissaire délégué en 1 iUi, par les habitants de
' l'ersécnlioii conlic le clcnjé du Gers, soux la Hrroliilioii franraise, jtar Lamazouade.
2 C.liL'/, iMoiilaid, iiii|iiiinoiir delà r.oiiu', de Madame, el de Madame la coiiilcssc d'.Ulois,
rue des Matlmiiiis, liùlcl de Cluiii, 1781.
EN l'année 1787 214
la Bastide de Font-Neuve, pour défendre leurs intérêts contre
les consuls de Montauban^ et Bertrand de S^-Géry, mari de
Catherine, fille de ^larc de S'-Gili, seigneur de S'-Pantaléon^, et
de Jeanne Hue de Génebrède, en la baronnie de Castelnau de
Montratier-.
1 Moulenq.
' Etude sur le moyen -âge, par L. Limayrac.
•il'i NOBLESSE DE LOMAGNE
LECTOURE
LE S. MONDRAN
Guillaume de Mondran, écuyer, et François de ^londran,
conseiller du Roi, contrôleur-général du Taillon, en la Géné-
ralité de Toulouse, tirent le dénoml)rement de leurs biens
nobles et leur déclaration de noblesse devant les capitouls, le
7 avril 1689.
Louis de Mondran, écuyer, fut capitoul de Toulouse en 1710,
ainsi que Jean-Jacques Bertrand de Mondran, son petit-fils.
Guillaume de Mondran, trésorier-général de France, dans
la généralité de Toulouse, rendit hommage au grand-prieur
de l'ordre de S'-Jean de Jérusalem, pour les fiefs qu'il possé-
dait, le 12 janvier 1725.
Messire Jean-Aymar-Joseph-Gaspard de Mondran fut, le
Ici" juillet 1765^ un des témoins du baptême de J^ouis-Victor de
Galard, fils de Saturnin, marquis de Terraube, et de Marie-
Anne de Lostanges^
Lors de l'entrée à Lectoure de Monseigneur de Cugnac, qui
en a été le dernier évoque, Monsieur de Mondran, maire de
cette ville, reçut le prélat solennellement, à la tête des Eche-
vins et de la compagnie des grenadiers, le 10 janvier 1774.
Fi'ançois- Victor de Mondi-an, ancien capitaine au régiment
de Ilainaut, habitant Lectoure, en 1700, fut nommé chevalier
de S'-Louis.
Enfin cette famille comptait parmi ses membres, avant
1700, un chanoine de l'église de Paris.
' Arcliivi's (II- Terraube (Ocrs).
EN l'année 1787 213
Les armes des Mondran étaient : écartelé, aux premier et
dernier d'or, au chevron d'azur, en pointe un monde de sable,
cerclé et croiseté d'argent ; aux deuxième et troisième d'or, au
taureau passant de gueules, au chef de gueules chargé de trois
étoiles d'argent.
(Nob. Toulousain).
214 NOBLESSE DE LOMAGNE
LECTOURE
LE S. DUPRE
Les Dupré étaient originaires de la vicomte de Bruilhois;
une branche, dite de Pujet, liabitait Gimont.
A la revue passée à Condom, le l'i mars 1529, par Roger
d'Ossun, noble Pierre de Pujet figurait comme homme
d'armes.
Gaspard Dupré avait été gouverneur de Bazas, pour le roi
de Navarre, et était marié, avant 1562, avec Marguerite de
Luppé-Torrebren .
En 1655, noble Paul de ^lazelières épousa Jeanne Dupré.
Un Dupré devint, vers 1761, conseiller à la Cour des Aides
de Montauban.
Messire Du Pré, seiqneur de La Granfje, conseiller au Par-
lement de Paris, mourut le 2 août 1754, à l'âge de 66 ans ; il
était connu sous le nom de Monsieur de La Grange-Bléneau.
Ses armes, d'or à tr'ois pals d'azur, chargés chacun d'une fleur
de lis d'or, n'avaient nul rapport avec le blason des Dupré de
Guyenne, ce qui permet de croire que les deux familles,
quoiqu'ayant un nom commun, étaient étrangères l'une à
l'autre.
En Auvergne, les Dupré ou Duprat, seigneurs de Veyrières,
étaient devenus fort puissants et avaient abandonné Issoire,
vei's 1496, pour venir se (ixer à Nérac. Outre plusieurs évoques^
des chevaliers des ordres du Roi, un capitahio do la forteresse
d'Argental, bailli d'Annonai, les Duprat donnèrent à la France,
en 1514, un grand chancelier qui joua un rôle im})ortant dans
les affaires de son temps. Alliés aux Boliier, L'Aubcspin,
EN l'année 1787 215
Saiilx-Tavanes, Vény-d'Arbouze, Clermont d'Amboise, d'Alè-
gre, Baii)ançon, Séguier, Fay de La Tour-Mauhourg, Colbert,
Amelot, Arpajon, Ghabannes, Gosnac,d'Estouteville,Faudoas-
Barbazan, Gouffier, S'-Simon, Nouant de Raray, Thiard de
Bissy, etc., les Duprat formèrent plusieurs branches dont la plus
connue, celle des Nantouillet-Thoury, compta, parmi ses
membres, Antoine Duprat, baron de Thiern, qui, de chance-
lier devint archevêque de Sens, cardinal, légat du Pape
Clément VII et mourut en 1535, comblé debiensetd'lionneurs,
Guillaume Duprat, évêque de Clermont, dès 1528, et fondateur
du collège de ce nom, Antoine Duprat, prévôt de Paris, che-
valier de l'Ordre du Roi, François Duprat, marquis de Cani,
capitaine de cavalerie au régiment de la Reine, marié avec
Anne-Marie Colbert du Terron*, décédé en 1695, Henry
Duprat, chevalier de Malte, dit le comte de Barbançon, Fran-
çois du Prat, comte de Barbançon, colonel d'un régiment
d'infanterie, et quantité d'autres personnages illustres dans
l'église, l'armée ou la magistrature.
La descendance directe du chancelier Duprat s'éteignit,
durant l'émigration, dans la personne d'Antoine du Prat,
marquis de Barbançon, colonel de cavalerie, mais Claude du
Prat, seigneur d'Hauterive en Auvei\nne, avait fondé une
branche qui s'est perpétuée jusqu'à nous.
Nous ne savons si les Dupré de Lectoure et la maison des
Duprat, seigneurs d'Estussan, Lauseignan et Cazeneuve, étaient
du même lignage. Les armes, quoique différentes, se rappro-
chent assez et pourraient n'avoir varié que bien après la
séparation des diverses branches de la même souche.
L'écusson des Duprat était : d'or à la fasce de sable,
accompagnée de trois trèfles desinople, deux en chef, un en
pointe-.
1 Armes des Colbert : d"ur à une couleuvre d"azur posée en pal.
2 Quelques branches de la maison du Prat portaient, outre cet écussoii brochant sur le
tout, les écartclurcs suivantes : aux premier et dernier, d'argent à trois lions de gueule,
aux deuxième et troisième conlr'ccartelé de gueules à la bande d'or, et d'or au cor de
chasse d'azur lié de gueule, et un sur le tout, chargé de cinq points d'or, équipolés à
quatre d'azur. (La Chesnayc-des-Bois).
216 NOBLESSE DE LOMAGNE
Les Dupré de Guyenne portaient pour armoiries : d'azur à
la fasce d'argent, accompagnée de trois besans d'or, deux en
chef, un en pointe.
Il existait en Normandie, près de Carentan, une famille Du
Pré, possédant les seigneuries de Montmartin et de ]\Iarmilly,
qui avait pour armes : d'argent au sautoir endanté de sable,
cantonné de quatre quintefeuilles de gueule.
Jean-Baptiste des Bravards d'Eissat, lils du chevalier des
Bravards d'Eissat, a pris le titre de comte du Prat, et l'a
transmis à ses descendants, par suite du mariage de son père
avec Claire-Françoise du Prat, héritière de Jean-François
du Prat, son oncle, représentant, en 1716, une branche de
cette maison, qui avait pour auteur Thomas-Annet du Prat,
frère cadet du célèbre chancelier.
En vertu de cette substitution, la famille des Bravards
d'Eissat, comtes du Prat, écartèle ainsi son écusson : Aux
premier et quatrième, d'azur, au chevron d'or, accompagné de
trois billettes du même, qui est des Bravards d'Eissat; aux
deuxième et troisième, d'or, à la fasce de sable, accompagnée
de trois trèfles de sinople, qui est des du Prat.
Devise : Spes mea DeiisK
Les Dupré de Geneste, originaires de l'Agenois, fixés aussi
pour une de leurs branches en Lorraine, avaient comme armes :
écartelé aux premier et quatrième d'argent, à la pitié d'azur-,
au chef d'azur chargé de trois molettes d'argent ; aux deuxième
et troisième d'azur, au chevron d'or, accompagné de 3
genettes aussi d'or, passant deux en chef, une en pointe.
Les Du Pré, de Pomarède en Gascogne, de Billy en Berry et
de Yisnaugé en Bourgogne, portaient dans leur écusson, un
compas ouvert d'or, sur fond d'azur.
La famille Dupré de S'-Maur avait pour Ithison : parti au
premier d'azur, à la bande d'or, chargée de ti'ois cosses de pois
de sinople ; au deuxième d'aigent, à la fasce de sinople,
accompagnée de trois trèlles de même.
' Bort'l (rHautcrivc;
' IN'Iicaii nourrissant ses p«lits.
EN l'année 1787 217
PERGAIN
LE S. DAMPELLE
Le château d'Ampels ou Dampelle, situé près de Pergain,
en Lectourois, avait été habité par la famille d'Ampelle, dont
une des descendantes a épousé Monsieur du Gos de la
Ribérette.
Sanson d'Artigau d'Ampeils hérita, le 22 avril 1555, de Jean
d'Artigau ; un autre Jean d'Artigau d'Ampeils vivait en 1585.
Dans l'état des gentilshommes de la vicomte de Bruilhois,
le 20 octobre 1576^ figure le sieur d'Ampeils.
Jacques et Marc-Antoine de Montlezun, frères de Bernard
de Montlezun-Ligardes, portaient, au seizième siècle, le titre
de seigneurs d'Ampeils. Leur écusson était : d'argent au lion
couronné de gueules, à l'orle de neuf corneilles de sable,
becquées et pattées de gueules, 4, 2, 2 et 1.
Pendant le mois de mars 1652, la dame d'Ampeils, co-sei-
gneuresse de Valle de Lomâgne, reçut, dans son château, les
habitants de Pergain, qui, harcelés par les gardes du Prince
de Condé et de Gonti, ne pouvaient sortir que déguisés en
femmes^ car les « ennemis les auraient pris, attachés et fait
mourir misérablement avec de gros coups, ou pour le moins
leur auroieyit fait rôtir les pieds ». Ces excès durèrent jusqu'au
17 mars. L'armée du Roi, sous les ordres de d'Harcourt, Saint-
Luc et Marin, désarma les gardes et interna les rebelles à
Lectoure et Fleurance. « C'était beau de les voir se retirant
chaque, sa canne blanche à la main seulement^. »
' Noulens (Les du Buuzet).
218 NOBLESSE DE LOMAGNE
DOAZAC
LE BARON DE ROQUEFORT
En 1376, noble Bertrand de ^liran était seigneur de Roque-
fort, de Brax et du Limport en Bruilhois.
Jean de Dermyesse, écuyer, seigneur de Roquefort, bailli
de la vicomte de Bruilhois, autorisa, par lettres du 12 janvier
1503, (( les consuls de Sérignac à porter des chaperons, ainsi
que le font les consuls de La Plume, Layrac, Gaudecoste et
Montesquieu » ^
Roquefort fut érigé en baronnie pour la maison de Montes-
quieu, qui la possède encore.
Le nom patronymique de cette famille est Secondât ; elle
s'était divisée en plusieurs branches, celle des barons de Mon-
tesquieu et de Roquefort, celle de Raymond et de Roques.
Le premier seigneur de Roquefoi't du nom de Secondât, fut
Pierre II de Secondât, seigneur de La Fleytes, Glermont-
Dessus, Roques, Belmont, Lisse, Taillebourg, Termes,
Samazan, Romefort, Faugères , Escassefort, trésorier-général
des finances de France, aux pays, généralité et duclié de
Guyenne, en 1544. Il descendait de Pierre Secondât, qui vint
du Berry, s'établir à Agen, dans la moitié du xv^ siècle-.
Jean-Godefroy, baron de Roquefort, seigneur de S^-Marcel,
avait épousé Marie-Bernardine de la Myre^, dame de Doazac.
Elle lui apporta ce domaine. Au xvi^ siècle, les Secondât pos-
' J. (le lîourroussc de LafTorc.
•■' Id.
3 Armes des la Myrc : d'or à la bande de gueules, côtoyée eu chef de trois merlcttcs de
sable, et accompagnée de deux tourteaux d'azur.
EN l'année 1787 219
sédaient;, dans le Bruilhois, sept seigneuries ayant droit de
justice : Roquefort, Goulard, Sérignac, Montesquieu, Ségongnac
Plaichac et Cup. Ces fiefs leur avaient été vendus, à pacte de
rachat perpétuel^ par Jeanne d'Albret, reine de Navarre,
vicomtesse de Bruilhois, le 30 octobre 1562. Ils avaient été
précédemment confisqués sur Pierre de Secondât, seigneur de
Roques, père de Jean, qui reçut de nouveau ces terres. La
cession fut constatée, le 19 décembre 1576, par Henri de
Bourbon, roi de Navarre, devenu plus tard, roi de France.
Jean de Secondât, marié avec Eléonore de Brénieu, arrière
petite-fille d'une princesse de la maison royale d'Angleterre,
de la branche d'York, fut le père de Jacob de Secondât, baron
de Montesquieu, gentilhomme ordinaire d'Henri IV et de
Louis XIII, chevalier de l'ordre de S^-Michel, lieutenant-
colonel et bisaïeul de Charles-Louis de Secondât, baron de La
Brède et de Montesquieu, président au Parlement de Bordeaux,
auteur de V Esprit des Lois, et l'un des quarante de l'Académie
Française.
Marie-Louise de Secondât-Roquefort épousa le comte Joseph
de Raymond, capitaine de cavalerie, et Godefroy de Secondât,
baron de Roquefort, se maria, en 1706, avec Louise de
Raymond, fille de Messire Gratien de Raymond*, seigneur de
Lagarde et de Bonnegarde, lieutenant des maréchaux de
France à Agen.
Les armes des Montesquieu-Secondat étaient : d'azur à deux
coquilles d'or en chef, et au croissant d'argent en pointe.
Madame de Montesquieu d'Hautpoul, marquise de Roquefort,
fut appelée, à l'Assemblée de la noljlesse de la sénéchaussée
de Toulouse, en 1789.
Monsieur de Larroche était le procureur-fondé de Monsieur
de Roquefort, à la réunion des trois ordres, tenue à Lectoure.
' Les armes Jes Raymond sont : losange d'or cl d'azur ; on les trouve aussi : écartclé
au premier d"azur à la cioix alésée d'argent, au deuxième losange d'or et d'azur, au troi-
sième de gueules, à la cloche d'argent, au quatrième d'azur à la mappemonde d'argent ;
enfin un membre de cette famille portait : d'or à trois mondes de gueules, au chef d'azur
chargé d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles.
220 NOBLESSE DE LOMAGNE
On trouvait aussi dans la sénéchaussée de S'-Sever-Chalosse,
une baronnie de Roquefort de Tursan, près Lasque, apparte-
nant à la famille de Fortisson et qui avait été, en 1560, à
Antoine de Grammont.
Pierre-François de La Salle de Bordes, baron de Sarraziet
dans les Landes, conseiller d'honneur au Parlement de Bor-
deaux, fils de Jean-Martin de La Salle, seigneur de Gère et de
Plaisance, président en la première chambre des Enquêtes, et
de noble Jeanne de Mons*, obtint, le 16 novembre 1739, que sa
terre de Roquefort, première baronnie de Marsan, fût érigée
en marquisat ; son frère, Jean-Louis de La Salle, portait le
titre de seigneur de Sarraziet ; leur sœur Jeanne avait épousé,
en 1722, François de Gastelnau'-, baron de Brocas, et leur
autre sœur, Pauline-Catherine, s'était mariée, le 2 mars 1726,
avec Jean de Gours, seigneur de Vigneau 3.
François de La Salle, marquis de Roquefort, baron de Sar-
raziet, fut député de la noblesse pour la sénéchaussée du
Mont-de-Marsan, à l'Assemblée constituante.il avait ligure, en
1789, à la réunion tenue à Dax, par les nobles du pays. Ses
armes étaient : échiqueté d'or et d'azur, au chef d'azur chargé
de trois rocs d'échiquier d'or, dont l'un bordé d'une bordure
composée d'or et de gueules. Alias : d'argent à la bande d'azur
chargée de trois tètes de lion coupées d'or. Les Mougins de
Roquefort, dans la sénéchaussée de Grasse, en Provence,
avaient, pour blason, un peuplier de sinople, soutenu par un
croissant de gueule, accompagné de trois étoiles de sable*.
• Armes des Uc Mons : d'azur à trois molettes d'éperon d'or, au clief cousu de gueules,
chargé d'un lion passant d'or. (Armoriai de Cauna).
' Armes des Caslelnau-lJrocas : écartelé aux premier et iiuatriènie de gueules au ihàleau
d'or, donjonné de trois pièces, aux deuxième et troisième d'argent, au lion de gueules.
3 Armes des Cours : d'argent au pin de sinople terrassé de sable, séuestré d'uu lion, con-
tre-rampant de gueules, et couronné de même. »
♦ Etat présent de la Noblesse Française. i
k
EN l'année 1787 221
SAUMONT
LE COMTE DU SAUMONT
On connaissait dans le Bruilliois, deux terres du Saumont ;
l'une sans titre et n'ayant aucun droit de justice, avait appar-
tenu aux Garbonneau, aux Gaudecoste et aux Dampierre,
l'autre, titrée vicomte, était située dans la commune de ce
nom. Elle avait été auxd'Albret, aux Béarn et aux Mauléon.
Jeanne-Marthe de Tersac, vicomtesse du Saumont, fille de
Marie de Mauléon (dont la mère étaitJeanne-Marthe de Béarn),
avait pour père, François de Tersac*, marquis de Monberault.
Elle porta cette seigneurie, le 8 avril 1657, dans la famille des
Montault S'-Sivier, barons de Gadeillan, seigneurs de ^lalartic.
Les Montault, vicomtes du Saumont, étaient d'une noble
race, qui descendait des premiers comtes de Fezensac, et
avait une origine commune avec la maison de Noé.
Ucians de Montant est cité, dès l'année 1030, parmi les
bienfaiteurs du monastère d'Eauze, avec le comte de Fezensac
et le vicomte de Gavarret et Lomagne^.
Le père d' Ucians, Odon Icr, baron de Montant, avait cédé
l'Eglise S^-Orens d'Aucli à Bernard le Louche, premier comte
d'Armagnac, vers 957, en échange de la terre de Villepeinte.
Les Montault, seigneurs de Bouillan, faisaient partie des
quatre grands barons d'Armagnac, et ils avaient, en 1008 et
1201, donné à Auch deux archevêques^.
' Armes des Tersac : écartelé aux premier et quatrième de France ; au deuxième d'azur
à la fasce d'or, au troisième de gueules plein.
^ Hevue de Gascogne, t. xvi.
3 Montlczun, Histoire de Gascogne, t. ii.
222 NOBLESSE DE LOMAGNE
Un seigneur de ^lontault alla, vers la lin de 1219, défendre
la ville de Toulouse, assiégée par le fils de Philippe-Auguste.
Gaston de ^lontaut signa, le 3 septembre 4242, un traité
d'alliance conclu entre le comte de Toulouse, Raymond YII,
et le roi d'Angleterre ; les autres témoins étaient : Amanieu
d'Albret, Pierre de Castillon, Raymond de Caumont, Gaston
de Gontaud, Arnaud de Montpezat, Esquirs de Fumel, Guil-
laume de Pins, Vital de Gazenove et la communauté d'Agen,
Rernard II de jMontault accompagna S^-Louis à la croisade.
On conserve dans les archives du château de Magnas-S'-
Glar (Gers), un vieux parchemin qui relate « l'hommage rendu,
le l"^'" décembre 1299, au vicomte de Lomagne, par Othon de
^[ontaut, pour sa terre de Peyrecave, située dans la dite
vicomte, sous l'hommage d'une paire d'éperons dorés )).
Le 30 octobre 1526, au lieu du St-Puy, dans le comté de
Gaure, diocèse d'Auch, noble jNIiramonde de Montant, dame
de Clermond, au diocèse de Toulouse, et Bertrand de Montaut,
sieur de Paulhac, assistèrent au mariage de nol^le Biaise de
Mansencôme avec noble Antoinette Isalguieri, lîlle de défunt
noble Jacques Isalguier, en son vivant, baron, chevalier, sei-
gneur de Glermond, et de la dite noble dame Miramonde de
Montaut, dame de Clermond -.
Un sire de Montault se trouve mentionné sur le rôle des
sujets au ban, en la sénéchaussée d'Armagnac au XVI^ siècle.
Dans un état des gentilshommes de la vicomte de Bruilhois,
dressé, le 20 octobi^e 1576, figure le seigneur du Saumont.
Les S'-Sivier étaient une branche des INIontault-Bénac^, et
tiraient leur origine de Boos de ^[ontaut, seigneur de Broil,
fils de Jean II de Montaut, baron de Bénac. Il épousa Gail-
larde de S^-Sivier. Leur fils Bernard se maria, en 1506, avec
' Les Izalguier, seigneurs de Graves, Casteliiau d'Estretefonds, Autciivc, S'*-Liviade,
etc., avaient pour armes: de gueules à la llcur d'izalguc d'argent (alias), d'or à 5 bran-
ches d'isalgue feuillces de sinople. S
' I{evue de Gascoijne, t. xvi,
^ Onsc de Bénac apporta cette seigneurie à son mari, Bcrlraïul de Moalault, vers I35U.
i
EN l'année 1787 223
Catherine d'Aubarède. L'aîné de leurs petits-fds, François,
devint l'auteur des seigneurs de Montault. Cette terre, près
de risle-de-Noé, fut acquise, en 1630^ par Etienne, fils aîné
de Messire Philippe de Montault-Bénac, baron de Navailles et
de Montault.
Le cadet, Guillaume, forma la branche des S^-Sivier, sei-
gneurs de ÎMalartic-Roquetaillade, près Auch, vicomtes du
Saumont en Bruilhois.
La branche aînée de la maison de Montault-Corrensaguet
s'éteignit, dès 1422, dans la famille de Voisins, ainsi que la
branche cadette de Montault-Gramont; le dernier rameau des
Montault-de-Lomagne s'est perpétué en Armagnac jusqu'en
1778.
Vers cette époque, cette famille se fixa en Normandie, où
elle existe encore, avec le titre de marquis, et elle abandonna
définitivement le pays, où ses ancêtres avaient possédé les
seigneuries de Gramont, de Confolens et de Castelnau, acqui-
ses par suite d'un mariage avec l'héritière de ces fiefs qui
avaient appartenu, jusqu'au commencement du xv^ siècle, à
la maison d'Arbieu.
Guillaume de Voisins, baron de ]\Iontaut, fut exécuteur tes-
tamentaire de Jacques, baron de Pardaillan, vicomte de ^lau-
vaisin et de Juillac, qui testa, le 5 août 1522; il nomma, pour
assister le baron de Montant dans le partage de sa succession,
Bertrand d'Estissac, Arnauld de Caumont-Lauzun, Jean, sei-
gneur de La Rochebeaucourt, et André de Gelas, seigneur de
Léberon.
En 1473, un cadet de la famille de Galard de l'Isle-Bouzon
s'était allié avec Jeanne de Montault, fille de Jean de Montaut,
seigneur de Castelnau-d'Arbieu, et de Miramonde de Galard,
formant ainsi une branche qui partagea avec les ^Montault la
seigneurie de Castelnau et d'Aurenques, jusqu'à la fin du
XVJe siècle.
Vers 1570, Antoine de Montault, ayant épousé Catherine de
Laas, veuve de Guy de Galard, co-seigneur de Castelnau-
224 NOBLESSE DE LOMAGNE
d'Arbieu, prit des arrangements avec Jeanne, lille unique de
Guy de Galard, à la suite desquels il devint seigneur de la
totalité de Castelnau* et d'Aurenque. Jeanne de Galard fut
mariée, en 1587, avec Alexandre de Sérillac (ou Sédillac), sei-
meur de St-Léonard-.
Pliilippe de Montault, baron de Bénac, sénéchal et gouver-
neur du Bigorre, époux de Judith de Gontaut-S^-Geniez, fut
créé, dans l'année 1650, duc de Lavedan. Cette seigneurie
était entrée dans la maison de Montault par les mariages d'Ar-
naud et Jean de Montault, seigneurs de Bénac, père et fils,
avec la sœur et la fille de Raymond Garcie de Lavedan^, le 23
janvier 1457.
Philippe II, duc de Navailles*, pair et maréchal de France,
en 1675, chevalier des ordres du Roi, gouverneur de Bapaume,
du Havre et de l'Aunis, mari de Suzanne de Baudéan^, dame
d'honneur de la Reine Anne d'Autriche, appartenait à la mai-
son de Montault-Bénac.
Leur lille épousa Henri d'Orléans, marquis de Rothelin,
descendant du célèbre Dunois*^. Henry de ]\Iontault, frère du
Maréchal, seigneur d'Audanne, fut gouverneur de Mariem-
bourg et de S^-Omer.
Cette branche des Montault, barons d'Auterive, Bénac,
Navailles (devenu duché), seigneurs de Miramon et Pechda-
gnel, finit en la personne du duc de Navailles, père de madame
d'Elbeuf, dont la fille épousa le duc de Mantoue.
* Voir, à Tappendice, le maïKlcinciit de la Taille en la r.ommunaiité do Caslelnaii-
d'Arbieu.
^ fier ne de Gasco(jne, 187y.
3 Armes des Lavedan anciens : d'azur à 3 cœurs d'or, posés 2 et I.
id. des Lavedan modernes : d'argent à 3 corbcanx de sable.
♦ Gaspard d'Andoins avait laissé la baronnie de Navailles à sa fille Madeleine, mariée
en 1527 avec Jean-Marc, baron de Montault-Bénac.
^ Armes des Baudéan : d'or, au pin arraché de sinople.
" Les armes des Rollielin étaient ; ccartelé, aux l»' et i" d'or à la bande de gueule,
aux i« et 3« d'argent au pal de gueule, chargé de 3 chevrons d'argent, et sur le tout,
d'Orléans, au balon péri de gueule en bande.
V
I
EN l'année 1787 225
Plusieurs membres de cette famille avaient été capitouls de
Toulouse; Jean de Montaut, eu liOi, Jacques, seigneur de
PeclKlagnel, en 1410, 1417, 1425 et 142(), Bertrand, chevalier,
seigneur d'Hauterive et du Vernet, on 1430, Jean-Marc de
Montault, chevaliei*, seigneur de Bénac, en 1538, ne dédai-
gnèrent pas, malgré l'illustration militaire de leur maison,
d'occuper ces fonctions consulaii'es, où ils rendirent de grands
services. Le duc de Navailles, à la création des chevaliers des
ordres du Roi, rappela dans ses preuves de noblesse, le titre
de Capitoul porté par son bisaïeul, Jean-Marc de Montault-
Bénac^ Enfin, en IGOG, les commissaires du Roi, pour la
recherche des faux nobles du Languedoc, déclarèrent, par la
voix de Monsieur de Besons, intendant de justice, que la
noblesse appartenait à tous ceux qui pouvaient prouver être
ou avoir été capitouls, ou descendant d'un capitoul.
Frise d'Antras, dame de Flourès et de Greschies, épousa,
par contrat du 12 mars 1005, César de Montault, seigneur de
Barthères, deuxième fils d'Antoine de Montault-Barthères et de
Jeanne de Gélas-Bonas-. Antoine était le second fils de Jacques
de Montault, seigneur de Castelnau-d'Arbieu, et il avait pour
grand-père, le célèl)re Bernard de Montant seigneur de Gas-
telnau, dont parle Monluc et qui fut mêlé aux guerres de
Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François I'^'^,
César de ÎMontault, mari de Frise d'Antras, eut un fils,
Arnaud Guilliem de Montault, seigneur de Flourès ; sa femme
était Françoise d'Estève, fille de Jean d'Estève, vice-sénéchal
d'Armagnac et de Jeanne d'Antras de Cornac.
Le père de cette dernière, Jean d'Antras de Samazan *, sei-
gneur de Pallane, marié avec Françoise de La Violette-Cornac,
' D'après un vieux dicton du douzième siècle, conserve jusqu'à nos jours.
De grand noblesse prend Titoul (qualité)
Qui de Toulouse est Capitoul.
^ Armes des Gelas : d'azur au lion d'or, armô, lampassé, couronné de gucurcs.
3 Mémoires de J. d'Antras.
* Armes des d'Antras : d'argent à 3 roses de gueules boutonnées d'or.
15
226 NOBLESSE DE LOMAGNE
est l'auteur d'intéressants mémoires publiés par ^lessieurs de
Carsalade du Pont et Tamizey de Larroque.
A l'assemblée générale des trois-ordres, tenue à l'Isle-Jour-
dain le 16 mars 1790, le comte du Saumont et Monsieur de
Narbonne avaient choisi le baron de S'-Géry pour leur procu-
reur fondé, sans doute à cause des liens de parenté existant
entr'eux, depuis le mariage, en 1617, de Jeanne, Louise de
Montault avec Joseph de S^-Géry, baron de Magnas.
Il existe, dans le midi de la France, plusieurs familles, fort
honorables d'ailleurs, et portant le nom de Montant ou Mon-
tault, mais dont l'origine n'a rien de commun avec celle des
Montaut-S'-Sivier, Montaut-Bénac et Montaut-d'Arbieu.
Les armes anciennes des Montault étaient : Ecartelé au l*-''",
contr'écartelé d'or et de gueule qui est Gontaut-Biron ; au 2<^
de Navarre, au 3^ de Foix, au 4'^ de Béarn, et sur le tout
ecartelé aux 1<^'' et ¥ d'azur à 2 mortiers de guerre d'argent,
allumés de gueules, posés en pal, qui est Montault d'Arma-
gnac et de Xaintrailles, parti de gueule à la croix pattée d'ar-
gent qui est Comminges, aux 2^ et 3^ d'azur à 2 lapins d'or,
courant l'un sur l'auti'e. Les IMontault de Normandie, de Lisse
et de Sion portent seulement: losange d'argent et d'azur,
couronne de marquis; cimier, une aigle issante au vol abaissé.
Les alliances de la famille de jMontaut, toutes dignes de son
ancienneté et de son illustration, ont été avec les mai,sons d'Al-
bret, de Barbazan, d'Astarac, de Comminges, de Dreux-Brézé,
de Faudoas, de lAippé, de Goth, de l'Isle-Jourdain, d'Héricy,
de Lespinay, de Montpezat, de Rohan, de Montesquieu, de
Preissac-Esclignac, de la Rochefoucauld, de Rabastens, de Sa-
vinhac, de Verduzan, de Sérillac, d'Isalguiei', de Radepont,
de Monluc^, etc..
' Les Isalguier, niii;iiiaiics du Lauragiiais, avaient l'oniK; les branches des barons de
Clcrmout, d'Audars, Casleliiaii-d'Estretcrouds cl Foiirquevaiix-Mérenvielle... Ils s'étaient
alliés aux Hochccliouart-Faudoas, Rouaix, etc. Le célèbre Moulue avait épousé, le 20
octobre 1526, Antoinette Isalguier, fille de Jacques Isalguier, baron de Clermont.
2 Cliarlollc-Callierino de Monluc, fille de Biaise de Moulue, niaréclial de Franre, cl de
sa seconde fcuiine, Isaboau de Heanville, so maria avec Ayniery de Voisins, seigneur de
Montault.
EN l'année 1787 227
Les Montaiit-Mucidan ne portaient ni les armes des Montant
anciens ni celles des Montault-Voisins; leur blason était: d'ar-
gent au chef denché d'azur. L'écusson des S'-Sivié présentait
un bras d'argent tenant une croix de même, sur fond de
gueules .
On trouve aussi, dans plusieurs armoriaux que les Montant
(lu midi de la France avaient porté les armoiries suivantes:
d'or au pin de sinople, accompagné de deux faucons de sable,
alïrontés chacun sur un monceau de sable du même, becque-
tant dans l'arbre.
228
NOBLESSE DE LOMAGNE
LISLE-BOUZOX
LE MARQUIS DE GALARD
La seigneurie de l'Isle-Bouzon (ou Bozon), en Lomagne, eut
d'abord le titre de baronnie, puis de marquisat. Elle fut don-
née, en i^TO, par la fille et héritière de Bertrand de l'Isle
(de la dynastie des comtes de l'Isle-Jourdain), à son fils, Géraud
de Goalard, deuxième enfant d'Ayssin II de Goalard, seigneur
de Goalard, Teriaube, S*-Avit, St-Léonard, et premier Ijaron
du Condomois.
Arnaud IV de Goalard fut évèque d'Agen, de 1235 à l'245,
et à sa mort, on l'ensevelit dans l'église du couvent des Cor-
deliers.
Bertrand de Goalard partit pour la septième croisade (L250)».
En 1307, Raymond de Goalard fut le premier évèque de
Condom ; son neveu, Pierre-Raymond, lui succéda sur le même
siège épiscopal.
Pierre de Goalard, seigneur de Limeuil, marié avec Talésie
de Caumont-. gouverneur de Douai, devint grand-maître
des arbalétriers de France, en 1310 •'.
Bertrand de Goalard, chancelier (rAnnagnac et chambel-
lan du roi de Navarre (14'25), portail le litre de seigneur de
Lisle-Bozon et de JNIagnas; Bernard, son frère, possédait
Urdens, La Motte-Ando et la co-seigneurie de Castelnau-
d'Arbieu, près Fleurance.
' Musée de Versailles.
' Armes des Caumont : d'azur à 3 léopards d'or, couronnes, lampassés, armés de gueules
posés Tun sur l'autre.
3 Père Anselme.
EN l'année 1787 229
Bertrand de Goalard de l'Isle-Bozon, maître des eaux et
forêts d'Aquitaine, ambassadeur de Gliarles VII auprès du roi
de Navarre, fut un des personnages les plus marquants de son
époque.
Dans plusieurs actes de 1464, Viguier de Goalard, fils de
Jean de Goalard, baron de Terraube, est qualifié de seigneur
de l'Isle-Bozon, Flamarens, Gastera-Lectourois, La Chapelle,
Balarin et Castelnau-d'Arbieu.
Hector de Goalard, premier capitaine des cent gentilshom-
mes de la garde du roi, dits au bec de Corbin, avait donné son
nom au valet de carreau, quand les cartes reçurent, sous
Charles VI, leur dénomination actuelle. Il fut chambellan de
Louis XL
Jean de Goalard de l'Isle-Bozon, envoyé à Rome comme
protonotaire apostolique, y mourut en 1504 ; son tombeau se
trouve dans la chapelle de S'-Benoit, qui précéda l'église S^-
Louis des Français, construite plus tard sur le même empla-
cement 1 .
Le 1^' décembre 154!2, le roi lit cession par lettres patentes,
au sire de Goalard, de la troisième pai'tie de la seigneurie de
l'Isle-Bozon.
Il y a eu quatre abbés de Bouillas du nom de Galard:
Gaillard, en 1557, Saniard (1573), Jean et Antoine, pendant
le xviie siècle.
Joseph de Goalard de Lard, seigneur d'Aubiac et de Ber-
rail (ou Birac) avait épousé, en 157'2, Marie de Noailles^, fille
d'Antoine de Noailles, gouverneur de Bordeaux.
Leur fille, Renée, fut mariée, le 5 juin 1590, avec Agésilas
de Narbonne-Lara^, fils de Bernard de Narbonne, seigneur de
Fimarcon, baron de Taleyrand, et de Françoise de Bruyères-
Chalabre.
Jean de Galard, comte de Béarn et de Brassac, appelé le
• Voici l'inscription gravée sur sa tombe : Joaii. de Goalardo protonotario apostolico, de
Insulis presbytère, Lcctorens. Dioc ex benem. P. Aiirio Christi M. D. HII. — Viator quis-
quis es, mortuis die œtcrnan quietcm.
2 Armes des Noailles : de gueules à la bande d'or.
3 Armes des Narbonne : de gueules plein.
230 NOBLESSE DE LOMAGNE
comte de Brassac, baron de S^-Maurice, Poy, Terre-rouge,
Saint-Loboer, Saint-Sever, La Roche-Beaucourt, seigneur de
Sémoussac, Sémillac, Clion, Saint- Antoine-du-Bois, chevalier
du Saint-Esprit, gouverneur de SMean d'Angély, ambassadeur
près du pape Urbain VIII, lieutenant-général du Poitou, gou-
verneur de Saintonge, d'Angoumois et de Lorraine, surinten-
dant de la maison de la reine et ministre d'Etat, avait épousé,
le 16 avril 1602, Catherine de S^e- Maure *, fille de François
de S*c-Maure, baron de Montausier, qui devint première dame
d'honneur d'Anne d'Autriche. Jean de Goalard mourut en 1645-.
Charles de Goalard, baron de l'Isle-Bozon, dans la séné-
chaussée d'Armagnac, rendit liommage au roi pour la dite
terre, en 1634 devant les trésoriers -généraux de France à
Montauban.
Jean-Georges de Goalard, baron de l'Isle-Bozon, comman-
dant les chevau-légers du maréchal de Roquelaure, capitaine
général des forêts, major de la forteresse de Lectoure, fut
blessé (1648) à la bataille de Lens.
Jean-Baptiste de Goalard était, en 1668, chanoine du cha-
pitre de La Roumicu, et il signa, le 5 janvier de cette même
année, le contrat de mariage de messire Jean-Jacques de Cam-
bon, seigneur d'Arconques, de Roquaint et de La Roque-
Engalin '\ avec Marie de Brizac, fille d'André de Brizac, baron
de Hordosse *, Landiran et de Catherine de Lartigue, habitant
la ville de Nérac.
' Armes des S'»-Maurc : d'arijeul à la fasce de gueules.
' A partir de Louis XIII, le nom primitif de cette famille fut luodifu', et le nom de Goa-
lard devint Galard, cependant les soit,Mieurs de l'Isle-Bozon et de Balarin-PcUehaut couli-
imiMcnt, jusqu'en I7'J3, à signer Gdalard. (Voir à rappcndicc, documents sur les lîcfs de
risIc-Bouzou et Magnas).
■'' Fils de Josepii-Henry de (",aini)oa, chevalier, et de dame Françoise de Chic de Iloijuain,
liabilant le château d'Arconques, juridiction d'Es]>iens. Les autres témoins du mariage
furent la dame de Lescout, Le Sage de la Salle, Joseph de Matisson, chevalier, Paul de
Mazelière, chevalier de S'-Louis, Joscfih de Mazelière, seigneur de Nassau, Jean de Lafar-
gue, chevalier de S'-Louis et maréihal des camps et armées du roi, messire Pierre Duroy
de Cauhiod, seigneur de S''-.Margiierile, et messire Bohert du Bernct de Mazeren. (Arch-
de Magnas.)
* Le château d'Ilurilosse, au cniillnnil de la Célize et de l'Osse, passa des Brizac au
marquis de l'onipignan, pelit-lils du poète, et ancien maire de Nérac. (Guirlande des
Maujueriles, par Faugère-Dubourg).
EN l'année 1787 231
CTiiillaume de Goalard, baron de l'Isle-Bozon, seigneur de
S^-Micliel, capitaine au régiment Vivant-cavalerie, gouverneur
du cliàteau et de la ville de Lectoure, chevalier de S'-Louis,
épousa, en 1720, Jeanne de Vaux.
Jeanne, fille d'Hector de Galard, seigneur de Balarin, et
d'Anne de Lévignac, se maria, le 1^ décembre 1721, avec M.
de Pédesclaux^ Elle avait pour frères, Joseph et Pierre de
Galard, et pour sœurs, Jeannette, Esther et Marie.
Dans le procès-verbal de l'assemblée des trois ordres de la ju-
gerie de Piivière-Verdun et du Comté de Gaure, le marquis
de Galard de l'Isle y représenta le marquisat de l'Isle-Bouzon,
avec la baronnie de Magnas en Lomagne; son frère, la sei-
gneurie de Pelleliaut-Luzanet en Gondomois, et son cousin le
marquisat de Terraube dans le Lectourois.
Joseph de Galard, marquis de l'Isle-Bouzon, baron de Ma-
gnas, seigneur de la Tour, qui lit partie, en novembre 1787,
de l'assemblée des Etats provinciaux réunie à Auch, était
lieutenant-colonel au régiment de Picardie, et chevalier de S^-
Louis. Il mourut sur l'échafaud le 17 avril 1794, et ses domai-
nes furent confisqués; de ses trois fils, l'ainé, Louis, Raymond,
Charles-, a continué la postérité, qui réside encore au château
de Magnas-S'-Clar, dans le Gers.
Les branches de la maison de Galard existant de nos jours,
et descendant toutes des seigneurs de Terraube, sont : celles des
marquis de Terraube et des marquis de l'Isle-Bouzon, barons
de IMagnas, en Guyenne, des comtes de Saldebru, barons du
Caila'^, dans le Bordelais, et des comtes de Béarn-Brassac,
' Suzanne de Pcdcsckuix, mariée avec Pierre de Baillct, seigneur de Fiorensac, donna,
le 22 juillet 1717, sa fille Jeanne, à Jérôme de Bécays, seigneur de la Caussadc. Les
Pédesclaux étaient alliés aux Mazelièrcs-Réaup, Cliasteau de Cheyssac, etc...
2 Louis Raymond Charles de Galard, né au chùlcau de l'Isle-Bouzon le 7 octobre 1774,
se rendit à Coblenlz en décembre 1791, et servit aux mousquetaires dans la 2» brigade. Il
quitta le corps au licenciement de l'armée des Princes, et se réfugia en .\ngletcrrc jus-
qu'au moment où il obtint sa radiation de la liste des émigrés.
3 La seigneurie de Saldebru, située en Agenais, dans la paroisse de Lagarde, était
venue à la famille de Lézir, vers la fin du w" siècle. Françoise de Lézir porta cette terre
en mariage, le 8 juillet 1579, à Gaillard de Galard, seigneur de Pauilhac, et les Galard
conservèrent le domaine de Saldebru jusqu'en 1789. Le dernier propriétaire de ce nom
fut Jean, vicomte (appelé quelquefois maniuis) de Galard, qui signait : seigneur de Sal-
debru et de Lagarde. (Moulcnq).
232 NOBLESSE DE LOMAGNE
subdivisée en plusieurs rameaux, dits du Repaire, d'Argentine,
et de la Roche-Beaucourt.
Cette dernière ajoute au nom patronymique de Galard, celui
de Béarn, en conséquence de l'obligation de porter les armes
et le nom de Galard unis aux armes et au nom de Béarn, qui
lui fut imposée par le contrat de mariage de François de Ga-
lard, baron de Brassac, seigneur de la Porte, La Rivière, Pra-
deilles en Rouergue, gentilhomme ordinaire de la cliambre du
roi, avec Jeanne de Béarn, iille de Jean, baron de Béarn, sei-
gneur de Roquefort, S'-Loubouer dans les Lannes, S^-Maurice
sur l'Adour, Montoisel, Mont-de-Marsan, etc., et de Jeanne
d'Antin, le 12 octobre 1508 *.
' Aixliivcs (les chatiMiiN de Ibli'-rniiizoïi, Ma^'iias, rriiiiiilic, riaiii.iii'iis, S'-Avit (Gers),
Laioclielifaiicdiirt 'Donld-nc), Wi.lfvillc (Sfiiu'-ct-C»isci, La lioclicltc ((".(Mi- il'Or), <;t C.aila
(Giioii(lc).
EN l'année 1787 233
MANSONVILLE
LE S. PLANEÏ
La famille de Plaiiet, encore honorablement représentée de
nos jom^s, dans le midi, descendait de Joseph de Planet, capi-
toul en 1700, procureur au Parlement de Toulouse. Il rendit
hommage au roi, avec son petit-fils, Jean-Jacques de Planet,
devant les ti'ésoriers-généi-aux de France, dans la généralité de
Languedoc, le 11 mai 1768, pour la co -seigneurie de Puy-
busque. Ce dernier assista à l'assemblée générale de la noblesse,
tenue à Toulouse, en 1789. Leurs armes étaient: de gueules
au lévrier passant d'or, sur une terrasse de sinople ; au chef
d'or, chargé de trois étoiles de sable.
Messire de Planet du Terrage, chevalier de Notre-Dame du
Mont-Carmel et de S'-Lazare, en 1757, portait pour armoiries,
un semis de lleurs de lis d'or sur fond de sable, au griffon
d'argent brochant sur le tout.
Dans le tableau des officiers de la « Compagnie royale de
Messieurs les Pénitents bleus de Toulouse », en l'année 1825,
on trouve mentionné, comme trésorier et membre du Conseil
des trente, établi pour le gouvernement des officiers de cette
Compagnie, « Monsieur de Planet, avocat et propriétaire en la
susdite cité. » Le prieur honoraire à vie, nommé par délibé-
ration du 17 juillet 1785, était S. M. le roi Charles X; le
prieur réel fut le comte de Roquelaure, le censeur élu, le
marquis de Caumels, colonel de cavalerie, et les consulteurs,
ou conseillers étaient : le marquis d'Aubusson, ancien maré-
chal des logis de la première compagnie des mousquetaires,
le marquis de Flamarens, député, le marquis de Palarin,
234 NOBLESSE DE LOMAGNE
chevalier de S'-Louis, le marquis de Fontenilles, le marquis
de Tauriac, Messieurs de Bouscatel, chef de bataillon d'état-
major, de Montbel, Cassand, de Gortade, de Verdiguier, de
S^-Félix, chevalier de Malte et de la Légion d'honneur, capi-
taine d'infanterie, de Saint-Padoue, capitaine de cavalerie.
La seigneurie de Mansonville, où résidait, en 1787, Monsieur
de Planet, avait été possédée, dès 1578, par la maison de Goth,
et était venue de la famille de Marsac, d'après un titre du 0
janvier i39L
Le château actuel de Marsac s'élève sur une hauteur, entre
S'-Glar et La Ghapelle (Gers). Il appartient aux Célès, ou Sé-
lesses de Marsac, descendant de Nicolas de Reversât de Gélès,
conseiller au Parlement de Toulouse, de 1681 à 1731.
Gilbert de Reversât de Marsac, seigneur de ]\Iontmaure,
dénombra ses iiefs nobles devant les capitouls de Toulouse, le
29 août 1785. Armes: d'azur au chevron d'or, accompagné de
3 lions rampants du même, 2 en chef, 1 en pointe ^
• Noliiliaiic Toulmi.'îain.
EN l'année 1787 235
MIRADOUX
LE S. DE GOUT
Les de Goût (ou du Gouth; tiraient leur origine de l'an-
cienne maison de Goth, qui fut très puissante au moyen âge,
dans le midi de la France, où elle possédait de nombreuses et
importantes seigneuries. Elle a formé plusieurs branches,
entr'autres celles de Lomagne, Rouillac, Lieux, La Chapelle,
du Bouzet, d'Epernon, etc..
Le 24 mai 1309, Arnaud Garsias de Goth jui'a sur les Saints
Evangiles, aux habitants du Maransin, dont sa femme, ^lira-
monde de Mauléon^, était dame seigneuresse, qu'il serait bon
et loyal seigneur pour eux, et qu'il ferait droit aux pauvres
comme aux riches.
En échange de sa promesse, les habitants du Maransin l'as-
surèrent de leur fidélité.
Le roi d'Angleterre écrivit, en 1315, à Bernard de Goth,
vicomte de Lomagne et d'Auvillars, pour solliciter tous les
secours en armes et en chevaux dont il pourrait disposer.
Bertrand de Goth était, dès 1324, seigneur de Duras et de
Blanquefort; son parent, nommé comme lui, Bertrand de
Gotli, devint pape, le 5 juin 1305, sous le nom de Clément V-,
et fut la principale illustration de cette famille. Son frère, Bé-
i-aud de Goth, archevêque de Lyon, fut créé cardinal et légat
' Aiinos des Mauléoii : de gueules, au lion d'or, armé et lampassé de sable.
- 15ei tiaud de OolJi, né, croit-oii, à Villaiidraut, fut évcnue de Commin-os, puis aiclic-
vèquc de F5ordcaux. Elu pape, au Couclave do i'éiouse, couronne à Lyon, au mois de
novembre 130Ô, dans l'église de S'-Just, il transféra le S'-Siègc à Avignon, le 8 janvier
130'J, et mourut le 2U avril 1314 à Ru(juemaure. 11 fut iniiumc en août 13115, à Izcstc, près
de Bazas.
236 NOBLESSE DE LOMAGNE
par Boniface VIII. Leur nièce, Régine de Goth, se maria,
vers 1373, avec Jean, comte d'Armagnac et de Rodez.
Bertrand de Goth, d'abord évêque d'Agen, fut, en 1312, évo-
que duc de Langres, et pair de France.
Le 6 juillet 1393, noble Raymond, Arnaud de Goth, seigneur
de Rouillac, ^lansonville et autres places, acheta de messire
Othon de Caumont, seigneur de La Chapelle et de S^-Pessère,
le moulin du Gompte avec ses dépendances, moyennant trois
cents florins d'or et de poix^.
Etienne de Goth, seigneur de Rouillac et d'Andozille (ou
Andou(ielle), épousa, en 1465, Glaire de Goalard.
Il eut pour témoins Jean de Goth, son oncle, seigneur de
Castei'a-Bouzet, écuyer du comte d'Armagnac.
Dans l'année 1490, noljle Bei'ti'and de Goth, seigneur de
Rouillac, écuyer-tranchant de monseigneur le duc de Bar, se
maria avec Marguerite de Vise, lille du seigneur Jacques de
Boncourt, baron dudit lieu-.
Noble Arnaud de Goth, et Bernardine de Galard-Brassac, sa
femme, se qualifiaient en 1554, de seigneurs de Manleiche,
d'Aubèze, du Palais et du Pergain.
Octavien du Gouth, demeurant en Condomois, et Pierre du
Gouth, seigneur de S'-Jignan, étaient inscrits sur le « Rolle de
la Compagnie de 30 ho)nnies d\irnies et 45 archiers des or-
donnances du Roi/ sous la charge de Monsieur de Monluc »,
pour l'an 1560-'.
Le Ic'- décembre de cette même année, Joseph et Jehan de
Got, guidon et homme d'armes, figurèrent à la revue qui
fut passée à Valence, en Armagnac.
Jean de Goth, seigneur do Rouillac et Auloino de Goth,
seigneur de Mansonville, furent poursuivis, ainsi que les plus
grands seigneurs féodaux d'Armagnac et de Lomagne, au nom
du roi de Navarre, pour avoir commis divers empiétements
sur la puissance judiciaire diulit Souverain.
* Archives de I>a Rochcltc-Maiilay (Cùlc-irOi).
' Archives du château de Majjuas (Gers).
3 Histoire île Gascoijne, par Montlezuu.
EN l'année 4787 237
Antoine de Goth possédait, en 1578, la seigneurie de Man-
sonville; celle de Peyrecave, entre S'-Antoine et Flamarens,
appartenait déjà à sa famille dès 1317; elle passa par mariage
au xYiiic siècle, dans la maison de Grossolles, qui l'a conservée
jusqu'à ces dernières années.
La seigneurie de Peyrecave avait été octroyée, en 1295, par
le vicomte de Lomagne, à Messire Bon de Bozet*, ainsi que le
témoigne l'acte suivant:
« Don faict par noble homme Hélias de Taillarandi, vis-
« compte de Loumaigne et d'Auvillars, et noble dame Philipe
(( sa famé, à maître Bon de Bozet, jurisconsulte de Montau-
(( ban, de la teri-e et seigneurie de Peirecave, avec toutes ses
(( apartenances et dépendances et droits aux haute , basse et
(c moyenne justice, toutes ses terres cultes et incultes, mai-
u. sons, jardins, préds pasturages, eaux-vives, vinages, molins
(c cens et spécialement tous droits corporels et incorporels,
((. qui luy appartiennent et doivent arriver pour liaison dudit
(c viscompteou pour autre cause ou raison, lequel sieur du Bon
(( fut investi par le dit sieur viscompteavec tous les fiefs appar-
« tenans et dépendans de la dite seigneurie de Peire Cave, ne
(( retenant le dit viscompte pour homage à chaque mutation
(( une paire d'esperons dorés promettant le dit sieur de luy en
(( porter bonne et fidèle garantie sou les obligations de tous et
(( chacun.
« La dite donation a esté faitte par le dit viscompte au s.
(( Bon de tous droits corporels et incorporels dixmes, homages,
ft questes hommes et femmes ventes et achapts et tous autres
(( droits quels qu'ils soyent quy puissent et doivent appartenir
(( au s. viscompte en la dite qualité ou en autre façon ce que
(( soit.. La dite terre de peire cave donée par ledits, viscompte
(( au dit s. Bon, confronte aux terres de La Chapelle, et de
« ^lii'adoux et château de Flamarens et château de Manson-
(( ville et de la maison de Sainte-Bose et autres confrontations
« si point il y en a.
' Armes des du Bouzct : d'argent (alias il'or), au lion d'azur, lanipassé et armé de
gueules, couronné d'or.
238 NOBLESSE DE LOMAGNE
« Ladite donation lut faicte l'an mil deux cent nonante-
(( cinq le dixième du mois d'april, à Moissac par Arnaud
(( Dupuy, notaire de Tholose et notaire de la Cour du sieur
(( vicaire de Tholose et du sceau du sénéchal dudit clievalier.
(L Piegnant Philipe roy de France ^ »
Philippe de Bozet, fils de Bon de Bozet, vendit à Otlion de
Montant la seigneurie de Peyrecave le 12 octobre 1298. En
1309, cette commune obtint des Coutumes de ce dernier sei-
gneur, qui la céda, en présence de ses enfants, Pvaymond et
Nolit, moyennant deux mille sept cens livres tournois, à Ray-
mond Arnaud de Goth, seigneur de Rouillac, chevalier pour
Iwj et les siens, consentant que le très illustre seif/neur Ber-
trand de Gouth, viscompte de Lomagne et Auvillars le reçoive
pour son vassal et l'investisse de la dicte seigneurie, promet-
tant luy en porter bonne et franche garantie.
Faict Van mil trois cens dix sept et le dernier de febvrier.
Retenu par Cauhert Franc not. de Tholose. Régnant Phi-
lipe R. de France et Navarre-.
François de Goth faisait partie de la compagnie de Monsieur
de La Valette, au mois d'octobre 4582, et, en juin 1588, il quitta
le service du roi.
Antoine de Goth, seigneur de Peyrecave, donna, le G juin
1552, un dénombrement de ses biens, à Jean de Galard, baron
de risle-Bozon, seigneur de St«^-Livrade, et sénéchal d'Arma-
gnac.
« Jelian de Galard, chevallier, seigneur baron de l'Isle en
(( Lomaigne, et commissaire par le Roy, dépputé en ceste par-
oi tie, à tous ceux qui appartiendra, certifions que aujourd'huy
« par devant les gréfiers de la présente sénéchaussée soulz
« signé, de la partie de noble Anthoine de Gouth seigneur de
« Peyrecave, a esté présenté et baillé la déclaration des biens
« nobles qu'il tient en nostre sénéchaussée et affirme par ser-
* « L'original est en lalin et lu présente copie en François a été faite dans l'année
1525. » (Arch. de Magnas).
' « Coppic en François a élé faicle sur Foriginal latin l'an 1527 >< (sic). Archive* de
Magnas-S«-Clar, Gers.
EN l'année 1787 239
« ment, contenir vérité, de laquelle en doble est sous le scel
« de nostre dite sénéchaussée, ez-attacliée. »
« Donné à Lectore, le sixiesme jour du moys de jung, mil
« cinq cens cinquante-deux. t>
^lOREAU,
(f. Par commandement de môndict seigneur le sénéclial ^ »
Le 9 octobre 1680, noble François de Goth, seigneur du
Bouzet, comparut à l'Assemblée des nobles de la Lomagne.
Jean-Baptiste-Gaston de Goth, marquis de Rouillac, eut le
titre de duc d'Epernon et occupa une grande situation dans
l'Etat. Il mourut au mois de juin 1690.
Monsieur de Goth lit partie de la réunion des nobles d'Ar-
magnac, qui se tint à Lectoure le 22 mars 1789.
Les Gotli avaient pour armes: d'or- à 3 fasces de gueules.
Parmi les diverses branches éteintes de cette maison on peut
citer celle de vS'-Agnan.
Jean-Pierre de Goth de S^-Agnan fut enseveli le 23 août
1622 dans l'église de S^-Martin de Plieux, près Vichau.
Noble Elysée de Goth, seigneur de S*-Agnan et de Beau-
regard, lieutenant de la mestre de camp du régiment de cava-
lerie de La Valette, marié avec Frise du Saget de Salles, fils
de Jean-Pierre de Goth et de Marguerite de Thuzo, fit cons-
truire, en 1693, une chapelle dans son château de Beauregard.
Cette branche de la maison de Goth s'éteignit, dans l'année
1733, par le décès, sans postérité, de Jean de Goth. Marie de
T^auriac, fille d'Anne de Goth de S'-Agnan et de noble Jean de
Lauriac, [)orta le domaine de Beauregard dans la famille ]3é-
gué-Plieux.
Elle avait épousé, le 6 mai 1718, Pierre Bégué-Plieux, lieu-
tenant au régiment de Boulonais-Infanterie, qui fut blessé à la
bataille de Malplaquet^.
* Archives des châteaux tic Lislc-Bouzon et Magnas.
2 Alias : (l'argent.
3 Archives de M. Pileux.
240 NOBLESSE DE LOMAGNE
Les du Goût (ou de Goth) de St-Agnan avaient possédé la
seigneurie de Benauville, dans le comté de Salm en Lorraine,
qui leur était venue par le mariage de Jean du Goût de Saint-
Agnan, commandant de Marlem, en basse Alsace, avec Cathe-
rine, fille de nol)le Pierre de ^lus, seigneur de Benauville, le
26 avril 1691.
EN l'année 1787 2M
MONCAUT
LE BARON DE MONCAUT
La seigneurie de Moncaut appartenait, aux xiiF et xivc siè-
cles, à l'ancienne maison de Rovignan.
Bernisson, seigneur de Moncaut, vivait en 4312, et Pierre,
son fils, en 1331.
Pierre de Rovignan, seigneur de Moncaut, rendit hommage
dans Bordeaux, le 30 juillet 1363, à Edouard, prince de Gal-
les (dit le prince noir), représentant son père, le roi d'Angle-
terre, en présence de l'archevêque de Bordeaux.
Nohle Mathe de Rovignan, dame de ^Moncaut, mariée avec
Garcie-Arnauld d'Albret, donna, le 25 février 1422, l'inves-
titure de certains biens, situés en la juridiction de Moncaut et
de Montagnac. Leur fdle, Miramonde d'Albret, céda la
baronnie de ^loncaut à son époux, Gassiot de ^lontagu-^Ionde-
nard, seigneur de Montjoy, qui acheta, en 1447, du père d'O-
don de Galard, seigneur de Lécussan, la seigneurie d'Estillac,
près d'Agen. Gassiot de Montagu eut trois fils: Le plus jeune
fut seigneur de R^oquelaure; le second, seigneur d'Estillac,
laissa, de son union avec Marguerite de Galard, une fille,
Françoise, mariée avec François, seigneur de Monluc, Puch
de Gontaud, etc., qui fut mère du maréchal Biaise de Monluc;
enfin, l'aîné, Jean, baron de Moncaut et de S'^-Golombe, eut
de sa femme, Bertrande de Durfort^, un fils, François (dit
de Durfort), père d'Antoinette; cette dernière porta Moncaut à
* Armes des Durfort : Ecartelé aux 1 et '2 d'argent à la bande d'azur, qui est de Dur-
fort ; aux 2 et 3 de gueule au lion d'argent, qui est de Lomagne, brisé sur le tout d'un
lambel de gueule. Les Durfort-Civrac supprimaient le lainbel.
16
242
NOBLESSE DE LOMAGXE
Bertrand de Laurière, seigneur d'Andas, près S^-Maurice,
chevalier de l'ordre du roi, veuf d'Anne de Lomagne.
Il devint ainsi le premier baron de Moncaut, du nom de
Laurière.
L'origine de cette famille était ancienne et illustre ; les Lau-
rière descendaient de Jean de Pompadour*, baron de Laurière,
second fils de Jean II, seigneur de Pompadour, marié le 23
juin 1453, avec Marguerite Ghauveron, dame de Ris.
En 1622, Joseph I de Laurière, baron de ^loncaut, mestre
de camp d'un régiment d'infanterie, gouverneur de Layrac,
eut, en sa qualité de protestant, de violents démêlés avec le
maréchal de Roquelaure, qui protégeait les catholiques ; Joseph
de Laurière, lils de Biaise II de Laurière, baron de Moncaut,
chevalier de l'ordre du l'oi, capitaine de 50 hommes d'armes
de ses ordonnances, conseiller en ses conseils d'Etat et privé,
avait épousé Marie de Fabas^.
Monsieur de S'-Julien fut le procureur fondé du baron de
Moncaut à l'Assemblée des trois ordres tenue à Lectoure, le 16
mars 1790, pour les sénéchaussées d'Armagnac et de l'Isle-
Jourdain.
Le 15 octobre 1875, Louise de Laurière, baronne de Mon-
caut, mariée avec Joseph, marquis de S'-Exupéry, dernière
descendante de Joseph de Laurière, baron de Moncaut, et de
Marie de Lusignan, donna sa fille, Thérèse de S'-Exupèry, au
comte A. de Lusignan, de la branche des barons de Gouhé en
Poitou^. Blason : losange d'or et d'azur.
Les armes des Laurière de Moncaut étaient : d'azur au lion
d'or, couronné, lampassé et armé de gueules, surmonté d'une
croisette d'argent; une famille Fabri de iNIoncaut, en Langue-
doc, portait seulement : d'or au lion di sable, armé et lam-
passé de gueule; enfin les Laurière de Lanmary avaient pour
blason : d'azur à trois tours d'argent, maçonnées de sable,
surmontées d'un lion léopardé d'or. (Matagrin.) È\
' Armes dos Pompadour : d'azur à 3 tours dargeiU, maçonnées de sable.
* Armes des Fabas : d'or à rois pals de gueules.
3 Buurrousse de Laffore.
EN l'année 1787 243
MONCAUT
LE CHEVALIER DE LAURIÈRE
Biaise de Laurière, seigneur et baron de ]\Ioncaiit et de
Sainle-Colombe, gentilhomme de la chambre du Roi, mestre
de camp d'un régiment d'infanterie, gouverneur de Layrac,
fut tué, en 1580, auprès de Marmande. Le roi de Navarre le
fit inhumer à Tonneins et assista à ses funérailles.
Un chevalier de Laurière, fils du baron de Moncaut, périt
sur un pont, près de Montagnac, dans un duel avec MM. de
Frère de Peyrecave, contre lesquels un décret de prise de
corps fut décerné, en 1678, par le bailli de Bruilhois, à la
requête du père de la victime. Les jeunes de Frère de Peyre-
cave furent condamnés à mort, et, (c vu leur qualité de gentils-
hommes, ils demandèrent à être décapités et non peyidus * ».
A l'assemblée des Trois Ordres, tenue à Lectoure et à Auch,
en 1789, le chevalier de Laurière fut convoqué sous le nom de
^l. de Moncaut.
Dans la liste des gentilshommes réunis, la même année, à
Cahors, on trouve mentionné, comme faisant partie de la
noblesse, M. Thiron de La Devèze, seigneur de Laurière.
' Bourrousse de Laffore.
244 NOBLESSE DE LOMAGNE
MAUROUX
LE S. DE GROSSOLLES SAINT-ANDRE
Le 2 septembre 1294, Mauroux reçut ses coutumes des sei-
gneurs (ï Vezian de Lomagne, Raymond et Arnaud de Léau-
« mont, Raymond de Séguenville, et Arnaud Guilhem de Mau-
« roux, gentilshommes, Pliilippe étant roi des François, Guil-
« laume, évêque de Lectoure, et Hélie Taleyrand, vicomte de
« Lomagne, de quoy sont témoins Arnauld Pomès, Arnauld de
« Vie, gentilhomme, Rernard de Sentis, Vital de Montault,
« Guillaume de Clairac, Gérant Fitte, Bernard Fitte, Bernard
(( Lesquire, Dominique de Montagnan, Fortin Davasse, Pierre
« Vinal, Arnauld Labusquède, Adam Davasse et moi, Pierre
c( Teissier, commun et public notaire de toute la terre de
« Lomaigne, qui a fait écript et signé de mon seing accoutumé
is. le présent public instrument des coutumes susdites, et nous
(( seigneurs susdits pour la plus grande force et valeur avons
(( faict mettre nos sceaux au présent instrument*. »
La maison de Grossolles, ancienne et illustre, est originaire
du Périgord; elle a donné deux grands louvetiers de France,
des évêques à Gondom, Quimpei-, Périgueux, des maréchaux
de camp et plusieurs autres officiers généraux.
La généalogie de cette maison ayant été écrite par le père
Anselme, nous ne citerons que les personnages les plus mar-
quants.
Guillaume et Raymond de Grossolles, chevaliers de la langue
d'Oc, partirent, en 1250, pour la septième Croisade.
' Traduction des coutumes de Mauroux, par Lormant, de Saint-Léonard, le 2-1 février
1670, qui avait reçu l'original en latin de Hayniond Auzas, régent de Mauroux.
EN l'année 1787 245
Bernard de Grossolles, damoiseau, était, avant 1331, chan-
celier du comte d'Armagnac.
Bernard de Grossolles, père de Jeannette de Grossolles,
mariée vers 1439 avec Jean de Léaumont *, seigneur de Mau-
roux, portait les titres de vicomte de Montgaillard, seigneur
d'Asques, Gensac et Saint-]\Iartin.
Françoise de Grossolles, lille de Renaud de Grossolles,
baron de Flamarens, gentilhomme de la chambre du roi,
gouverneur du Marsan, et de dame Anne de Montlezun-Gam-
pagne^ « contracta mariage, le 8 avril 1580, avec noble Marc,
Antoine de Navailles, baron de Banos et de Dûmes, au pays de
Ghalosse, dans les Lannes. »
En 1484, Jean de Grossolles, seigneur de Flamarens ■^, mari
de Jeanne d'Aljzac de la Douze 3^ avait une fille qui épousa
Hugues de Galard, baron de Brassac, seigneur de La Valette
et de Gussol, dont les sœurs étaient Anne de Durfort-Duras,
Prohense de Miran et Jeanne de Noé.
Hérard de Grossolles, maréchal de camp de l'armée du Roi
en Guienne, seigneur de Flamarins, d'Asques et Montastruc,
fut nommé, en 1596, chevalier de l'ordre et capitaine de cin-
quante hommes d'armes, etc. Ne pouvant obtenir le payement
d'une somme qui lui était due par messire Bertrand de Mont-
• Armes des LéaumoiU : d'azur au faucon perclié et grillé d'argent.
"^ La baroniiie féodale de Flamarens était passée des vicomtes de Lomagne dans la
maison de Durfort, par le mariage de Régine de Goth, fille du vicomte de Lomagne, avec
Bernard de Durfort, chevalier, et cette terre était, avant 1472, aux Grossolles.
3 Armes des d'Abzac : d'argent à la bande d'azur chargée en abîme d'un besan d'or, à
la bordure d'azur, chargée de 8 besans d'or.
L'état présent de la noblesse française donne aux d'Abzac de la Douze un écusson diffé-
rent ; d'argent au chevron de sable, chargé d'une pomme de pin d'argent. (Baciiclin-
Deflorenne.)
Matagrin et Froidefond, dans leur Armoriai du Pérujord, composent ainsi le blason
des d'Abzac : Ecartelé aux l^'' et 3'' d'argent à la bande et à la bordure d'azur, chargée de
9 besans d'or, posés 3, 3, 3 ; aux 2« et 3« d'or, à la fasce de gueules, accompagnée de
6 fleurs de lys d'azur, 3 en chef. 3 en pointe (qui est de Barrière) ; sur le tout, de gueule
à 3 léopards d'or. Enfin M. de Jaurgain, dans son étude sur les Galard-Béarn, grave ainsi
les armoiries des d'.\bzac : d'azur à 8 besans d'or mis en orle, charge d'un écusson
d'argent, à la bande d'azur, chargée d'un besan d'or.
246 NOBLESSE DE LOMAGNE
lezun, seigneur de Baratnau, il dut s'adresser au sénéchal de
Lectoure, qui envoya au débiteur l'intimation suivante :
« Jean de Goalard, chevalier, seigneur et baron de Vlsle-
« Bozon, en Lomaigne, conseiller et chamhelkm des Roy et
« Règne de Navare, comtes d'Armanhac, et leur sénéchal
« gouverneur au dict comté, au premier sergent royal ou
« aultre personne requis, salut : Vous mandons contraindre
« Bertrand de Montlezun, escuyer, seigneur de Baratiiau,
« payer à noble Hérard de Grossolles, seigneur d'Asques, ou
« à son mandement, la somme de cent livres tournois, à luy
(( deue pour les causes et raisons contenues en V instrument
(( obligatoire cy-attaché, et ce par prinze, exécution, vendition
(( et aliénation de ses biens et aultres voyes raisonnables.
« Donné à Lectoure le dixième jour du moys de juillet mil
« cinq cens soixante cinq.
(( Contresigné : GROSSOLLES^. »
Arnaud de Grossolles, seigneur de Flamarens, fut convoqué
au ban et arrière-ban, le 5 mai 153G, par le sénéchal d'Arma-
gnac, dont il reçut, pour « luy servir de descharge », un acte
qui a été conservé.
(( JSous, Jehan de Galard, chevalier, seigneur et baron de
(( VIslc-Bozon, en Lomaigne, et de Sainte TJvrade, senneschal
(( d'Armanhac, d tous ceulx qui ces présentes verront, salut :
d scavoir faisons, et par ces présentes attestons que suyuant la
a commission et mandement à nous donné par le Roy pour
<i faire la monstre de son ban et arrière-ban de tous gentils-
« hommes subjects au ban et arrière-ban, tenant fiefs et arrière-
(( fiefs dudict seigneur, exempts et non exempts, privilégiés et
« non privilégiés en nostre dicte sencschaussée, en vertu de
« .ses lettres patentes contenant notre commission, sommes
« transportés, ce jour et date des présentes, en la ville de
« Puycasqué, ou illec procédant à ladicte monstre, faisans
' Archives de Magnas (Gers).
EN l'année 1787 247
t> appeller par noste greffier criminel les gentilshommes de
(( nostre dicte séneschaussée, suhjects audict han et arriéré-
es ban, à servir ledict seigneur à la manière accoutusmée
a suyuant les contrerolles vieulx et anciens, a comparu noble
« Arnauld de Grossolles, escuger, seigneur de Flamarenx et
(( aultres places, lequel tenant sa maison paternelle en nostre
« dicte séneschaussée, de laquelle porte le nom et fait sa re'si-
(( dence continuelle, a promis et juré suyvant ses ansestres et
(( prédécesseurs, bien loyaulement, honnestement et vertueuse-
if. ment servir ledict seigneur en sondit ban et arrière-ban en
(( V estât et equlppage d'hommes d'armes, en telle puyssance que
(( sur ce il pourra et par ce se tenir prest pour chemisier au
« service dudict seigneur ou sera son bon plaisir a toute heure
(( que par luy ou ses commis sera demandé, en quoi ledict sieur
(( de Flamarenx nous a requis, attestation luy estre faicte pour
((. luy servir en descharge que de raison, en temps et lieu; ce
(( que Luy avons octroyé et mandé faire par nostre greffier
(( soubzsigné en la manière susdicte, en présence du procureur
(( général de nostre dict seigneur.
« Liste, sénneschal d'Armanhac.
a. Par mandement de mondict seigneur ,
(( ORRANCE. »
Dans une montre de troupes qui eut lieu à Layrac, le 2 avril
1568, figure noble Jehan de Grossolles.
Jolian de Grossolles, mestre de camp d'un régiment d'in-
fanterie, baron de Flamarens et de Montastruc, dont la sœur
s'unit, en 1614, avec Jean-Gaston de Foix-Candale, seigneur
de Villefranche, avait épousé, le 29 décembre 1609, Françoise
d'Albret *, dame de Miossens.
Françoise -Glaire de Grossolles -Flamarens se maria, le
' Armes des d'Albret : aux l" et 4» de gueules plein, aux '1^ et 3« de France. Les
Miossens ajoutaient un lion d'or sur fond d'azur.
248 NOBLESSE DE LOMAGNE
21 octobre 1657, avec Pierre-Gaspard de Bare, sieur de La
Tour, capitaine de cavalerie ^
Agésilas (Joseph), clievalier de Grossolles, marquis de Fla-
marens, fut lieutenant-général des armées du Roi, et un des
commissaires à la réunion de l'Assemblée de la sénéchaussée
d'Agen, en 1787.
La terre de Flamarens, entre Miradoux et Peyrecave, pos-
sédée par les Grossolles depuis 1466, avait été primitivement
le partage des cadets des vicomtes de Lomagne et des barons
de Galard -; elle devint marquisat au milieu du xvii^ siècle 3.
Parmi les personnages marquants qui y étaient nés, on cite
Regnauld-Bernard de Grossolles, baron de Flamarens, marié
vers 1542 avec Anne de ^lontlezun du Yignau, sénéchal
des pays de Marsan, Tursan et Gabardan, en 1550, chevalier
des ordres et gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi,
Arnaud de Grossolles, baron de Montastruc et de Flamarens,
seigneur de Mauroux et de La Chapelle , bailli du Nivernais,
gouverneur de Lesparre, et enfin Antoine Agésilas de Gros-
solles, marquis de Flamarens, baron de ^lontastruc; ce dernier
voulant, en 1640, venger la mort du marquis de Yaillac, son
ami intime, tué en duel par M. de Ganillac, provoqua ce der-
nier, qui resta sur la place. « M. de Flamarens fut tué le
1 Armes des de Bure et de Burin, seigneurs de Bcaurogard, La MaurcUc, Bartlielongue,
du Haniiin, Bonrcpos, Lusan, la Calcinie, La Tour, etc. : ccartelé aux 1" et 4» de gueules
à la tour crénelée de trois créneaux et porticée d'argent, ajourée et maçonnée de deux
fenêtres et une porte de sable, au loup d'argent battant à la porte de la tour ; aux 2« et
3« de gueules à la tour pavillonnée et girouettée d'argent; sur le tout : d'azur à trois
étoiles d'or rangées en face, accompagnées en pointe d'une lance d'or posée en pal.
(Nobiliaire de Guyenne, généalogie de Burin.)
' Dans un acte du 18 mars 1461, Viguicr ilc Galard est qualilié de seigneur de Bnlarin
en Condomois, du Castera en Lcctourois et de Flamarens en Lomagne. Le 9 novembre
1484, Hugues do Galard, seigneur de La Valette, épousa Marie de Grossolles, lillc de
Jeanne d'.Xbzac et de Jean de Grossolles, baron de Flamarens. Le fi avril 14'J7, Jean de
Grossolles, baron de Flamarens et son frère, Antoine, seigneur de Montastruc, en Guyenne,
firent une donation universelle de tous leurs fiefs à François de Galard, fils de messirc
Hugues de Galard et de Marie de Grossolles-Flamarcns. (Archives de Magnas.)
3 Le cliàtcau de Flamarens, curieux si)écimen de rarcliilecturc féodale, et placé sur
une hauteur très élevée, non loin de .Miradoux, appartient actuellement au marquis de
Galard-Magnas. La tradition du pays attribue au prince Noir la construction de la grosse
tour.
■I
EN l'année 1787 249
2 juillet 1652, au combat de la Porte-Saint- Antoine, au même
endroit où il avait occis, quelques années auparavant, le comte
de Canillac; ce dont j'eus beaucoup de déplaisir^. »
Il avait épousé Marie-Françoise le Hardy 2^ fille de Sébastien,
marquis de La Trousse, grand prévôt de France, lieutenant
général des armées du Roi, chevalier de ses ordres ^.
Les Grossolles possédaient en Guyenne et Gascogne de nom-
breuses seigneuries : Buzet, La Barthe, Montastruc, Céez, La
Chapelle, Angeville, Peyrecave, Bouligneux, Flamarens, Au-
renque *, Montgaillard, Caumont, Le Pin, Mauroux, La Bas-
tide faisaient partie de leurs domaines; le fief de Saint-Martin,
près Lectoure, leur appartenait, dès 1392, et avait donné son
nom à un rameau de cette famille, qui devint la branche
aînée.
De grandes alliances, de hauts emplois dans l'Eglise et dans
l'armée, une belle fortune territoriale procurèrent pendant
longtemps à cette maison une importance considérable, sur-
tout dans le Midi, où elle résida presque toujours, soit au châ-
teau de Buzet, soit dans le manoir de Flamarens ou dans celui
de Saint-Martin.
La branche de Grossolles-Saint-Martin, issue de Bernard 1er
* Mémoires de M"« de Montpensier.
- Bassompierre, dans ses Mémoires du siège de La Rochelle (i octobre 1628), parle
ainsi du maniuis de La Trousse : « Nous prîmes cet espion Tavart, qui avoit déjà esté
« deux fois entre nos mains et s'en estoit échappé, dont le grand-provost Sébastien Le
« Hardy, seigneur de L\ Trousse, estoit tombé en disgrâce. » François Le Hardy, seigneur
de Fay, fut tué, en 1648, au siège de Tortose; il était gouverneur de Roses Philippe-
Auguste Le Hardy, marquis de La Trousse, seigneur de Crépoil, Couchcrel, Radcniont,
Liniezy, etc., gouverneur d'Ypres, capitaine-lieutenant des gendarmes-Dauphin, lieute-
nant-général des armées du Roi, chevalier des ordres, de la promotion du !«' janvier 1689;
mourut le 10 octobre i691. « Son seul gouvernement d'Ypres, écrit Dangeau, lui valait
plus de -45,000 francs. » Ses armes étaient : d'azur à un chevron de sable bordé d'or,
potence et contrepotcncé de même, au chef d'or chargé d'un lion de gueules passant. La
seigneurie de La Trousse, en Bric, fut érigée en marquisat au mois d'août 1615.
3 M"» de Flamarens, un peu parente de M^^ de Sévigné par le frère de son mari (F. Le
Hardy, qui avait épousé Henriette de Coulangcs), remarquable par son intelligence, sa
bonté et son instruction, fut fort liée avec Chapelain et les beaux esprits de son temps;
elle mourut à Paris, âgée de 86 ans, le 9 février 1703.
* Voir, à l'appendice, le Mandement de la Taille en la communauté de Caittlnau-
d'Arbieu.
250 NOBLESSE DE LOMAGNE
de GrossoUes , fils puiné de Guillaume, et de N. de Saint-
Ribier, qui vivaient en 1313, forma, il y a environ trois siècles,
quatre rameaux;
La branche aînée, résida toujours à Saint-Martin, près
de Lectoure, et son dernier descendant en ligne directe
fut le chevalier de GrossoUes, lieutenant-général des armées du
Roi, en 1789.
La seconde était la branche de GrossoUes de Flamarens;
elle finit en la personne de Ms'' l'évêque de Périgueux, décédé
à Londres pendant l'émigration, en 1815. Son frère, le mar-
quis de Flamarens, mourut sans enfants.
La troisième branche forma la maison de GrossoUes de
Caumont d'Asques \ qui n'existe plus, de même que la qua-
trième, éteinte depuis longtemps en Lorraine. Vers 1660, un
frère de ]\L de Grossolles-Saint-Martin était le chef du rameau
dit de La Bastide-Saint-André, qui hérita plus tard des bran-
ches aînées de Saint-Martin et de Flamarens, et dont les des-
cendants continuèrent la filiation jusqu'à nos jours -.
Un hasard heureux contribua à établir la fortune des Flama-
rens et à leur donner les moyens de vivre à la cour. <i Le comte
de Flamarens, après avoir rempli avec honneur sa carrière
militaire, s'était retiré dans sa province, où une honnête aisance
lui permettait de soutenir avec économie la dignité de son
nom. Un procès qu'il avait déjà gagné devant plusieurs tribu-
naux, fut porté au Conseil par sa partie adverse et le força de
faire le voyage de Paris. Il marchait à petites journées, allant
avec ses chevaux; passant par la forêt de Fontainebleau, il vit
beaucoup de gens à cheval qui tous, prenant une route de tra-
verse, paraissaient avoir la même destination. La curiosité le
porta à les suivre, sauf à s'écarter un peu de son chemin. Après
avoir marché quelque temps il arriva à un grand rond appelé
le fort de la Briclie, où il trouva plusieui"S hommes assez mal
vêtus qui, ayant mis pied à terre, avaient attaché leurs che-
' Voir à rappciidicc ; « Documents sur Hennj de GrossoUes, seiyneur d'Asques ».
^ Archives du château de Flamarens.
EN l'année 1787 251
vaux à des branches d'arbre. Sa première idée fut de se croire
au milieu d'une bande de voleurs, et la fuite lui paraissant
impossible, parce qu'il voyait beaucoup de monde arriver
encore par la seule allée qui put lui servir de retraite, il ima-
gina que le meilleur moyen de se tirer d'alYaire serait d'agir
comme les autres et de paraître ainsi être de leur société; il mit
donc aussi pied à terre et attacha son cheval à un arbre, mais
son inquiétude augmenta bientôt quand il vit tous les yeux se
fixer sur lui, des groupes se former successivement, le rejoindre
ensuite, des chuchottements s'établir sans qu'on parût le perdre
de vue. Enfin un homme se détache, vient directement à lui et
lui demande avec embarras quel motif l'amène en ce lieu? Le
comte persistant dans la môme idée, lui répond avec assez de
fermeté : « Probablement, Monsieur, le même qui vous y a
conduit. )) Le député se retire, rentre dans le cercle; les chu-
chottements recommencent avec plus d'activité; on revient à
M. de Flamarens, on lui offre deux cents louis s'il veut se retirer;
très étonné d'une proposition aussi imprévue, il commence à
trouver son aventure plaisante, sans y rien comprendre, et
répond à tout hasard que ce n'est pas assez. On retourne, on
revient, on insiste, on lui propose enfin cinq cents louis qu'on
compte devant lui; il ne conçoit rien à tout cela, mais il
accepte, prend l'argent qu'on lui offre, remonte à cheval et
s'en va, recevant de ces Messieurs toutes les civilités possibles,
et fort surpris de les laisser avec autant de joie de son départ
qu'il en avait lui-même de les quitter. Arrivé à Melun, il prend
les informations sur le rassemblement qu'il a trouvé, et par
les détails qu'on lui donne, il apprend que le hasard l'a con-
duit au fort de la Briclie au moment où on allait y faire l'ad-
judication d'une partie considérable de la forêt. De là il ne lui
fut pas difficile de conclure que tous les gens qu'il avait vus
étaient des miseurs associés, qui, l'ayant pris pour un enché-
risseur inquiétant, avaient été bien aises de se défaire de lui
à prix d'argent, et à meilleur marché qu'ils ne l'espéraient.
Obligé de se rendre à Versailles pour la poursuite de son
procès, le comte de Flamarens se promenait un matin fort
252 NOBLESSE DE LOMAG^'E
tranquillement dans la grande galerie lorsqu'un homme, mis
très honnêtement, après l'avoir considéré un instant, se jette
avec autant d'empressement que de respect sur sa main, en
s'écriant : « Quoi, Monsieur le comte, j'ai le bonheur de vous
revoir! Permettez-moi de vous demander par quel hasard vous
êtes ici? » Cet homme était le fameux Barjac, ancien valet de
chambre du comte^, et alors attaché en la même qualité au
cardinal de Fleury i, dont il possédait, et à juste titre, par sa
scrupuleuse probité, toute la confiance. M. de Flamarens le
reconnaissant aussitôt : «Eh ! c'est toi, mon cher Barjac, je suis
(( bien aise de te retrouver. Je conçois que, connaissant mes
« habitudes et la médiocrité de ma fortune^, tu sois étonné de
(( me voir ici, c'est un mauvais procès devant le Conseil qui
ce m'a forcé d'y venir. » — « Ah ! Monsieur le comte, que je
« suis heureux puisque je puis avoir l'avantage de vous être
« utile. » — « Toi, et comment donc? » — « Je suis le pre-
« mier valet de chambre de Son Éminence Mg'" le cardinal de
(( Fleury; il m'honore de ses bontés, je peux même dire de
(( toute sa confiance. Je vous demande la permission de vous
« présenter moi-même à ce respectable ministre, et j'ose vous
« assurer que vous serez mieux accueilli que si vous lui étiez
« présenté par les plus grands seigneurs. )) Une telle propo-
sition ne pouvait manquer d'être acceptée avec reconnaissance,
et, en effet, le cardinal prévenu par Barjac, dont il faisait le
plus grand cas, traita le comte avec toute l'affabilité et l'intérêt
imaginables. Bientôt celui-ci mérita, par lui-même, les bontés
qu'il n'avait dues en premier ordre qu'à son ancien domes-
tique. Une figure prévenante, une gaîté franche et soutenue,
une candeur dont on trouvait peu de modèles à la Cour, lui
concilièrent l'estime du premier ministre, dont il devint pour
ainsi dire le commensal; l'on se doute bien qu'avec son bon
droit et un pareil protecteur, il eut bientôt gagné son procès
au Conseil.
* André Hercule de Fleury, né à Lodcve en 1053, auni()nier de Louis XIV, évèque de
Fréjus, précepteur de Louis XV, devint (1726) premier ministre et cardinal. 11 mourut
en 1743.
EN l'année 1787 253
Rien ne le retenant davantage à Versailles, il se préparait à
retourner dans ses terres du Midi ; le cardinal ne cacha pas à
Barjac le chagrin qu'il avait de ce départ projeté sous peu de
jours. (( Monseigneur, lui dit Barjac, il ne tiendrait qu'à vous
« de retenir à la cour M. de Flamarens et d'y attirer sa famillle,
« en lui procurant les moyens d'y vivre avec dignité. » —
« Barjac, répondit le cardinal, souviens-toi que si je suis le
« dépositaire et le dispensateur des deniers publics, mon devoir
« est de les employer uniquement à l'utilité de l'État, et je ne
« dois me permettre sur cela aucun sacrifice pour mes atta-
(( chements personnels. » — «. Aussi, Monseigneur, suis-je
« incapable de vous proposer quelque chose qui puisse blesser
(( votre délicatesse ou votre conscience ; mais le récit de ce qui
« est déjà arrivé à M. de Flamarens me permettra de suggérer
« à Votre Éminence une idée qui peut être avantageuse à mon
« ancien maître, sans compromettre les intérêts du Roi. » Alors
il lui fit très plaisamment le narré de l'aventure dans la forêt
de Fontainebleau, ce qui amusa beaucoup le cardinal. Barjac
voyant l'Éminence en gaieté, se bâta d'ajouter : « Monsei-
« gneur, on procède demain, dans une des salles du Louvre,
« à l'adjudication des Fermes générales de Sa Majesté; per-
ce mettez seulement que le comte de Flamarens y arrive dans
« un de vos carrosses^ accompagné de votre livrée, et que,
« sans se mettre aucunement en avant , il profite des
(( hasards qui pourront lui être offerts. » Le cardinal trouva
l'idée plaisante et y consentit volontiers. Le comte de Flama-
rens fut prévenu par Barjac, qui l'accompagna dans la voiture
du premier ministre. Les enchérisseurs qui étaient associés,
de même que ceux de la forêt de Fontainebleau, étaient déjà
rassemblés quand ils arrivèrent. En entendant une voiture
entrer dans la cour intérieure du Louvre, où celles des princes
du sang, des cardinaux et des ministres avaient seules le droit
de pénétrer, on mit avec empressement la tôle à la fenêtre et
l'on fut fort étonné de voir la livrée du cardinal et un inconnu
descendre de voiture avec Barjac, qui s'apercevant de l'atten-
tion avec laquelle on examinait tous ses mouvements, affecta
254 NOBLESSE DE LOMAGXE
de causer avec l'air du plus grand intérêt et remonta ensuite
dans la voiture, comme pour attendre un dénoùment auquel
il prenait une grande part. Les miseurs consternés ne doutè-
rent pas au premier moment que celui dont ils virent les pas
se diriger de leur côté, ne fut un prête-nom du cardinal qui,
sans doute, voulait avoir lui-même l'adjudication des fermes,
et contre lequel ils ne pouvaient lutter; cependant quelques
tètes plus tranquilles représentèrent que peut-être cet inconnu
n'était qu'un homme protégé par le ministre ou même par
Barjac, et dont on voulait faire la fortune en le mettant à la
tête de quelque société rivale de la leur, que dans ce cas-là il
serait possible de le désintéresser par des offres avantageuses.
Cet aperçu, qui calma les esprits, ayant été adopté unanime-
ment, on se hâta de convenir du taux auquel on pourrait
porter les offres. ^I. de Flamarens entra dans le moment où ce
plan venait d'être conclu et il s'assit modestement dans un
coin de la salle. Il fut bientôt entouré de plusieurs de ces Mes-
sieurs qui, sous différents prétextes, clierchaient à savoir quel
était le motif de sa présence; il répondit à toutes les questions
d'un air mystérieux et préoccupé qui ne laissa plus de doute
sur les intentions qu'on lui supposait. On crut alors que c'était
le cas d'agir franchement par les grands moyens, et l'un des
associés, sur le signe approbatif des autres, le tire en particu-
lier, et après quelques préambules sur le peu de profits qu'on
pouvait espérer des fermes, ne lui cacha pas que s'il était ici,
comme on pouvait le présumer, d'après la manière dont il y
était arrivé, l'organe d'une autorité supérieure, on la respectait
trop pour vouloir la combattre; mais que si, sous une aussi
grande protection il ne paraissait que pour son intérêt per-
sonnel, il était chargé de lui offrir cent mille écus pour se
reth'er. Le comte ne balança pas à avouer que c'était unique-
ment son intérêt personnel qui l'avait amené en ce lieu; le
marché fut bientôt conclu, et il se retira emportant une somme
qui le mit en état d'acheter une grande charge à la cour et d'y
établir sa famille qui, plus tard, s'allia très grandement et fit
grosse figure.
i
EN l'année 1787 255
Barjac quoique disposant, par la faveur du cardinal, des pre-
mières places de l'État, conserva toujours sa première simpli-
cité et n'oublia jamais, au milieu des plus grands seigneurs
qu'il voyait presque à ses pieds, ses origines si médiocres ^.
Une des principales illustrations de la maison de Grossolles
a été Hérard, évêque de Gondom, qui acheva en 1531 l'église
de cette ville, commencée vers 1504 par l'évêque Marre -, dont
il avait été vicaire général. Voici l'inscription que ce prélat fit
graver au-dessus de la porte de la sacristie, sur une plaque de
marbre blanc, pour conserver la mémoire de la consécration
de ce monument.
« L'an du seigneur 1531 et le 15 octobre, qui était un
dimanche, le Rév. Père en J.-C, seigneur Hérard de Gros-
solles, évêque de Gondom, consacra cette église et son maître-
autel en l'honneur de Dieu et de Jésus-Ghrist, notre Sauveur,
et en mémoire de Pierre, prince des Apôtres. Il enferma dans
cet autel des reliques des bienheureux Pierre et Paul, André,
Jacques, Alphée, Simon et Judes, apôtres, de S. S. Jean, Paul,
Fabien, Sébastien et Laurent, martyrs, et Léon, pape, fonda-
teur de cette église; des saintes Agnès et Prisce, vierges, ainsi
que des parcelles réduites en poussière du bienheureux Jean-
Baptiste, de la tête, des cheveux et du bonnet de saint Etienne,
premier martyr, et des fragments du sépulcre de Notre-Sau-
veur, accordant à chacun des fidèles chrétiens qui visiteront
cette église au jour anniversaire de cette consécration, quarante
jours de véritable indulgence en la forme usitée de l'Église,
Étaient présents à cette consécration les révérends Pères et
seigneurs Jean de Galard, Louis d'Arzac, Jean de Gobai, abbés
de Simorre, de Pontault et de Bouillas, noble Ant. de Gros-
solles, seigneur de Buzet, frère de l'évêque consécrateur, An-
toine de Grossolles, seigneur de Flamarens, François de Pont-
briant, seigneur de Montréal en Périgord, neveu dudit consé-
' Versailles et les provinces au XYiii^ siècle.
' Jean Marre, évêque de Condoni, est l'auteur du « Traicté pour l'instruction des
Roys. » Ce manuscrit est à la bibliothèque royale sous les numéros 1211) et 1220 des fonds
français.
256 NOBLESSE DE LOMÀGNE
crateur, ensemble les consuls et habitants de Condom et plus
de quinze cents personnes de l'un et de l'autre sexe. »
Le marbre occupé par cette inscription, aux deux tiers de sa
surface, figure au bas et en relief, une scène mystique. Dans le
milieu, le Sauveur est représenté en croix, et à ses pieds Marie,
sa mère et Jean, le disciple bien-aimé.
A droite de la croix et un peu plus loin, Hérard de Gros-
soUes, à genoux, tête nue, et la crosse en main, paraît appeler
pieusement la protection du Sauveur sur son église. A gauche
et à une distance égale, Antoine de Grossolles, seigneur de
Buzet, son frère, prie aussi dans la même attitude d'humble
piété. Ces deux personnages sont désignés par l'écusson colorié
qui gît à terre à côté de chacun d'eux ^
Le 6 janvier 1545, noble Jean de Galard, baron de l'Isle-
Bozon, en Lomagne, seigneur de Sainte-Livrade, sénéchal
d'Armagnac, autorisa l'insinuation et l'enregistrement en la
cour de la sénéchaussée de Lectoure, des donations faites par
Jean de Grossolles, protonotaire du Saint-Siège, à ses neveux
Hérard et Régnault de Grossolles, fils d'Antoine de Grossolles,
seigneur de Buzet ^.
On a conservé le testament d'Arnaud de Grossolles, seigneur
de Flamarens, Montastruc, co-seigneur de jNIauroux et de La
Chapelle, avec les lettres délivrées par le sénéchal d'Armagnac
pour autoriser Jehan de Grossolles, seigneur d'Asques et prieur
de Buzet, à rechercher et lever tous les divers documents rela-
tifs à la succession d'xVrnaud de Grossolles, dont les dernières
volontés avaient été consignées dans un acte dressé à Toulouse,
le 15 juillet 1536, au moment de son départ pour la guerre,
chez Pierre May mal, avocat au Parlement ^.
Emmanuel-Félix de Grossolles, guidon des gendarmes an-
glais, fut tué fort jeune, en Italie, à la bataille de Luzra {[102).
Son frère, Agésilan Gaston de Grossolles, marquis de Flama-
' Josei>li Lassalle, curé de Saint-Michel, lievue de Gascogne, 186i.
' Voir cot acte à l'appendice.
3 Id.
EN l'année 1787 257
rens, seigneur de Buzet, La Barthe, Maiiroux, etc., capitaine-
lieutenant des chevau - légers de Bretagne, brigadier des
armées du Roi en 1719, chevalier de Saint-Louis, était grand
louvetier de France. Il épousa Anne-Agnès de Beauvau, fille
d'Henri de Beauvau, marquis de Montgoger, capitaine des
gardes du corps du duc d'Orléans, frère de Louis XIV, et de
Madeleine de Brancas, fille de François, duc de Villars.
Emmanuel-François de Grossolles, neveu d'Agésilan, mar-
quis de Flamarens, né le 15 juin 1754, reçut en survivance la
charge de grand louvetier de France.
Au xviiie siècle, Jules-César de Grossolles, de la branche de
Saint-André ^, déjà abbé de Beaulieu, au diocèse de Rhodez,
devint en 1738 abbé de Saint-Sever-Cap, dans le diocèse d'Aire.
Il succéda à Antoine Anselme, célèbre prédicateur, qui con-
serva l'abbaye de 1G99 à 1737 -. Après M. de Grossolles, Fran-
çois de Berthier fut abbé commandataire de Saint-Sever-Cap
depuis le 8 juin 1751 jusqu'en 1773.
A l'Assemblée des trois ordres, tenue à Gondom le 9 mars
1789, le comte de Gelas était le procureur fondé de M. le mar-
quis de Flamarens.
Le vicomte de Grossolles et le marquis de Flamarens com-
parurent en personne à l'Assemblée tenue à Lectourelel6 mars
1789; mais, en 1790, M. d'Aux était le procureur fondé des
MM. de Flamarens, et M. de Bonnot celui de l'abbé de Gros-
solles-de-Saint-Martin .
Les armes des Grossolles sont : d'or au lion de gueules ^,
armé et lampassé de même, naissant d'une rivière d'argent, au
chef d'azur chargé de trois étoiles d'or. Supports : deux grif-
' Fils (le Jean de Grossolles, seigneur de La Bastide.
2 Lisle-Jourdain donna le jour, en 1652, au prédicateur et littérateur Anselme, membre
de l'Académie des inscriptions, surnomme le « petit prophète ». M">6 de Sévigné lui pré-
férait peu d'orateurs chrétiens.
Il est l'auteur de sermons, dont plusieurs furent prêches à la cour, en 1683, IGUS, 1709,
de divers panégyriques de saints, d'odes, de dissertations savantes et d'oraisons funèbres.
Il mourut à 85 ans, en 1737, à Saint-Sever-Cap-dc-Gascogne, dont Louis XIV lui avait
donné l'abbaye.
3 Alias : de gueules au lion d'or couronné de même.
17
258 NOBLESSE DE LOMAGNE
fons. Quelques branches écartelaient de France et d'Albret, en
souvenir de l'alliance contractée le 19 décembre 1609, par
devant François de Sourdis, cardinal-archevêque de Bordeaux,
entre Jean de Grossolles-Flamarens et Françoise d'Albret,
fille d'Antoinette de Pons * et de Henri d'All^ret, chevalier des
deux ordres du Roi, son gouverneur et lieutenant-général au
pays de Béarn, seigneur de JMiossens, Goarase et autres places -.
M. de Grossolles, seigneur de Saint-Martin, reçut du sire
de Saint-Luc la lettre suivante, pour se joindre au cortège du
prince de Conty lors de l'entrée de ce dernier dans la ville de
Bordeaux, le 1<^'" mai 1638 :
(( A Agen, le l^'' may 1638.
« Monsieur,
« Mg"" le prince de Gonty venant faire son entrée à Bordeaux,
et Son Altesse m'ayant fait coguoisti'e qu'elle désiroit que les
personnes de qualifié de son gouvernement l'accompagnassent
en cette rencontre, j'ay cru que vous séries bien ayse d'estre
du nombre de suite; en mon particulier je vous en supplie, sy
vous prenes la peine de vous rendre avec quelques uns de vos
amis à Bordeaux le premier du mois prochain, nous pourrons
aller ensemble au-devant de Son Altesse et la suivre dans cette
cérémonie. Par tout vous cognoistrez que je suis véritablement,
(( Monsieur,
« Vostre très-humble et très-alîectionné serviteur, é
3
\
« Saint-Luc. » ?
A Monsieur de Saint-Martin, à Saiiit-Martiii^.
' .Vrilles (les de l*ons : d'argent à la fasce coticéc d'ur et de gueules. Les de i'inis du
Languedoc portent les mômes armoiries.
- Le frère de M™« de Flamareus était Henry d'.Mbrel, deuxième tlu nom, Ikiiou de Poiis
et de Miossens, marié avec Anne de Pardaillan, dame d'Escandillac.
•'' Archives du château de Flamarens (Gers).
EN l'année 1787 259
Le grand Condé écrivit souvent, pour des ordres de service,
à M. de Grossolles, seigneur de Saint-Martin, fort avant dans
ses bonnes grâces, et qu'il avait décidé à le suivre chez les
Espagnols.
La lettre que nous transcrivons ici est datée de Rocroy, le
4 octobre 1(353, et elle est adressée :
(( A Monsieur de Grossolles, Viin de mes gentilshommes,
à Dunkerque.
(( Monsieur de Grossolles, a mesure que les Irlandois arri-
veront vous ne manqueres d'en donner advis a Monsieur le
comte de Castelhaven, auquel j'escris pour le prier de les
conduire luy-même dans le quartier de rafraichissement.
Vous ne laisserés pas de me mander Testât ou ils seront.
(( Louis de Bourbon i. »
Nous donnons une autre lettre écrite à ]\L de Grossolles,
seigneur de Saint-Martin, par le grand Condé, en 1653 :
« A Monsieur de Grossolles, F un de mes gentilshommes,
à Dunkerque.
« J'ay veu ce que vous aves mandé à Caillot, et m'estonne
que ny les Irlandois ny l'argent ne soient pas encore arrivés.
Dès que l'argent sera venu, vous dires au neveu de M. de
Mazeroles de le fere porter à Bruxelles, qu'il prenne poui" cela
touttes les seuretés qu'il faudra, affni de n'estre point volé,
que pour cet effet il face mettre l'argent dans des batteaux,
pour le porter par eau, et qu'il prenne escorte de liëuë en
liëuë, et que dès qu'il sera arrivé à Bruxelles, il m'en donne
avis en diligence.
(( Pour le régiment de Westmoath, quand il sera venu, vous
le conduirés, sans attendre les troupes de Bouteler, dans les
1 Archives particulières.
260 NOBLESSE DE LOMAGNE
quartiers que l'on leur donnera, et m'en donnerés avis des que
vous y serés arrivés. Surtout prennes bien garde, dans la reveiie
que vous en feres, de ne point passer de gens hors de service,
pour des gens de service,
« Louis de Bourbon,
« de Rocroy le 6^ décembre 1653 i. ^)
Cinq ans plus tard le prince de Condé, qui n'avait pu rame-
ner la victoire dans les rangs des Espagnols, persistait toujours
dans sa vengeance contre la cour de France et surtout contre
le cardinal Mazarin ; il écrivit la lettre suivante à son fidèle
Grossolles :
(( Monsieur le marquis de Caracen m'escript qu'yl n'est pas
nécessaire que le régiment de Bandis vienne à Terremonde, et
qu'yl suffit de le faire venir en Haynault, suivant la première
résolution qui avoit été prise. Je luy renvoie à cet elTet, les
premiers ordres de passage qui avoient été expédiés, ne sachant
pas sy depuis votre arrivée auprès de luy, yl n'auroit pas
changé de dessein.
« S'il fait venir ces gens-la a Terremonde vous n'aurez qu'a
demeurer auprès de luy selon que je vous l'ay ordonné; mais
s'yl les fait venir en Haynault il faudra que vous alliés par
advance trouver M. le comte de Buquoy pour le prier de leur
donner quelque lieu ou ils soient bien, comme yl me l'a pro-
mis, et vous pourrez les y establir; que s'yl y avoit quelque
difficulté à cela, de la part de M. le comte de Buquoy, ou qu'il
les misse quelque part ou ils ne pussent pas avoir a subsister,
comme yl n'y a pas loing de la icy, vous me viendriez trouver
pour m'y rendre compte.
« Si M. le marquis de Carcen vous les fait mettre entre les
mains vous les enverres a du Verger et luy manderes de vous
' Aicliivcs parliculièrcs.
EN l'année 1787 261
advertir de tout ce quy se passera sur le subject de ces gens la.
De votre costé ne manquez de m'informer de ce que fera sur
cela M. le marquis de Caracen.
« Louis de Bourbon.
(( A Tournay, le i¥ octobre 1658.
(( A M. de Grossolles. »
Nous citons ici la dernière lettre adressée à M. de Grossolles
par le prince de Gondé, pendant son séjour chez les Espagnols.
La i)aix des Pyrénées le rendit bientôt après à sa patrie, où il
rentra avec le gentilhomme gascon dont le dévouement, pen-
dant six ans d'exil, ne s'était jamais démenti :
(( De Bruxelles le 7e avril 1659.
(( Depuis que je vous ay faict partir, Du Berger est arrivé quy
m'a apporté nouvelles de M. de Bandis qui me mande que le
gouverneur de Juliers sur quelques avis que l'on luy avoit
donnes, avoit retrouvé le monde qu'il desiroit. Gela estant
ainsy, vous dires à M. le comte de Bucquoy qu'il n'y a rien qui
presse d'expédier les ordres que je vous avois ordonnés de luy
demander pour ce monde la. Aussitôt la présente receûe vous
ires en diligence, suivant l'ordre que je vous en envoie, à
Longwy et à Saint-Guilhin faire reveûe fort exacte du monde
qu'il y a du régiment de Bandis, pour vous rendre en suitte
auprès de moy, le plus diligemment que vous le pourrés pour
m'en rendre compte.
(( Louis de Bourbon.
(Et de la main du prince) : « Voies les officiers et soldats
fort exactement. Gette reveûe n'est que pour moy, ainsi faite
la bien exacte sans passer soldats ny valets.
« A M. de Grossolles. »
262 NOBLESSE DE LOMAGNE
La révolution fit relativement peu de mal à la famille de
Grossolles. Grâce au dévouement d'un régisseur honnête, le
sieur Cadéot;, qui sut empêcher la confiscation de la terre d'Au-
renque, les revenus de ce domaine furent régulièrement adres-
sés chaque année au chevalier de Grossolles, caché à Toulouse
sous un nom d'emprunt. Dans le château de Flamarens on
pilla une partie des meuhles et on détruisit les tableaux et
quelques liasses d'archives, comme le témoigne l'acte suivant :
« Nous, officiers municipaux de Flamarens, soussignés, cer-
tifions que, en exécution des décrets de la Convention natio-
nale, le citoyen Flamarens, absent, nous a fait remettre par
le citoyen Laclaverie, de La Chapelle, trois cahiers de recon-
noissances féodales, dix livres pour la levée des rentes de la
cy-devant seigneurie du présent lieu, un poi'trait de Louis XV,
pour le tout être bruUé conformément audit décret.
(( A Flamarens, le 4 octobre 1793, an 2 de la llép. une et
indivisible.
(( Le Maire. Ferberon, officier municipal.
Bordes, id. »
La terre de Pey recave, près Gaudonville, avait été apportée
aux Grossolles, en 1722, par le mariage de Marguerite-Louise
de Bruet *, fille de Gédéon de Bruet, baron d'Arzens, seigneur
' Les armes des Bruet de Peyrecave étaient : écartelé aux \" et 4° de gueules, au lion
d'argent, aux 2« et 3'^ d'argent à la croix de >lalte de gueules, bordée de sable.
Le 25 octobre 1688, messire (Charles de lii net, seigneur de Saint-Caprazi, Longneville
et Lagarde, épousa Maric-Théièse de Pichard, fille de Jean de Pichard, seigneur de Beau-
gramont, baron de Saucats, Barp et de Marie du Solier (nob. de Ouyenne). Alexandre de
Bruet, écuycr, seigneur de La Ciarde, Liingiiivillc, IVyrecave et Arz<'us, fils de Jacques de
Bruet, gouverneur pour le Boi de la ville tl du château de Toinieins, accorda son niaiiagc
à Montréal, [très Carcassonne, le 10 féviier Itiiir), avec Françoise d'All)a ', fille du seigneur
de Peyrecave. Il mourut le 3U août itî83, laissant trois fils : (« fiédéon, (pii eut de Margue-
rite de Bar-de-Mauzac, Margucrite-Louisi; d(! Bruet, devenue comtesse de Flamarens ;
2' François de Bruet, qui transigea le 10 mai 1710 avec le comte de La Vaugnyoïi, baron
de Toiineins; 3* noble Alexandre de Bruet.
Les de Bar avaient été seigneurs de Sauveterre, La Motlie-Navarremiue (I36()), Campar-
naud (1(120), barons de Mauzac et île Villeinadc ; ils s'étaient alliés avec les Lusiguau, de
Séguin-Reyniès, de Calonges, du Lion, etc... (Mouleu(|.)
* Armes des d'Alba : de gueules à trois lètes de chiens eourant> d'argent au chef cousu
d'azur chargé île trois molettes d'éperon d'or. {Armoriai du l*rriiiur<l, par .Matagriii et
Froidcfond.)
I
EN l'année 1787 263
de Peyrecave, La Garde, Saint-Blancard, Longueville, etc., et
de Marguerite de Bai'-de-^Iauzac, avec Marie-Glément-Joseph
comte de Flamarens, colonel d'infanterie, seigneur d'Aurenque
et de ]\Iontestruc, chevalier de Saint-Louis, fils de François-
Gaston Asésilan de Grossolles, seiçjneur de Flamarens, Mau-
roux, etc., premier maitre-d'hOtel de Ms'" le duc d'Orléans,
fi'ère de Louis XIV et de Marie-Gabrielle Le Tillier; elle était
(t lille de Jacques Le Tillier, seigneur de La Chapelle, inten-
dant des linances, et sœur utérine du cardinal Le Camus, lieu-
tenant civil )>. (Père Anselme.' Le dommage causé à Peyrecave
par la fureur révolutionnaire fut plus considérable qu'à Fla-
mai-ens, cai- presque tous les actes et documents entassés
depuis des siècles dans le vieux manoir, quantité de portraits
de famille et de souverains furent livrés aux flammes dans la
cour du château, par ordre du maire de la commune et en pré-
sence du régisseur de ^L de Flamarens.
(( Nous officiers municipaux de Peyrecave, soussignés, certi-
fions qu'en exécution des décrets de la Convention nationale,
le citoyen Flamarens nous a fait remettre par le citoyen La
Claverie, de La Chapelle, trois cages pleines de reconnais-
sances féodalles de la commune de Peyrecave, deux gros livres
tériers, un cadastre en parchemin, divers portraits anciens et
tableaux antipatriotiques pour être brûlé.
« Ce 7 octobre 1793, l'an II de la République Françoise.
« Labolle, maire ^ ))
Cette grande maison de Grossolles est maintenant éteinte;
le marquis de Flamarens (marié pendant l'émigration avec
Mi'c de Caraman), gentilhomme honoraire de la chambre du
Roi, officier de la Légion d'Honneur, député du Gers, laissa
trois enfants : la comtesse Ferdinand Russel-Killoug, le comte
Emmanuel de Grossolles-Flamarens de Saint-Martin, conseiller
1 Archives de Flamarens.
264 NOBLESSE DE LOMAGNE
général du Gers, sénateur sous l'Empire, membre du Conseil
des sceaux et titres, commandeur de la Légion d'Honneur,
décédé sans alliance à San-Remo, et le marquis de Flamarens,
officier aux chasseurs de la garde, qui épousa, le 8 juillet 1828,
Mlle Mathilde de Tilly-Blaru % dont il a eu un fils, mort jeune,
et une fille, Élodie, mariée en mai 1853 avec Henry-Gustave,
marquis Dugon - de la Rochette (Gôte-d'Or). Outre leurs alliances
avec les maisons d'Albret, d'Abzac, de Beauvau, de Galard et
celles qui ont déjà été citées, les Grossolles-Flamarens en
avaient contracté d'autres avec d'illustres familles, qui aug-
mentèrent leur influence et leur fortune. Nous mentionnerons
seulement les Lustrac, Siguenville, La Tour-Murat, Noaillan,
Montpezat, Narbonne-Fimarcon, Saint -Ribier, Beaumont,
Faudoas, La Tour-d'Auvergne, Lautrec, Lomagne, Marsan,
Montesquieu, de Pons, Preissac-Esclignac, Vabres-Castelnau,
Caumont, etc
• Armes des Tilly-HIani : d'or à la fleur de lis de gueules, écartelé de gueules à l'aigle
éployée à deux lèles.
' Armes des Dugon (Hourgognc el Périgoid) : d'argent à trois meriettes de sable,
posées 2 et I .
EN l'année 1787 265
MONTESQUIEU
LE S. DE SEVIN
Les Sevin, originaires du Piémont, quittèrent l'Orléanais,
où ils s'étaient depuis longtemps fixés, pour habiter au xyi^
siècle la ville d'Agen.
Ils ont donné plusieurs magistrats aux Parlements de Paris
et de Toulouse. En 1508, Jacques de Sevin et son fils, Armand,
sieur de la Garde et de Primet, étaient juges-mages d'Age-
nais ; ce dernier fut massacré comme huguenot, à Bordeaux,
le 30 octobre 1572.
Thomas de Sevin, trésorier d'Albret, devint consul d'Agen,
en 1539.
Pierre de Sevin fut nommé, le 21 juillet 1612, président au
Parlement de Toulouse.
Herman de Sevin, fils de Jacques de Sevin, seigneur de
Vilves, des Bois-Pontils, etc., juge-mage de l'Agenais et du
Condomois, par lettres-patentes de Louis XII datées de Blois,
le 14 septembre 1508, était seigneur de La Garde et président
de la cour présidiale de Gascogne.
Son petit-fils épousa à Agen, le 18 juillet 1624, Jeanne, fille
de noble Sans du Pin, seigneur de Ganet, et de Diane de Pis-
cilla.
Marguerite de Sevin, veuve de Jacob de Secondât, baron de
Montesquieu, se remaria, le 5 février 1633, avec Joseph du
Bernet, baron de Saint-Médard, premier président au Parle-
ment de Bordeaux,
Germain de Sevin, conseiller au Parlement de Toulouse
(1596), et Pierre de Sevin-l\Iansencal (fils d'Armand de Sevin,
266 NOBLESSE DE LOMAGNE
seigneur de Pélissié et de Jeanne de Yassal-Reignac *), por-
taient pour armoiries : d'azur à trois gerbes de blé d'or,
posées 2 et 1.
En 1647, Charles de Sevin, seigneur de Bandeville, était
chevalier de Malte.
jVIme clu Coudray, surnommée la Mère-Sainte^, fille de ^I. de
Sevin, président au Parlement de Paris, naquit vers 1573 et
fut, sous le nom de Atère de la Trinité, une des fondatrices du
Garmel de Lectoure. « Par son intelligence d'élite, son cou-
(( rage indomptable, son grand cœur, elle se présente comme
« rémule de la bienheureuse Marie de l'Incarnation. Nulle ne
« régale dans l'art d'établir une nouvelle colonie du Carmel;
(( il semblait qu'elle n'avait besoin que d'un sablier et d'un
« crucifie. Elle avait si bien le secret de la vie cjue sa puissante
« empreinte reste encore, deux cents ans après sa mort, dans
« les maisons qu'elle a fondées -. y>
Ces couvents étaient nombreux, car on lisait sur son épi-
taphe, adossée au mur de la chapelle Sainte-Thérèse, à Auch,
qu'elle était fondatrice des Carmels de Dieppe, Saintes, Nar-
bonne, Lectoure, Agen, Auch, Pamiers, IMontauljan, et de la
seconde maison élevée à Bordeaux.
Ms'" de Sevin, évêque de Cahors, au xyii^ siècle, se distingua
par sa piété et sa charité. Il contribua puissamment à la créa-
tion, dans son diocèse, des écoles chrétiennes, et cette institu-
tion devint si prospère que son successeur, Ms'' de Noailles,
obtint pour elle des lettres-patentes de Louis XIV, datées de
Saint-Germain, en l'année 1676.
Théodoric de Sevin de Miramont fut abbé de Berdoues(l661);
il fit bâtir la maison abbatiale de Mirande et décéda en 1695,
léguant à son monastère sa belle bibliothèque. Il eut pour suc-
cesseur à Berdoues, Clément de Montesquiou de Préchac, abbé
de Vaibonne, dans le diocèse de Perpignan.
' Arm(3.s (les Vassal : d'azur à la bande d'argent chargée de trois bcsans d'or, accom-
pagnée de deux étoiles de même.
* M. l'abbé Henry Marquet.
EN l'année 1787 267
Outre Thomas de Sevin, qui fut consul d'Agen en 1539,
plusieurs membres de cette famille occupèrent cette charge,
entr'autres Armand et Pierre (1586), Guillaume (1604), Jean,
sieur du Ganet (1630), Armand (1698) et Herman (1717).
(Andrieu.)
Charles de Sevin, marquis de Quincy, brigadier des armées
du Roi, lieutenant-général de l'artillerie, chevalier de Saint-
Louis, a écrit l'histoire militaire du règne de Louis-le-Grand,
de 1681 à 1715.
Il eut de sa femme, Geneviève de Saint-Maurice i, une fille
unique, Charlotte de Sevin-Quincy, mariée en 1721 avec René
Jourdan, seigneur de Launay, chevalier de Saint-Louis, gou-
verneur de La Bastille, dont on connaît la triste tin, au com-
mencement de la Révolution.
Les armes des Sevin de Quincy étaient : d'azur à la gerbe
d'or, liée de même.
Devise : Virescit vulnere virtus.
Jean-Antoine de Sevin rendit hommage au Roi pour la terre
seigneuriale de Rayssac, au diocèse de Narbonne, le 27 février
1723.
Dulcide-Jean de Sevin de Ségongnac fut reçu de minorité,
le 27 décembre 1773, dans l'ordre de Malte, au grand prieuré
de Toulouse, ainsi que Théobald de Sevin, le 8 juillet 1774, et
Xavier, \e 18 septembre 1775.
Le 16 mars 1789, à l'Assemblée de la noblesse des sénéchaus-
sées d'Armagnac et de l'Isle-Jourdain, dans la salle du gouver-
nement de la ville de Lectoure, M. de Bazon était le procureur
fondé de M. de Sevin, et il signa pour ce dernier le procès-
verbal des protestations faites par les nobles de la vicomte de
Bruilhois.
]\L le baron de Baulens représenta M. de Sevin, le 15 mars
^790, à la réunion générale des trois ordres, séant à Lectoure.
' Armes des Saint-Maurice du Languedoc : d'azur au paon d'or, surmonté de trois étoiles
d'argent.
268 NOBLESSE DE LOMAGNE
PLIEUX
LE s. DE MARENQUES
Plieiix avait eu pour seigneurs les Faudoas , en 1389 ,
les Galard de l'Isle-Bouzon, en 1400 \ Arnaud-Guillaume de
Puybersac d'Homps, en 1481, et les Caulet : ces derniers se
trouvaient aussi seigneurs de Grammont.
Le nom patronymique des Marenques (ou Marunques) était
Garaud (alias Garros).
Le 13 septembre 1270, Bens de Garros fut témoin d'un acte
passé devant l'évêque de Lectoure par Fortaner de Cazenove.
Un autre Bens de Garros ligurait pai'mi les seigneurs convo-
qués le 16 mars 1377 par le comte d'Armagnac, pour deman-
der à la noblesse de la juridiction de Lectoure l'abandon de la
moitié du pouvoir judiciaire.
Pierre de Garros, calviniste gascon, poète assez célèbre,
vivait à Lectoure en 1481 et y mourut centenaire -. Il signait
ses livres « Pei/ de Garros Leijiorez. Ses œuvres les plus con-
nues sont les j)oesias gasconas (15G7),_psa?»ies de David, virais
en rime (jascoune (1565), à l'usage des protestants 3. Il publia
aussi un sonnet sur le sépulcre de Clémence Isaure et quel-
ques ballades présentées à l'Académie des Jeux floraux.
' Beiiraïul (le Galaid, écuyer, acquit, le 21 IV'vrier liOU, une partie de la justice de
Lisle-Hozou eu Loniat^iie, de Louis de Faudoas, qui lui vendit aussi la terre de Plieux. Le
3 avril li^i, Hertraud de f.alard, seijçneur de Lisie-llouzon, dc^clara tjue les châteaux de
Lisle-Bouzon, Castet-Arrouy et Gacliepouy, lui appaili'uanl, (Haicnt niouvanls du comté
d'Armagnac. {Doc. iiist., par Noulens.)
' On croit qu'il avait pour armes : d'azur à la fasce d'or accompagnée de 3 coquilles
d'argent, 2 en chef, I eu |)ointe.
•' Tliolosc, Jacijites Culoiniei-, 1505, in-8".
EN l'année 1787 269
Le 9 avril 1492, Jehan de Garros fit un bail avec les consuls
(le Lectoure, et le 5 juin 1506, Pierre de Garros assistait à la
réunion tenue par les habitants de cette ville pour les élections
consulaires.
En 1611, Jean de Garros était conseiller en la sénéchaussée
d'Armagnac.
Henriette de Garros, lille de Bernard de Garros, conseiller
du Roi et lieutenant principal à la cour présidiale d'Armagnac,
était mariée avec Jean de Lacaze; leur fils, Isaac de Lacaze,
époux d'Angélique de Rouzet-Genouillac, fut lieutenant aux
chevau-légers (1674), capitaine au régiment de Piémont, et
enfin au régiment de Picardie en 1697 '. Leur descendant, Jean
de Lacaze, lieutenant de grenadiers au régiment d'Ussy (1712),
était marié avec Marguerite de Galard, fille de Bernard de
Galard, seigneur de Pauillac et d'Henriette de Montaut-Cas-
telnau-d'Arbieu. Les Lacaze avaient pour armes : d'azur à
deux lions affrontés d'or, lampassés et armés de sable. (Astaf-
fort en Agenais, par Baradat de Lacaze.)
Le 24 août 1642, Bernard d'Aux de Lescout, seigneur de
Sourdet, épousa noble Dominiquette de Maruques-Garros.
Alain de Saint-Géry, seigneur de J^a Motte, avait pour femme,
en 1676, Gabrielle de Garros; il mourut le 7 janvier 1697 à
Lectoure et fut enseveli à Magnas. Leur fils, Alain, né le
30 octobre 1680, avait eu pour parrain Armand-Guilhem de
Saint-Géry, seigneur d'Urdens, et pour marraine la dame de
Chastanet.
^larie de Maruques-Garros était mariée, en 1693, avec noble
Jean d'Escanaux, seigneur d'Escrimis.
Pierre de Garros, sieur de ^lauléon assista à Lectoure, le
6 février 1692, au mariage de Louis de Barciet de Besodis,
(( cappitaine de cavallerie au régiment de ^lollac, avec Fran-
çoise de Larroudé, fille de feus noble Armand de Larroudé,
écuyer, et de damoiselle Françoise de Garros », et ont signé
* Nobiliaire de Guyenne, par J. de Bourrousse de Laffore.
270 NOBLESSE DE LOMAGNE
au contrat : Besodis de La Taste, Fr. de Larroudé, Marguerite
de La Taste-Besodis, Garros, Magnas de Saint-Géry, Barciet
de La Busquette*.
Le 16 juillet 1718, noble Pierre de Garros-Mauléon, conseil-
ler du Roi, assista, à Layrac, au mariage de Claude de Benquet
d'Arblade-Brassal et Bernède -, avec Jean-Jacques de Mont-
pezat, seigneur de Lalande et de Lestelle 3.
Le 16 mars 1789, M. de Garros, seigneur de Marenques, fit
partie de la noblesse convoquée à Lectoure.
Les Garros, parents des Saint-Gresse, Laroudé-Pesqué, etc.,
ont des armes fort compliquées; elles sont ainsi blasonnées
dans le nobiliaire de Gourdon de Genouillac : coupé au l^""
parti, d'azur au lévrier passant d'or, surmonté de trois étoiles,
2 et 1 d'argent; au 2^ parti, de gueules à l'épée haute en pal
d'argent; et brochant sur le tout : d'or au chevron de gueule,
accompagné en chef de deux molettes et en pointe d'un fer de
javelot à l'antique, de sable.
Une famille du Bernet de Garros *, habitant le château de
Horthon-d'Andiran^ près de Nérac, a des armoiries dilïérentes
et porte : d'azur au pal d'or, chargé d'un arbre arraché de
sinople, côtoyé de deux licornes saillantes et affrontées d'argent.
Devise : Vivo flumine altum.
Les Garros de Guyenne mettaient dans leur écusson un lion
d'argent, accompagné de trois étoiles de même, 1 en chef et 2
en pointe, abaissé sur un chevron d'argent sur fond d'azur.
' ?(obiUaire de Guyenne, par J. de Bounousse de LalTorc.
* Armes des Benquet d'Arblade ; écartelé au l»' et 4« d'or à la croix ancrée de gueule,
aux 2« et 3« d'azur à trois fasces d'argent.
^ Armes des .Montpezat : écartelé aux \" et 4« de gueules à deux balances d'or, posées
l'une au-dessus de l'autre, aux ^^ et 3« d'or, à trois barres de gueule.
* Le nobiliaire de Guyenne et Gascoijne, par J. de Bourroussc de Laffore, a publié la
généalogie des du Bernet, barons de Saint-Médard d'Eyrans, seigneurs de Talence, Baron,
Li l'eyrinc, (larros, Savignac, La Maurelle, C.rochat, Le Courrejeot, etc.. Ils se sont alliés
aux Honiieau, Sevin, de Baymond, de l*esnel-la-Brédc, du Cos-Bourgade, Kaulong, de
Boiric, Luslrac, lîernard de Lécussan, Sainte-Colombe, La Forcade de Tauzia, de La
budrie, du Sage, Larti^ue, etc.
EX l'année 1787 271
POUYPETIT
LE S. DE POUYPETIT
Pouypetit était une seigneurie située entre Saint-Orens et
Maignaut, dans le Condomois, appartenant de temps immémo-
rial à la inaison d'Orlan de Polignac ou Paulignac i.
En 1047, Pierre de Paulignac, seigneur de Pouypetit, fit
donation de la moitié de la « disme » de sa métairie d'Auloue
en faveur des recteurs de l'église de Pouypetit, pour qu'ils
priassent Dieu pour le repos de son dme, de celle de son père,
noble Alexandre de Paulignac, et de celle de sa mère, Hélène
de Sédirac (ou SédillacJ.
Eéandre, seigneur de Pouypetit, céda, en 1145, la quatiiéme
partie île la dîme du susdit endroit, à la dite église, n afin d'as-
surer des prières pour le repos de l'àme de son père, Bernard
de Paulignac, et de l'àme de sa mère, née de Toujea ». Cette
donation fut confirmée, en 1253, par Henri de Paulignac, sei-
gneur de Pouypetit.
Pierre de Paulignac fonda, vers 1328, une chapelle dans
l'église de Saint-Orens.
(( Le 8 octobre 1762, messire Joseph de Paulignac d'Orlan,
chevalier, seigneur de Pouypetit et du Boutet, patron laïque de
la chapelle de Saladon, en Saint-Orens-Pouy, au diocèse de
Condom, étant instruit du décès de M. Pierre Fitte, ancien curé
de Pouypetit, dernier et paisible possesseur de la dite chapelle
de Saladon, nomma en ladite qualité de patron-laïque, messire
' Armes : d'azur à la croix d'or cantonnée de deux étoiles de même en chef et de deux
roses d'argent en pointe.
272 NOBLESSE DE LOMAGNE
Jean-Marie de Paulignac d'Oiian ', son fils, prêtre licencié en
droit canon de l'université de Toulouse et du diocèse d'Aucli,
suppliant Sa Majesté de lui en accorder toutes les provisions,
à cause de son droit de régale-. y>
A l'Assemblée des trois ordres des pays de Rivière-Verdun,
Gaure, baronnie de Léonac et Marestaing, M. d'Orlan com-
parut pour son fief de Pouypetit.
Cette famille, éteinte de nos jours, a compté parmi ses mem-
bres un grand nombre d'officiers dans les armées du Roi et
plusieurs chevaliers de Saint-Louis.
^ Il devint plus tanl prieur dn Layrac et praïul vicaire de Metz.
' Archives particulières.
EN l'année 1787 273
REJAUMONT
LE S. MELLET DE REJAUMONT
Le 12 janvier 1427, Bernard de ^lélet est mentionné dans
une lettre de Gliarles d'Albret, comte de Dreux et de Gaure,
relative au traité d'alliance conclu avec Nompar de Gaumont.
M. de Calvière, seigneur de Saint-Césaire, marié en 1559
avec Isabelle d'Affis, eut une fille, Rose, qui épousa Guillaume
de Mélet, conseiller au Parlement de Toulouse.
Noble Gaston de Mélet était témoin, le 19 octobre 1568, au
mariage de Bertrand de Galard, seigneur de Terraube, avec
Diane de Lusignan.
Léonard de Mélet fut député par le Gondomois aux Etats-
Généraux de Blois, en 1576.
Deux ans plus tard, le seigneur de Réjaumont figurait sur
le rôle du ban des gentilshommes de Lomagne entourant le roi
de Navarre, et il devait fournir onze archers avec le seigneur
de Balarin et le sieur de Torrebren.
Jehanne, fille de Jean de Malhiac \ et de Marguerite de
Bassa, épousa noble Jean de Mélet, sieur de La Hitte, gentil-
homme de Mnie Gatherine, sœur unique du Roi.
Il existait en Guyenne plusieurs familles de Mélet ou Mellet;
l'une, dite du Faudon, remontant à l'an 1039, ayant figuré aux
Croisades en 1190, portait dans ses armoiries un cerf passant
d'or, surmonté à sénestre d'un croissant, contourné du même,
sur fond d'azur. Elle s'était alliée aux Gontaud (1370), Fuinel-
' Armes des Malhiac ou Mallac : écliiijueté d'azur et d'or de 10 pièces, chargées cha-
cune d'une étoile de l'une en l'autre.
18
274 NOBLESSE DE LOMAGNE
Montségur (1415), Madaillan-Montvieil (1444), Puymaignan
(1519), d'Abzac (1559), d'Arnoul-Saint-Simon (1596), de Borie
(1633), de Luxe, de Raymond, de Léaumont, de La Touche-
Vaillac, de Tournemire, du Lau-Lusignan, de Vaucocourt, de
Gironde, etc.
A cette branche appartenaient Jean-Jacques de Mélet, sei-
gneur de Saint-Pardoux, capitaine, en 1668, au régiment de
Picardie^ aide-major du régiment d'Orléanais *, et Jean-Pierre
de Mélet, écuyer, seigneur de ^lélet, Le Faudon, La Roche et
Gontaud, fils de noble F. de Mélet, capitaine, en 1632, et de
dame Cécile de Rapin-^lauvers.
Une autre maison dite de Mialet, ou Mellet, était connue en
Périgord dès 1334.
Enfin, une troisième maison de ^lellet, originaire du
Condomois, prit le nom de Fondelin, par suite de Talliance,
en 1585, de François Mellet avec Anne d'Ancezis. Ces trois
familles ont produit des personnages assez marquants.
Jean II de Mélet, seigneur de La Salle, était, en 1508, séné-
chal d'Albret, chambellan du Roi de Navarre, et gouverneur
de Tartas et Gossens.
Pierre II de Mélet- Laubescq, seigneur de Castelvieilh et
Hauteroque, servit dans les gardes du corps du Roi, compa-
gnie de Gharost, vers 1687, et fut nommé inspecteur des com-
pagnies bourgeoises de l'élection de Bordeaux.
Pierre de Mélet, chevalier de S'-Louis, était brigadier de la
garde du Roi, en 1736.
François de i\Iélet, baron de Montbalen, page du Roi, en sa
grande écurie, entra, le 26 avril 1766, cornette au régiment
Royal-Dragons. On nomma, le 16 mars 1632, François de
Mélet, chanoine de l'église de S»-Pierre, à Condom.
M. de Mélet, sénéchal d'Armagnac à Lectoure, avait
épousé une fille du célèbre Pierre de Fermât, mort en 1665,
à qui Pascal écrivait : « V^os enfants portent le nom du pre-
' Son fils aillé, Jacques de Mélet, soigneur de Réjamiiiinl, baron de Moidtaien, fut blessé
à l'liili|i.sliiinii; et Pignerol.
*
EN l'année 1787 275
» mier homme du monde; je vous tiens your le plus grand
)) géomètre de toute VEurope. »
A la montre de vingt gentilshommes de la sénéchaussée
d'Auch, devant entrer en campagne le 30 mai 1693, dressée
par Irénée d'Aspe, juge-mage, on mentionne Jean de Mélet,
seigneur de Las et de S'-Orens.
Plusieurs personnages du nom de Mélet avaient été capi-
touls de Toulouse, de 1548 et 1603 à 1625 :
Jean Pierre de Mélet fut nommé Président à mortier au
Parlement, en 1656.
Guillaume de Mélet, premier écuyer de S. A. Madame
la duchesse douairière de Guise, fit un acte de reconnaissance,
le 30 avril 1673, devant les capitouls de Toulouse.
Vers 1704, Laurent de Mélet possédait les seigneuries de
S'-Orens, Beaupuy et Castanet.
Messire deMellet, marquis de Bonas, seigneur de S'^-Livrade,
fut porté, en 1719, sur le rcMe de la capitation de la noblesse
du Condomois réunie par le comte de Launay, intendant de
la Généralité de Bordeaux.
Pierre de Mélet, était^ avant 1723, seigneur de Fondelin;
Robert de Mélet, chevalier de S^-Louis, avait le grade de
capitaine de vaisseau major, à Rochefort, et leur belle-sœur,
dame Ambroisie de Malaubert, se trouvait veuve de Jean de
Mélet, seigneur de Beauregard.
Jean-Jacques de ^lélet, seigneur de Rochemont, fut lieute-
nant au régiment de Beauce, en 1758, et plus tard, capitaine
dans la compagnie-colonelle.
Antoine de Mélet de S'^-Livrade, chevalier, marquis de
Bonas, seigneur de Sarraut-Vivent, capitaine au régiment
de Jarnac-Dragons, né à Gondom le 10 mars 1777, fils de
Laurent de Mélet de S'e-Livrade, et de Françoise d'Auxion ^
' Armes des d'Auxion : écartelé, aux l" et 4^ d'azur à deux étnilcs d'argent, accom-
pagnées en chef d'un croissant do rnèmc, aux 2» et 3" de gueules, au chevron d'argent,
accompagné en pointe d'une canette de même.
276 NOBLESSE DE LOMAGNE
de Vivent, marquise de Bonas, avait épousé Sophie, Victoire
de Montagu*.
Avant 1780, Françoise de Mélet, mariée avec Raymond de
Jausselin-Brassay -, avait eu une fille, Marianne, qui devint
baronne de Guyonnet de Montbalens.
Dans le procès-verbal de la l'éunion des trois ordres, tenue
à Gondom, en 1780, figurent ^lonsieur de Mellet, marquis de
Bonas, et Monsieur de Mélet de S'-Orens, baron de Las.
Les Mélet-Labartlie-Ségas *, établis à Mugron, en Chalosse,
dans le pays des Lannes, s'étaient alliés aux Grammont,
Poyanne, Ventadour, Coudroy, ^larreing, S'-Julien-d'Arsac-
Momuy, Lavigne, Poyusan, Lamolie, etc..
Ils furent maintenus dans leur noblesse par une ordonnance
de Monsieur Pellot, intendant de Guyenne, datée du 5 mai
1068, et avaient pour armes, un cerf passant d'or (alias d'ar-
gent), sur fond d'azur. Les armoiries des ^lellet du Périgord,
seigneurs de Neuvic, Saint-^fartial, Lenclave, Vallereuil,
Puydepont, Sanzelles, La Servantie, etc., étaient d'azur à 3
ruches d'argent, posées '2 et 1, écartelé d'azur au lion d'or,
couronné de gueule, qui est de Fayolle.
Une autre famille de Méllet portait dans son écusson, trois
merlettes de sable sur un fond d'argent; enfin les Mélet de
S^-Martin mettaient, dans leur blason, 3 abeilles d'or, émail-
lées de pourpre, posées 2 et 1, sur fond d'azur.
* Armes des Montagu du Languedoc : dazur au tourteau de gueules, au chef endanché
à 3 pointes d'azur.
* Armes des Jausselin : de gueules au chevron d'argent accompagné de 2 étoiles d'or,
posées l'une en chef, l'autre en pointe, parti d'azur au lion d'or, surmonté d'une étoile
du même.
' Armes des Guyonnet : d'or à 3 perdrix de sable, posées 2 et 1, (enregistrées par Jean,
Joseph de Guyonnet. conseiller au Parlement de Bordeaux.) Pierre de Guyonnet, procu-
reur d'office en la juridiction de Savaignac, poitait dans son écusson, un quartier d'ar-
gent, à une bande de gueules, chargée de 3 licornes. — (Arm. génér. de Guyenne, vol. 15.)
* Cette noble et ancienne maison a produit diverses branches : celle des seigneurs de
La llochc-Marais, des seigneurs de la Conqucste, de l'auilon, de Laubesc, de Castelvieil,
de Sarrau, de Maupas et de Labrouste. — (Arm. de Cauna.)
EX L' ANNÉE 1787 277
ROUILLAC
LE S. BOURDEAUX DE ROUILLAC
Roiiillac était une importante seigneurie, avec un grand
château entouré de vastes dépendances, situé dans le Lectou-
rois, enti-e Miradoux et S^c-Mère, et qui avait appartenu aux
maisons de Goth et d'Epernon. Deux tours bien conservées,
des salles voûtées, un bel escalier, témoignent encore de la
splendeur passée du château de Rouillac.
Le 8 octobre 1255, Bertrand de Rouillac, seigneur duditlieu,
fut présent à l'hommage rendu par Gaston, vicomte de Béarn
et de Bruilhois, à Guillaume, évêque d'Agen.
0. de Goth, seigneur de Rouillac, acheta, le l^r mars 1470,
les parties des seigneuries de La Mothe-Bardigues et du
Moutet, vendues à Arnaud de Vignes, seigneur de la Bastide-
S^-Pierre, par Bertrand de Galard, seigneur de Glatens, fils
puîné de B. de Galard, seigneur de l'Isle-Bouzon, Gumont,
etc.*.
Antoine, seigneur de Rouillac, transigea, le 27 mars 1522,
pour certains droits féodaux, avec son parent, Jean de Goth,
seigneur de Lieux.
Les Bourdeaux^, possesseurs de cette seigneurie avant la
• Moulenq, doc. sur Tarn-et-Garonne.
- « Nous, soussigné, seigneur de Rouillac, certifions et déclarons que les nommés
Castille Rarennes fils, habitant au hameau de Martel, et Jean Sarrau, au hameau de
Malouat, le tout de cette paroisse, et mes vassaux, sont des braconniers, négligeant leurs
biens pour ne s'occuper que de la chasse de toute espèce de gibier, et que ce scroit leur
rendre un grand service que de les faire désarmer, en foy de quoi nous avons signé à
Rouillac, lo .3 mars 1787.
» ROLUDEALX DE ROLILLAC. )>
^Arch. de Magnas.)
278 NOBLESSE DE LOMAGNE
Révolution, étaient originaires de la Provence. Leurs héritiers
vendirent, il y a quelques années, la terre de Rouillac à
M. Gourrent, de Miradoux.
Messire Bourdeau de Rouillac se trouva convoqué, le 16 et
le 21 mars 1789;, aux Assemljlées de la noljlesse tenues à
Lectoure, pour les sénéchaussées d'Armagnac et de l'isle-en-
Jourdain.
Le 16 mars 1790, M. Bourdeau de Rouillac fut assigné
à Lectoure, par le marquis d'Angosse, baron de Corbères,
gouverneur d'Armagnac, pour la rédaction isolée, par les trois
ordres, des cahiers de leurs doléances respectives.
Une famille de Bordeaux, en Normandie, différente des
Bourdeaux de Rouillac et des Bourdeaux-Gastera, portait pour
armes : d'or, au pal d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or et
accosté de deux lions de gueules affrontés. L'écusson des
Bordeaux de Neuville, dans l'Ile de France, était : de gueule
à trois merlettes d'argent; enfin les Bourdeaux-Gastera, du pays
des Lannes, avaient le blason suivant : écartelé au l^r d'azur,
au chevron d'or, accompagné en chef de deux molettes d'éperon
(ou étoiles) et en pointe d'une vire du même, au 2c de gueules
à deux épées d'argent (ou d'or)., croisées en sautoir, les pointes
en haut, au 3*^ de gueules à la croix potencée d'argent, au 4^
d'azur au lion d'argent (ou d'or), sommé en chef de deux
fleurs de lis d'or.
Couronne de Gomte.
Le nom de Gastera fut adopté, en 1755, par noble Ghristo-
phe de Bourdeaux, lors de l'achat de la terre seigneuriale de
Gastera, près S^-Sever (Landes), à Messire Antoine de Barry,
qui la tenait de M. de Juge*, et qui était qualifié, dès 1671,
de seigneur de Gastera.
Les Bourdeau de La Judie, seigneurs de Linards et du Mas
(Limousin), figurèrent, en 1789, parmi les membres de la
• Armes des de Juge : d'azur au chevron d'or accompagné en chef, à dextre d'une étoile
d'or, à seneslrc d'un croissant d'ar^'cnt, et en pointe, d'une coquille du même, à la bor-
dure d'argent, chargée de seize chiilons de sable. — (Rietstap.)
EN l'année 1787 279
Noblesse, aux Etats- Généraux de Limoges. On ne sait s'ils se
rattachent aux Bourdeau de Fontenay, fixés dans le Berry, qui
ont donné un maire à la ville de La Châtre, un député (1815;,
et plusieurs officiers à l'armée; descendant de Jacques Bour-
deau, cité dans un contrat de mariage du sire de La Trémoille,
à Issoudun, en 1446, ils firent ainsi enregistrer leurs armes :
de gueules à trois bourdons d'argent, posés 2 et 1.
Il existait en Ghalosse, dans le pays des Lannes, une famille
de ]3ourdeau, noble, ancienne et bien apparentée, qui comp-
tait parmi ses niem])res d'assez illustres personnages. William
de Bourdeaux figure, le 4 avril 1363, dans le procès-verbal des
hommages rendus au Prince de Galles, par les seigneurs de
Guyenne.
Un ambassadeur de France en Angleterre, portant le nom
de Bourdeaux, avait été mêlé aux grands événements du
protectorat de Grornwel'. On a de curieux mémoires sur le
ministère de Mazarin, rédigés (dit-on), par le père de cet
Antoine de Bourdeaux, ancien intendant des finances, et qui
mourut disgracié par le Cardinal"^.
Une branche des Bourdeau s'était perpétuée, jusqu'à notre
époque, dans les environs de St^-Sever-Cap, où elle possédait
les seigneuries de Benung, Boulin, Bombardé, Mouscardès,
Castera, etc..
Achille de Bourdeau était, en 1701, abbé et seigneur de
S^-Loubouer-en-Chalosse.
Christophe de Bourdeau, seigneur de Castera, Gauzis et
Balazin, avait été directeur de la Monnaie de Perpignan (1737)
et de celle de Toulouse (1739;. Il avait épousé, en 1727, Noëlle
de Laporte de Balazin^, et était frère de Jean de Bourdeau,
né à Urgons, le 10 octobre 1685, fils de Bertrand de Bourdeau,
lieutenant-général, et de Jeanne-Marie du Poy; il devint
' Antoine de Bourdeaux (Revue d'Aquitaine, 1862).
' On attribue ces mémoires à Sandraz des Courtils qui se serait servi des notes laissées
par M. de Bourdeaux.
3 Armes des Laporte-Balazin : d'argent à trois i)als d'azur.
280 NOBLESSE DE LOMAGNE
conseiller, grand chambrier en la Cour du Parlement de
Bordeaux, et fut abbé de S'-Loubouer du 28 novembre 1734
au 7 avril 1767, jour de sa mort.
Un de leurs oncles, appelé Bourdeau d'Audigeos^, lils cadet
de Messire Jean de Bourdeau d'Audigeos, seigneur de Renung
et de Harëou, près Coudures (Ghalosse), s'était révolté, en
1660, contre les exactions des employés de la Gabelle; aidé
par le peuple^ il avait pu tenir en échec, pendant plusieurs
années, les troupes royales, envoyées pour le saisir, sous le
commandement de M. de Poyanne, gouverneur de Dax.
Après avoir soutenu un siège dans le château de Dûmes-,
près de Doazit, il fut forcé de se réfugier en Espagne, avec les
seigneurs de Pontaignan, de JMontagut, du Vacquier et quel-
ques autres gentilshommes Ghalossais compromis avec lui. Les
instances de sa mère, fille de Messire Henri de Talazac,
seigneur de Bahus et d'Isabeau de Foix-Candale-Doazit^, fini-
rent par obtenir sa grâce. « Ce capdet se trouuoit être un
« homme bien adroit, je vous asseure, ce quij luy a fort
« servy^. »
En effet, il ne fut jamais pris ; pendant plusieurs années,
il lutta avec son escadron invisible contre quatre régiments
de dragons, détruisant les troupes qui lui étaient opposées, et
allant braver les convois de sel jusque dans la ville de
S^-Sever, monté sur un cheval ferré devant derrière ; enfin, il
fallut traiter avec ce terrible adversaire ; après une retraite au
séminaire d'Aire, auprès de Monseigneur de Fromentières
qui en était évoque, le Roi lui rendit ses places et un régi-
ment. Nommé colonel, M. de Bourdeau -d'Audigeos fut
présenté à Louis XIV, dans la grande galerie du Louvre, et
* Les Bourdeau d'Audigeos se sont fondus, en IG'Jô, dansla maison de Bourdeau-Castera.
2 Le château de Dûmes appartient actuellement à la famille de Navailles-Banos.
•' Armes des Foix-Candale-Doazit : éearlelé aux 1"' et 4«, d'or à trois pals de jçuculcs,
aux 2» ft 3« d'or, à deux vaches passantes de gueules, accolées, accoruécs ungnlées et
clarinécs d'azur.
* Livre de raison de M. de Laborde-Péboué, où il raconte les princi|>anx événements arri-
vés en Ghalosse au xvn« siècle.
EN l'année 1787 281
quelques années plus tard, une armée française ayant fait une
expédition à Messine, ordre fut, dit-on, donné au Maréchal
de France qui commandait, d'exposer Bourdeau-d'Audigeos à
l'attaque la plus périlleuse, où ce fameux personnage, emporté
par sa valeur, trouva la mort^
On lit dans les documents de la communauté de Trie, près
de Miélan, au diocèse d'Aucli, que <i le 12 avril 1640, le
fameux rebelle Audigeos, Béarnais, à la tête de près de trois
mille hommes qu'il avait levé dans le Pardiac et dans le voisi-
nage, s'approcha de Trie et lit sommer les habitants de lui
fournir une centaine de jeunes hommes pour courir avec lui
contre ceux qui levaient les droits de gabelle et autres nou-
veaux impôts ; mais les habitants fermèrent vite les portes de
la ville et renvoyèrent ses députés; de quoi Audigeos fut si
irrité qu'il se jeta avec sa troupe sur les environs dont il rava-
gea toute la campagne - » .
Les Bourdeau, des Lannes, qui s'étaient alliés aux La Porte-
Balazin, Bahus-Talazac, du Vignau, Spens-d'Estignols, d'Au-
baignan, Comarieu-Bastennes, se sont éteints, de nos jours,
dans la maison de Gaptan-Monein^.
1 Armoriai des Landes, par le baron de Cauna. (T. m.)
2 Dom Brugelles.
3 L'ancienne seigneurie des Bourdeau, située dans la commune d'Audignon, près
S»-Sever de Chalosse, est venue par héritage au Comte Bertrand de Galard, dont la
grand'mère était C. de Bourdeaux-Castera, baronne de f.aptan-Monnein.
282 NOBLESSE DE LO>L\GNE
S^-ANTOINE
LE S. FERMAT
Ce nom a été illustré par Pierre Fermât, né en 1601, à
Beaumont-de-Lomagne, fils de Dominique Fermât, second
consul de cette ville, et de Claire de Long.
« Conseiller au Parlement de Toulouse, il devint, en 1631,
(( capitoul (senator Tholosanus). Au milieu des austères devoirs
« de sa charge, il sut, par un conti*aste singulier, se créer des
(( occupations littéraires, composer des vers français, latins,
« italiens, espagnols, cultiver l'érudition grecque et se livrer
« aux mathématiques avec une telle supériorité qu'on a pu
(( dire de lui qu'il eût suppléé Descartes, si ce dernier n'eût
« pas écrit sa géométrie. Il trouva, avec Pascal, le calcul des
(( probabilités, et avant Leibnitz et Newton, il avait posé les
« principes du calcul infinitésimal. Les trois plus hautes auto-
ce rites, d'Alembert, La Grange et La Place, lui font honneur
« de l'idée du calcul différentiel et lui attribuent sa part dans
« toutes les grandes découveiles de son époque. Il jnourut le
« 12 janvier 1665, à Castres, où il avait été, pour la septième
« fois, délégué comme commissaire du Roi, en la Chambre de
« l'Edit. Ses restes furent plus tai'd portés dans l'église des
« Augustins, à Toulouse^ et ils y étaient encore en 1789*. )>
Forestié, dans les Ephémérides Montalbanaises, porte le
jugement suivant sur ce personnage :
« Pierre Fermât, un des conseillers les plus autorisés du
* Beaumont el Toureil, par S. Frayssinct. Monlauban 1878.
EN l'année 1787 283
« Parlement de Toulouse, avait, de son vivant, la réputation
« d'un juriste consommé. Egalement apprécié pour ses goûts
« littéraires, il possédait les langues anciennes de manière à
(( interpréter les passages les plus difficiles et jusqu'à lui, intra-
(( duisibles, de Diophante, d'Euclide et d'Apollonius de Perge.
(( La plupart de ses démonstrations et de ses traités sont rédi-
« gés en latin. Il écrivait aussi, avec une grande facilité,
(( l'italien et l'espagnol ; enfm ses travaux sur la théorie des
(( nombres, où il est resté maître encore, étaient si remarqua-
« blés, que dans cette branche, assure-t-on, il en savait plus,
(( il y a deux siècles, qu'on n'en sait de nos jours. »
Pierre de Fermât eut de sa femme, Louise de Long, cinq
enfants : Samuel, l'aîné, conseiller au Parlement en 1662, a
publié à Toulouse (1679), les travaux de son père, sous le titre
de : Varia Opéra Mathematiqua. Une statue de Pierre de
Fermât a été, en 1882, élevée sur une place de Beaumont-de-
Lomagne, et l'impression de ses œuvres décrétée par la
Chambre des députés.
Sur le socle de la statue sont gravées les paroles suivantes :
<L Je vous tiens pour le plus grand homme du monde. »
Août 1660.
Pascal.
nFermat, l'un des plus grand s génies qui aient illustré la France ^)
1839.
Cauchy.
c( Fermai, véritable inventeur du calcul différentiel. »
1812
Laplace.
284 NOBLESSE DE LOMAGNE
Un des enfants de Pierre de Fermât, Antoine, fut nommé
capitoul de Toulouse en 1648 ^ L'abbé Larrîeu, son descen-
dant, a été missionnaire apostolique en Chine, membre
correspondant de l'Académie des sciences, inscriptions et
belles lettres, de Toulouse.
Charles de Fermât, écuyer, dénombra, tant en son nom
(ju'en celui de sa mère, M^ie de Carrière, les biens nobles
qu'ils possédaient, devant les capitouls de Toulouse, le 10
avril 1689 -. Les armes des Fermât étaient : de gueules à un
mont d'or, mouvant d'une mer d'argent, ondée d'azur ; au can-
ton dextre en chef, un soleil d'or ; au chef d'azur chargé d'un
croissant d'argent accosté de deux étoiles d'or 3.
' lieclierches liixloriques sur l'ancien caiiiUmlat île Toulouse, par le Y'" de Juillac. 1855.
' Le U novembre Ifi69, Antoine Fermât, capitoul, avait été maintenu dans sa noblesse
par jugement souverain rendu par M. de Bezons.
^ Nobiliaire Toulousain.
EX l'année 1787 285
S^-CLAR
LE S. DE FRANS
Les (le Frans, ou de Francs, apparaissent, dès le xiif siècle,
dans les annales de la Gascogne. Guillaume-Jean de Francs
(de Franchis) rendit, le 7 juin 1300, une sentence comme juge
du Fezensaguet.
Avant 1315, Bernard de Frans, écuyer, était père d'Otlion
de Frans qui assista le 13 novembre 1343, dans l'église de
Miradoux, à la mise en possession, par la couronne de France,
en faveur de Jean, comte d'Armagnac, des vicomtes de Loma-
gne et d'Auvillars, qu'on lui restituait.
Vital de Frans fut présent, le 6 janvier 1393, à l'Assemblée
des Etats de Lomagne, réunie à Lectoure, pour demander aux
grands feudataires d'Armagnac, le maintien et l'élargisse-
ment des privilèges de la vicomte. Son père, Guillaume de
Frans, avait été inscrit, le 21 avril 1379, pour un legs de cent
livres, dans le testament de Gérauld, vicomte de Bruilhois et
de Fezensaguet.
En 1446, Alexie de Frans avait pris pour époux, Guillaume-
Bernard de Galard, seigneur de Gastelnau-d'Arbieu.
Le 17 octobre 1619, M. de Frans était lieutenant-général
de la sénéchaussée de Condom.
Joséphine-Marguerite, sœur de Gérard-François de Lagutère
de Béon, lils de noble Jean de Lagutère, seigneur de la salle
noble de Béon et de dame Marie-Louise de Captan-Bourrouil-
lan, naquit le 19 juillet 1779, et épousa Jean-Philippe de
Frans, émigré et officier dans l'armée des Princes. Un de ses
descendants s'allia avec Mademoiselle de Puységur.
286 NOBLESSE DE LOMAGNE
Les Molas, seigneurs de Frans, habitaient une ancienne
commanderie des Templiers, située près de S'-Clar et de
Tournecoupe, qu'ils possédaient depuis longtemps.
Deux autres branches de cette famille portaient les noms de
La Barthète et de Barbani.
Un Molas de La Barthète, curé de S'-Clar, avait été choisi,
en il81, avec l'abbé de Vitalis, grand-vicaii'e de Lectoure,
pour représenter le clergé à l'Assemblée de l'Election de
Lomagne, réunie dans le Palais Episcopal, le 24 septembre de
cette même année, sous la présidence de Monseigneur Louis-
Emmanuel de Gugnac, évêque de cette ville.
« Le 18 prairial, an ii, le Comité du district de Lectoure
confisqua les biens appartenant au sieur Molas-Frans, père
d'émigré- et les afferma pour 1700 livres. Il agit de même, le
21 juin 1788, pour les domaines, sis dans S^-Léonard, consis-
tant en quatre métairies, prés et vignes, appartenant à Clément-
François-de-Paule Lapujade, de Provins, émigré, cy-devant
officier au régiment de Vivarais-infanterie, et les donna à bail,
moyennant 2180 livres, au sieur Somabère de Tournecoupe, le
6 Messidor, an m, la métairie, dite du Lan, située à Magnas,
fut confisquée sur Etienne S'-Géry, prêtre reclus, et affermée
à la citoyenne Marguerite S^-Géry, sa mère, pour 3600 livres 3.
Quant à Raymond Mollis, cy-devant chevalier de S'-Louis, à
Fleurance, Gaspard Bastard, cy-devant garde-du-corps du cy-
devant Roi, Alain |S'-Géry, cy-devant noble (de Magnas),
Montant, fils, ex-noble, de Gastelnau-d'Arbieu , leurs biens
consistant seulement en rentes et pensions, seront frappés
d'un droit d'enregistrement à fixer*. »
' On voit figurer sur la liste des habitants de Lectoure, en I iSi-Sô-SG, Rerlhouniieu,
Johan et Bonshom de .Molas.
* L'arrêté inique séquestrant les biens des pères et mères d'émigrés, fut pris par Darti-
lîoëyte, représentant du peuple, le 25 floréal, an i. (Voir à l'Appendice.)
3 Afin d'éviter la confiscation et le séquestre.
* Archives du château du Bosc, près Fleurance (Gers).
I
EN l'année 1787 287
S^'-COLOiMBE
LE S. D'ESCALUP
Les seigneurs d'Escalup, de Révignan et Micheau de Patras,
dit Campaigno, co-seigneur de Ligardes, devaient a fournir
un Archier, cV après le Rolle des Vassaux du Roy, nostre sire,
composant Veslite de la Noblesse du Condomois, convoquée
pour son service pour l'année 1579^ y.
M. d'Escalup de la Montjoie était, en 1719, sur la
liste de la Gapitation de la Noblesse du Gondoniois, dressée
par le chevalier du Pleix, lieutenant-général au présidial de
Gondom.
Escalup avait été une seigneurie appartenant, dès 1727, à
Pierre de Montesquieu, seigneur du Maine, mousquetaire du
Roi, fils de Jean de Montesquieu et de Gatherine de Bergue,
qui avait apporté à son mari la terre d'Escalup 2.
' Montlezuii. Hist. de Gascogne.
- Père Anselme. Hist. Généalogique.
288 NOBLESSE DE LOMAGNE
S"-LARY
LE S. COQUET DE St-LARY
Il y avait eu, dans la Guyenne, plusieurs familles de S^-Laiy ;
l'une, celle des Coquet de S^-Lary, fixée dans l'Armagnac,
subsiste encore, ainsi qu'une autre, habitant le château de
Si-Lary, près de Francescas, et dont le nom était Bernard;
enfin une troisième, éteinte en 1715, avait pour berceau la
seigneurie de S'-Lary, près de Jegun, et tirait son origine de
Bernard de ^lontlezun, fils d'Arnaud-Guilliem, comte de
Pardiac. Une terre du nom de S^-Lary, ayant appartenu aux
ducs de Bellegarde, se trouvait aussi dans le pays de Com-
minges.
En 1470, le seigneur du Bouchage reçut du roi la seigneurie
de St-Lary, avec Vie, Duran, S'-Jean-Poutge, Séailles, Ordan,
Biran, Lavardens, le Castera, Valence et presque tout le
Fezensac. La même année, Pierre de Beaujeu était gratifié de
tout l'Armagnac, avec Aignan et l'Eauzan.
Les Montlezun-S'-Lai'y furent titrés ducs de Bellegarde, et
occupèrent des emplois élevés à la Cour de France. Ils avaient
pour armes : d'azur au lion couronné d'or. Le nom et le titre
de Bellegarde furent imposés à la ville de Seurre, en Bour-
gogne, par l'érection en duciié, puis transférés avec la dignité,
Itai- lettres-patentes, enregistrées, en 1(»'m, sur la teire de
Clioisy-aux-Loges (anjoni'd'hiii Bcllogai'tic eu (îasiinois), (jui
a passé aux ducs d'Antiu.
Ou trouve une donaliun au luouasLère do Nisors, diocèse
de Gomminges, faite l'an 11224, par les enfants de Bernard de
EN l'année 1787 289
S^-Lary. Un meml^re de cette maison fut écuyer de la reine
Catherine de Navarre.
Bernard de S'-Lary, en Gaure, épousa (1480; Florette de
Galard, fdle d'Archieu, seigneur de Terraube, et de Marie
d'Aurensan.
Le fils cadet de Jean II de S^-Lary (marié en secondes
noces avec Jeanne de Benquei), épousa une d'Ornezan ; le petit-
fds, une Comminges ; enfin, l'aîné, Raymond de S^-Lary , fils
de Jeanne de Béon, première femme de Jean II de S'-Lary fut
la tige de la branche du duc de Bellegarde. D'une Lagorsan, il
eut Pierre, gouverneur de Toulouse et de l'Albigeois, tué en
1569, au siège de Mazèi-es, qui laissa trois enfants de Margue-
rite d'Orbessan, sœur de Paul de Termes, maréchal de France.
Sa fille, Marguerite de S'-Lary, avait épousé (1563) Joseph
de S^-Géry, baron de Magnas.
Roger, l'aîné de ses fils, sieur de Bellegarde, devint maréchal
de France, en 1574; le second fut père du duc de Bellegarde,
et la fille fut la mère du fameux duc d'Epernon.
Roger de S^-Lary et de Termes, duc de Bellegarde, pair de
France, épousa Anne de Bueil^, petite-fille du comte de San-
cerre. Il fut chevalier du S^-Esprit, gouverneur de Bourgogne
et de Bresse, grand écuyer de France, lieutenant-général au
siège de la Rochelle, en 1628. Il mourut à 83 ans, le 13 juil-
let 1646, et en lui s'éteignit le duché-pairie de Bellegarde,
46 ans après avoir été érigé en sa faveur. (Ecrits inédits de
S^- Simon.)
Sa sœur, mariée avec Antoine-Arnauld de Pardaillan, Mar-
quis de Montespan^, premier capitaine des gardes du corps,
chevalier du S^-Esprit, en 1619, gouverneur de la Navarre, du
Béarn, etc., était la bisaïeule du duc d'Antin, dont les der-
nières descendantes furent Gillette de Gondrin, abbesse de
' Armes des de Benque : de gueules à la croix d'or.
* Armes des de Bucil : d'azur au croissant montant d'argent, accompagné de six croix
recroisettées au pied fiché d'or.
3 Armes des Mnnlespan anciens : d'argent au lion de gueules armé et lampassé d'arur
à la bordure de sinople, chargé d'un écusson d'or, horde de gueules.
19
290 NOBLESSE DE LOMAGNE
FontevraultS et Magdelaine, Julie. Victoire de Pardaillan
d'Antin, duchesse d'Uzès^.
Les alliances de la maison de S'-Lary-Bellegarde-Termes
avaient été avec les familles de Ghabot-Mirebeau, Villemur, du
Lyon, Saluées, ]\Iontclar et celles que nous avons déjà citées.
Nous ne croyons pas qu'il y ait communauté d'origine entre
les Monlezun-S'-Lary, les Bernard de S^-Lary et les Coquet
de S'-Lary, malgré la similitude du nom et l'identité de la
province qui a été le berceau de ces trois familles.
Le 3 novembre 1457, noble Bernard de S'-Lary habitait le
comté de Gaure, en la juridiction de la ville de Fleurance. Sa
femme, Florette de l'Isle-Bouzon, était sœur de noble Jean de
Luppé, seigneur de Maravat.
Françoise de Coquet, mariée avec Pierre de Douzon, seigneur
de Bellestat, donna sa tille, ^larguerite de Coquet, à Messire
Pierre de la Crompe, sieur de La Mothe, le 27 mai 1636.
Noble Bertrand de Lard, seigneur de Bordeneuve, épousa,
le 3 janvier 1641, Françoise de Coquet ; leur tils, Antoine de
Lard, capitaine au régiment de Navarre, contracta union, le
19 décembre 1678, avec Isabeau de Sacriste-Malvirade.
Catherine de Coquet se maria, le 6 mars 1639, avec Antoine
Gabriel de Cunolio, lieutenant civil en la Cour présidiale et
sénéchaussée d'Agenais.
Noble Joseph de Coquet, conseiller du Roi au présidial
d'Agen, petit-fils de Charles de Coquet, écuyer, et de Jeanni
1 Gillette de Gondrin, traquée à Fontcviault par les révolutionnaires, qui voulaient la
massacrer, revêtit les habits d'une servante de ferme, obtint de la municipalité d'Angers
un laisser-passer et s'enfuit à Vernon, puis à Paris, où elle arriva, le 12 vendémiaire an iv
(Archives du comte de Lauhespin), malade, éjuiisée de fatigues et de privations, accompa-
gnée de deux sœurs de son abbaye, Agathe et Rose Poulet, qui n'avaient pas voulu la
quitter. Lue partie de sa famille s'était déjà réfugiée en Angleterre, et se voyant sans amis,
sans ressources, elle fut au moment d'entrer à rHolel-Dieu. Recueillie à Autcuil, par une
de ses parentes. M""» de Tracy, et secourue par M'"« la duchesse douairière d'Orléans, sa
cousine, elle y mourut, peu de temps après, à l'âge de 70 ans, en pardonnant à ses
persécuteurs. L'ne des deux sœurs qui l'avaient suivie dut se réfugier dans un hô|iital.
' Magdelaine, Julie, Victoire de Pardaillan-d'.\nlin, née à Paris, à l'hôtel d'Antin,
paroisse S'-Eustachc, le !•' octobre 1729, riécédéc à Londres, pendant rémigralion, le
13 septembre 1799, avait épousé François-Emmanuel de Crussol-d'l'zès, duc d'L'zès, pre-
mier pair de France, lieutenant-général des armées du Roi, gouverneur de Saintonge et
d'Angoumois, chevalier des Ordres, elc
EN l'année 1787 291
de Redon, acheta, le 18 août 1670, le château de Gueyse, sis
en la paroisse de Brazalem, appartenant à Florimond de
Molère, écuyer. Joseph de Coquet eut, de son mariage avec
Antoinette de Malvin de Montazet^ Charles de Coquet, maire
d'Agen, seigneur de Gueyse, Brazalem et FeugaroUes, qui
laissa ces biens à son parent, Messire Jean-Joseph de Coquet,
seigneur de Ligue; son fils, Marc-Antoine, fut capitaine et
chevalier de S^-Louis; son petit-fils devint lieutenant-colonel.
Monsieur Coquet de S^-Lary assista, le 7 avril 1789, à
l'Assemblée de la noblesse du pays de Gaure, tant en son
nom que comme chargé des procurations de Madame la Com-
tesse de Verlhac, pour sa terre de Frichet, et de Madame la
Comtesse de Beaumont, pour sa terre de Goas et son fief de
Menjoulet. Louise de Coquet, fille de Monsieur de Coquet de
S'-Lary, ancien colonel d'infanterie, s'est alliée, en 1845, avec
Léopold-Joseph Stanislas de Batz de Trenquelléon.
Les Coquet de S'-Lary possédaient près de Miradoux (Gers),
le vieux manoir de Gachepouy, ancienne propriété des famil-
les de Galard, de Bassabat, La Balu et Bonnefond^. On peut
encore lire, sur la maîtresse poutre, dans le salon du château,
la date de 1607. Cette seigneurie appartenait alors à Jean
Béraut de Bassabat-Pordéac de Vicmont, capitaine de 50 hom-
mes d'armes des ordonnances, fils de Bernard de Bassabat-
Vicmont, baron de Pordéac, seigneur de Gachepouy, Castet-
Arrouy, marié avec Anne d'Aydie-Guittinières ^.
Outre les Coquet de S^-Lary, il existe en Agenais d'autres
branches de la famille de Coquet, connues, dès 1558, sous les
' Armes des Malvin : d'azur à trois étoiles d'or, posées 2 et 1.
2 « Noble Odoa de Bonnefont, chevalier, était, en 1487, co-seigneur de S«-Avit, près
Lectoure, avec Ayssin de Bonnefond, damoiseau, noble de Vczin, seigneur de La Cassai-
gne, Jean de Tinras, co-seigneur de S*-Avit pour la quatrième partie, comme successeur
de noble Cavarlne de Bonneront, sa mère ; le reste de la seigneurie était à noble Jean de
Galard ». (Archives de Lectoure, par Druilhet.) Les Bonnefont, seigneurs de Fieux (près
de Miradoux), de Cardelus, etc., avaient prouvé, en 1690 et en 1715, leur noblesse
remontant, sur titres, à 1555 Leurs armes sont : de gueules à la bordure d'or.
3 Armes des d'Aydie : de gueules à quatre lapins d'argent, courant l'un sur Tautre, parti
de gueules au cœur d'or.
292 NOBLESSE DE LOMAGNE
noms de Mombrun, La Roche et Montpezat, qui ont donné
un conseiller du roi, vice-sénéchal du Condoniois, en 1720, un
maître-d'hôtel d'Henry IV, plusieurs chevaliers de S^-Louis et
des magistrats au Parlement de Bordeaux.
Leurs armes étaient : d'azur au chevron d'or, accompagné
de trois coqs de même, crêtes, becqués, barbés et membres de
gueule, celui placé en pointe, surmontant une tour d'argent,
maçonnée de sable; au chef d'argent, chargé d'un croissant
de sfueule accosté de deux étoiles d'azur i.
Tortil de baron.
Les Bernard de S^-Lary portaient pour armoiries : d'azur
au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles d'argent,
et en pointe d'un croissant de môme.
Couronne de comte.
Les Coquet de Genneville, en Normandie, ont, comme bla-
son : dix l'ocs d'échiquier d'or, placés 4, 3, 2, 1, sur fond
d'azur. Cette famille fut maintenue dans sa noblesse, en 1463
et 1668.
On voyait dans le chœur de S^-Etienne, l'ancienne cathé-
drale d'Agen, dont les vestiges ont disparu, il y a quelques
années, le tombeau de Messire de Coquet, a officier supérieur
dans les armées de Sa Majesté Très-Chrétienne ».
' On trouve aussi les armes des Coquet S'-Lary ainsi blasounées : d'azur au chevron
d'or, accompaj;né en pointe d'un coq de même, crèté, liarbé de ijucules. au chef cousu de
gueules, chargé de trois étoiles d'argent.
EN l'année 1787 293
SERIGN AC - BRUILHOIS
LE S. ]^IONBET DE JOUANISSON
Ee nom de cette famille était de Pouy ; elle appartenait à la
noblesse de la vicomte de Bruilhois, et prétendait descendre
de Michel I*^'"^ seigneur de S'-Martin, qui possédait, l'an 1498,
la maison noble de S'-Martin du Pouy, au diocèse de Dax^
Le 18 novembre 1286, Pierre de Pouy et Dupet de Gozon
furent témoins de la reconnaissance faite par Géraude de
Larivière au seigneur d'Agenais, pour la 4^ partie du fief de
La Rivière, près Lavardac. Le 22 novembre de la même année,
Antoine de Pouy assista à l'hommage rendu par Arnaud Guil-
laume de Padiern au môme seigneur, pour les terres de
Montgaillard'^.
Jeanne de Monbet était, le 27 novembre 1659, au nombre
des religieuses de St<^-Claire de Lectoure, qui appartenaient
toutes à des familles nobles de la Guienne.
En 1761, Madame de Nayrac, et, en 1767, Madame de Nar-
bonne-Pelet, comtesse de Lasserre, prenaient le titre de
marquises de Pouy. Les Lomagne-Fimarcon avaient eu aussi
la co-seigneurie de ce fief. Noble Joseph de Monbet, sieur du
Nègre, habitait Montesquieu, le 13 août 1767, « où il vivait
noblement)^. (Nob. d'Ogilvy.)
Monsieur de Pouy vota, en 1789, avec les gentilshommes,
' Etat (le Vi noblesse d'Agcnais, en 1717, par M. de Bourrousse de Laffore.
2 Le château de Ruscon, près d'Agen, appartenait, avant 1470, à M. de Podio Exfremo; sa
fille Catherine de Pouy. apporta cette seigneurie à Jean de Galard. Ils sont appelés, dans un
acte de 14(58, « seigneur et dame de Buscon ». (Relation du Congrès archéologique de
France, séances tenues à Agen, 1874.)
294 NOBLESSE DE LOMAGNE
lors de la réunion de la noblesse à Lectoure ; son parent, le
sieur Monbet de Jouanisson, signa la protestation des nobles
de la vicomte de Bruilhois.
Monsieur de Monbet Ht partie de l'Assemblée des trois
ordres de la Sénéchaussée d'Armagnac, tenue à Lectoure, le
16 mars 1790.
L'écusson de la maison de Pouy était : écartelé, aux ler et ¥
d'azur, au lion d'or, gravissant un rocher d'argent, surmonté
de trois étoiles d'or; aux 2^ et 3% d'argent, au lion de sable,
couronné de gueules, accompagné de neuf corneilles, bec-
quées et pattées de gueules, rangées en orle, posées 4 en
chef, 2 et 2 en tlanc et 1 en pointe, qui est de Montlezun.
La branche de Pouy d'Avensac portait : d'argent au sautoir
d'azur, chargé de cinq roses d'or.
Les de Pouy étaient alliés aux Labat, du Verrier, La Ramière,
de Bar, etc. Ils avaient possédé les seigneuries de La Roche,
La Salle, Portes et S^-Giron.
« Les de Pouy, du pays des Lannes, seigneurs de Marignac,
Emparron, Gouaux, barons de Sacerre, etc., avaient des
armes différentes, qui étaient : « d'argent à la tour de gueu-
les ». Ils descendaient de Jean de Pouy qui rendit hommage
au roi d'Angleterre, le 8 juin 1281, et fut la tige des de Pouy,
seigneurs de Bonnegarde^ La Teulère, Gaudonville, alliés
aux d'Auxion, La Briffe, Gortade de Gézan, d'Astorg, Mont-
lezun, Massas, Sarriac et Gastillon. C'est de ce rameau
qu'était sorti Daniel de Pouy, marié, en 1597, avec INIartlie de
Béarn, fille naturelle d'Henry IV, qui assista à ce mariage et
accorda, en 1609, une pension annuelle do 600 livres à ladite
Marthe pour l'aider à élever sa famille'-'. »
* Il y avait, en Gascogne, une famille iln Tony, dont les armes étaient : d'azur à deux
vaches rangées d'or, passant snr une terrasse de sinople, accompagnées en chef de
trois étoiles malordonnées d'or, la |)remière accostée de deux croissants d'argent.
'fleDMC de Gascogne, Lupiac, par D. de Thézan.
EN l'année 1787 295
Jacques, seigneur de Bourrouillan, avait épousé, le 9 sep-
tembre 1642, Georgette de Pouy, appartenant à cette maison,
représentée, en 1789, à l'Assemblée de la Noblesse tenue à
Dax, dans l'église des RR. PP. Carmes de cette ville, le 16 mars,
à huit heures du matin.
296 NOBLESSE DE LOMAGNE
SÉRIGNAC - BRUILHOIS
LE S. VERGÉS DE GUILLEMON
Deux branches de la maison de Vergés existaient en
Guyenne, celle de Guillemon et celle de La Salle.
Pierre de Guillemon figure, le 7 juillet 1507, dans l'instruc-
tion d'un procès entre Jean, seigneur de Pins et les habitants
de la ville de Fleurance.
En 1789 et 1790, le sieur de Vergés de La Salle fut convo-
qué, comme faisant partie de la noblesse, à l'Assemblée des
trois Ordres, réunie à Lectoure.
Noble Caprais de Las, seigneur d'une partie d'Espalais,
prés le Port-S'c-Marie (ariiére petit-fils de noble Guillaume
de Las, maître d'hôtel, en 1473, de Jean V, comte d'Arma-
gnac), épousa Claude de Vergés, fille de Jean de Vergés,
seigneur de Brimont, et de damoiselle Anne de Godailh, ce
qui porta la seigneurie de Brimont dans la famille de Las.
Les Vergez du Bigorre, éteints, vers 1600, dans la branche
aînée, qui suivait la carrière des armes, se sont perpétués dans
les cadets, préférant a le parti de robe* i>.
Possédant de nombreux fiefs, qu'ils tenaient des Comtes de
Bigorre, les Vergez ont fréquemment rempli les charges de
Syndic de la province et de subdélégué de l'Intendant, à
Tarbes.
Les armes des aînés étaient : écartelé, aux l'''" et 3^ d'azur au
' bict. de La Chesnaye-des-Bois.
EN l'année 1787 297
lion i-ampant d'or; aux 2^ et 4^, de gueule à la croix d'argent;
la branche cadette ajoutait à cet écusson des armoiries par-
lantes, et portait d'argent, au soleil dardant ses rayons sur une
grappe de raisins au naturel.
298 NOBLESSE DE LOMAGNE
TERRAUBE
1
LE MARQUIS DE GALARD-TERRAUBE
Terraube, gros bourg près de Lectoure, était une ancienne
baronnie qui fut érigée en marquisat, le 13 mars 1683, pour
Jean-Louis de Galard, seigneur de Ferrières, et ses descen-
dants.
Les premiers du nom de Galard que l'on connaisse par les
titres sont Aymeric et Géraud de Goalard^ cautions en 1062,
dans un écliange que lit Raymond, abbé de Gondom.
Un Galard de Syrac lit, en 1160, 1162 et 1189, donation
de tous les biens qu'il possédait entre Sérampione et la
Gimone, à Pons le, abbé de Grandselve, ordre de Citeaux,
diocèse de Toulouse.
Montassin de Goalard était, avant 1140i, seigneur de Ter-
raube; il avait pour arrière-grand-père, Garsie-Arnaud, pre-
mier baron du Goalard en Gondomois ( iils d'Arnaud II de
Lomagnc, vicomte de Gascogne), marié, dès 1011, avec Ada-
lias (ou Adalaïs) et descendant d'Alaric, duc de Vasconie en
788, tué en 8122.
Ayssieu ITI de Goalard, seigneur de Terraube et d'Aubiac,
octroya (1205) des coutumes à Sonipessere, qui fut alTranchie
avant toutes les autres communes de Gascogne; la seconde
fut Riguepeu, qui reçut les siennes, le 11 mai 1279, de R. E.
de Montesquieu et de Bernard de Séran.
Géraud-Assieu de Goalard, cbevalier, baron de Terraube, et
• Moulenq, Doc. sur le Tarn-et-Garonne.
' Notice héraldique sur les maisons de Galard et de Béarn, par E. de Jaurgain. — Docu-
ments, par Noulens.
EN l'année 1787 299
premier baron du Gondomois, épousa, en 4278, Eléonore
d'Armagnac'.
Le 24 juin 1284, Géraud, Bertrand et Gaission de Goalar d
émancipèrent la ville d'Aubiac en Bruilhois, et donnèrent des
coutumes aux habitants de Terraube, qui obtinrent, en l'an-
née 1308, d'Ayssin de Goalard, la permission d'entourer leur
ville de remparts.
Goalard de Terraube, abbé de Bouillas, aumônier d'Henry II,
est l'auteur d'un traité de cosmographie et d'un ouvrage inti-
tulé VAqiiitainog l'aphte ^ .
Arsieu de Goalard fut, en 1315, gouverneur d'Auch.
Bertrand de Goalard, baron de Terraube, seigneur de Bor-
des, Ferrières, etc., épousa, le 19 octobre 1568, Diane de
Lusignan.
Philippe de Goalard, capitaine dans le régiment de Cham-
pagne, fut tué, en 1628, au siège de La Bochelle.
Marc-Antoine de Goalard, seigneur de Ferrières en Arma-
gnac, rendit hommage au roi pour la dite terre, devant les
trésoriers de France, en 1634.
François de Goalard était, avant 1670, chanoine de l'Abbaye
de St-Sernin de Toulouse; il mourut le 5 mai 1740, laissant
sa fortune aux pauvres de sa paroisse.
Henri de Goalard, marquis de Terraube, seigneur de Fer-
rières, devint, en 1703, capitaine au régiment de Fimarçon.
Gilles de Goalard, marquis de Terraube, baron d'Arignac,
seigneur de Malplas et de Grampagnac au comté de Foix,
capitaine au régiment de Fimarçon, avait épousé, le 29 décem-
bre 1727, Marguerite-Victoire de Moret-Montarnal-''.
Pierre de Goalard, doyen du chapitre de S^-André de Bor-
' Armes d'Armagnac : d'argent au lion de gueules.
2 Paris, Frédéric Morel, 1565, petit in-S".
3 Armes des Moret : d'or à la hure de sanglier de sable, accompagnée de cinq glands
sinople, trois au-dessus, deux au-dessous.
300 NOBLESSE DE LOMAGNE
deaux, fut enseveli à l'entrée du Cloître, au pied d'un autel
qu'il avait fait ériger à ses fraisa
Il y eut six membres de la famille de Galard convoqués aux
diverses réunions de la Noblesse, tenues pendant les années
1787, 4789 et 1790, à Auch, Lectoure, Gondom et Cahors.
La branche de Galard-Terraube fut représentée par Louis,
Antoine, Marie, Victor, marquis de Galard-Terraube, qui
devint, plus tard, contr'amiral, gouverneur de l'école de la
marine à Angoulême, député du Gers, sous la Restauration,
et chevalier de S^-Louis^.
Son frère, Arnaud-Louis de Galard-Terraube, lieutenant-
colonel au régiment de Royal-cravate-cavalerie, alla rejoindre
les Princes à Coblentz, vers 1791, et servit dans l'armée de
Condé, jusqu'au licenciement des troupes en 1800.
Les rameaux actuellement existants, sortis de la branche de
Galard-Terraube, sont ceux de Terraube, Saldebruc, Rrassac-
Béarn et L'Isle-Rozon-Mas^nas. Dans cette dernière se sont
fondus les seigneurs de Balarin , Gastelnau-d'Arbieu et
Luzanet-Pellehaut. Les branches de Limeuil, Espions,
S'-Michel3, Pauillac, S^-Avit, Si^-Léonard, n'existent plus.
François de Galard, dit le chevalier de Béarn, ancien page
du roi Louis XVI, fut tué à Quiberon; le Marquis de Galard
de risle-Bozon-Magnas (issu des seigneurs de Balarin-Pelle-
haut, branche sortie de celle de Terraube, en 1510), monta
sur l'échafaud, à Auch, le 17 avril 1794 ; le 17 février de la
* Eglise Métropolitaine et primatialc de S*-Andié de Bnurdeaux, par Lopez, nouvelle
édition, chap. vu, pages 214 et 234.
Le 27 mai l-i38, le chapitre de Bordeaux décida que la maison habitée par le clianoinc
Pierre de Galard-Béarn serait démolie, vu que l'emplacement qu'elle occupait serait
peut-être nécessaire pour remhellisscmcnt de l'Eglise.
'- En 1720 les religieuses professes du Couvent de l'rouillan, en Condomois, étaient :
Gahrielle du Bouzet-Roquépinc, prieure perpétuelle, Nicolle de Monllczun, Claire de
Lu.ssan, Louise de Sérillac, Anne de Canolles, et Marie de Galard-Terraube. (lievue de
Gascogne.)
^ La direction du Comité du district de l,ectoure, mit sous séquestre les biens du sieur
Goalard de S'-Michel, ex-noble <le Lcctoure, père d'émigré, mort dans la maison de réclu-
sion à Auch, et alTerma, le 25 Prairial an II, pour 3 ans, les terres de Vigneaux et Sala-
manque, situées dans la commune de Cadeillan, à Bernard Fagel, de Terraube, moyennant
2 050 fr.
EN l'année 1787 301
même année, avait été guillotiné à Bordeaux, où il s'était
réfugié pendant la Terreur, son parent , Joseph-Michel de
Galard, seigneur de Saldebru, Valende et SMulien en Agenais,
aljbé de St-^Iaurice, prieur de N.-D. du fief Sauvin en Anjou,
et de N.-D. de Louesme, près Langres, vicaire-général de
Lectoure, chanoine de l'église de Paris, député à l'Assemblée
«générale du clero-é en 1780. Il était né à Perville, diocèse de
Gahors, le 18 septembre 1745.
Leur cousin, Marie-Joseph de Galard-Terrau])e, nommé,
en 1774, évèque du Puy, comte du Velay et de Brioude,
mourut en exil, à Ratisbonne, le 10 octobre 1804*.
Les branches de Terraube, de l'Isle-Bozon-Magnas et de
Saldebruc ont les mêmes armes. Les Béarn-Brassac ajoutent
aux trois corneilles des Galard, l'écusson de Béarn, qui est :
d'or à deux vaches passant de gueules, accolées, accornées,
onelées et clarinées d'azur.
La branche éteinte des Galard, seigneur de Dûment, écar-
telait : aux 1^'- et 4^ de Galard, aux 2^ et 3^ de gueules, à une
bande d'argent.
Quelques membres de la maison de Galard-Terraulje ont
porté autrefois pour devise : « ad utrumque, s^ au lieu de
in via nulla invia, qui a été adoptée par celte famille, il y
a deux siècles environ.
Les principales alliances des Galard ont été avec les Cau-
mont, Thézac, d'Armagnac, Beauville, Manas, La Valette,
Grossolles-Flamarens, La Roche-Andry, Montausier, La Roche-
Foucauld, Cotentin-Tourville, S^-Géry, Clermont-^Iontfort,
Montault, d'Escoyeux, de Saulx, de La Géard, de Beaulieu,
de Beaupoil, des Achards, d'Aurensan, de Vaudreuil, J^usi-
gnan^ du Bouzet, de Peyre, de Portes, Gaptan-Monein, de
Ségur, Périgord, Choiseuil, Govion, Grussol-d'Uzès, d'Estam-
pes-Yalençay, Gromières, Montaran, Galonne-d'Avesne, Los-
tanges-S'-Alvaire , Gampaigno, d'Aux, Sérillac, Bastard, ^lari-
gnan, d'Encausse, Puymirol, etc.
• Monseigneur de Galard-Terraube avait i-lé vicaire-général d'Avranches et de Seniis,
abbé de La Chassaigne, près Troyes, et de S'-Paul de Verdun.
N
N
ROLLE DES PllH ILÉGIÉS
EN l'année 1787 305
AUVILLARS
LE S. DE THEZE
La famille de Thèze est originaire des environs de Castel-
Sarrazin, où un de ses membres possédait le château de
Belleperche.
Raymond de Thèze, seigneur de Pis, habitant Riscle, fut
père de Déodat de Thèze, qui fut aussi seigneur de Pis, près
de Tarsaguet, en 1442 ^
Le 13 décembre 1661, Philippe, sieur de Thèze, était, avec
Bertrand, sieur de Baugin, « créancier de la somme de 715
livres due par Jean de Grossolles, seigneur de S^-^Iartin, au
sujet de la tutelle des enfants de ^larie de Garros^, veuve de
Pierre de S'^-Marie, ancien juge royal d'Auvillars, représen-
tée par Joseph de S^e-Marie;, du Bosc^, docteur en sainte
théologie, prêtre et curé du lieu de Poupas, sénéchaussée de
J^ectoure 2 )) .
A l'Assemblée générale du clergé, de la noblesse et du Tiers-
Etat des deux sénéchaussées d'Armagnac et de l'Isle-Jour-
dain, réunies à Lectoure, le 16 mars 1790, Monsieur de
Thèze était procureur fondé de Monsieur le comte d'Esparbès.
Le 16 mars 1789, le sieur de Thèze, frère du précédent,
faisait partie de l'Assemblée de la Noblesse des sénéchaussées
d'Armagnac et de l'Isle-Jourdain, tenue dans la salle du
gouvernement de la ville de Lectoure.
Maître Jean de Labourdenne, notaire royal des Landes, fut
* Comptes consulaires de Riscle, par Parfouru.
' Archives de Magnas (Gers).
20
306
NOBLESSE DE LOMAGNE
chargé le 9 août 1776, par dame Jeanne de Canton, de tirer
une expédition du testament fait, le 28 décembre 1773, par
Jean de Thèze et sa femme, Marie de Canton, habitant à
Dousse ; ils avaient déclaré, dans cet acte de leurs dernières
volontés, « qu'ils veulent être inhumés dans le cimetière de
l'église S'-Julien, à Dousse. lueurs trois enfants sont : Jean,
marié avec Jeanne de Bordes, Jeanne, mariée avec Monsieur
de Canton, et Jeannot; la tutelle de ce dernier sera dévolue à
son frère, Jean de Thèze, qui devra hériter de tous les biens
immeubles, tandis que sa sœur aura le reste, plus une rente
de six cent livres pendant sa vie. Fait ledit jour que cy-dessus,
en présence de Jean Sabaillé de Cam, Jean de Luc de Sou-
moulon, et Jean Lassus, à Morlaas^ ».
La maison de Thèze existe encore à Auvillars ; elle est alliée
aux Bressolles, d'Esparbès de Lussan, etc.. Ses armes sont :
de gueules au lion d'or, au chef du même, chargé de trois
étoiles d'azur. (Arm. de Rietstapp.)
* Archives liu Magnas (Gers).
EN l'année 1787 307
AUVILLARS
LE CHEVALIER DE BRESSOLLES
Les Bressolles étaient originaires du Bourbonnais, où ils
avaient possédé de nombreux fiefs. Raoul de Bressolles est
cité dans un cartulaire de la Charité sur Loire, en 1174, et
il fut témoin de la charte de confirmation des privilèges de
Souvigny, donnés, en 1217, par le sire de Bourbon (Comte de
Soultrait). On voit encore^, près de Moulins, le vieux château
qui leur a donné leur nom. Une branche vint se fixer en
Poitou, puis à Auvillars, où elle s'est perpétuée jusqu'à nos
jours.
Bernard de Bressolles avait été prieur de S'-Avit de Haute-
Serre, abbaye dépendant de la collation de l'évêque de Cahors ;
il mourut en 1311 ^
Le 27 octobre 1453, messire Jean de Barbançois, seigneur
de Sarzay et autres lieux, épousa Françoise de Boisé, fille de
Jacques de Boisé, écuyer, seigneur de Courcenay, et de Sou-
veraine de Blanchefort. A ce contrat, assistèrent Jean de
Chauvioiiv, seigneur de Chàteauroux, vicomte de Brosse,
André de Chauvigny, seigneur de Revel, Guy de Blanchefort,
chevalier, seigneur de Bois-à-Louey, Guillaume de Bres-
solles, seigneur de Monteroux, et Georges de la Châtre, grand
écuyer de France ^.
Antoine de Cassagnet, seigneur de Tilladet, avait épousé
Jeanne de Bressolles ; ils eurent, en 1555, un fils, Bernard de
Cassagnet-Tilladet, qui fut capitaine au régiment des gardes,
* Documents sur le Tani-ct-Garonne, par Moulenq.
- Archives de la l'arnille de Bressolles.
308 NOBLESSE DE LOMAGNE
(1589), gouverneur de Bourg-sur-Mer, vers iQ22 ; il mourut de
la peste à Béziers*.
Jeanne de Bressolles, mariée avec Jean de Sabaros, juge-
royal du Port-S''?-Marie, eut une fille, Isabeau, devenue, en
1653, la femme de Michel d'Imbert. Leur petit-lils, François
d'Imbert, juge-royal du Port-S^'^-Marie, s'allia, le 22 août 1692,
au château d'Ensoulès, près Condom, avec Jeanne du Pleix,
fille de Louis du Pleix, seigneur baron de Clarens et
Cadignan.
Antoine de Bressolles, décédé à Agen, le 4 juillet 1627,
laissa quatre fils : « Jean de BressoUeSy prestre et recteur de
CAermont-Dessus, proche la ville de la Magistère, Anthoine
de Bressolles, prestre en la Cité d' Agen, Bernard de Bressolles,
prestre, docteur en théologie, chanoine théologal en Vcglise
cathédrale de Condom, et vicaire-général de Monseigneur
l'évêque Bénigne Bossuet- qui V avait chargé de prendre pos-
session de son siège, le 9 novembre 1670, avec Messire
Hugues Janon, ancien procureur-général de la Cour des Agdes
du Dauphiné, chanoine de Si-Just de Lyon.
D Le quatrième fils, Bertrand de Bressolles, était sieur
d'Autrxiil, et vivoit encore le 5 May 1656, lequel a continué
la postérité^. »
Les diverses branches de la famille de Bressolles portaient
les noms de Mesplès, Delpech, Autruil, Goujetou, Lisle,
Fongau, Siscé, La Hongaie, La Rivière, d'Argeville.
Avant 1659, Bernard de Bressolles, conseiller du roi, était
magistrat au siège présidial d'Agen.
Marc-Antoine de Bressolles, conseiller au siège présidial
d'Agen, en 1666, comparut devant Monseigneur Bellot, inten-
« dant de Guyenne, pour lui exposer, qu'en 1596, son ayeul,
« Antoine de Bressolles, avait été capitaine dans les armées du
V roy, et que son père, Bernard de Bressolles, marié sous l'année
' MémuiiL'â (le Bassompifire.
' Itossuct succéda à Jean d'Estrades, qui résigna lévèclié de ("ondom en IGr)8, pnur
l>iendie en éclinngc raltbaye de Chailly au diocèse de Senlis.
^ Archives de Magnas iriors).
EN l'année 1787 309
« 1G18, avec Marie de Ranse, portait la qualité de noble et
« d'écuyer, comme le prouve son extrait baptistaire, en date
« du ler Décembre 1G23 ; que, déplus, le sieur de Bressolles
(( son dit père, a vécu noblement et a été honoré par le défunt
(( roy, Louis le treizième, d'heureuse mémoire, de la charge
« de conseiller, pendant quarante-huit ans, dont il produit
« les provisions audit office, avec la réception au Parlement
« de Bordeaux, en date du 8 octobre 1618.
(( Il déclare, en outre, qu'il est sorti de la maison de Bres-
« solles, un chevalier de Malte, du nom de Guillaume, qui fut
« commandeur de Golfech, en date du 27 mars 1544, comme il
(( résulte de la commission du chapitre provincial de l'ordre de
« S'-Jean de Jérusalem. Le suppliant déclare que Guillaume
(( de Bressolles, chevalier de Malte, vint s'établir dans la
« commanderie de Golfech, et emmena de la province du
(( Poitou, son frère, Jean de Bressolles, qui se fixa au lieu de
(t Clermont-Dessus, dans le voisinage dudit sieur commandeur,
(( sous la protection duquel il acquit quantité de beaux biens,
« dont ses descendants jouissent encore, ayant toujours con-
« serve les mêmes nom et armes, qui sont : à l'écu de sable,
(( chargé d'un lion d'argent, avec trois billettes de gueules sui'
« l'estomac, armé, lampassé et couronné de même.
(( Moyennant quoi, le suppliant croit avoir droit de prendre
« la qualité de noble que portaient ses ancêtres K »
Cette demande fut plus tard accordée et la maintenue de
noblesse concédée, en 1699, à Bernard de Bressolles, sieur de
Coujetou et d'Autruil, pour lui et ses enfants, sur l'avis favo-
rable de d'Hozier, juge d'armes de France, qui décrit ainsi les
armoiries de la famille de Bressolles : d'azur au lion d'argent
sur une terrasse de sinople, au chef de gueules, chargé de
trois étoiles d'argent ; l'écu tim])ré d'un casque de profil, orné
de ses lambrequins d'azur, de sinople, d'argent et de gueules "-.
Ces armes sont celles que portaient les Bressolles-Breschai'd,
■ Archives de la famille de Bressolles.
- Maintenue de noblesse de la famille de Bressolles. lArcli. partie.).
310 NOBLESSE DE LOMAGNE
du BeiTv, et les BressolleS;, crAuvillars. Ceux du Poitou avaient,
dans leur écusson, un orle de six besans d'or, sur fond de
gueules.
Noble Jean de Bressolles, écuyer, fils de Bernard de Bres-
solles, sieur d'Autruil et de Coujetou, épousa Anne de Cunolio
d'Espalais, tille de noble Antoine, Gabriel de Cunolio, écuyer,
sieur d'Espalais, conseiller du Boi, lieutenant civil et asses-
seur criminel au présidial d'Agenais, et d'Anne du Bois de
Libersac.
De ce mariage est né noble Etienne de Bressolles, écuyer,
sieur d'Autruil, habitant son château de Coujetou, juri-
diction de Clermont-Dessus. Il fit un accord, le 28 janvier
1722, avec Messire Jean Florimond de Raymond, seigneur
de La Garde et de Suqueti.
Vers 1600, Bernard de Bressolles avait donné un fonds de
terre, sur les bords de la Garonne, et y avait fait bâtir une
chapelle sous l'invocation de N.-D. de Pitié, avec l'autorisa-
tion de Monseigneur de Villars, évêque d'Agen. En 1785, Jean-
Baptiste de Bressolles d'Autruil, patron de cette chapelle,
élevée près de La Magistère en Agenais, s'opposa très énergi-
quement â la destruction de ce sanctuaire, construit par son
bisayeul, qui devint paroissial après le concordat et qui a été
démoli il y a un demi-siècle-.
Claude de Bressolles-Lisle était lieutenant dans la compa-
gnie d'Attigny, au régiment d'infanterie commandé par
Catinat, le 15 mars 1690 3.
Noble Jean de Bressolles, sieur de Coujetou, fils de Bernard
de Bressolles, sieur d'Autruil, et de dame ^larie de Molinard,
épousa, le 16 janvier 1702, à Villeneuve d'Agen, Anne de
Bap-Pellambert.
Marc- Antoine de Bressolles-Delpech, enseigne dans la com-
pagnie de S^-Simon, devint lieutenant dans le régiment de
' Archives de Madame la coinlcssc M. de Raymond, d'Agen.
* Muulcnq.
3 Ceililical du marquis de Reffugc, maréchal des camps et armées du Roi.
EN l'année 1787 311
Gondnn-infanterie, en garnison à Arras, où il fit son testa-
ment, le J5 février 1742. Il fut, en 1745, nommé commandant
d'une compagnie nouvellement créée dans le régiment de
Montboissier.
Joseph de BressoUes, sieur de la Hongaie, brigadier des
armées du roi, chevalier de St-Louis, avait épousé Jeanne,
Rose de Tendol ; leur fils, Bernard-Joseph, eut pour
parrain noble Bernard de BressoUes -Larivière, capitaine
dans le régiment de Joyeuse, et chevalier de S'-Louis.
Bernard-Joseph de BressoUes, sieur de Fongau, capitaine
dans le régiment du Perche (1783), était fils de Jean de Bres-
soUes, sous-brigadier des gardes-du-corps du roi, compagnie
de Gharost, chevalier de S'-Louis (1748) qui décéda, à Auvil-
lars, le 9 novembre 1786.
Jean-Baptiste de BressoUes, sieur de Siscé, né à Auvillars,
le 23 décembre 1753, capitaine au régiment de Bretagne
(1777), chevalier de S^-Louis, fit toutes les guerres de la Révo-
lution et de l'Empire. Tl devint général de brigade (1793),
puis de division (1811), et fut nommé, en 1818, commandeur
de la Légion d'honneur ; il avait pris part à l'expédition
d'Amérique, et s'était embarqué avec le marquis de La Fayette,
n mourut à Auvillars, en 1836. Son neveU;, Ferdinand de
BressoUes (né le 8 janvier 1793), fils d'une Bernard de
S'-Lary, suivit très brillamment la carrière des armes.
Général de division, directeur en chef de l'artillerie, cheva-
lier de S^-Louis, grand officier de la Légion d'honneur,
commandeur de l'Ordre du Christ de Portugal, grand-croix
de S^-Grégoire de Rome, chevalier de S^ Maurice de Savoie,
de S'-Stanislas de Russie, de la Medgidié, du Nichan, du
Sauveur de Grèce, etc., il rendit les services les plus signalés
pendant la guerre de Crimée. Retiré à Baugin, près d'Auvil-
lars, il fut longtemps président du Conseil général de Tarn-
et-Garonne, et mourut le 20 mars 1874.
Son frère, Jean-Baptiste-Vincent de BressoUes (né à
Auvillars, le 18 janvier 1789, décédé le 13 novembre 1861),
connu sous le pseudonyme de l'Hermite de S^-Pierre (ou de
312 NOBLESSE DE LOMAGNE
S' -Vincent- lez -Agen), passait pour un littérateur érudit ;
il avait formé une riche bibliothèque et était en corres-
pondance avec la plupart des hommes célèbres de son
époque. Aussi modeste qu'instruit, il demeura toute sa vie à
Auvillars et refusa les places nombreuses que son mérite lui
avait fait offrir. « Il avait réuni une collection curieuse de
documents et d'antiquités intéressant sa ville natale et fait des
recherches très considérables sur une foule de questions de
philologie et de linguistique. Messieurs de Saulcy et Paul
Lacroix (le bibliophile Jacob), restèrent souvent confondus
d'étonnement devant son érudition, ses lumières et la sûreté
de ses renseignements i « .
Les alliances des Bressolles ont été avec les ^lolinard (1641),
Genevois (1666), de Mellot (1696), de Bap-Pellambert (1702),
de Tendol (1749), de Gunoho d'Espalais, de Laborde, de la
Chausse de Rance, de S'-Lary, de Thèze, etc.
' Lu Viroinlf d'Aiiiillars, par l.ngrczc-I'ossal. Le bulletin île l'Alliance des Arts, publié
par l'aul Lacroix, de 1842 à 1818, a donné plusieurs articles de bibliologic, écrils par
Vincent de Bressolles.
EN l'année 1787 313
AUVILLARS
LE CHEVALIER DU GOUT
Il existait à Auvillars une famille du Goût, dont le nom
patronymique était Lassaigne ou Lassagne, et que les Gros-
solles de Flamarens et de S^-Martin refusaient, à tort ou à
raison, de reconnaître comme descendant des du Goût, leurs
parents, seigneurs de Rouillac et de Peyrecave, qui tiraient
leur origine des anciens vicomtes de Lomagne et d'Auvillars^.
Le chevalier de Grossolles écrivit, à ce sujet, la lettre suivante
au comte de Flamarens, son parent, le 7 février 1784.
(( A St-Martin, le 6 février 1784.
(( J'ay eu, Monsieur le Comte, l'honneur de vous adresser
par un exprès, il y a quelque temps, deux mémoires dans
l'intention de faire connaître à tous M'"'^ de la maison de Noé
la fausse prétention de M. Lassagne d'Auvillars, qui veut
se faire descendre de la maison du Goût, lequel à l'occasion
de cette imposture a occasionné un procès , à un seigneur de
la terre de Puygaillard, qui en est limitrophe, que celui-cy,
qui n'est pas gentilhomme non plus que l'autre , vient
d'achetter, pour un droit de chasse dans son pourpris.
(( Bien que vous ne m'ayez pas fait l'honneur de me répon-
dre, je vous connois assés pour être persuadé que vous n'avés
pas resté dans l'inaction, et qu'ainsy que je vous en ay prié
par ma lettre jointe aux mémoires, vous aurés fait connoitre à
' Bertrand de Goth portait ces litres quand il reçut les hommages de l'abbaye de
Belleperche, le 18 Février 1311, et le 2 Mai 1323.
314 NOBLESSE DE LOMAGNE
M""" l'Evêque de Lescar* qui soutient cette imposture, qu'il a
été trompé, La lettre dont coppie est cy-jointe, que M. d'Hozier
vient d'écrire au seigneur de Puigaillard , vous prouvera ,
Monsieur le Comte, tout à la fois, et la protection ouverte que
le prélat accorde au soi-disant du Goût, et la vérité des faits
espozés dans le mémoire.
« M'"s de Narbonne et moy, qui comme enfants de deux
sœurs de la maison du Goût , n'avons pas obligation à M>"
l'Evêque de Lescar, de soutenir cet usurpateur condamné,
ainsi que vous l'aurés vu par arrêt de la Cour des aides de
Montauban , dans sa prétention d'être du Goût. Monsieur le
C'e d'Esparbès lui en auroit moins que nous, puisque si, à la
faveur de la protection qui luy fait mettre une fille à S' Gir et
obtenir un arrêt du Conseil, il parvenoit à se faire reconnaître
du Goût, il spolieroit le comte de sa terre de La Mothe et de
celle de Bardigues, qui, vous verres dans le mémoire, avoit été
portées dans sa maison par une du Goût, à défaut d'enfants
maies.
« Que M'' l'Evêque de Lescar fasse du bien au sieur
Lassagne , qu'il emploie son crédit pour faire placer ses
enfants à l'école militaire, ses filles à S*^ Cir , c'est un bienfait
digne de lui, et nous ne pouvons que l'approuver ; mais qu'il
le fasse sous l'imposture du nom de du Goût, ma maison,
celle de Narbonne et celle du O^ d'Esparbès sont intéressées
à s'en plaindre ; c'est nous donner à tous une mortification ,
dans le moment ou tous ceux qui sont à Paris sont invités à
la signature du contrat de mariage de "SI. votre neveu et
parent.
((. Chef de la maison de Grossolles j'espère , Monsieur le
Comte, que vous accueillerez ma réclamation et la ferés passer
au Prélat et à tous messieurs de votre famille.
(c J'ay l'honneur d'être votre très-humble et tres-obeissant
serviteur,
(L Le Ciicr DE Grossolles. »
' M«' de Noé.
EN l'année 1787 315
A Monsieur
Monsieur de Sainte Marie du Bosc,
Seigneur de Piiigaillard.
« Paris le 21 Janvier 1784.
« Vous avez sceu sans doutte, Monsieur, que l'année
dernière ni trouvant point de Noblesse à M. Lassaigne, dit du
Goût, comme commissaire du Roy pour les preuves de
noblesse des Délies de S* Cyr, je luy reffusay mon certificat
pour l'entrée de sa fdle en cette Maison. Vous aurez appris
depuis peu, aussy sans doute, que néamoins elle y est entrée
cette année. N'allés pas croire, je vous prie, que ce soit d'après
un certifficat de moy ; je ne suis pas plus dans le cas cette
année de luy en donner un que je n'y étais l'année dernière ;
mais on a forcé la main à M'" d'Ormesson, conseiller d'état et
chef du Conseil de S^ Cyr et aux dames de cette maison, et ces
dames ont été obligées de la recevoir quoyqu'elle ne soit pas
noble ; c'est le premier exemple que j'aye veu de pareille
chose. Je croyois queM'" l'Evêque de Lescar, qui est le protec-
teur de ce M. Lassaigne, avoit renvoyé sa fille dans son pays,
et que le père n'ozerait jamais revenir à la charge ; il paroit
qu'aujourd'huy l'on oze tout, et que la protection fait tout. Je
pense, comme vous, Monsieur, que le jugement de M.
Legendre du 28 Janvier 1700, est un jugement subreptice et
qui devroit être cassé puisqu'il est rendeu sur les faux titres
que l'on m'a produit aussy. Si j'avois voix au conseil, il le seroit
bientôt.
« Et le procès, Monsieur, ou en est-il? j'ay receu le
mémoire que vous avies fait imprimer à ce sujet et je ne scai
par ou il m'est veneu ; ce n'est sûrement pas votre adversaire
qui me l'a envoyé, et à l'inspection de ses titres, à leur veue,
j'ay jugé comme vous, et je ne pense pas que le parlement
puisse y être trompé.
316 NOBLESSE DE LOMAGNE
« Vous ettes sans doute étonné de me voir expliquer ainsy
devant vous ; je vous avouerai que c'est la crainte que vous ne
me cittiés dans vos mémoires, qui me le fait faire, et c'est ce
que votre avocat feroit si vous n'ettiés pas au fait. Mon frère
estcitté dans celuy que j'ay, et il n'en est pas plus content ; il
a cru d'après le jugement de ]\I>" Legendre pouvoir donner son
certifficat, surtout ignorant que ce jugement peut dans le cas
être attaqué, et la vraie extraction de M^ Lassaigne. C'est
selon moy, un bien mauvais procès qu'il s'est fait la.
« Si par la suitte, Monsieur, vous pouves me donner com-
munication des titres que vous opposés aux siens, vous m'obli-
geres de le faire, et il est nécessaire qu'il y en ait des nettes
dans ma bibliothèque pour nos successeurs comme commis-
saires du Roy en cette partie.
(( Ne sachant ou vous rézidés, j'adresse ma lettre au procu-
reur qui a signé votre mémoire et qui doit être le votre.
« J'ay l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très-
obéissant serviteur.
D'HoziER, le président-juge de la noblesse de France. f>
Paris, dans la vieille rue du Temple*. »
Cette famille de Lassaigne avait longtemps servi dans les
armées du roi et y avait gagné honneur et prolit.
Guillaume Lassaigne du Goût, de la Mothe-Bardigues, était
capitaine en 1552.
Pierre Antoine du Goût de Lacoste, sieur de Lassa ignC;,
neveu du précédent, commandait une compagnie de gens de
pied en 1580.
Gabriel du Gouth de Lacoste, sieur de Lassaigne, lils i\v
Pierre Antoine, devint capitaine d'un corps de cent hommes
levé par ordre de la reine Mère du Roi, l'année 1620.
Sylvestre du Gouth de Lassaigne, capitaine au régiment
d'Artois (1667), fut tué à la bataille de Trêves.
' Archives de La Rochcttc-Manlay (Côtc-d'Or).
EN l'année 1787 317
Antoine Jacques du Gouth de Lassaigne, sieur de Vernon,
était maréchal des logis dans le régiment de Picardie, le 24
juillet 1691.
Jean François du Gouth de Lassaigne, officier au régiment
d'artillerie de Bezançon, fut créé chevalier de S^-Louis, le 3
février 1763.
PVançois Joseph du Goût de Montfort, lieutenant dans le
régiment de Flandres, est celui dont fait mention d'Hozier, et
le protégé de Monseigneur de Noé, évêque de Lescar.
Dans sa défense contre ^lessieurs de Grossolles, d'Esparbès
et de Narbonne, François-Joseph du Gouth de Montfort prou-
vait que Pierre-Antoine du Gouth (dit de Lacoste), son
trisayeul, sieur de Lassaigne, capitaine au régiment de
Guyenne, mort en 1584, avait pour quatrième ayeul, Raymond
Arnaud II de Goth, seigneur de Rouillac, La-Mothe-Bardi-
gues et Lieux, époux de Ptousse d'Astarac, auteurs communs
des de Goth, marquis de Rouillac, des du Gouth, seigneurs de
Lieux, et des du Gouth, seioneurs de Lassaiç^ne. Enfin les
armes des Goth-Lassaigne étaient les mêmes que celles des
Goth-Rouillac, d'or à trois fasces de gueules ^
' Messieurs de Grossolles, de Narbonne et d'Esparbès prétondaient que les Golh-
I.assaigne avaient un fond d'argent à leurs armes, et non d'or, comme les anciens Gotli,
vicomtes de Lomagnc.
318 NOBLESSE DE LOMAGNE
AUVILLARS
LE S. TERRET DE LISSAG
Albert et Jourdain de Lissac sont mentionnés dans l'acte du
a Scmimentum comitatus Tolosœy> de 1271, au nombre des
seigneurs nobles du baillage de Caraman.
Bertrand de Lissac fut compris parmi les possesseurs de
fiefs, du baillage de Laurac, mentionnés dans le même
document.
Jehan de Lissac et Janot de S'-Géry étaient hommes d'armes
à la revue passée près de Béziers, en 1525.
Tristan de Lissac figurait sur le rôle de la compagnie de
Monsieur de Bellegarde, le 4 Mai 1572.
Jehan de Lissac faisait partie, au mois d'avril 1582, de la
montre commandée par Monsieur de La Valette.
Sclarmonde de Lissac fut sous-prieure de l'abbaye de Lum-
Dieu de Fabas, au diocèse de Comminges, depuis le Ic''
novembre 1589, jusqu'au 4 septembre 1644, et Jeanne de
Lissac avait été infirmière dans le même couvent, du 20 août
140G au 13 mai 1456.
Jean de Tinel se qualifie, le 29 avril 1685, de seigneur de
Lissac, Florentin, Escalquens et Moussons ; les Nupces, con-
seillers au Parlement de Toulouse en 1504, 1521, 1554, 1635,
16(30, 1676, portaient aussi le titre de seigneurs de Lissac. Ils
eurent un chevalier de Malte, le 11 octobre 1704, et donnè-
rent plusieurs présidents à mortier, au même parlement.
Gaspard de Lissac, seigneur de La Tour et de S'-Quentin,
au diocèse de Mirepoix, ayant fait ses preuves de noblesse
EN l'année 1787 319
depuis 1565, fut maintenu par M. de Bezons, le 16 novembre
1669;, comme gentilhomme.
Marguerite de Lissac épousa, vers 1673, Guillaume de Noga-
ret, seigneur de Roqueserrière*.
Antoine Nupce de Lissac était, en 1773, lieutenant-particu-
lier honoraire auprès du sénéchal de Martel, à Toulouse.
Philippe de Bonfontan, chevalier, seigneur et baron d'En-
doufielle, comte du Puy, prenait la qualité de seigneur de
Labatut et de Lissac, en 1786.
Les armes des Lissac sont : de gueules à trois épées d'ar-
gent, mises en pal.
Pierre d'Orbessan - possédait, en 1699, la seigneurie de
Lissac, au pays de Foix.
' Armes des Nogaret de Roqucscrrière, seigneurs de Gramogues : écartelé aux 1" et -i"
d'argent au noyer de sinople, au chef de gueules chargé d'une croisette d'argent, qui est
Nogaret ; et aux 2' et 3« de gueules ù sept losanges d'Hermine.
' Armes des d'Orbessan : écartelé aux !<=' et -i» d'azur à un vase d'or à la bordure de
sable, aux 2» et 3» de gueules au lion rampant d'or, lampassé et couronné de sable.
320 NOBLESSE DE LOMAGNE
AUVILLARS
LE S. DE LA MOTHE- TERMES
La famille de La Bartlie^, comme celle de La ^lothe,
joignait à son nom celui de Termes^ qui était une seigneurie
située en Agenais, appartenant, en 1544, aux Secondât de
Roquefort.
Jean de La Motlie, seigneur du Sempuy, avait été chargé,
en 1288, par Raoul de Clermont;, connétable de Nesle, de
remettre les clefs du château du Sempuy et de la ville de
Fleurance, à Gausbert, abbé de S'-Maurice.
Le 7 mai 1294, Bernard de La Mothe assista à la donation
faite par Marquèse de Talayran à son père, de la vicomte de
Lomagne pour le désintéresser d'un prêt de vingt mille marcs
d'argent.
Plusieurs seigneurs du nom de La iMothe ont figuré dans les
guerres du xv^ et du xvi^ siècles.
Bertrande de La Mothe était, en 1607, religieuse au cou-
vent du Paravis, ordre de Fontevrault.
Un ancien sceau du moyen âge, en cuivre, appartenant jadis
à Monsieur Boudon de S'-Amans, et représentant S'-]\Lartin
qui se dépouille de ses vêtements, pour en couvrir un pauvre à
ses côtés, portait, parfaitement gravée et très lisible, cette
inscription : Sagel Johan de Termes prior Diusac.
Un écusson, chargé de trois merlettes, est au bas du sceau.
' L'ccussou des l.a Barllic était : érartolé aux l'-'"' et 4» d'or à i pals de giunilos (alias
d'azur), aux 2» et .')« d'azur à 3 flammes cufuuiùcs d'argent, i)artant du pied de l'écu (|ui
est de Fumel. Hiclstapp blasoniic ainsi les armes des La Bartlic : d'or à 4 pals de gueules.
EN l'année 1787 321
Nous ne savons ni la date exacte de ce sigillum, ni à quelle
famille de Termes appartenait ce prieur de Diusac.
En 1397, Guillaume-Arnaud de Lamothe, seigneur de
Roquetaillade^, près Langon, rendit hommage à Monseigneur
Arnaud de Navailles^ seigneur de Peyre, sénéchal du Béarn,
député à cet effet par le comte de Foix, suivant acte donné
au château d'Orthez, le G juin de la même année K
Le blason des La Mothe d'Isault était : d'argent à trois
cyprès de sinople, terrassés de même et posés en pal.
Sous le second Empire, un La Mothe-Termes, colonel
d'infanterie, s'est distingué pendant la guerre d'Italie ; son
frère était chef de bataillon.
' Archives d'Orlhez.
322
NOBLESSE DE LOMAGNE
AUVILLARS
LE S. DE MONBRISON
Le nom patronymique de cette famille est Conquéré. Elle
ligure sur le « rôle des nobles du Languedoc )>, dressé, en
'15G0, pour l'appel du ban et de l'arrière-ban, et possédait les
seigneuries de la Cave et de Combret. A la fm du xvii° siècle^
un mai'iage lui apporta la seigneurie de Monbrison, dont elle
prit le nom qu'elle a porté jusqu'à ce jour •. Riches, consi-
dérés, alliés aux Gervain, La Villestreux, etc.. Messieurs de
Monbrison ont fait construire, dans le département de Tarn-
et-Garonne, non loin de Moissac et d'Auvillars, le magnitique
château de S^-Roch-le-Pin -, où ils ont réuni une curieuse
collection de meubles anciens et de nombreux portraits du
xvic siècle, par Porbus, Clouët, Holbein, etc..
Les armes des Conquéré de Monbrison sont : d'argent, au
chevron d'azur, accompagné de trois merlettes de sable.
Les Bernard de Monbrison avaient pour blason : écartelé
aux 1er et ¥ d'or à la bande d'azur chargée d'un croissant
accosté de deux étoiles d'or, qui est de Bernard ; aux 2^ et ;>
de sable à la tour d'argent, crénelée et maçonnée du même,
qui est de Monbrison ancien.
Il
Devise : Brisons tout.
Mademoiselle Françoise do Bernard de Monbrison avait
épousé Messire de Agros, conseiller du Roi à Lcctoure, et elle
vivait encore le 29 octobre 1673.
^ Klal prrsciit (le la Noblesse riatiçaist".
' Sur i'oinplaccmeiil où s'élevail un ancien oratoire portant le nu^mc nom. ♦
<
EN l'année 1787 323
Monsieur de Monbrison, de Gasteljalouxi, commandait, en
1784, une compagnie dans le régiment de Limousin.
Les Conquéré de Monbrison émigrèrent à la révocation de
l'Edit de Nantes, et fondèrent en Hollande un rameau qui s'est
éteint récemment.
Cette maison s'est alliée avec les Buisseret, Colonne, La
Myre, Ornano, Pteusse, d'Isarn, ^lissy, Pontbriant, Vivons,
Saint-Ferréol, Chansiergues, d'Astorg, Casenove, Oberkirch,
Sariac, etc. Les mémoires de la baronne d'Oberkirch, née
comtesse de Waldner-Freundstein, ont été publiés par le comte
Léonce de Monbrison, son petit-fils. ^lonsieur Georges de
^lonbrison a donné, en 187i, une curieuse étude sur le duc
d'Epernon^ sous ce titre : « Un Gascon du XVI^ Siècle, d
Jenny-Adrienne Conquéré de Monbrison, d'Auvillars, avait
épousé Adrien de Vivons (frère du vicomte de Vivons),
auteur de 1' a. E crin littéraire et philosophique ». (Toulouse,
1820, in-12.)
La seigneurie de Monbrison avait appartenu à l'abbaye de
Belleperche, et à la famille de Montech, dès 1300. Jacques de
^lercier succéda à Guillaume-Arnaud de Montech, et, le 9 mai
1575, les sieurs de Lamyre, de Long et Petit s'en rendirent
acquéreurs. Jean de Lamyre, seigneur de Merles, vendit sa
pai't à Jean d'Isalguier, seigneur du Pin ; cette partie revint
ensuite à Hérard de Chastenet, seigneur de Barast et de
Merles, tandis que Pierre de Long et Daniel de Petit, seigneur
de Monbrison, avaient les deux autres tiers. Henry de Petit
était encore seigneur de Monbrison, en 1701. Jean Conquéré
de Lacave lui succéda vers 1736, et Henry Conquéré de Mon-
brison en 1778 -.
Le Pin dépendait aussi de l'abbaye de Belleperche; il passa
' Juan (lu CdiKniûrù ilu la Cave, suigncur du .Muiihiisoii, assista, lo. 8 IVvriur ITÔG, ad
1 baptême de Joseph-Nicolas de S'^-Colonibe, sui^-'Hcur de Hoissomiade et d'Astugne,
I célébré à Layrac.
■^ Moulenq.
3^24 NOBLESSE DE LOMAGNE
aux Isalmiier, qui le vendirent, vers mO, à Arnaud de Gros-
colles, seioneur d'Angeville; son fils, François, céda, en 16/1,
le Pin à Ravmond d'Aldégiiier, conseiller au Parlement de
Toulouse. Cette terre passa plus tard. à^Jean-Louis de Gatelan,
(jui s'en qualifie seigneur de 1734 à 1743 ^
W
* Moulenq.
EN l'année 1787 325
AUVILLARS
LE S. DESPAYROUX
Le 7 avril 1331, Gaillard de Léaumont rendit, en la cité de
Lavit-lez-Lomagne, au comte d'Armagnac, pour la ville de
Puygaillard, sept parties de Mauroux, l'intégralité de Framiac,
la moitié de Gaudonville et de Pessoulens.
Espain d'Espayroux assista à cet hommage, avec le sire de
Montpezat et plusieurs autres seigneurs.
Bertrand d'Esparros, ou Despayroux, faisait partie de la
compagnie de Thibaut de Barbasan, capitaine de Gondom
et de Montréal, qui fut passée en revue dans le Condomois,
le 26 novembre 1352.
326 NOBLESSE DE LOMAGXE
ESTILLAC
LE S. MARGON DE LANDAS
Noble Léonard Christophe du Grez, assisté de noble
Pierre du Grez, son grand-père, épouse, le 7 février 1550,
devant Monsieur Denissort, notaire à Nérac, dame Iphigénie
^larcon de Pousset, fdle légitime de noble homme Bernard
Marcon de Pousset, qui avait servi, avec la qualité de a Noble
cavalier commandant cent autres nobles ))^ et de Catherine du
Déhès. Dans ces pactes de mariage, il est formellement
stipulé entre les parties que « le premier donzel (damoiseauj,
né du dit mariage, portera éternellement le nom de Marcon
de Pousset, et l'autre fils aura le nom de Marcon ou de du
Grez, ou les deux noms réunis ^
Deux fils, Jean et Pierre, nés de ce mariage, suivirent la
carrière militaire. L'aîné, noble Jean Marcon de Pousset, capi-
taine d'une compagnie de cent hommes, était, en juillet 1570,
gouverneur du château d'Estillac; son frère, Peyré (ou Pierre)
du Grez, devint premier lieutenant du capitaine Fabien de
Moiduc, qui, dans une lettre du 21 juillet 1570, rend compte
à Monsieur Marcon de Pousset, de la mort de son frère,
a écrasé d'un coup d'arquebuse y>. Cette lettre constate en
termes glorieux, « les vertus guerrières et la noble origine de
la famille Marcon de Pousset et de Landas y>.
Le 10 août 1563, Biaise de Mansencome acheta des terres,
prés et vignes, proche Estillac, à Monsieur Jean Fonfrède, qui
les avait précédemment ac(iuises de Jean Marcon de Pousset^.
' Archives.
* J. de Bourrousse de Laffore.
Ei\ L'A^•^•ÉE 1787 327
Les Landas, vicomtes de Fleurival (depuis 1603), étaient
des gentilshommes de Flandres, éteints de nos jours,
issus des anciens sires de Mortagne; ils figuraient à la
croisade de 1190.
L'écusson d'Othon de Landas, créé chevalier en 1662, était :
coupé, emmanché d'argent et de gueule, de dix pièces.
328 ^'OBLESSE de LOMAGxNE
FLEURANCE
LE S. DE BORISTA
Joseph de Borista, procureur au Parlement, habitait, en
1685, la ville de Toulouse.
Géraud de Borista, prêtre, avait fondé, le 2 octobre 1686,
la chapellenie de Notre-Dame-de-Pitié, au lieu appelé La
Garde, près la ville de Fleurance, dans le comté de Gaure ^
Joseph de Borista-La-Garde porte, dans un acte du 10 juil-
let 1734, le titre de « Seigneur de Marturens en la jiiridiction
de Fleurance au comté de Gaure, dcms le pays cV Arma-
gnac^ ».
Monsieur de Borista, archidiacre (1789), sous Tépiscopat de
Monseigneur Appollinaire de La-Tour-du-Pin-Montauban, se
trouvait, en 1821, être le doyen du chapitre d'Aucli.
Les Borista ont eu deux alliances avec la famille d'Esparbès,
une des plus connues de la Gascogne.
Mathieu Borista, propriétaire à Réjaumont, canton de Fleu-
rance, fut désigné le 20 juillet 1811, par le procureur impérial
près le tribunal d'instance de l'arrondissement de Lectoure,
[)0ur remplir les fonctions du ministère public, dans les com-
munes, non chef-lieu, du département du Gers.
N. de Borista, mariée avec un sieur d'Esparbès, eut un (ils,
Mathurin, Lucien d'Esparbès, qui épousa, le 24 mai 1867,
Marie, Caroline, Berthe de la Verrie de Vivant.
' 1)1)111 llrugcllcs.
■■' Archives du diàlcau du Bosc, près Pauillac (Gers)
EN l'année 1787 329
GRAMONT
LE S. DE GAURAN
Gayssie et Géraud de Gauraii se trouvent cités au nombre
des notables habitants de la ville de Gondom, le 6 janvier
1338.
En 1628, Jean de Gauran était magistrat royal d'Auvillars.
Jean-Paul (ou Pons) de Gauran fut capitoul de Toulouse,
en 1675 et 1691.
Bernard de Gauran^ conseiller au Parlement (Languedoc),
de 1727 à 1776, avait succédé dans sa charge, à son père,
Guillaume-Augustin de Gauran, qui l'avait occupée de 1695
à 1723.
Monsieur de Gauran faisait partie, en 1778, du Jjureau des
finances de la Généralité d'Aucli.
Jean de Gauran, conseiller du Roi et son lieutenant-parti-
culier dans la sénéchaussée et cour présidiale d'Armagnac,
siégeant à Lectoure, passait, vers 1789, pour un des légistes
les plus instruits de la province.
Messire de Gauran, avant la Révolution, grand-vicaire
de Monseigneur de Gugnac, évêque de Lectoure, fut le der-
nier supérieur du Garmel de cette ville, de 1765 à 1793.
La famille de Gauran, qui existe encore dans la Guyenne,
s'est alliée aux Balzac, Portets, S^-Géry, S^-Michel, etc.
Elle a pour armes : d'azur à trois flèches d'argent, posées
en pal.
330 NOBLESSE DE LOMAGNE
LAYRAC
LE s. LAFFOND
Dans un armoriai des maisons nobles de la vicomte de
Bruilhois, dont La Plume était le chef-lieu de justice bailla-
gère, et Layrac la ville la plus importante, on lit qu'une
famille Laffond, de Layrac, avait pour armes, avant 1790, un
écusson qui portait : d'argent à la bande de gueules.
Les Lafon, sieurs de Montplaisir et La Bastide, s'étaient alliés
aux Sabaros (1686), aux Groussou, aux La Salle d'Astorg de la
Chapelle (1763) i.
Estrange de Lafond, mariée avec Jehan de Godailh, seigneur
d'Arasse, receveur des tailles d'Agenais, donna sa fille, le 23
juillet 1600, à Messire Gratien de Roussanes.
On trouve, en 1517, Jean de Lafont parmi les habitants de
Lectoure assemblés pour régler les taxes de la cité ; Guilhem
de Lafont est désigné comme citoyen de cette ville, en 1481
et 1483.
Il y avait eu à Toulouse plusieurs capitouls du nom de
Lafon et Lafont (1296, 1558, 1563, J600, 1714), qui portaient
pour armoiries : d'azur à la bande d'or, au chef cousu de
gueules, chargé d'un soleil rayonnant d'or, accosté de deux
molettes d'éperon d'argent. Ils furent confirmés dans leur
noblesse, par Monsieur Le Gendre de Lormoy, intendant en
la Généralité de Montauban, le 26 décembre 1700.
Les Lafont de Garagoudes, seigneurs de Cédais, S^-Rustice
' J. do Bounousse de LalTorc.
EN l'année 1787 331
et Castelnove-en-Rouys, firent, le 4 avril 1689, le dénombre-
ment de leurs fiefs nobles devant les capitouls de Toulouse.
Ils avaient été reconnus nobles par jugement de Monsieur
Bazin de Besons, le 13 septembre 1669.
Le baron André de Laffont^ de Layrac, servit avec distinc-
tion sous l'Empire et la Restauration, et mourut en 1844 *.
' '( Quelques soldats Agenais, du xvii« au xix« Siècle )>, par Jules Andrieu.
332 NOBLESSE DE LOMAGN'E
MANSONVILLE
LE S. LAGARRIERE
^lansonville avait eu pour seigneurs les Mansonville (1215),
les Jourdain de L'Isle (1378), les Goth (1633), les Lescout pour
une partie de la seigneurie (1613), les Causséa (1688), les
Martin, les La Chapelle, les Marsac et les Yésins.
(( Le livre terrier et cadastre du lieu de Mansonville pour
l'année 1599, par le Grefiier de TElection de Loumaigne,
comme détempteur d'iceluy, et signé par luy, Lauzero )^, cite
Messire Adrian de Monluc, comte de Garmain, seigneur de
La Garrière et autres lieux en la juridiction de Mansonville,
comme possesseur de divers biens « limitrophes des terres de
La Chapelle, et du seigneur de Roumegas, proche de la
rivière de Larraxe ».
Les évêques de Lectoure avaient à Mansonville une maison,
où ils se rendaient pour surveiller les propriétés qu'ils possé-
daient dans les environs. (Acte du 23 mars 1481) -.
Guillaume de Caponel, sieur de la Garrièi-e, et Michel de
Causséa, sieur de Monvoisin, étaient, le 9 juillet 1688, seigneurs
de Mansonville. Kn 1708, Ignace de Martin leur succéda ;
mais, en 1779, Jean-Michel de Monvoisin, descendant de
Michel de Causséa, avait le titre de seigneur de ^lansonville
et du Bosc; enlin, Jean de Redon-, (par son mariage en 1742,
' Moulcnq.
- Jean tlv. Hodoii acquit aussi la seigneurie de La Chapelle, en 1756, de François de
Fcrron, qui la tenait d'Henriette de Grossolles de Flaniarens, femme d'Asdubral de
Ferron, .seigneur de, Carbonieux (1072).
Il y avait, en I77"2, trois seigneurs à La Chapelle, Monsieur de Fourquevaux, Monsieur
Bclloc de Labroussc et Monsieur Thomas Laclaveric, avocat au Parlement *. L'église de
La r.hapelle fut ré|)aréc, en 1776, par les alibés de Goulard qui y Tirent placer de belles
boiseries. (Archives de Tarn-ct-Oaronne, jiar Monlenq.)
Monsieur Laclaveric lit partie des Membres du Tiers-Etat réunis à Lectoure pour
l'Assemblée de la Généralité, en 1787 et 1788.
EN l'année 1787 333
avec Jeanne du Goiit), et jMari^ueiite de Redon (comme héri-
tière de Jean de Vesins, son mari), étaient seigneurs de
Mansonville, avant Sébastien de Redon des Fosses, leur
neveu, et Marc-Antoine de Redon de Monplaisir, désignés
comme seigneurs du dit lieu dans le procès-verbal de l'Assem-
blée des trois ordres de la sénéchaussée d'Agenais^ en 1789.
La famille de Reversât de Célès de ^larsac, dont le château
patrimonial s'élève sur une hauteur entre S^-Glar, Flamarens
et Mansonville, habita longtemps le Rieutort, près d'Auch,
ancien rendez-vous de chasse des ducs de Roquelaure.
Melchior, François de Reversât de Célès, conseiller au
Parlement de Toulouse, avait acquis la seigneurie de Marsac,
en 1741, de Pierre d'Auterive^, conseiller au même Parlement.
Son père la tenait de Jean, Louis de Rochechouart, marquis
de Faudoas, héritier, vers 1677, de Jean-Louis d'Astarac, sei-
gneur de Fontrailles et sénéchal d'Armagnac.
Les Goth, souche de la maison des ducs d'Epernon et des
marquis de Rouillac^ résidaient à Rouillac, vieux manoir
assez bien conservé, près de Mansonville, entre Miradoux,
Gastet-Arrouy et S'^-Mère.
« Anne de La Chapelle * avait épousé noble Jean-Marie de
Prugue, d'une bonne et ancienne famille des Lannes ; leur
fils, François de Prugue, était né le 22 novembre 1682. A cette
époquO;, Jean de Prugue était lieutenant-colonel et maréclial-
général des logis de la cavalerie ; il avait eu, de sa femme,
Catherine de Juge, un fils, qui fut baptisé en 1680. Le parrain
fut Jacques Arnaud de Gourgues, marquis de Vayres^, conseiller
du Roi en ses Conseils, maître-ordinaire des requêtes de son
hôtel, à Paris.
Les Prugue avaient contracté des alliances, dans les Landes
et le Maransin, avec les Beauregard, Castelnau, La Salle,
Valier, Cap tan, Vidàrt, etc.. Ils étaient seigneurs de Baquera,
Gaillau, Micarrère, Cézeron et autres places- ».
^ Armes des La Cliapcllc : de gueules à la fascc (nierminc. (Gcnouillac.)
2 Armoriai de Cauna.
334 ^'OBLESSE DE LOMAGNE
Noble Augustin de Vesin ^, fils de noble Jean de Yesin,
seigneur de S^-Michel , et d'Anne du Lau, était, le 9 novembre
1694, seigneur de Mansonville. Sa sœur, Louise de Vesin,
avait épousé, le 26 janvier 1684, Jean-Jacques de Grossolles,
seigneur d'Asques, dans le château noble de S'-Michel;, au
diocèse et sénéchaussée de Lectoure ^^.
La famille de Lagarrière, ancienne et honorable, s'est perpé-
tuée à Mansonville jusqu'à nos jours. Elle était parente des
S'-Géry et d'autres bonnes maisons du pays.
Non loin de Mansonville s'élève, à Gaudonville, le sanc-
tuaire de Notre-Dame de Tudet, que le poète gascon d'Astros
appelle « la tutèle, lou boulouard, l'abric et lou refuge deu
praube gascoun ». La première chapelle fut élevée par
Vivian II, vicomte de Lomagne, entre 1152 et 1178. Henry II,
roi d'Angleterre et vicomte de Lomagne, comme duc d'Aqui-
taine, construisit, à l'ouest de cette chapelle, une église
monumentale dans le style Bysantin. Vers 1617, les Pères de la
doctrine chrétienne desservaient, avec la chapelle, les églises
paroissiales de Gasteron et de Gaudonville. Plusieurs grands
personnages visitèrent le sanctuaire de N.-D. de Tudet,
entr'autres, Louis XIII, Anne d'Autriche, une grande partie
de la Noblesse du Midi de la France, et les habitants des
localités environnantes, telles que Lectoure, Fleurance,
Si-Clar, Lavit- en -Lomagne, Tournecoupe, Pessoulens et
Bezan; l'édifice, réparé en 1874, a été béni, le 29 mai 1877,
par i\fonseigneur de Langalerie, archevêque d'Auch, au milieu
(l'un immense concours de fidèles 3.
^ Augiislin (le Vusiii avait |ioii!- fiMiiiiic Mai'^iii-iiti' de Rcilon, lille d'Ailrii'ii do Hodoii,
seigneur de Las Fosses, et de iMaiie de lioissoiiiiade, de la ville d'Apjen.
2 l'aiini les lémoiiis se trouvaient :
Jean de Causséa, seigneur de Mauvezin, Jacques de La Salle il'Astor^, Pierre Rogout,
curé du Castera, Monsieur de Lussan, seigneur de la Motlic, noble Micliel du Uouzet,
seigneur du Castera, Jacques de Causéa, ald»é, Henriette de Pordéac, etc.
3 Semaine Religieuse d'Auch [1886).
EN l'année 1787 33"
PLIEUX
LE S. DUCASSE
Bernard Ducasse était, le 6 février 1634, chanoine de
l'église cathédrale S'-Gervais, de Lectoure.
Jean Ducasse, marié avec Marie de Laborie, avait été
nommé président au sénéchal d'Armagnac.
François Ducasse, vicaire-général et oflicial de Monseigneur
de Grignan, évêque de Garcassonne, puis de Monseigneur de
Matignon, et enfin de Monseigneur de Millon, évêques de Gon-
dom, chanoine et grand archidiacre, né à Lectoure, en 1640,
fut un célèbre canoniste. A sa mort, le 30 janvier 1706,
son neveu, -Pierre Ducasse, occupait son canonicat. Ge dernier
avait adressé une épître dédicatoire à M^''" L.-J. Adheimar de
Monteil de Grignan, évêque de Garcassonne, placée en tête
du « Traité des droits et des obligations des chapitres des
églises cathédrales^ ».
Joseph Ducasse, sieur du Mirail, assista, le 19 avril 1670,
au mariage d'Anne Dubois, avec E. de Rangouse.
Noble Bernard du Gasse, seigneur du Mirail, rendit foi et
hommage en son nom et au nom de sa femme, Elisabeth de
Joly d'Esclarens, au duc de Bouillon, pour sa maison noble
de Gamine, le 15 mai 1721. Antoinette Ducasse, leur fille,
héritière de la maison noble de Mont-Garnine, épousa, le 9
août 1758, François Brocas, seigneur de la Nauze. Le 13 mars
1728, noble Pierre Henry de Brocas, sieur de Las Grézières,
cadet-gentilhomme dans le régiment de Santerre (1720), s'était
' Veuve Boude, Toulouse 1706.
336 NOBLESSE DE LOMAGNE
uni en mariage avec Jeanne du Casse, fille de Noël du Casse,
sieur de Las Hontines K
En 1789, l'abbé Ducasse, curé de Castera-Lectourois, repi^é-
senta à Lectoure, lors de l'Assemblée des trois ordres, tenue
au mois de mars, Monsieur l'abbé de Coucy, prieur de
Stc_Madeleine de Soudary.
Le 16 mars 1790, le sieur Ducasse de la Salle était procu-
reur-fondé de Monsieur de Beauffort, à la réunion des trois
ordres, séant à Lectoure.
Une famille Ducasse habitait, au commencement du xyiii^^
siècle, la ville d'Arzacq, dans les Landes, Elle portait pour
écusson : aux 1^1- et ¥, d'argent au chêne de sinople, aux
•2° et 3'', de gueules à trois couronnes d'argent -.
Pierre de Langon, fils de Jean de Langon, procureur du Roi
dans les villes d'Aire et du ]Mas, et de noble Marie Deschars,
épousa, en 1727, demoiselle Catherine Ducasse, fille de Charles
Ducasse, sieur de Peyran, homme d'armes. Cette maison s'est
éteinte il y a quelques années.
La plus illustre des diverses familles du Casse est celle des
du Casse-Lartigue, qui a fourni un vice-amiral, grand-croix
de l'Ordre de S'-Louis, sous Louis XIV, un maréchal des
camp et armées du Roi, en 1780, et d'autres personnages émi-
nents. Elle descendait de Raymond, Arnaud du Casse qui
rendit hommage, le 29 octobre 1598, dans la sénéchaussée de
Toulouse pour sa seigneurie de Larbout^ et elle s'est alliée
aux Botet de la Gaze, Menou, La Faye, etc.
Ses armes étaient : d'or à la rencontre de cerf de sable.
I
' (iénéalogic de llrocas, nobiliaire ilo Guycmic.
' Les barons du Casse, de Chanteloup (Sarllie), anoblis par l'empire, avaient pour
armes : d'azur au chènc arraché et fruité d'or, à 1 branches, passées en sautoir.
•' Revue de Gascoijne, Lupiac, par D. de Thézan.
EN l'année 1787 337
LA PLUME
LE S. BONNOT
On trouvait, dans la vicomte deBruilhois, plusieurs bran-
ches des Bonnot ; elles descendaient toutes de noble François
de Bonnot, seigneur d'Aurignac, près de Lectoure, marié en
1540, qui tirait son origine de noble Louis de Bonnot et de
Huguette de Bellemanières, habitant Viviers, dès 14G0.
Les Bonnot du Languedoc avaient pour armes : d'azur à
trois croisettes d'argent posées 2 et 1 , au chef cousu de
gueules, chargé de trois étoiles d'or, (D'Hozier.) D'autres
Bonnot portaient : écartelé aux 1er et 4^ d'azur, à trois croiset-
tes d'argent rangées en fasce ; aux 2^ et 3<5 de gueules à trois
losanges d'or (ou d'argent) posés en fasce [cachet de famille]^.
Enfin plusieurs membres des Bonnot avaient dans leur bla-
son trois bandes de gueules, accompagnées de trois losanges
de sable, sur fond d'or.
A la revue passée à Condom, le 30 mai 1560, Charles de
Bonnot est cité comme enseigne.
Suzanne de Bonnot, fille de noble Hercule de Bonnot,
seigneur de La Tuque, et de dame Catherine de Beaumont,
fut mariée, le 9 juillet 1634, avec François I'^'' de Bazon-, lils
de Charles de Bazon, seigneur-baron de Beaulens et de Ber-
thoumieux, çfentilhomme de la chambre de la Beine Marque-
rite de Valois.
Marie - Victoire de Bonnot , fille de messire Charles de
' Nobiliaire de Guyenne.
^ Armes des Bazon : d'azur au rocher de trois coupeaux d'argent, soutenu de deux fasccs
abaissées de gueules et accompagne en chef de deux étoiles d'or.
22
338 NOBLESSE DE LOMAGNE
Bonnot, sieur de S*-Maiirice, avait épousé noble François de
Bernard, seigneur de Rozès, co-seigneur de Dolmayrac, lieute-
nant au régiment d'Aunis. Leur fille aînée, Pauline de
Bernard, donna sa main à j\Iarc-Antoine de Mellet, marquis
de Bonas.
Marie de Bonnot, seconde fille de Charles de Bonnot-
S'-]\Iaurice, se maria avec le chevalier de Lécussan (Paulin
François de Bernard), lieutenant au régiment d'Aunis et maire
de La Plume.
Noble François Léon de Bonnot, fils de Guillaume de
Bonnot, brigadier des gardes du corps, chevalier de S^-Louis,
épousa Jeanne, Marie de Barbier de La Serre; leur fils, Léon
de Bonnot, s'unit successivement avec deux demoiselles de
Cours, descendantes de François de Cours, seigneur de Thoma-
zcau, Puyguiraud et de dame de Secondat-La-Perclie ^
En 1789, Monsieur de Bonnot assista aux réunions de
l'Assemblée de la Noblesse, tenues dans la salle du Gouver-
nement de la ville de Lectoure ; un autre sieur de Bonnot
était présent à l'Assemblée des trois ordres, séant à Condom,
la môme année.
Madame de Bonuot-La-Tuque-de-Lespinasse avait désigné
Monsieur de La Roche pour son procureur-fondé à la réunion
des trois Ordres, à Lectoure, le 16 mars 1790, et Monsieur de
Bonnot, tuteur du sieur de Las, fut chargé de représenter
Monsieur de Grossolles de St-Martiii.
' Nobiliaiif de (inyonnc.
EN L'ANiNÉE 1787 339
LA PLUME
LE S. DE ROMAS
Ramon de Romas, consul d'Aiich, escortait François de
Glermont-Lodève, cardinal et archevêque d'Aucli, lors de
son entrée dans sa ville métropolitaine, le 16 octobre 1512.
Jacques de Romas était, avant 1762, conseiller du Roi,
lieutenant-particulier, assesseur civil et criminel au sénéchal
et siège présidial d'Albret, dans la ville de Nérac; c'est à lui
qu'est duC;, en 1753, avant Franklin, l'invention du cerf-volant
électrique, et il publia le récit de son travail dans un
(( Mémoire sid' les moyens de se garantir de la foudre dans
les Maisons, suivie d'une lettre sur Vinuention des cerfs-volants
électriques y> . Bordeaux, 1776, in-12 ^
Grâce au zèle de Monsieur le baron de Frère de Peyrecave,
châtelain de Marteret, près Jegun, une plaque de marbre a été
placée, de nos jours^, à Nérac_, sur la maison où naquit, habita
et mourut Jacques de Romas, avec cette inscription : « Au
précurseur et au rival de Fra^iklin y>. Le portrait de Jacques
de Romas, le seul qui existe, se trouve au musée de Nérac.
' Il existe de Romas une correspondance avec Tourny et le maréchal de Richelieu, sur
une école de physique expérimentale et de mathématiques projetée par l'intendant.
340
NOBLESSE DE LOMAGNE
LA PLUME
LE S. GALE Y
D'après les registres terriers de la ville de Laplume, noble
Jean Galle du Brana, éciiyer, possédait, en 1781, au faubourg
S'-Michel, deux maisons avec jardins, pigeonnier, vignes
et pré.
Noble Jacques de Galle, écuyer, ancien garde du corps de
Sa Majesté, chevalier de l'Ordre Royal et militaire de S'-Louis,
habitait vers la môme époque, la paroisse de Plaissac, et il
avait diverses pièces de terre à Pouzergues, Haget, S^-Sernin
et Simon. Sa parente, Mademoiselle de Galle, occupait, près
de Moirax, une maison avec métairie, enclos, jardin, pré, bois,
vignes et friches, le tout situé dans un lieu appelé Durand.
Cette famille, qui subsiste encore dans le pays, sous le nom
de Galle du Brana, était originaire de Moirax, aux environs
de Laplume.
EN l'année 1787 34i
PESSOULENS
LE S. GOULAKD
Les Goulard de Pessouleiis, encore honorablement repré-
sentés dans le Gers, il y a peu d'années, s'étaient fixés, après
la vente de leur domaine de Pessoulens, dans le cliàteau de
La ^lotlie-Goas, près de La Sauvetat, qu'ils avaient acheté
des comtes de Preissac-Maravat, héritiers de Madame la com-
tesse de Beaumont.
Marie-Jacqueline de Biran d'Armagnac, comtesse de Goas,
vicomtesse de Gimoës, baronne de Goalard, La Mothe, La
Hillière, Puypardin, Borens, Cannes, Lantignac, etc., dame
pour accompagner Madame, comtesse de Provence, après avoir
été dame de feue Madame la Dauphine, était veuve de Louis,
comte de Beaumont du Repaire, seigneur de La Roque, colonel
des Grenadiers de France, brigadier des armées du Roi, cheva-
lier de S'-Louis, et neveu du célèbre Christophe de Beaumont,
archevêque de Paris. Sans enfant et fort riche, malgré ses
longs procès avec les Gelas et les d'Esclignac, elle s'était
réfugiée, au commencement de la Révolution, loin de la Cour,
dans l'ancien manoir de La iMothe, construction féodale dont
les fondations dataient de 1100 et qui était, depuis 1479, dans
la famille de Goas, illustre race sortie, dit-on, de la maison
d'Armagnac. Un comte de ce nom est cité, avec éloge, par
Monluc et Brantôme • .
Madame de Beaumont employa sa grande fortune à embellir
sa nouvelle résidence, où elle avait créé un beau parc composé
' « Gohas mourut au siège de La Rochelle, don! certes ce fut un grand dommage, car
c'cbloit un très-beau capitaine et digne pour les gens de pied. (Brantôme.) »
342 NOBLESSE DE LOMAGNE
de douze allées aboutissant à un rond-point appelé le Carre-
four de Diane. Des fêtes somptueuses^, dont la mémoire s'est
conservée dans le pays, et des réceptions fréquentes où accou-
rait toute la noblesse des environs, égayèrent, pendant la
Restauration, cette vieille demeure, aujourd'hui démantelée,
privée de ses tours et presqu'en ruine. Son hospitalité
fastueuse avait fait surnommer le château de La Mothe-Goas,
a le Palais des Délices »; un des beaux esprits du temps
écrivait qu'on était heureux d'aller y a visiter Armide dans
ses ja rdins en ch a n teu rs » .
Madame la comtesse de Beaumont y mourut, en 1836, à
cent ans moins trois mois, laissant le souvenir d'une inépuisa-
ble bienfaisance et d'une affabilité qui ne se démentait jamais.
Les Beaumont avaient pour armes : de gueules à la bande
d'argent chargée de trois lleurs de lys d'azur.
Les Biran-d'Armagnac portaient : aux Icr et 4^ d'or à trois
corneilles de sable becquées et pattées de gueules, posées deux
et une, qui est de Goalard ; aux 2^ et S*' d'argent au lion grim-
pant d'azur, qui est de Biran-d'Armagnac.
Le couvent des Religieuses Ursulines de la ville de Fleurance
avait été fondé, le 14 mai 1674, par Jeanne-Marie de Gobas
et Louis de Biran-d'Armagnac, chevalier, comte de Goas,
seitïneur de Bérens, lieutenant-oénéral des armées du Roi,
qui dépensèrent 18,000 livres pour ses constructions. Cette
fondation, soumise à l'ordinaire Diocésain, fut confirmée par
des lettres-patentes du Roi Louis XIV, en avril 1676 ^ Louis
de Biran était père de Jean de Biran-d'Armagnac, seigneur du
Chemin, comte de Goas, seigneur dudit lieu en la sénéchaus-
sée de Condom, diocèse d'Auch, marié, le 19 novembre 1723,
avec Marie de Fimarcon -,
* Dom Brugelles.
^ Archives île La Roclictte (Côlc-d'Or).
EN l'an.née 1787 343
PLIEUX
LE S. CEZERAG
Jean-Pierre Gézerac était greffier en chef de la sénéchaussée
d'Armagnac, les 16 mars 1789 et 1790. Son grand-père, maître
Gézerac, avait été notaire à Lisle-Bouzon, en 1670 et 1676.
Les Gézerac s'étaient fort lionorés, en offrant, pendant la
Révolution, à Monseigneur de Gugnac, ancien évêque de
Lectoure, une hospitalité d'autant plus généreuse qu'elle était
alors pleine de dangers pour eux^.
Sur les bords du Lot, près de Furnel, une localité porte le
nom de Gézerac. On trouve mentionné le nom du seigneur
de Gézerac avec l'obligation de fournir « une XXV^^ partye de
« cheval-léger, dans le Rolle des nobles subjects d servir au
(( ban et arrière-ban de la Séneschausse'e d'Agenais et Gas-
« coigne, convoqués en la ville d'Agen, les dernier de febvrier
« et seiziesme de mars 1557 , par devant Herman de Sevin,
(( juge-mage ; y acistant Jean de Lusignan, seigneur baron
« dudit lieu, et lieutenant de robe courte, du Seneschal d'Age-
« 7iois et Gascoigne, suivant les patantes du Roy » -.
Le 19 mai 1695, noble Raymond de la Borie, écuyer, sei-
gneur de Gézerac, habitant audit lieu de Gézerac, juridiction
de Tournon, passa un acte de renonciation avec Messire Fran-
çois de la Goutte, chevalier.
Noble Marc-Antoine de la Borie, écuyer, seigneur de Géze-
rac, assista, au mois de mai 1646, au mariage de noble Antoine
de la Boissière ^.
' L. E. de Cugnac, deruier évêque de Lectoure, par X. Plieux. Revue de Gascogne, 1879.
^ J. de Bourrousse de Laffore.
'' Id. Revue d'Agenais.
344 NOBLESSE DE LOMAGNE
La seigneurie de Plieux en Lomagne avait appartenu aux
Faudoas, aux Galard de Tlsle-Bouzon ^ et enfin, en 1705, à
Guillaume de Gaulet, seigneur de Gramont, Graniagues et
Tournefeuille, président à mortier au Parlement de Toulouse ;
c'est par les Caulet que la terre de Gramont, dont le château
est si remarquable par ses fines sculptures, passa aux d'Aspe,
puis aux Montbel et enfin aux Lafontan de Goth, qui font
réparer le vieux manoir.
' Lf 2 juin 1100, Hcrlraiid cl ('.iiill.tiime-Hornard de Halard, frères, seigneurs de Tlsle-
FJozon, prirent rengagement, envers Jean de Fandoas, seigneur d'Avcnsac, de compléter
leur paiement de la terre de l'iieux. (Noulcns.)
EN l'année 1787 345
SÉRIGNAC-BRUILHOIS
LE S. DUFORT
La seigneurie de Dufort, ou Duffort, avait appartenu à la
famille de MédranO;, originaire de la Navarre, et qui est
mentionnée;, pour la première fois, le 8 juillet 1550, lors du
mariage de noble Julien (ou Julian) de ^lédrano, « estranger,
natif cVEspaigne^, escuyer du pays de Navarre », avec Serène
de Montauban, dame de Flourès, près Marciac.
Titrés barons de La Bassère, seigneurs de Vertus, Marque-
fave, Maumusson, Coudi-et, Laguian, Coladrey, Goûts, ^lont-
Pardiac, etc., les Médrano s'allièrent avec les maisons de
Durban, Gassagnet-Baulat, Sérignac, ]\Iellet, Gaissac, et autres
de bonne noblesse.
Un Médrano « du royaume de Navarre et marié en Gascoi-
gne » voulait, en 1595, livrer Bayonne aux Espagnols ; il fut
mêlé à la conspiration de Biron, et en correspondance avec
Henri IV et le marquis de La Force. On croit qu'il est l'auteur
d'un ouvrage, imprimé en 1583, et intitulé : « La silva curiosa
de Julian de Medrano, caballero Navarro, en que se tratan
diversas cosas sutilissimas y curiosas muy convenientes paro
damas y caballeros, en toda conversacion virtuosa y Jionesta^. »
Plusieurs branches des Médrano portaient le nom de
Mauhic.
Le 25 juillet 1603, Béraut, baron de Mimort, époux de
' Monsieur de S'-Gouard, (Jean de Vivonne-Pisaiiyi, pendant son ambassade en Espa-
gne (1573), habitait à Madrid la maison de Juan de Médrano « dont il n'eut qu'à se
louer ». (Vie de Jean de Vivonne, par le vicomte de Urémont d'Ars.)
- Paris, Nicolas Chesneau, 1583.
346 NOBLESSE DE LOMAGNE
noble Diane de Batz, fut tué en duel, à Dému, dans les envi-
rons de Castillon-de-Batz, par Antoine de Médrano de Mauhic,
Fritz de Bourouillan, seigneur dudit lieu, près de la ville de
Nogaro, dans le pays d'Armagnac^, et seigneur de Laborye,
Jean d'Armau, seigneur de Pouydraguin, Bertrand du Goussol,
seioneur de Marsan, et les sieui's d'Antras et de Laterrade.
Les meurtriers obtinrent les lettres de grâce en février 1606 1.
On nomma le marquis de Médrano-Baulat^, commissaire de
la noblesse, en mars 1789, à l'Assemblée qui se tint dans la
ville d'Aiich pour l'élection des députés aux Etats-Généraux.
Le 17 avril 1794, Monsieur de Médrano de Mauliic monta
sur l'écbafaud à Aucb, avec le marquis de Goyon-Verduzan,
Pierre de Ghambrau, le marquis de Galard-Magnas-de-l'Isle^
Jean de Larocbe et Pierre La Gassaigne.
L'écusson de la maison de Médrano était : coupé d'azur et
d'or^ une fasce d'argent sur le tout, accompagnée, en cbef,
d'une colombe volant de même, portant dans son bec en lettres
de sable : Ave Maria gracia plena, et en pointe, d'une croix
fleurdelisée de sable ; le tout entouré d'une bordure de gueule,
chargé de treize tours d'argent -.
Il existait en Limouzin une famille Dufort, remontant au
xivc siècle, dont la grande illustration fut Jean Nicolas Dufort,
comte de Dufort et de Gheverny^ seigneur de Gour, L'ène
Fontaine, lieutenant-général pour le Boi, du Blaisois, Dunois,
Vendomois, né le 3 février 1731, introducteur des ambassa-
deurs en 1752-^; son fils Bernard, dit le comte de Gheverny,
devint, vers 1767, gouverneur de la ville de Romorantin.
Jeanne du Fort^, lille de Guillaume du Fort, épousa, le 9
' Mémoires de Juan d'Aulras.
2 Dans le Nobiliaire Toulousain, les armes des Médrano soûl ainsi blasonnées : d'ar^'ent
à la (asce de sable, aceompagnée en chef, d'une aiglellc de sable, tenant au bec une
banderolle d'azur chargée des mots, ave, ora, d'argent ; en pointe, d'or à la croix tréfléc
de gueules ; l'écu, à la bordure d'azur, chargée de tours crénelées d'or, posées en orle.
^ Ses armes étaient : d'azur à la fascc d'or, accompagnée en chef d'un croissant
accosté de deux étoiles et en pointe, d'un poisson nageant. (Lettre datée de Wissembourg,
le fi juillet 1744.) Ses mémoires publiés récemment sont fort intéressants.
EN l'année 1787 347
novembre 1662, noble André de Boudon, sieur de Lacombe,
capitaine.
Enfin un sieur Grimod de Dufort, frère de Grimod de La
Reynière, avait été fermier-général et intendant des postes
sous iMonsieur d'Argenson*. Il s'était allié avec Mademoi-
selle de Gaulaincourt, parente des Bétliune et mourut en 1748.
La seigneurie de Duffort, dans l'archiprêtré de Sadournin,
près d'Auch, appartenait au marquis de Bonas qui avait aussi
le patronage de la chapelenie de S'^'^-Gatherine dont la colla-
tion était à Monseigneur l'Archevêque.
1 Mémoires du duc de Luynes^ tome ix.
348 >OBLESSE DE LOMAG.NE
PUYGAILLARD
LE S. DUBOSC
Jean Dubosc assista à l'Assemblée des seigneurs convoqués
à Lectoure, par le comte d'Armagnac, le 16 mars 1377.
En 1421, Raymond Dubosc, prêtre, était curé de Nogaro.
Diane de Fumel épousa, le 13 août 1578, Jean du Bosc,
seigneur de Canteloup, L'Isle et Bagniaux.
Anne de Bastard du Bosc était mariée, avant 1700, avec
Antoine de Lucas, seigneur du Mirait.
Le sieur Dubosc se trouvait taxé à 100 livres, sur le rôle
des taxes du Fesensaguet, le 12 novembre 1759.
Henry François du Bosc, père de Messire Clément Henry
Casimir Dubosc, chevalier, était, en 1790, « conseiller-maître
à la Cour des comptes, aydes et finances de la ville de Mont-
pellier y>.
Le 18 août 1676, demoiselle Claude de Lalande, fille
d'Etienne de Lalande, seigneur de Habas, baron de Hinx, et
de dame Jeanne de Bayle, épousa, cà Habas en Béarn, Jacques
Dubosc, seigneur du Tillet. Un de leurs descendants, ^lessire
Dubosc, fut commandant-gouverneur de la ville de Navarrenx.
En 1788, Louis Dubosc-Peyran était prieur de S'-Orens de
Condom, et présida, en cette qualité, les obsèques de messire
Fabien de Benquet d'Arblade, ancien capitaine d'artillerie,
décédé, le 9 octobre de la môme année, et inhume dans le
cimetière de l'église de S^-Pierre du Houga.
Il y a encore des Dubernet de Bosc en Agenais ; un d'eux
a été conseiller à la Cour d'appel d'Agen, et il existe aussi, au
Houga, une famille, honoral)loment représentée, qui ])orte le
nom de Dubosc de Pesquidoux et Peyran.
EX l'année 1787 349
S'^'-MERE
LE S. LABUSQUETTE
Le château de S''^-Mère, ancienne résidence des évêques de
Lecloure, fut construit, vers la fin du xiiF siècle, par Géraud
de ^lonlezun, évèque dudit lieu, en môme temps que les
châteaux de S'-Clar et de Pessoulens. On prétend que S'c_]\ière
a appartenu pendant quelque temps aux Templiers, et que le
malheureux Zizime y fut emprisonné. Ses ruines, qui domi-
nent une vaste étendue de pays, entre S^-Pessère et S^-Avit,
étaient, dès 1627, dans l'état où on les voit aujourd'hui. Elles
devinrent, en 1791, la propriété de la famille Barciet de
Labusquette.
Les évêques de Lectoure portaient le titre de seigneurs
barons de S^c-Mère ; les habitants de ce village se disaient
leurs vassaux et n'avaient pas d'autre seigneur temporel. Les
consuls étaient nommés par lui, dans leur charge, et exerçaient,
sur toute l'étendue de la juridiction, la police et la justice cri-
minelle, en son nom et sous son autorité. C'est à ce titre que
Monseigneur de Polastron , le 15 septembre 1699, ]\Ionsei-
gneur de Jumilhac^, le 7 septembre 1769, Monseigneur de
1 II existe un beau portrait de Monseigneur de Polastron, chez le comte de Luppé, au
château de Lacassaigne S'-Avit (Gers).
2 Pierre Chapelle de Jumilhac de Cubjac, évèque et seigneur de Lecloure, seigneur de
S«-Clar, seigneur et baron de S'o-Mère, ancien agent-général du clergé de France, et
conseiller du Pxoi en tous ses Conseils, avait succédé, sur le siège de Lectoure, à
M'J> Claude François de ÎS'arbonne-Pelet, qui décéda, le 9 mai 1760, dans son palais
épiscopal, à 72 ans ; on l'inhuma dans sa chapelle, à côté de sa sœur. Il fut unanimement
regretté dans son diocèse ; ayant reçu du Koi le vieux château de Lectoure, il en fit don à
la ville pour y créer un liospice. Son prédécesseur avait été Monseigneur de Reaufort.
350 NOBLESSE DE LOMAGNE
Ciignac, le 22 septembre 1786, tous les trois évêques de Lec-
toure, approuvèrent diverses délibérations prises par les
consuls de S'^-Mère *.
L'église, ancienne chapelle du château, est assez pauvre, et
n'offre de remarquable qu'un portail dans le style de la renais-
sance, avec la Salamandre de François !«■■. Le 9 novembre
1670, fut célébré, dans cette église, le baptême de Marie-Angé-
lique d'Estival, fille de Pierre d'Estival, sieur de S^-Pé, et de
demoiselle Thérèse d'Escuran. Le parrain était messire Gas-
ton Jean-Baptiste de Goth, duc d'Epernon, et la marraine
Marie - Angélique de Roquelaure, marquise de Fimarcon,
épouse de Jean-Jacques de Gassagnet-Tilladet-Narbonne-
Lomagne, marquis de Fimarcon, seigneur de Caussens, baron
d'Auradé, Seysses, Bragaurac et autres lieux.
La famille Barciet de Labusquette, noble et ancienne, possé-
dait la Salle, ou château, de La Busquette, dans les environs
de S^c-Mère. Cette terre, ainsi que celle de la Plantade, avait
appartenu, dès le xvF siècle, aux Boubée du Lectourois-.
C'est là que naquit le père Gabriel de Boubée, récollet, auteur
d'un (( Ovide Chrétien ^ )). Jeanne de Boubée, femme de Jean
Barciet de Labusquette, fut ensevelie, le 9 février 1690, dans
l'église de Si'^-Mère, comme l'avait été son beau-père, Gabriel
Barciet de La Busquette, le 9 septembre 1662.
Marc-Antoine Barciet de La Busquette est mentionné (1715),
comme membre de l'Assemblée de S^c-Mère.
« Messire Bernard de Barciet, natif d'Auch, était, en 1784,
curé de Toujun et Perchède. Son nom se trouve sur la cloche
de ce dernier village dont furent parrain et marraine : « J. H.
« F. C. de Trenqualie, conseiller au Parlement de Toulouse*,
' Archives de l'église de S'«-Mèrc (Gers).
- Armes di-s Boubc-e de Lcctourc ; d'argent à deux palmes adossées de sinoplc, au chef
il'azur chargé de trois étoiles d'argent, posées en fascc. Les Boubée de Oramont portaient
il'aznr au chevron d'argent, sommé d'une étoile du même, accompagné en pointe de cinq
clous de la Passion, mouvant du bas de l'Ecu.
•'' Toulouse, Boude, IGtJS.
* Armes des Trenqualie : d'argent à un lion de gnonles, tenant un rameau d'olivier de
sinoplc.
EN l'année 1787 351
« et Madame Suzanne de Claverie, sa mère, seigneuresse du
« présent lieu, Lafontan, consul ».
Les armes des Barciet de La Busquette sont : d'azur au lion
d'or, tenant en ses griffes une croix d'argent, au chef de
gueules chargé de trois étoiles, posées en pal -.
François de Barciet de Bezodis était, en 1695, clerc tonsuré
et chapelain de la chapelle de Carrère, et Jean de S'-Géry,
chapelain de la chapelle de Hauqué, sous l'épiscopat de
M'î'' Louis de Polastron, évêque de Lectoure ^.
Les Barciet de La Busquette, sieurs de Yerduc, Plumassan,
Sauvaige, Lage, La Salle, etc., avaient formé plusieurs bran-
ches ; celle des Bésodis La Forest, éteinte, au xyiii^ siècle, en
la personne de Jeanne-^Iarie de Barciet de Bésodis, fille uni-
que de Messire Pierre de Barciet-Bésodis, et d'Ursule de
Lagausie. Le rameau de Beaulieu, dans la Saintonge, existait
encore en 1733.
Le premier du nom de Barciet, que l'on connaisse, est
noble de Barciet, vivant de 1378 à 1388, père d'un fils prêtre
et de Joseph de Barciet, marié vers 1455, avec Marguerite du
Bouzet, issue d'une des plus importantes maisons de la Loma-
gne. La seigneurie de La Busquette, près Lectoure, venue
aux Barciet en 1640, est toujours restée dans cette famille,
qui a donné un capitaine d'une compagnie de chevau-légers,
d'abord lieutenant de cavalerie au régiment de Grillon, un offi-
cier dans le réo-iment de Navarre, un brigadier des gardes du
corps du Roi, un cornette dans le régiment de cavalerie de
Beaucaire, un maître des requêtes ordinaire de la Reine de
Navarre, et plusieurs conseillers du Roi et lieutenants parti-
culiers au présidial d'Auch.
Cette maison a eu des alliances avec les Barrigue, Boutand,
^ Armoriai des Landes, par M. le baron de Cauna.
2 Armoriai de la Gascogne, par Monlezun. — Le Nobiliaire de la Guyenne place les
étoiles en fasce.
^ Recensement de la ville de Lectoure.
352 NOBLESSE DE LOMAGNE
Bilherie, Villedon, Lussy, Pellepoul, Reydes, Gauran, La
Taste, Lausin, Larroudé-Garros, Sudria, Molinéry, de Boubée,
Plumassan, Bonnefont, de Fieux, La Barthe, Montlézun-
LagrangeS Redon, Lartigue-, de La Barrière ^ Résidence : le
château de La Busquette, près Ste-Mère (Gers)*.
> A celte famille de La^rangc appartient Josepii, comte de La Granjfc, pair de France,
lic\ilenant-général, grand-croix de la Li'-gion d'iKmnour, chevalier de S'-Louis, décédé à
Paris, le 16 janvier 183G.
2 Armes des Lartigue : de gueules au lion d'or armé et lampassé de sable.
•'' Armes des La Barrière : de gueules à trois chevrons d'or, hermines de sable.
* Voir la Oénéalogie des Barciet, dans le \ohiHniic tic Citieiuie, par J. île Bonrrousse
de LafTore, tome iv, page 101.
S
APPENDICE
23
CAHIER
DE LA NOBLESSE
DE LA VICOMTE ET PRÉVOTÉ DE PARIS
HORS-DES-MURS
I
APPENDICE 357
Cahier de la Noblesse de la Prévôté et Vicomte
de Paris, hors des Murs,
contenant les pouvoirs qu'elle confie à ses
Députés aux Etats-Généraux,
L'ordre de la Noblesse de la prévôté et vicomte de Paris,
hors des murs, dépose au pied du Trône Thommage de sa
respectueuse reconnaissance et de son inviolable fidélité; il
étoit digne du Pvoi de rassembler autour de lui la Nation si
longtemps négligée. Le devoir de la Noblesse est de chercher,
avec les autres ordres, les moyens d'afïermir, sur des bases à
jamais inébranlables, l'autorité royale, la liberté publique et
le crédit national.
Elle distinguera, dans ses pouvoirs, la constitution, l'admi-
nistration et ses demandes particulières.
Après la vérification des pouvoirs, l'Assemblée des Etats-
Généraux, une fois formée, les députés de la Noblesse ne
pourront, sous aucun prétexte, délibérer sur les subsides ni
sur d'autres objets, sans qu'on ait assuré, par une loi précise
et promulguée :
La liberté individuelle des citoyens,
La sûreté des propriétés,
La liberté de la presse,
Le secret des lettres.
Le retour périodique des Etats-Généraux à des époques
rapprochées, dont il paroit, à l'ordre de la Noblesse, que le
plus long intervalle ne doit pas excéder trois ans ;
358 APPENDICE
La nécessité du concours de la résolution des Etats-Généraux,
et de la volonté du Roi pour la formation des lois ;
Le droit des Etats-Généi^aux d'accorder seul les subsides qui
seront déterminés quant à la somme; ils seront aussi limités
pour le temps, à l'exception néanmoins de ceux qui seront
hypothéqués à la dette publique, sans que les autres puissent,
en aucun cas, se prolonger au delà du terme fixé pour le
retour des Etals ;
Le droit des Eltats-Généraux de déférer seuls la régence,
d'aviser aux moyens d'être convoqués, pour cet objet, dans le
plus bref délai, et d'assurei' provisoirement l'administration
des alîaires publiques jusqu'au moment de leur choix;
Eiiliii la responsabilité de tous ministres, ordonnateurs,
ofûciers publics et autres, qui porteroient atteinte à ces prin-
cipes fondamentaux de toute bonne constitution, à ces droits
essentiels de toute nation libre.
Ces bases une fois assurées, ces lois une fois promulguées
dans les formes que les Etats du l'oyaume auront prescrites,
les députés de la Noblesse déclareront que l'ordre entier
regarde connue nuls les impôts établis sans le consentement
des Etats-Généi-aux; mais ils jjroposeront d'en accorder la
continuation provisoiie pour un an, après ([uoi, ils s'occu-
peront des objets suivants :
Article premier.
Le i'espect dû à la Majesté Royale paroit exiger que les
lois preiuient naissance dans les Etats-Généraux, pour être
agréées ou refusées par le Roi sans fpi'il soit nécessaire, en
aucun cas, (pic Sa Majesté expli(pie l(>s motifs de son refus;
et c'est le vœu de l'ordre de la Noblesse.
Article ii.
Les députés s'atlacheroid, à rant'ienne forme de r(.)[)inion,
[)ar oi'dres indépendans les uns des autres, que la Noblesse
APPENDICE 359
regardera toujours comme la sauve garde constitutionnelle de
la liberté des Etats-Généraux.
Article m.
Les députés s'occuperont des moyens de régler la convo-
cation, la composition et l'organisation des Etats-Généraux
par des lois constitutionnelles qui préviennent les troubles,
et fondent à jamais la force et la prospérité publique sur
l'union des citoyens et l'harmonie de tous les Ordres.
Article iv.
La Noblesse demande que les députations soient réglées en
raison composée de la richesse et de la population ; que toutes
les élections soient renouvelées à chaque terme d'Etats, et
qu'il ne puisse être formé, sous aucun prétexte, ni sous
aucune dénomination, ni par le moyen d'aucun corps ou
d'aucune assemblée, une commission intermédiaire.
Article v.
La Noblesse pense que les domaines corporels doivent être
déclarés aliénables, suivant les formes qui seront prescrites
pai- les Etats-Généraux, à l'exception des forêts.
Article vi,
La question des apanages et des dotations sera soumise aux
Etats-Généraux. Les députés de la noblesse proposeront d'y
prendre, pour l'avenir, les moyens d'accorder la dignité des
fils de France avec les intéi'êts de l'Etat.
Article vu.
Ils s'occuperont également des domaines engagés; mais ils
prendront les mesures nécessaires pour concilier, à cet égard,
les principes de l'équité et les droits de la couronne.
360 appendice
Article yiii.
La Noblesse demande que l'inamovibilité des juges soit
confirmée par une loi constitutionnelle, et qu'il soit établi,
par la même loi, que le cours de la justice ne puisse être
suspendu, en aucun cas, ni par l'autorité du gouvernement, à
peine de responsabilité, ni par la délibération des tribunaux,
à peine de forfaiture.
Article ix.
Le vœu de la Noblesse est qu'il soit pris aux Etats-Généraux,
des précautions légales, pour préserver des entreprises du
pouvoir arbitraire, l'honneur et l'état des officiers militaires
et pour concilier à l'égard de l'armée, les devoirs de citoyen
et de soldat.
Article x.
Le vœu de la Noblesse est également qu'il soit formé dans
chaque province une assemblée d'administration, composée
d'un eei'tain nombre de citoyens des trois ordres librement
élus, et comptables aux Etals-Généraux qui prescriront l'orga-
nisation, les fonctions et les pouvoirs de ces assemblées.
Article xi.
Les députés s'occuperont de la dette publique, pour la
vérifier et la consolider, du déficit pour 1(^ constater, remon-
ter à sa source, en rechercher les auteurs, enjoindre à tout
administrateur d'en venir rendre compte aux Etats-Généraux.
Ils s'occuperont de chaque déparleuient, pour en fixer les
fonds avec une exactitude scrupuleuse, des pensions, dons et
giatilications annuelles, pour demander que rétat actuel en
soit mis sous les yeux des Etats-Généraux, qu'il soit à l'avenir
imprimé cl publié tous les ans, et que la somme annuelle,
applicable à cet objet, soit déterminée ; ils demanderont en
APPENDICE 361
même temps que l'état des traitements de toute espèce,
alïectés aux charges de la Cour, soit publié comme celui des
pensions.
Article xii.
La Noblesse demande que les vices de la perception soient
corrigés; les abus de la comptabilité réformés; les impôts les
plus onéreux modifiés, en attendant qu'on puisse les rempla-
cer; les impôts distinctifs convertis en subsides communs
également répartis. Que les refontes arbitraires des monnoies
soient prévenues, qu'il soit pourvu au remboursement prompt
et fidèle, en argent, des charges civiles et militaires supprimées
ou réformées, et qu'enfin l'on s'occupe des moyens d'assurer
la subsistance des pauvres, d'opérer la destruction des loteries
et de la mendicité^ et de faire supporter les contributions
publiques aux rentiers, négociants et capitalistes.
Article xiii.
Les députés de la Noblesse insisteront aux Etats-Généraux :
Sur le maintien du respect dû à la Religion ;
Sur le rétablissement de la discipline ecclésiastique;
Sur la résidence des évêques ;
Sur l'abus de la pluralité des bénéfices ,
Et sur l'observation exacte des lois à cet égard;
Sur la nécessité d'ordonner, par une loi^ que les baux des
bénéfices faits sans fraude seront maintenus par leurs
successeurs ;
Sur l'examen des annales et du droit de dispense en Cour de
Rome ;
Sur les moyens d'améliorer le sort des curés ;
Sur l'état des non catholiques, pour l'assurer d'une manière
uniforme dans tout le royaume ;
Sur la nécessité d'établir en principe constitutionnel que le
362 APPENDICE
clergé ne pourra consentir les subsides qu'en Etats-Généraux,
et qui sera sujet au mode commun de répartition;
Enfin sur les dettes du cleri(é, à l'égard desquelles il sera
statué, en distinguant leur origine et leur nature.
Article xiv.
Les députés réclameront avec instance la modification des
lois pénales, la nécessité de rassurer l'innocence par l'instruc-
tion, et d'accorder dès à présent un conseil aux accusés, la
réformation des lois fiscales, la proscription absolue des com-
missions en matière criminelle, la limitation des commissions
en matière civile, à celles que demandent toutes les parties
intéressées; ils demanderont également des procédures plus
simples, une administration de la justice plus prompte, plus
sûre et moins dispendieuse. Ils exprimeront le vœu de la
noblesse, pour que nul ne soit admis dans les Cours souve-
raines qu'il n'ait suivi le barreau pendant un temps déterminé,
ou passé le même temps dans un tribunal inférieur ; enfin la
Noblesse insiste pour que tous les citoyens, privés arbitraire-
ment de leur emploi, et notamment Monsieur le comte de
Moreton de Ghabrillant, soient admis à demander des juges
compétens.
Article xv.
La Noblesse demande que les fondations royales faites en
faveur de l'ordre soient maintenues ; que la question des
ennoblissemens par cliarge soit i-igoureusement discutée aux
Etats-Généraux; qu'il soit créé un tiilnmal })Our juger les
preuves de noblesse ; que les décorations militaires soient
exclusivement réservées aux militaires ; que le pouvoir très
pi'écieux des marécliaux de Fi'ance soit circonscrit dans ses
limites naturelles; qu'il soit fait une loi pour déterminer les
espèces de professions et de commerces qui n'emporteront i)as
la dérogeance et que le droit de fi'anc-fief soit supprimé.
Au sui'plus, la Noblesse déclare qu'en renonç,'ant volontai-
APPENDICE 363
leinent à ses privilèges pécuniaires, elle n'entend compro-
mettre par cet engagement, ni ses auti'es propriétés, ni ses
droits honoritiques. Elle charge expressément les députés de
renouveler aux Etats-Généraux la présente déclaration.
Article xvi.
L'établissement des capitaineries est une atteinte aux pro-
priétés, une source de vexations contre lesquelles il est impos-
sible à la Noblesse de ne pas réclamer. Elle charge les députés
de traiter aux Etats-Généraux les moyens d'effectuer l'abolition
des capitaineries, et de la concilier avec le respect dû à la
personne du roi.
Article xvii.
Ils insisteront sur la nécessité de détruire les bêtes fauves,
et d'ordonner que les indemnités qui pourraient être dues à
raison des dégâts qu'elles occasionnent, ou toute autre espèce
de gibier, seront supportées par les propriétaires des chasses.
Article xviii.
Ils s'occuperont également des moyens d'affecter aux dépen-
ses publiques dans chaque province, les fonds provenant de
ses subsides.
Article xix.
Ils discuteront les abus de Tadministration des eaux et
forêts.
Article xx.
Les vexations commises par ceux qui sont connus sous le
nom de Thiérachiens, et leurs droits prétendus, formeront
un des objets de la réclamation des députés.
Article xxi.
Ils demanderont l'augmentation des Maréchaussées.
3(34 appendice
Article xxii.
Ils examineront s'il est possible d'établir, dans les marchés
de la prévôté et vicomte, l'uniformité de poids et mesures.
Article xxiii.
Ils insisteront pour que les municipalités soient électives,
et pour que les principes de l'Edit de 1764, sur cette matière,
soient rétablis et maintenus.
Article xxiv.
lis proposeront incessamment aux Etats-Généraux de pj-en-
dre des mesures pour que les colonies y soient représentées à
la session qui va s'ouvrir.
Article xxv.
Ils traiteront des droits domaniaux et des drois de contrôle,
pour qu'ils soient déterminés et perçus d'une manière inva-
riable.
Article xxvi.
Ils recliei'clieront les abus qui résultent des arrêts de sur-
séance, des sauf-conduits, des évocations, et des di'oits de
comniittimus et garde gardienne.
Article xxvii.
Leur attention se poi'tera sur le commerce, les arts, les
manufactures, et principalement sur l'agriculture, poui' en
favoriseï- l'accroissement, et sur les canaux navigables pour
en })rocurer la multii)lication, mais ils demanderont la suj)-
pi'ession absolue du projet actuel de l'Ivette.
Article xxviii.
Ils proposeront de fixer les pi-incipes sur le commerce des
grains, et de restreindre les privilèges exclusifs aux inventeurs
et pour un temps.
appendice 365
Article xxix.
Ils emploieront avec persévérance tout leur zèle, pour que
les prisons d'état et autres maisons de foi'ce soient visitées
sans délai, à Paris et dans chaque province, par des commis-
saires nommés à cet effet, pour que les prisonniers qui deman-
deront leur liberté ou leur jugement, soient délivrés ou jugés,
et pour que la servitude personnelle soit abolie dans tout le
royaume.
Article xxx.
Enfin les députés de la Noblesse demanderont que l'éduca-
tion publique soit rendue nationale.
Tels sont les pouvoirs que la noblesse et la prévôté et
vicomte de Paris, hors des murs, confie à ses députés. Ils en
suivront l'esprit; dans les cas non prévus, elle attend, de leur
sagesse et de leur fermeté, l'accomplissement des espérances
publiques ; ils sauront justifier l'estime de la Noblesse, et en
maintenant les droits de la Nation et les principes de leur
ordre, ils prouveront à l'univers que la liberté est, tôt ou
tard, le fruit de la modération et du courage.
Signés :
Desprémesxil.
Le Marquis de Grillon.
Le Bailli de Crussol.
De Blaire.
Le p. p. Hocquart.
D'Aguesseau.
Le Vicomte de No ailles.
Le p. Gilbert.
Le Duc d'Aiguillon.
Le Comte de Nicolai.
Boucher d'Argis.
366 APPENDICE
Le Marquis de Goui d'Arsy.
Le Comte de Walsh Serrant.
Le Duc d'Uzès.
Le Duc de Castries.
Le iMarquis de Boulainvilliers ,
Président de la Noblesse.
Le Président d'Ormesson, Secré-
taire de la Noblesse .
' Arcliivos (lu rhâleaii «le Magnas (Gers).
APPENDICE 367
M. DE MONDENARD
Joseph de Montagu de Mondenard, seigneur de Bière, en la
commune de Laplume, maréchal des camps et armées du roi,
descendait de Gassiot de Montaigu-Mondenard, baron de Mon-
caut, seigneur d'Estillac, marié avec Miramonde d'Albret.
Un de ses ancêtres, Simon de Montagu, seigneur de ^lont-
cuq, avait épousé, vers ISl^, Juliette de Chàtillon ^.
Arnaud de Montagu, père de ce Simon , était l'un des
soixante-quatorze grands seigneurs laïcs (dont trois ducs, dix
comtes et six vicomtes), qui commandaient sous leurs banniè-
res avec Simon de Montfort, lors de la croisade contre les
Albigeois. L'écusson des Mondenard était : écartelé d'or (alias
d'argent) et d'azur -.
Biaise de Monluc était fils de François de Monluc, seigneur
du Puech de Gontaud, et de Françoise de ^lontagu-Monde-
nard, fille de G. de Montagu, seigneur d'Estillac, et de Mar-
guerite de Galard.
Guillaume de Mondenard, seigneur de Roquelaure, lieute-
nant au régiment de Piémont, marié avec Angélique de Lavau,
eut une fille, Angélique de Roquelaure de Mondenard, qui
épousa, le 9 décembre 1784, Bertrand d'Antin de Saint-Pé,
marquis d'Antin, lieutenant-colonel, le 15 septembre 1787,
major des vaisseaux du Roi.
Joseph de Mondenard, né au château de Bière, en 17'22,
eut une carrière militaire très brillante : « Il fit douze cam-
pagnes, assista à neuf sièges et huit batailles, fat blessé à
Rosbach, le 5 novembre 1757, et remplit plusieurs missions
importantes ^. »
' Armes des Chàtillon : de gueule à trois pals de vair, au chef d'or. Les Chàtillon,
comtes de Blois, chargeaient le chef d'un lambel d'azur de trois pièces. Le connétable
Gaucher de Chàtillon remplaçait le lambel par une merlette de sable au canton dextre
du chef.
2 Noblesse de France aux croisades, par P. Roger.
3 Quelques soldats Ayenais du XVII' au XIX^ Siècle, par Jules Andrieu. (Agen, Michel
et Médan, 1886.)
368 APPENDICE
Monsieur A. de Mondenard a publié (1879) un manuscrit
intitulé : « La féodalité dans l'Agenais en 1789 » dû à l'abbé
Séguy, curé de Sauveterre ; cet ouvrage, avec notes et intro-
duction, donne la liste des redevances féodales exercées en
Amenais, avant la Piévolution '.
^
P
Manuscril d'un curé île rampafine. {\^cn, M\c\\o\ pt Mf'-dan, 1879.
APPENDICE 369
MÉMOIRE
Contre les gens armés, déguisés et avec attroupement,
qui commettent toute espèce de délits,
principalement dans le pays de Lontagne.
La seureté et la tranquillité étant les deux plus précieux
avantages dont tout membre de la société a droit de réclamer
la jouissance, lorsqu'il en est privé, c'est à ce titre que ceux
qui ont des possessions dans cette contrée, sont forcés
aujourd'huy d'invoquer l'autorité du Gouvernement, seule
capable de mettre un terme à des excès en tout genre commis
journellement par une foule de brigands qui ne respectent ni
les biens ni les vies des habitants. Pour démontrer la vérité
et l'étendue d'un mal dont les conséquences peuvent être infi-
nies, et la nécessité d'y remédier, indispensable, on va renfer-
mer dans le présent mémoire, un narré succinct de partie de
désordres qu'on éprouve et de tous les moyens qu'on a infruc-
tueusement tentés pour les arrêter, et on y joindra ensuite le
détail plus circonstancié des faits constatés par les procédures
ou par la notoriété publique et qui sont relatifs à chaque
genre de délit qu'on aura rapporté.
Quoique les incursions de la part des braconniers déguisés
ne soyent pas d'une date récente dans les terres voisines de
Lectoure, S^-Clar, Lavit, Fleurance, etc., comme néanmoins
on ne les éprouvoit autrefois que rarement, et qu'elles
n'étoient pas accompagnées de circonstances bien graves, elles
sembloient ne point mériter une attention aussi sérieuse que
depuis que ces sortes de visites, étant devenues plus fréquen-
tes et plus licentieuses, les seigneurs des terres, vexés par
24
370 APPENDICE
diverses insultes de la part de ces gens, se virent forcés d'y
mettre des bornes. Pour y parvenir, ils eurent recours aux
voies de la justice, mais ce remède unique, que les lois leur
permettaient d'employer contre ces garnements, a produit un
effet justement tout contraire à celuy qu'on devait en atten-
dre, puisque toutes les informations faites contr'eux, faute de
témoignage de la part des paysans, qui après avoir dit qu'ils
avoient vu tels et tels à la chasse, ne déposent jamais les uns
contre les autres, nient effrontément, lorsqu'ils sont assi-
gnés, les avoir vus ou connus, ne servirent qu'à constater
juridiquement grand nombre de délits, sans en faire découvrir
les auteurs ; de sorte que l'impunité la plus complète qui s'en
suivit, a été la malheureuse époque où ces braconniers mas-
qués, irrités des démarches que les seigneurs avoient tenté
contr'eux et témoins de leur peu de succès, ont poussé au
dernier période leur insolence, particulièrement contre ceux
qui avoient osé faire informer. Dès ce moment encore, une
multitude de jeunes gens des villes voisines, sans état, sans
ma:'urs, sans principes, n'étant plus retenus par la crainte
des lois et du châtiment, voyant combien il leur seroit aisé
de rester inconnus en se déguisant et en se rendant môme
redoutables par des traits de violence, s'étant joints à eux, ont
formé une bande effrayante de gens armés de fusils et munis
de pistolets de poche, qui depuis Auch jusques au bord de la
Garonne, et de Lectoure jusqu'à Gimont, inondent tout le
pays. Sous prétexte de chasse, attroupés en assez grand nom-
bre pour en imposer aux maréchaussées, ils ne se bornent
plus à détruire le gibié, mais comettent, tant de nuit comme
de jour, toutes sortes de mauvaises actions dans les villes et
dans les campagnes, où ils font mille espèces de vols, enlevant
les volailles dans les mettairies, ne laissant aucun fruit ni
légumes dans les jardins et les champs. Ils enfoncent avec
elfraction les portes et les fenêtres des maisons pour y dérober
argent, grains, bardes et tout ce qui leur tombe sous la main,
après avoir ou la précaution de tuer à coups de fusils tlevant
les portes, ou empoisonner les chiens de garde. Pour se venger
APPENDICE 371
de ceux à qui ils veulent du mal, ils pénètrent dans les caves,
où ils percent les tonneaux pour en faire perdre le vin, jettent,
par les jours de ces mêmes caves, du faux tabac et vont dénon-
cer les propriétaires aux gardes de la Ferme, dans la vue de les
faire condamner à de grandes amendes; ils égorgent les che-
vaux dans les prairies ou leur causent la mort dans les écu-
ries; ils incendient, dans une multitude d'endroits, granges,
gerbes de grains, paillers, meules de foin, amas de bois ; ils
coupent les arbres, les souches et les récoltes en vert, enfm ils
arrêtent les gens dans les rues, sur les chemins dans les cam-
pagnes, enlèvent des obligations privées, et forcent les parti-
culiers, à main armée, à consentir les actes qu'ils veulent, en
les menaçant de les tuer s'ils veulent se plaindre. Ils se
répandent, en tel nombre qu'il leur plaît, dans les terres des
seigneurs, pour y chasser sans nul égard pour le temps pro-
hibé; non seulement ils détruisent le gibier, mais encore
foulent au pied les récoltes, pillent les vignes et les fruits,
tirent sur les pigeons et les volailles, usent de violence pour
se faire donner des vivres, maltraitent à outrance ceux qu'ils
soupçonnent de les observer; non contents de ces excès, ils
viennent narguer les seigneurs jusques sous les fenêtres de
leurs châteaux, tirent sur leurs chiens de chasse, menaçant
leurs maîtres du même traitement. Ils ont même tué ceux
auxquels on a contîé la garde des terres, et par des billets
anonymes ou quelquefois en face, ils menacent de feu et de
mort les officiers de justice s'ils osent continuer contr'eux
les poursuites, ainsi que les témoins déposants et enfin
les seigneurs eux - mêmes qui font informer contre ces
brigands.
Cette troupe de malfaiteurs est devenue si importante dans
ces contrées, et la terreur qu'ils inspirent, est portée à un tel
point que les gens qu'ils maltraitent, n'osent en porter plainte ;
moins encore les personnes publiques des premières juridic-
tions, ni les juges, ni les greffiers ne se bazardent à faire des
procédures, ni aucun témoin ne vient déposer, crainte d'être
égorgé. En certains lieux, nul n'ose sortir de nuit ny mener le
372 APPENDICE
bétail dehors lorsqu'il fait du brouillard, tant on est intimidé
par plusieurs assassinats commis impunément dans le voisinage.
D'après ce tableau de vexations, d'excès et de crimes dont
on offre les preuves, il est démontré que l'anarchie et le désor-
dre est porté à im tel point que non-seulement le simple
citoyen se verra forcé de quitter sa patrie, où il n'y a plus de
seureté pour luy, mais encore que les seigneurs des terres
seront contraints eux-mêmes d'abandonner leurs châteaux,
s'ils ne veulent ris([uer d'y être brûlés ou assassinés par des
brigands qu'on a vu oser tirer à leurs fenêtres, et qui, journel-
lement venant chasser dans leurs jardins, les tiennent comme
assiégés et les mettent, ainsi que leur famille, dans l'inouïe
nécessité de ne pouvoir sortir quand il leur plaît, s'ils ne
veulent s'exposer au danger certain d'être assaillis sur leurs
propres terres, près de leurs foyers, dans le centre du
Royaume, par ces braconniers masqués, qui prennent à tâche
de les provoquer. Il faut donc leur céder humblement le
terrain, ou se bazarder à des événements dans lesquels le
danger fort grand, n'est raclieté par aucun honneur.
Dans des circonstances aussi critiques, où l'on voit le bon
ordre et la sécurité publique totalement anéantis, après avoir
tenté infructueusement tous les moyens capables de les l'éta-
blir, soit par les procédures aidées de monitoires, soit par la
publication des arrêts et ordonnances contre les atroupements
rendus par MM. les Gens du Roi au Parlement de Toulouse,
est-il permis de douter que sous le plus juste et le meilleur des
rois, une contrée qui gémit sous la tyrannie de tels scélérats,
échappera à ses yeux bienfaisants et ne s'en verra pas déli-
vrée par les ordres émanés de l'autorité royale, dès que l'on
Cera parvenir aux pieds du trône la connaissance de tant de
mauvaises actions. C'est ce que l'on fait aujourd'huy, en met-
tant entre les mains du ministre éclairé auquel vient d'être
confiée l'administration de cette province, les motifs propres
à exciter de plus en plus sa protection et sa justice. Pour cet
effet, on croit indispensable d'ajouter au présent mémoire le
dêtnil intéressant et plus articulé de quelques-uns des princi-
APPENDICE 373
paux excès dont on vient de parler, accompagné de notions
sur leurs auteurs connus par la voix publique. On le supplie
en même temps, de vouloir comettre quelqu'un qui, après
avoir pris connaissance des procédures constatant la plus
grande partie des délits cy-dessus, ou des preuves locales de
ceux dont les victimes n'ont pas osé porter de plainte juridi-
que, puisse ensuite luy en faire le rapport et le mettre en état
de purger le pays de ces pestes publiques qui se reproduiraient
bientôt, si on n'osait espérer que la sagesse du Gouvernement
le portera à opposer les plus fortes barrières à la liberté illi-
mitée du port d'armes, aux attroupements et surtout à ces
déguisements qui inspireront toujours de l'audace et donne-
ront la facilité à ces brigands de tout entreprendre sans crainte
d'être punis.
DÉTAIL
Des dépréciations, des excès et des délits,
dont on vient de parler cy-dessus.
VOLS ET DEPREDATIONS
Le nombre de ces sortes de désordre, se portait;, en 1783, à
un si haut degré que les clameurs en étant parvenues à MM.
les gens du Roi au parlement de Toulouse, ils réprimandè-
rent leur substitut de la ville de S^-Clar sur son inaction et
son silence; celui-cy, forcé de recueillir les faits, porta une
plainte, le 8 septembre de la même année pour demander
d'informer et de faire même publier monitoire contre les
auteurs des mauvaises actions indiquées en ces termes :
(( On est avei'ti que certaines personnes se sont répandues
« dans la présente ville et juridiction de S^-Glar et s'y livrent
« à toutes sortes d'excès ; qu'ils ont volé des chevaux dans les
374 APPENDICE
(.( prairies, des grains et étïets dans les maisons, où on entre
a avec des fausses clefS;, ainsi que des gerbes de grains, de
(( foin, de légumes et fruits dans les campagnes ; ravagé di-
<(. vers jardins, les murs desquels on a scaladé et ou l'on a
(.( coupé les arbres, arraché et éparpillé les plants des jardi-
« nages et d'où l'on a enlevé quantité de linge et du fil qu'on
(.( y mettoit à sécher ou blanchir, i»
Mais ce substitut, n'ayant osé donner aucune suite à cette
plainte, et le parlement étant instruit que le mal ne faisoit que
s'accroitre, donna de nouveaux ordres à ce substitut aftin de
faire publier les ordonnances et arrêts contre les attroupe-
ments ; en conséquence, cette publication ayant été faite le 4
avril 1784 , on entendit quelqu'un de ces garnemens qui
osèrent dire , pendant la lecture de ces ordonnances , que ce
n'étoit qu'un épouvantail, et en élTet, pour punir ce me sem-
ble, le substitut de ces démarches , ainsi même que le curé
de S'-C-lar de s'être élevé contre ces brigandages dans ses
instructions, quelques-uns de ces mauvais sujets entrèrent, le
lendemain 5 avril, pardessus les murs de leurs jardins, où
après avoir volé et saccagé fleurs et fruits, jeté ça et là ce
dont ils ne peurent se charger, ils en arrachèrent et coupèrent
tous les arbres.
Quoyque dans cette contrée, les fruits et les légumes des
jardins, tels que les choux, raves, etc.. soient, dans certaines
saisons de l'année^ presque l'unique nourriture de la plupart
des paysans communément très-pauvres, un de leurs plus
considérables revenus est la vente des poules, canards, dindes
et oyes qui y abondent tellement que les pourvoyeurs de Tou-
louse et même de Bordeaux viennent les acheter sur le marché
des localités; néanmoins on ne parlera pas icy des vols sans
nombre et journaliers qui s'en font, et dont les nup.iérations
seraient aussi immenses que fastidieuses, mais qui sont cons-
tatés par des miliers de plaignans; on ne s'arrêtera pas non
plus aux vols de grains, non moins ordinaii-es, commis dans
les maisons et dans les moulins , et si fréquents dans ce pays
APPENDICE 375
que les liabitans de Lectoiire étoient dans l'usage, l'année
dernière, de s'inviter réciproquement le soir, à se donner avis
le lendemain des vols qui se seroient faits pendant la nuit, et
qui effectivement ne manquait jamais d'être marquée par
quelque trait de cette espèce. On va donc se borner à rap-
porter quelques vols graves par leurs circonstances ou par
leur nature, et pris parmi ceux qui ont été récemment commis
dans ce malheureux pays.
Vers la fin des vacances dernières, deux chasseurs rencon-
trent, près de Moissac, un voyageur auquel ils demandent
l'heure qu'il était; tandis qu'il s'arrête pour leur répondre,
ils le rejoignent et le forcent de leur donner sa bourse.
Le 7 décembre dernier, un mai'chand colporteur est arrêté
sur le grand chemin près de S^-Clar ; on décharge les ballots
qui étaient sur son cheval, et sans des gens qui accoururent à
ses cris et obligèrent les scélérats à s'enfuir, il eut été infail-
liblement assassiné.
Plusieurs personnes ont été pareillement arrêtées et volées
dans Avezan, dans Mauroux, et au pont de Tournecoupe,
depuis le mois de novembre dernier.
Le 27 décembre dernier, on enfonce la maison du curé
d'Homps, qui, à cause des offices des trois fêtes de Noël, avoit
été loger en maison étrangère, près de son Eglise, et on lui
enlève non seulement son art^ent, mais encoi'e les c^rains, linsfe
et tous les effets qui y étaient enfermés.
Le 14 février dernier, plusieurs personnes attroupées, vont
avant minuit, enfoncer une chambre de la maison du sieur
Frans, à Mauroux, et enlèvent tout ce qui s'y trouvait.
Le 26 du même mois, on va voler a Duprat, tanneur au
même lieu de Mauroux et pendant la nuit, sa provision de
cuirs, pour une somme considérable.
Dans ce même mois, un homme va pendant la nuit, frapper
à la porte du curé de S*-André, près de Gimont, en s'annon-
yant poui- le valet d'un curé voisin ; une des sœurs du curé
de St^-André, qui va ouvrir, est saisie au col pour l'empêcher
376 APPENDICE
de crier, et sept hommes masqués courent à la chambre du
curé, qui entrait dans son Ut, hii mettent un poignard sur la
poitrine, opinent de le tuer et ne luy accordent la vie qu'en
l'obligeant de leur livrer sur l'heure 7500 livres qu'il venait
de i-ecevoir de son patrimoine, et 1500 livres qu'avoient ses
sœurs dans la maison.
Le 4 mars on enfonce la fenêtre du sieur Berniac, à Avezan,
par où Ton entre, et on lui enlève beaucoup d'outils outre les
grains et les poules même. Dès le 20 du mois de février, on
avoit fait un trou sur le toit de cette maison pour tâcher d'y
entrer.
L'année dernière des gens masqués se rendent de nuit à la
porte du nommé Soulès, à la porte de son frère, à Terraube,
et après être entrés ils forcent les deux Soulès de leur indi-
quer leur argent et leur enlèvent 800 livres qui étaient tout
l'avoir des deux frères.
En février dernier, quatre personnes masquées n'ont pas
craint de voler en plein jour dans la paroisse de Piis, chez un
berger âgé, des agneaux, mais comme ces gens n'avaient entre
tous pour arme qu'un sabre, ils ont été arrêtés par le peuple
qui accourut en foule.
Vers les premiers jours du mois de mars de la présente
année, quatre chasseurs masqués ont arrêté à demi-lieue
d'Auch, à huit heures du matni, le sieur Druilhet, consul et
collecteur de Biran, et luy ont enlevé 700 livres qu'il poi'tait
au receveur.
Dans la nuit du 17 au 18 du même mois, deux grenieis ont
été enfoncés dans S'-Clar dont on a enlevé le bled.
La nuit du lll novembre 1787, on enfonce avec elîraction
une maison dans S*-Clar, ou Cordé, tailleur, tenoit son vin ;
on ouvre les barriques et on répand son vin.
Le 18 mars dernier le nommé Sentrailles, de la juridiction
de Maurou.x, fut arrêté à l'entrée de la nuit, près le pont de
las Moulios, dans la même juridiction; on lui prit son argent,
APPENDICE 377
et sans le nommé Pierrot, vigneron, on eut achevé de l'asso-
mer de coups de bâton, dont on le rossait.
On enfonça, il y a quelques jours, pendant l'obscurité, Ja
boutique du sieur Gézerac, marchand à S^-Clar; on luy enleva
toute la marchandise et l'argent qu'il y avoit.
Le même mois de mars dernier, plusieurs masques vont de
nuit chez M. ^laucau, à la paroisse de Faget, près de Saramon,
et le contraignent de leur remettre dix mille livres d'argent
qu'il avoit.
INCENDIES
A Plieux, on incendie une pile de Ijois considérable dans
la cour du sieur Laclaverie, juge-criminel du Sénéchal.
A Mauroux, on incendie le pailher du nommé Pertusé, et
au Casteron, celui de Dubord.
A Balignac, celui d'un particulier, et on nomme l'auteur
sans que nui ose déposer.
A Tournecoupe, une pile de bois du sieur Passérieu, avocat.
Au même lieu, des pailhères de divers particuliers et un
tas de gerbes du sieur Maurice, chirurgien.
Dans la juridiction de Lectoure, on incendie, le 29 juillet
4784, une grange du sieur Chapes, contenant 2200 gerbes de
grain et du foin.
A Mauvezin, un tas de gerbes appartenant au sieur S'-Anto-
nin, greffier à Moissac; l'année dernière 1786, les braconniers
sont sui'pris tirer sur les pigeons de la maison de campagne du
collège; on commence contr'eux des informations qu'on ter-
mine par quelques légères amendes ; peu après, le pigeonnier
étant forcé pendant la nuit et dévasté, on a coupé tous les
arbres fruitiers, et enfin dans la nuit du 31 may, on incendie
une grande pile de bois qui était toute la provision du collège
pour l'hyver suivant.
A Lisle-Bouzon, le pailher de la veuve de Navarre est
378 APPENDICE
incendié clans la nuit du 30 janvier dernier. Comme cette
veuve est voisine du garde-cliasse de M. le marquis de Galard,
qui est seigneur de Liste, ce garde-chasse fut poursuivi jus-
qu'à sa maison, ce jour-là, par quatre braconniers masqués,
faisant partie de sept^ dont trois s'étaient séparés, dès le matin,
au pont de Gramont, pour se porter dans Plieux. Le public
accuse ces quatre brigands d'être les auteurs de cette incen-
die, croyant brûler le pailher et la maison dudit garde.
ACTIONS ATROCES
Le nommé Scarnot, de Marignac, ayant prêté i^OOO livres
au nommé Dupin, d'Estramiac, sur son billet, est obligé, le
terme étant échu, de faire des diligences pour retirer son
payement. Le débiteur s'adresse à quelques malfaiteurs qui
induisent le créancier à se rendre avec ses billets et pièces du
procès, dans un cabaret champêtre. Il s'y rend au jour indi-
qué et monte dans une chambre. Un instant après, deux mas-
ques, armés de fusils et pistolets, entrent, le renversent par
terre, le prennent à la gorge, lui mettent un mouchoir sur la
bouche et un pistolet au visage. Alors ils lui enlèvent les billets
avec les papiers du procès et lui ayant donné quelques bour-
rades qui l'ensanglantèrent, ils s'enfuirent à toute course. Sur
la j)lainte portée contre le dél)iteur, son lils et Jean-Ba})liste
Dulaur, de S^-Clar, par devant le juge de Solomiac, cette horri-
ble affaire a été terminée par une gi'ande et plus forte
somme.
Le cheval du sieur Cazaubon, de Lisle-Bouson, est tué la
nuit dans la prairie, par un inconnu.
Le nommé Laffai'gue, de Miradoux, étant en procès avec
J^afage aine, de Saint-Glar, est attoudu sur le chemin, à
l'entrée de la nuit, le premier jour de Tau I78i, par sa parlie
adverse et quatre autres garnemens (hint trois étaient masqués.
L'un d'eux hii tire un coup de fusil (pii l'atteignit aux cuisses
et aux jambes; après quoi, le pistolet à la gorge, on le menace
APPENDICE 379
de le tuer s'il ne passe un acte de procuration en blanc, qui
donne pouvoir au procureur fondé de faire certaines déclara-
tions et divers avœux, aussi préjudiciables à Latïargue qu'a-
vantageuses à son adversaire. On l'assure, en même temps de
le tuer très-certainement, s'il ne gardoit pas le secret, et il
n'échappa au danger qu'en se laissant conduire à une mettai-
rie ou se trouve un notaire, pardevant lequel il fut forcé de
consentir la procuration telle qu'on la voulut, mais contre la
teneur de laquelle il se hâta de protester par acte retenu par
Despons, notaire de Castelnau.
Le nommé Passama, habitant de la terre d'Avezan, était
créancier de la somme de 530 livres à terme^, du sieur Couaix,
son allié, résidant au hameau d'Embarte-Damouroux.
L'échéance arrivée, Couaix demande quelque delay ; peu de
temps après, en décembre dernier, il envoya son frère chez
son créancier pour l'inviter à venir retirer son payement.
A son arrivée, il sort un sac d'argent, donne du papier et
une plume à Passama, luy dicte une quittance, et après
qu'elle eut été signée, il la prend, la met dans sa poche, fait
retirer le sac d'argent par son frère, et tous deux congédiè-
rent de telle sorte le malheureux Passama, avec des menaces
graves s'il parlait de son aventure, que celuy-ci n'eut rien de
plus pressé que de sortir de chez de tels hôtes. A la vérité,
Couaix, épouvanté des suites d'une action aussi noire, qui n'a
peu rester si secrète que la connaissance n'en soit parvenue à
des gens de considération qui ont pris intérêt à l'affaire, a
pris le parti d'assoupir une action caractérisant justement les
sentiments qui régnent parmi les brigands dont ce pais est
rempli .
Le sieur Molas, premier échevin de S^-Clar, ayant voulu,
le 26 février 1786, faire un acte de police et éviter des désor-
dres, en congédiant, à l'entrée de la nuit, des groupes
dansant en public, et en ordonnant à un valet de ville de
retirer d'entre les mains d'un homme qui s'en servait, le
tambour appartenant à la ville même, fut cruellement insulté,
380 APPENDICE
principallemeiit par le nommé Canteloup, braconnier dange-
reux; le valet de ville en exécutant les ordres donnés, reçut
un coup de couteau dans le bras, et pendant la nuit du 27,
on coupa quatre-vingts pieds d'arbres dans les possessions du
sieur Molas, qui crainte de pis, n'osa porter de plainte de
ces excès, presque journaliers.
Le sieur Laporte, troisième éclievin de S'-G]ar_, se retirant
la nuit du 28 du même mois, d'une maison où il venait de
faire cesser un trop grand bruit insupportable à un malade
de la maison voisine, fut attendu dans la rue par des masques,
qui éteignirent et jettèrent à terre la lantei-ne qu'on portoit
devant luy, maltraitèrent violemment l'éclievin même, qui
redoutant quelque chose de plus sinistre, a été forcé aussi de
garder le silence.
Le sieur Frans étant échevin de cette même ville, il y a
quatre ans, et ayant voulu y établir quelque police, en fut
puni par le dommage qu'il éprouva sur sa récolte de seigle,
qu'on alla faucher en vert, pendant la nuit.
Violences en tout genre commises par des braconniers,
menaces vis-à-vis des officiers de justice,
des seigneurs, leurs gens et eux-mêmes, suivies de leurs effets
et insultes aux seigneurs.
Le sieur Dansac, chirurgien, faisant sa visite de malades en
S'-Léonard, le 3 novembre 1784, rencontre six masques,
mangeant dans un champ, qui luy font signe de quitter le
ciiemin et de prendre à gauche ; la haie élevée, l'empêchant
de faiie ce mouvement de suite, deux des l)rigands vont à lui
avec leur fusil, le menacent en termes très injurieux, jurant
de luy tirer dessus s'il n'avance rapidement le pas et le
forcent ainsi de se retirer en l'empêchant do faire les fonctions
de son état.
n
APPENDICE 381
Pierre Labat, bordier de Peyris, est menacé par un masque
et couché en joue, et obligé par conséquent de cesser son
travail et de s'enfermer.
Jean Laclavère, bordier de Frencoteulé, passant dans un
chemin, est menacé, par gestes, de la part de six masques,
qui l'obligent à se réfugier dans une métairie, où les mêmes
individus sont allés de suite se faire donner du vin, le mena-
çant, s'il les regarde, de lui tirer un coup de fusil.
Guillaume Aragon, tailleur, est rencontré par une bande de
brigands, qui le forcent de reculer et de rentrer chez lui, non
sans être bien insulté et bien épouvanté.
Henri Denjoy, étant à la fenêtre du moulin d'Avezan, fut
couché en joue et menacé de mort, par plusieurs masques,
ce dont il fut fort effrayé.
Pierre Rouède, allant ramasser du fruit dans sa vigne, y
trouve plusieurs masques qui la pillaient et qui le menacent
de lui brûler la cervelle, s'il ne se retirait incontinent.
Guillaume Barrière, ferblantier, revenant de Lectoure, par
le grand chemin, est forcé par quatre masques, d'abandonner
ce chemin et d'aller à travers champs, où il fut encore suivi
par ces gens-là pendant assez longtemps.
Les femmes de Jean Langlade et de Pierre Rouède, étant
à filer devant leur porte, le 9 avril 1784, furent visées par
cinq masques armés de fusils, et menacées de mort, si elles
ne s'enferment dans leur maison.
Guillaume Grimaud, du hameau du Cluzet, refusant de
donner à manger à six masques, le 3 novembre 1784, ceux-cy
l'y forcent en menaçant de maitre le feu à son pailher et à sa
maison, et de le tuer ensuite.
Jean Lannes est obligé de donner, sous peine de mort, du
vin et de la novuTiture à cinq masques, qui en partant, tirent
sur les chiens de garde de Laforgue, au hameau du Bastard, et
sur ceux de la mettairie des Moulins, le tout en S^-Léonard,
où on avait refusé de se soumettre à leurs continuelles
demandes de vin.
382 APPENDICE
Marie Langlade, épouse de Jacques Grimaud, est également
obligée, avec force menaces, par des gens masqués, à leur
donner des vivres qu'elle leur avoit d'abord refusés.
Le sieur Larribeau, procureur-fiscal qui a prêté son minis-
tère dans quelques procédures contre ces brigands, est menacé
par divers billets anonymes. Les effets ont suivi les menaces,
car à quelque temps de là, après avoir empoisonné ses chiens
de garde, on enlève quelques pierres de l'ouverture de la cave
de sa maison dans S'-Glar, où étant entré, on luy enfonce cinq
grandes pièces de vin qui conséquemment se perdit en entier;
plus on luy fait périr un cheval à l'écurie ; plus on luy coupe
les arbres de son jardin ainsi que de sa métairie ; dans un
autre temps, on enfonce la fermeture de sa cave pour y jette r
du tabac de contrebande et au point du jour les gardes de la
Ferme, prévenus, ne manquent pas de se rendre chez le sieur
Larribeau qui ne fait aucune difficulté de tout ouvrir. Ils vont
droit au bas de l'ouverture, où ils trouvent le tas de tabac et
dressent leur procès-verbal en conséquence. Le sieur Larri-
beau n'a échappé à l'amende de mille livres que par l'évidence
des preuves de la fourberie. Enfin le soir du 16 avril 1784,
devant partir pour Toulouse afin de faire juger un procès
contre Lafage, insigne braconnier, il reçoit, dans une rue de
S'-Glar, un coup de fusil, dont il fut blessé grièvement à une
jambe et retenu long temps cliez lui.
Nota : Ges faits sont prouvés par des verbaux de police et
les relations des divers médecins et chirurgiens. Il est seule-
ment remarquable que les échevins de S^-Glar n'osèrent pas
dénoncer ce coup de fusil aux cavalliers de maréchaussée,
qui chaque semaine, viennent s'informer s'il y est arrivé
(pielque désordre.
Le sieur llivière, greffier, dans diverses procédures inté-
ressant ces mauvais garnemens, reçoit de pareils écrits
anonymes et menaçants. On lui met le feu au pailher voisin
de sa maison, au faubourg de S'-(llar, et elle ne fut garantie
APPENDICE 383
elle-même des flammes que par la multiplicité des secours.
Il ne peut parvenir a avoir de chien de garde parce qu'on les
lui empoisonne ou tue tous pendant la nuit, a coups de fusil
devant sa porte, a laquelle on frappe fortement a des heures
indues pour l'engager de paraître afin de le tirer, ou tout au
moins de l'épouvanter. On a égorgé sa jument dans sa prairie
et lui-même a été poursuivi a coups de pierre sur les routes.
Dulau aîné, de S^-Glar, fort mauvais sujet, a osé dire a
M. Deguilhem fils, que Rivière avait été très-heureux d'avoir
porté en croupe derrière lui a cheval, un certain jour qu'il
indiqua, le père dudit Deguilhem, sans quoi Rivière était tué.
Cantaloup, piqueur sur les chemins, et camarade de Dulau,
en a dit autant; Dulau puisné, dit au fils cadet du sieur
Rivière, le 8 may 1785, qu'a la première occasion, il tirerait
un coup de fusil a son père. Le 2 mars 1786, a une heure de
nuit, on tira un coup de fusil au sieur Rivière, lorsqu'il
sortait de S^-Glar, et la balle effleura et marqua son habit sur
la hanche. Peu de jours après, Lafage aîné, marchant derrière
lui, dans un chemin, siffla fortement pour l'engager a se
retourner, et lui cria, après force menaces, qu'il lui enverrait
des prunes qu'il avalerait mures ou vertes, faisant allusion au
coup de fusil qui précédemment ne l'avait pas atteint. Le
même Lafage aîné, dans une autre occasion, en compagnie de
plusieurs personnes, étant sur le chemin de Beaumont, et
ayant vu le sieur Rivière qui le dépassa, dit à Lagarde, tail-
leur : (( S'il fi'y eut eu que vous, Rivière était mort, et je
vous aurais donné tant de coups de bato7i que vous n'eussiez
osé porter témoignage contre moi. » Le 1^^'' juin 1786, on fau-
cha, à un pied de terre, une partie de sa récolte en bled,
ainsi que tout son bien, on coupa tous ses arbres fruitiers, ce
qui fut prouvé par un verbal de police. Pour éviter la ren-
contre de cinq braconniers masqués, le 14 octobre 1786, le
sieur Rivière fut obligé de se retirer dans une mettairie a
St-Léonard ; (quelques jours après, Dulau aîné, ne ht pas de
difficulté de dire au sieur Deguilhem père, que le plus jeune
de ces masques avoit pleuré et pleuroit encore de regret de
384 APPENDICE
n'avoir pas mis le feu aux quatre coins de la mettairie du
seigneur, tandis que Rivière y était dedans; mais qu'il était
sur qu'on tueroit le sieur Rivière, qu'on l'attendroit derrière
une haye et qu'a la première occasion, il y passeroit. Dans
toutes les occasions ou ledit Rivière est rencontré par les
Dulau, Lafage et Cantaloup, il est menacé et insulté par eux,
en termes couverts.
Le sieur de Guilhem, avocat, et juge dans diverses terres, a
eu son pailher incendié tout près de sa métairie qui courut le
plus grand danger ; il a été, de plus, menacé, sur un chemin,
par un de ces scélérats, d'un coup de fusil ou de pistolet.
Dulau aîné, après avoir eu dit au fils du sieur de Guilhem,
qu'il savoit qu'on faisoit une procédure de chasse en S^-Léo-
nard contre les masques, mais qu'on auroit peine a trouver
des preuves contr'eux, ajouta que le père de Guilhem ferait
très-bien d'abandonner la judicature^ qu'il le lui conseilloit et
qu'il seroit prudent a lui de ne plus se mêler de faire de
pareilles procédures. S'il ne prenoit pas ce parti, il ne lui
j'épondroit point qu'il ne luy arrivât malheur, et qu'il ne
risquât d'être tué. Depuis il a osé annoncer en face, au sieur
Deguilhem même, le dernier des malheurs, s'il continuoit a
se mêler des procédures contre les masques.
Dix braconniers masqués s'assemblèrent, il y a quelques
années, avant le jour, dans le bois de Rrugnens, terre appar-
tenant a M. le Marquis d'Esclignac, et après y avoir chassé,
passèrent dans son autre terre de Cadeilhan, où ils désarmè-
rent et maltraitèrent Gensac, son garde-chasse. J
Le sieur Figard, régisseur de la terre de S'-Léonard, reçoit
de la part des braconniers masqués, un coup de fusil dans le
bas-ventre, qui mit sa vie dans le plus gi-and danger et l'a
tenu long-temps hors d'état d'agir ; ce fait a été prouvé par la
procédure <[ui n'a produit aucune connaissance sur les noms
des coupables.
Un garde-chasse de M. le Martpiis d'Esclignac est tué sur
place par des gens masqués, dans sa terre de Cadeilhan. Cela a
APPENDICE 385
été prouvé également par une procédure qui n'a produit
aucun renseignement sur les meurtriers.
Des braconniers masqués se sont jactés * souvent, dans S'-
Léonard, que s'ils pouvaient joindre le sieur Figard, régisseur,
qu'ils avaient vu les observer, ils lui tireraient sans mercy
dessus. L'un d'eux ajouta que c'étoit lui qui l'avoit déjà blessé
autrefois, et que ce régisseur devoit bien s'en souvenir. Dans
d'autres occasions ils disent qu'il faut se débarrasser de ce
surveillant gênant, et ils lui envoient dire « qu'ayant déjà
reçu une prune de leur compagnie, on lui en promet, pour
plus tard, une autre plus sanglante. » Gouaix, mauvais sujet,
rencontre sur un chemin, Castarède, habitant de S'-Léonard,
et lui crie que s'ils peuvent, lui et ses camarades, attraper ce
garde-chasse^ ils comptent bien l'étriller, et lui donner sur les
oreilles. Les mêmes menaces sont faites vis-a-vis du sieur La
Salle, qui accompagne quelquefois le seigneur a la chasse,
« et qui sera rudement traité quand il sera tombé entre leurs
mains. » Dans une autre occasion, ils demandent au nommé
Caubet si le gueux de La Salle étoit chez lui, et allant roder
autour de sa maison ils ajoutent que s'ils peuvent le joindre,
ils ne lui feront pas plus quartier qu'à un lièvre. On les a vus
souvent, lorsqu'ils apercevaient les gardes des seigneurs, met-
tre des balles dans leurs fusils et leur faire ironiquement
signe d'avancer.
En avril 1784, François Dérey, brassier, revenant de tailler
sa vigne, à l'entrée de la nuit, est arrêté au milieu d'un che-
min, dans S^-Léonard, par cinq de ces brigands qui avaient
chassé ce jour-là. Ils le couchent en joue avec des jurements
affreux, l'accusent d'être un espion du seigneur, le forcent de
se mettre à genoux, de jeter son chapeau à terre, et en luy
disant de faire un acte de contrition ils luy posent le bout d'un
fusil sur la poitrine en l'assurant qu'ils veulent le tuer. Après
un long temps de suspens, ils ne le laissèrent aller qu'après
que ce malheureux leur eut certifié d'où il venoit, leur mon-
' Vieux mot d'où vient jactance.
25
386 APPENDICE
trant ses outils et les conjurant de lui laisser la vie, leur
disant son nom et sa profession. Mais la frayeur du traite-
ment qu'il essuya dans l'obscurité fit une telle impression sur
ce pauvre homme qu'il ne lit que languir depuis lors, et qu'il
mourut sans s'être rétabli de son trouble, dix-sept mois après.
Quoyque dans sa déposition, il n'ait point déclaré le nom
d'aucun de ces brigands, il n'a peu s'empêcher de dire depuis,
que celui qui le vexa le plus, faisant mine de le tuer, était le
fils de Castelnau, insigne braconnier.
En décembre 1785, neuf masques dans Caumont, forcent
des gens de Monsieur de Catelan, qui en ost seigneur, par
lesquels ils furent rencontrés, de se retirer, en les menaçant
de leur faire sauter la cervelle.
Le garde-chasse de Monsieur de Bazillac, dans S^-Pesserre,
est cruellement maltraité en 1786 par des braconniers masqués
qu'il voulut approcher.
En la même année, un grand nombre debraconniers mas-
qués ont ravagé, plusieurs jours de suite, la terre de S'-Jean
du Bouzet;, et l'on ne cessa de menacer le garde du seigneur.
Le 20 janvier 1786, cinq braconniers barbouillés de noir,
appercevant le garde et le cocher du seigneur de S^-Léonard,
au coin d'un bois, se rassemblent en sifflant, coulent des
balles dans leurs fusils, et forcent ces domestiques de s'éloi-
gner rapidement de peur d'être enveloppés. Quelques heures
après, ils couchent en joue, pendant plusieurs minutes, le
sieur La Salle qui passait au galop de son cheval, dans un
chemin au-dessous d'eux; après quoi ils entrent dans la terre
de TournecoupC;, appartenant à Monsieur le comte de Preissac,
et dans celles de Cadeillan et de Bivès qui sont à Monsieur le
marquis d'Esclignac, où on les a vu tuer beaucoup de gibié.
François Dupont, domestique au château de S^-Léonard,
revenant de S'-Clar le 14 octobre 1786, entendant tirer et
croyant que c'étoient les chasseurs du château, va à eux, tombe
au milieu de cinq braconniers masqués, dont l'un lui lire un
coup de fusil aux pieds et le laisse pour mort sur la place. Les
APPENDICE 387
mêmes en se retirant de nuit, assomment sur le chemin de
S'-Léonard à S^-Clar, Moure fils, maçon, qui dans l'obscu-
rité, entendant quelque bruit, avait voulu s'avancer et deman-
der qui était là.
Bellefort, mauvais sujet de S^-Clar, chassant dans le bois de
cette communauté, où il y a souvent des loups, perd son chien.
Il luy plait d'accuser les gens de Monsieur le marquis de
Galard, seigneur de Lisle-Bouzon et de Magnas, qui chassoit
aussi, de le luy avoir tué ; il va trouver leur maitre dans son
château pour qu'il oblige ses domestiques à le luy payer, et
sur son refus à une demande qui n'étoit appuyée d'aucune
preuve, il ose luy signifier qu'il n'a qu'à prendre garde à ses
propres chiens. Quelques mois après, le chien d'arrêt de
Monsieur le marquis de Galard, accompagnant son garde, est
tiré par des braconniers sur le bord de sa terre.
Pendant l'office des fêtes de la Noël, en 4783, quatre bracon-
niers masqués, s'approchent du mur du village de S^-Léonard
et viennent tirer au clocher de l'église qui masque le château
seigneurial. Quelques années auparavant, plusieurs de ces
brigands se sont j actes en vouloir plus au seigneur de cette
terre qu'au gibier et qu'ils auroient tiré sur lui avec plus de
plaisir.
Le 3 novembre 1784, six braconniers masqués qui chas-
saient dans les bois de S^-Léonard, ont tué un chien de
chasse au seigneur de cette terre, qui attiré par les coups de
fusil qu'ils tiroient au gibié, vint à eux et les carressait en
jappant, ce qui fit dire par un de ces brigands aux autres,
qu'il fallait plutôt tuer le maître que le chien, si on pouvait
l'attraper.
Le 29 décembre suivant, le même seigneur de S^-Léonard
a reçu par la poste, un paquet au timbre de Lectoure, à son
adresse, contenant des chansons, dans lesquelles, en parlant
du traitement fait à son chien d'arrêt le 3 novembre précé-
dent, on luy donnoit à entendre ce qu'il avoit à craindre luy-
même des chasseurs libres qui n'entendent pas raillerie.
388 APPENDICE
La demoiselle Lannes, de Castelnau, a entendu des masques
dire que s'ils pouvaient joindre le seigneur de la terre de
St-Léonard, ils luy joueroient un mauvais tour.
Dulau aîné n'a pas craint un jour de l'année dernière, de
dire en présence de La Fage, son beau-frère, au cocher du
seigneur de S'-Léonard auquel il demandoit si c'étoit luy qui
l'observoit un jour de neige qu'il poursuivoit des perdrix : et
« que s'il y en avoit douze comme luy, ils chaufferoient bien
son maître et seigneur dans son château. » Lafage s'empressa
d'interrompre cet étrange discours en lui répondant: « Tais-toi,
tu parles trop. ))
Le 21 janvier dernier François Dupont, domestique du
château de S'-Léonard, revenant de S^-Glar à l'entrée de la
nuit avec d'autres personnes, trouve sur ses pas Lafage cadet,
qui le prenant à l'écart, luy dit, sans doute pour l'intimider ;
qu'il avoit tort de se retirer si tard, parce qu'il l'avertissoit
que luy et le cocher avoient tout à craindre, leur conduite vis
à vis des masques n'étant pas ignorée, ajoutant qu'il tenoit
cela de deux personnes qu'il ne connaissoit point et aux quelles
il l'avoit ouï dire.
Le 30 janvier dernier, jour auquel Monsieur le marquis de
Galard faisoit faire dans la terre de Lisle-Bouson, qu'il habite,
un service pour ^ladame sa mère * quatre masques viennent
y chasser tout le jour et ont l'insolence de tirer un lièvre dans
un champ sous le château, et ils poursuivent jusqu'à sa maison
le garde qui les observoit.
Le 5 du môme mois, six braconniers masqués, après avoir
chassé dans Tournecoupe, entrent dans Cadeilhan et vont
tuer deux perdrix près du château de Monsieui' le marquis
d'Esclignac. Il en avoit paru cinq dans cette même terre le 22
décembre précédent et quatre autres le lendemain 23, qui
lurent renconti'és face à face par Monsieur le marquis de
Maravat.
* Marie de Mibiellc avait épousé, le 4 juillet I7i3, Jean de Galard, seigneur de Luzanet
et de l'cllchaut, décédé en 1779.
APPENDICE 389
Personne clans cette contrée ne se rapelle sans indignation
la double insulte que Monsieur le comte de Latour se prome-
nant sur la terrasse de son cliàteau de Miramont, reçut de la
part de deux de ces brigands, qui non-seulement vinrent
chasser sous cette terrasse même, mais qui, ayant tiré ensemble
sur une perdrix et disputant qui des deux l'avoit tuée, portè-
rent leur impudence jusqu'à demander au seigneur lui-même,
de décider qui des deux l'avoit abattue ; différent qu'il fut
obligé de vuider.
Les cavaliers de la maréchaussée ne sont guère respectés
par ces brigands; en voici quelques preuves :
Le 5 février 1784, deux cavaliers de maréchaussée arrivés à
St-Clar le matin, à cause du marché et promenant devant une
des portes de la ville^ virent le long de la rivière de l'Arax,
un chasseur ayant la tête couverte d'un mouchoir. Ayant voulu
lui courir sus, celui-cy, qui portait un fusil à deux coups, les
menaça de tirer sur eux et les obligea de se retirer.
Le nommé Laforgue, jardinier chez le sieur Grabias, de
Gràmont, est rencontré, chassant le long de la rivière de
l'Arax, par un cavalier de maréchaussée qui voulut le désar-
mer; mais couché enjoué et menacé de mort s'il approche, il
dresse néanmoins son verbal, ht plus tard arrêter ce bracon-
nier, qui, conduit aux prisons, est bientôt élargi provisoi-
rement.
Le 14 août dernier, cinq masques chassant dans Tourne-
coupe et Avezan, sont rencontrés par la brigade de la maré-
chaussée de Lectoure, qui conduisait deux prévenus à Beau-
mont, et loin de fuir à leur vue, ces braconniers en présence
des gens d'armes, tirèrent en leur présence. Ce fait est prouvé
par le procès-verbal qu'en ont dressé les cavaliers.
Le '2 avili courant, sept braconniers finissaient de se dégui-
ser dans un bois situé sur la terre d'Avensac. Ils ordonnèrent à
Garros, fils du secrétaire-grefher de cette communauté, qui
alloit passer près d'eux pour se rendre au château et y travail-
390 APPENDICE
1er aux règlements des comptes de recette du concierge, de
s'éloigner vivement. Ayant fait part au susdit concierge de ce
qui venait de luy arriver, ils sortirent ensemble et ils virent
ces garnements chassant dans la terre où ils tuèrent trois
lièvres et deux perdrix. Les braconniers entrèrent ensuite
dans Estramiac, appartenant à Monsieur le marquis de
Gardouch, où ils tuèrent aussi du gibié, et se tirent porter à
manger; après quoy ils passèrent dans Vives, terre de M. le
marquis d'Esclignac. Ces sept braconniers ayant été apperçus
dans Avensac, près la grande route, par le brigadier et deux
cavaliers de la maréchaussée de Beaumont, couchèrent en
joue les gens d'armes qui, vu l'inégalité de la partie, furent
obligés de se retirer.
Le 7 avril courant, vingt-quatre braconniers masqués ont
été vus dans Vives au point du jour; ils se sont fait donner à
manger par le sieur Darné, ont chassé ensuite dans Tourne-
coupe, sont rentrés dans Vives qu'ils ont parcouru ainsi que
Gadeilhan, terres appartenant à M. le marquis d'Esclignac. Ils
dirent à un de ses garde-chasse qu'ils reviendraient au nombre
de trente. De là étant venus dans l'après-dinée à S^-Léonard,
ils ont remis à l'entrée de la nuit, à un bordier du seigneur,
un écrit qu'ils luy ordonnèrent d'aller porter de suite à son
maitre, sous peine d'être incendié dans sa métairie. Dans cet
écrit insolent ils osent annoncer la mort au sieur Rivière, dont
il a été parlé cy-devant.
MENACES CONTRE LES TÉMOINS
Les menaces que ces brigands sont dans l'usage de faire
contre les témoins, sont prouvées juridiquement. L'on y voit
que le nommé Duffaut-Gastérat, un de ces braconniers, va
menacer le troisième et le dix-huitième témoins cités dans une
information contre luy.
Le nommé Gaul)Oue se rend chez Langlade, dit Labesque,
qu'il soupçonne l'avoir dénoncé et il veut luy couper les oreil-
APPENDICE 39^1
les et les clouer à la porte de l'église de Brugnens et ensuite
le tuer.
Trémoulet et Boret, mauvais sujets, se vantent que ceux qui
déposeront contr'eux auront bientôt leur procès vuidé.
Guillaume Grimaud menace, avec deux pistolets qu'il sort
de sa poche, Laporte aîné, en luy disant qu'il le fera repentir
de ce qu'il a rapporté, s'il le rencontre à l'écart ; il fait pareille
menace au frère puiné du sieur Laporte.
L'on voit dans les procédures qu'on a tenté contre ces bri-
gands, qu'une infinité de témoins interrogés sur les auteurs
des délits à raisons desquels on informe, déposent « qu'ils ont
ouï dire à plusieurs personyies que quand même elles connai-
traient et sauraient bien qui sont ces malfaiteurs, elles se
garderaient bien de les dénoncer, crainte d'être brûlées dans
leurs maisons et égorgées a la première rencontre d. Par ce
langage que les témoins interrogés sur ces mauvais sujets,
mettent dans la bouche d'autrui, il n'est pas difficile de juger
qu'il était leur sentiment propre ; aussi ces malfaiteurs sont-ils
tellement persuadés de l'effet de la terreur que leurs actions
ont répandu, que Dulau aîné, regardé dans sa contrée comme
un des principaux chefs de ces brigands a pu annoncer au sieur
De Guilhem « qu'on ne trouverait pas de preuves contre les
masques ».
ASSASSINATS ET EXCÈS
Dupouy habitant de S'-Créac, venant la nuit de son champ,
où son bled étoit en javelles, est assassiné par des gens qu'on
a connus et personne n'a osé déposer contre ceux qui ont
commis ce crime.
Les nommés Ladouce, bordier du sieur Massac, et les hls du
meunier de S^-Rose sont attendus à deux reprises dans les
bas -fonds de Lamouret, juridiction de Massac, par trois
personnes, qu'on nomme, qui les attaquent, et les laissent
presque morts ; nul témoin pareillement ne veut déposer.
392 APPENDICE
Le sieur Lacaze, habitent dans sa métairie de Fatigue, juri-
diction de Lectoure, ne paraissant dans la matinée du 16
octobre 4786, on va dans sa chambre, où Ton ne trouve que
ses habits, sa culotte sous le chevet et ses souliers près du lit,
mais non sa personne. On le croit étouffé et enterré pendant la
nuit, mais les informations et les monitoires n'ont pu pro-
curer nulle révélation sur son sort.
Catherine Cane, femme de Dubuc, et Guillemite Berniac,
femmes de Dulau, dans la juridiction de S'-Léonard, sont
aperçues de loin dans un chemin, par six braconniers masqués
et poursuivies par eux si vivement, qu'elles furent obligées à
deux reprises différentes, de se réfugier dans des mettairies et
de s'y barricader.
Nota : On a vu cy-dessus pareils attentats contre la seureté
publique, commis par ces brigands vis-à-vis diverses personnes
sur les chemins.
NOTIONS
Sur quelques-uns des principaux garnements et braconniers
dans la Lomaigne, ou dans les environs.
Baptiste Dulau, de S^-Clar, fils d'un petit particulier qui
travaille son bien, est lui-môme sans nulle vocation, et quoy-
que sans fortune, il est toujours très-élégamment velu, est de
toutes les parties de débauche des braconniers et est noté par
la voie publique et par différents traits, comme le principal
chef des mauvais sujets du pays. On l'a vu, cy-dessus, imi)liqué
dans la plainte portée par Scarnot, pour fait d'enlèvement
d'ol)ligation et d'assassinat; il a été décrété en septembre 1782,
pour l'enlèvement d'un clieval de Dupin, cy-devant son cama-
rade; il paroit grandement initié dans les projets atlVeux des
scélérats masqués, par les propos qu'il tint au sieur de
(iuilhem iils et au sieur de Guilheni père, en leur annonçant
APPENDICE 393
le traitement qu'on préparait au sieur Rivière et au sieur de
Guilhem luy-même en lui faisant part des regrets d'un de
ces brigands de n'avoir peu mettre le feu à une méttairie, lors-
que le sieur Rivière s'y réfugia, comme on l'a lu cy-dessus. Si
quelques témoins seulement se sont contentés de dire qu'ils
avoient cru reconnaître le dit Baptiste Dulau parmi les mas-
ques qui ont pillé et commis des excès dans les terres et sur les
gens du seigneur de S'-Léonard, une infinité d'autres témoins
déposent unanimement que ce Dulau est reconnu pour être un
grand braconnier, homme, ajoutent-ils^ très-dangereux, et que
le public craignoit grandement.
Charles Dulau, frère puisné du précédent, que plusieurs
témoins disent avoir cru reconnaître dans ces parties de mas-
ques, est dénoncé par eux comme un insigne braconnier,
capable de tout. Les propos qu'il a tenus au fils cadet du
sieur Rivière, cités cy-dessus, décèlent la férocité de son
caractère. Le coup de fusil que le sieur Rivière père, reçoit
dans ses habits, dix mois après, et quelques mots lâchés
depuis, par ledit sieur Dulau, puisné, donnent des idées peu
favorables sur cet homme.
Baptiste Lafage, beau-frère de Dulau, est encore du nombre
de ceux que divers témoins dans leur audition disent avoir
cru reconnaître parmi les brigands masqués, en ajoutant que
ce Lafage est fort dangereux. Ses propos sanguinaires vis-à-vis
le sieur Rivière et d'autres, semblent indiquer qu'il mérite un
rang distingué parmi les coupe-j arrêts.
Couaix, de Mauroux, dont on a vu un trait infâme plus haut,
passe encore pour un braconnier très redoutable ; camarade
des personnages cy-dessus, il est du nombre de ceux que les
témoins disent avoir reconnu, principallement à ses cheveux
rouges, dans les partis des gens déguisés. On le regarde comme
un très mauvais sujet, qui après avoir été forcé de s'engager
pour se soustraire aux punitions encourues, a racheté son
congé peu de temps après, pour venir grossir la liste des
brigands de cette contrée.
394 APPE>DICE
Cantaloup, cy-devant fort petit mardiand, ayant mal fait
ses affaires, et forcé de faire cession de ces biens, passe pour
un homme très à craindre. Il ne marche jamais qu'avec un
fusil, ou tout au moins une canne à lance et des pistolets de
poche, qu'il ne fait pas façon de suspendre au bout de sa canne,
en se promenant ainsi publiquement à S^-Glar. C'est chez
lui que les mauvais sujets ont coutume de s'assembler, et de
manger dit-on, le gibié pris et la volaille dérobée.
Caussade, vitrier de S'-Clar, qui vit en une très-grande
société avec tous les garnements dont on vient de parler, est
encore du nombre de ceux que certains témoins disent avoir
vu et reconnu parmi les braconniers masqués. Il a la réputa-
tion d'être très dangereux et il s'est trouvé dans des occasions
où il y a eu des personnes gravement maltraitées.
Ces témoins ouï ont déclaré avoir reconnu encore dans ces
parties de braconniers déguisés, les nommés Dastros et Banau
tous deux garçons cordonniers chez Baptiste Lafage à S^-Clar,
ainsi que Goyau infatigable braconnier, et Maignaud, tous de
S'-Clar, Guaropuy, dit Marc, et Naudon, tous deux de
Castelnau, Foucaud, régent cy-devant à Bayonette et Roubaut,
cadet, à Mauroux.
Outre ceux qu'on vient de nommer et qui sont ceux que les
témoins déposent avoir reconnus dans les attroupements de
gens masqués, il est une foule de braconniers qui vaguent
continuellement partout, en armes et fort dangereux. Tels sont
Lafite, puisné, Taure, Laclavère, Goulard ^lalus, tous habi-
tants de Castelnau, Bellefont, Tardin fils, au hameau du
Charroy, près S^-Clar, Cirât et les deux frères Dupin à
Estramiac, les nommés Bordes de Séran, Daguzan de Puycas-
quier, Comagnac à Sarrau, Cauboue et La])orde à Fleurance,
Gazes père et fils à La Sauvetat, etc., auxquels on pourrait en
ajouter d'autant plus aisément une infinité d'autres s'il en est
besoin, que l'on peut dire, avec toute vérité qu'on trouve à
tout instant des braconniers et des rodeui's sur ses pas, dans
ce pays-cy.
ï
APPENDICE 395
On doit observer au reste, que parmi ces derniers, il en est
qui passent pour être très-fréquemment du nombre des
braconniers masqués commettant divers excès, mais qui
n'ayant pas été clairement reconnus par les témoins, n'ont pas
été mis comme tels, cy-dessus. »
396 APPENDICE
Lettres et Notes à l'appui du ci-devant factum,
pour certifier les désordres causés
par les Braconniers dans la Lomagne,
en 1787
A Monsieur le Comte de Grossolles , lieutenant - général
des Années du Roi,
A St-Martin.
« Mon Général,
» Mon frère m'a remis la lettre que vous m'avez fait l'Iion-
neui- de m'écrire, ainsi que la rescription qui y étoit jointe ;
je la ferai acquitter à mon retour de Nogaro, conformément à
vos désirs. Mon départ pour Auch est fixé à dimanche pour
le plus tard, ne le pouvant guère plus tôt, et avant cette épo-
que, j'aurai une entrevue avec le sieur Rivière, qui doit me
fournil" de nouvelles indications ; l'information déjà faite, était
à peine clôturée, qu'on vint prévenir M. le comte du Bouzet,
que quatre chasseurs avoient assiégé son garde. Vous sentez,
mon Général, que ce seigneur ne voulut point s'exposer, ni
suivre les traces du seigneur de Puigaillard, (jui voulut aller
au devant de plusieurs chasseurs braconnant ses terres, s'en
trouva beaucoup trop près, et prit le parti, devant leur nom-
bre, de battre en retraite et de laisser ample liberté à ces
APPENDICE
397
Messieurs. Des gens masqués, au nombre de six ou sept,
entrèrent mercredi dernier, dans le château de Lisle-Bouzon,
chez Monsieur le marquis de Galard, et lui dirent qu'il pouvoit
être tranquille, pour cette fois, qu'ils ne faisoient que passer,
qu'ils alloient à S*-Léonard, chez leur bon ami. Le désordre
dans cette partie de la province est venu si grand et si général
([u'il sera diflicile d'y remédier, et de détruire les mauvais
sujets, le nombre en étant trop multiplié;
)) Je suis avec respect, mon Général, votre très humble
serviteur ,
» LA GLAVERIE. »
Plieux, le 2 Février 1787.
I
398 APPENDICE
A Monsieur le Ministre,
chargé de la Police dans la province de Guyenne.
« Monsieur le Ministre,
» Un militaire qui a passé beaucoup plus de soixante ans
au service du Roy ou il s'est acquis une réputation, ne craint
pas tant qui vit, de donner des avis aux Ministres. Dans cette
idée. Monsieur, je ne chercheroy pas à mettre sous vos yeux
tous les désordres ou les différents événements ont mis cette
partie de la province de Gascogne, et surtout la Lomagne,
persuadé que vous en recevez journellement des plaintes de
toutes parts et par ceux qui sont préposés pour vous informer
de tout ce qui se passe; mais comme depuis long temps nous
sommes livrés à nous-mêmes, sans nulle autorité à qui nous
puissions recourir, pour mettre nos biens et nos vies en sûreté,
je suis persuadé. Monsieur, que vous me sentirez gré de l'avis
que je vous donne.
» Nous n'entendons parler plus que de vols, soit dans les
maisons, à main armée, soit sur les chemins, même en plein
jour, de manière qu'on n'oze plus s'exposer à marcher seul, ni
la vigilence des Maréchaussées, ni les précautions des particu-
liers, ne mettent plus personne en sûreté. Cependant chacun a
des affaires, et le mal peut durer fort long temps avant que les
tribunaux aient rendu la justice qu'on est en droit d'attendre.
Trouvez-bon, Monsieur, qu'un vieux militaire vous propose
un moyen, qui s'il n'empêche pas tout le mal, diminuera du
moins une grande partie. C'est le rétablissement des patrouilles
dans toutes les paroisses, soit de ville ou de campagne,
comme il l'éloil du temps de Monsieur le Maréchal de Richelieu.
Ces patrouilles établirent dans les provinces et dans tout son
gouvernement, un ordre inconnu jusqu'alors, et qui procura
APPENDICE 399
une sûreté générale. Je ne chercherez pas, Monsieur, à étabUr
dans ma lettre, le bien qui en résulteroît ; il est palpable ; mais
je puis vous certifier que toutes les provinces qui en connois-
sent les avantages pour la sûreté publique, les redemandent,
et que les plus saines parties, informées que sur la fin de la
guerre, ce fut moy qui obtins de Monsieur le Maréchal de les
établir, s'adressent à moy pour tâcher de les faire rétablir,
comme un moyen unique d'obtenir la sûreté publique.
» J'adresse cette même demande à Messieurs Necker, de
Brienne, de Villedeuil et de Barentin.
» CtROSSOLLES,
(( Lieutenant-Général des armées du Roi. »
St-Martin, ce 17 mars 1787.
400 APPENDICE
A Monsieur le duc de Narbonne.
« Personne n'est plus à même que le comte d'Esparbès de
représenter le désordre de la province où il commande. L'in-
térêt que je prend et dois prendre à tout ce qui le regarde
m'oblige d'étayer par mon suffrage le cry public qui est bien
fait pour se faire entendre. L'impunité a fait dégénérer en
crimes ce qui n'étoit d'abord que braconnage et libertinage, et
que personne n'a cherché à arrêter. Ces mêmes gens se sont
d'abord mis à voler le gibier, puis les volailles; enfin aujour-
d'huy ils pillent les maisons, arrêtent les passans et personne
n'ose marcher la nuit. Chacun se fait veiller. Telle est notre
situation ; et on entend le public se plaindre et dire : nous
sommes abandonnés de Dieu et des hommes, nul ne s'occuppe
de nous, ni commandant, ni premier Président, ni procureur-
général, ni intendant, ni prévôt-général. A qui donc s'adresser
efficacement? Le comte d'Esparbès doit représenter au baron
de Breteuil notre triste situation et luy faire connaître que la
justice ne peut rien là où on ne peut fournir de preuves, et la
cause qui les rend impossibles, c'est le terreur qu'ont inspiré
les brigands. Un remède plus prompt et plus efficace seroit que
le nouveau Ministre écrivit une lettre circulaire à tous ceux
qui sont chargés de faire vivre les citoyens en paix, par laquelle
il déclareroit que le Roy informé des désordres qui se comettent
tous les jours, luy a ordonné de faire enlever tous ces espèces
de gens reconnus et convaincus par les faits de leur culpabilité;
qu'il ordonnât aux intendants de faire afficher aux portes des
églises, copie de pareille lettre, et que cependant on fit enlever
dans toutes les petites villes telles que Moissac, Castel-Sarrasin,
lieaumont, Lavit etc., et autres, deux ou trois mauvais sujets,
ainsi (pie dans les parroisses des environs, et choisir parmi les
mauvais garnements connus, qui n'ont ni femme ni enfant, la
plupart sans vocations, qu'on les lit passer sur les ports de
mer pour y être embarqués et transportés dans quelque
. APPENDICE 401
colonie. Un pareil enlèvement d'une cinquantaine de mauvais
sujets qui vont former une pépinière en corrompant les jeunes
gens, feroit rentrer la sûreté et la paix bien plus sûrement que
toutes les potences et les chaînes.
)) Qu'on y prenne garde ; ce mal se propage furieusement,
et l'état où en sont les affaires dans le P^oyaume, mériteroit
que le Gouvernement s'en occupât un peu plus.
)> Le Marqt'is de Montgaillard. »
Auch, le iO mars 1787,
« Messieurs de Mondenard, du Bouzet, de S'-Léonard,
de Noé, de Preyssac, tous les seigneurs de la Lomagne, se
joignent à moi pour souhaiter que le gouvernement rende
le calme à d'honnêtes gens qui sont sans cesse vexés par
de la vraie canaille. »
Après la lecture de ces diverses pièces qui furent approuvées
comme parfaitement exactes par les membres de l'Assemblée,
^ont plusieurs avaient été victimes des excès et des insolences
les braconniers mentionnés dans le mémoire, il fut demandé
ie faire envoyer à la maréchaussée l'ordre de désarmer les
individus sans aveu, désignés comme gens dangereux pour
'ordre public. La suite de cette réclamation ne se fit pas
ittendre, et une note fut expédiée de Bordeaux, quelques jours
iprès la fm de la session, au lieutenant-commandant à Auch ;
nais le résultat ne répondit point à l'espoir général ; le nombre
les crimes, contre les personnes et les propriétés, continua
l'augmenter dans une proportion effrayante en Lomagne
iomme dans le reste de la France.
26
402
APPENDICE
Etat des Braconniers à désarmer
dans la lieutenance de la sénéchaussée d'Auch
BRIGADE
d'auch.
Paroisse de Nougaroulet.
Jean Conté, dit Molas.
Paroisse de Puycasquier.
Jean Daguzan, fils, habitant à la métairie de
Couliauniac.
Jean-Baptiste Pouget, demeurant à la Bernadette.
Paroisse de Mansempuy.
Le fils unique du nommé Boue, dit Dumoulin,
habitant au Gap d'Age.
Le nommé Taibosc, dit Serrela veille, dudit lieu.
BRIGADE
DE LECTOURE.
Paroisse de Saint-Clar.
Baptiste Dulau, fils aîné.
Charles Dulau, frère.
Baptiste Lafage, aîné, cordonnier.
François Canteloup, ancien piqueur.
Bellefont, fils.
Dartres , Banau , garçons cordonniers chez
Lafage.
Goyau.
Maignaud.
Tardin, fils, au hameau de Charroy.
APPENDICE 403
Paroisses de Mauroux et de Saint-Créac.
Dominique Larribau, fils aîné.
Guillaume Davasse, maçon, du hameau d'Em-
barte.
Jean Bordes, faisant son bien, habitant du
Janetori.
Le sieur Gouaix.
Roubaut, cadet.
BRIGADE Paroisse de Sempessère.
DE LEGTOURE.
Les nommés Pierre et Philippe Guillon, père
et fils.
Jean Guillon, du Baluché.
Bernard Sallesses, de la métairie de Gallée,
appartenant à M. Lascaban.
Bernard Barbelane, fils aine de Barbelane,
tisserand à la Pétte.
Paroisse de Castelnau.
Le nommé Garraupouy, dit Marc.
Le nommé Naudon.
Laffite, puisné.
Taure.
Laclavère.
Goulard-Malus.
Paroisse de Bajonnête.
Le nommé Foucaud, régent.
Paroisse d'Estramiac.
Le nommé Dirat.
Les deux frères Dupin.
404 APPENDICE
Paroisse de Séran.
Bordes.
Goumaignac.
Paroisse de Fleurance.
Cauboue.
Laborde.
Paroisse de La Sauvetat.
Gazes, père et fils.
BRIGADE Paroisse de Lauit.
d'auvillakd.
Darnis, chaudronnier et aubergiste.
Biaise Grêvesegnes.
Dominique Belly, fils aîné.
Barry, dit Ganteloup.
Danerel.
Lauriol.
Vicamont, fils.
Trau, fils.
Gui 1 hem, valet de Belly.
Toiiie Mazel, bordier à Bourgoigne.
Joury, bordier à Gassian.
Le fils d'Antoine Mazel, bordier à Gaulet.
Raymond Moussaron, faisant son bien à Pey-
rugrand.
Le gendre de l'eu Jacques Moussaron.
(Jouiaré, faisant son bien à Gajos.
Jean Peret, aîné, entre Lavit et Si-Aroiimez.
Le bordier de la Gouillie.
Le sieur Roques.
Le sieur Maupas.
APPENDICE 405
Paroisse de Sainte-Blanche.
Jean Garros, aîné.
BRIGADE Paroisse de Monyaillard.
d'auvillard.
Jean Villemeur;, meunier.
Paroisse de Maumesson.
Moulincé, ancien domestique.
Celui de la Doumejourre.
Paroisse d'Esparsac.
Moncouet, meunier.
Les deux fds de Gassagneau.
Deluc, père, habitant au lieu dit le Ruisseau
profond.
Nous ordonnons au lieutenant-commandant la maréchaus-
sée, à la résidence d'Aucli, de faire désarmer, conformément
à l'ordre cy-joint, tous les particuliers dénommés au présent
état, de toutes les armes qui se trouveront chez eux*.
Fait à Bordeaux, le 25 Septembre 1787.
Signé : Le Marquis de Brienne.
^ Archives du château de Magnas-Saiiit-Clar (Oersi
1
i
I
i
LISTE COMPLÈTE
DE MM. LES DEPUTES DE LA REGION SUD-OUEST
DE LA FRANCE
r r
AUX ETATS- GENERAUX
AVEC LEURS ADJOINTS ET SUPPLEANTS
1614 ET 1789
APPENDICK 409
Liste complète de MM. les Députés de la région
Sud-Ouest de la France
aux Etats-Généraux, avec leurs Adjoints
et Suppléants.
Aux Elals-Généraiix do 1614, les députés, mandés par la
reine Marie do Médicis, régente du royaume pendant la
minorité de Louis XIII, se rendirent à Paris et se réunirent
aux Augustins, sous la présidence du cardinal de Joyeuse,
pour le Clei'gé, <lu baron de Sénecey, pour la Noblesse, et de
Rolteil-Miron, [iiévùl des Marchands de Pai'is, pour le
Tiers-Etat.
Les membres de la sénéchaussée de Guyenne étaient : le
cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, Périssac, sous-
doyen de S'-André, poui' le Cler<^v, Durfoi't de Castelbayart,
pour la Noblesse, Claveau, jurai de Ooixleaux, et Boucand,
conseiller, pour le Tiers-Etat.
SÉNÉCHAUSSÉE D'AGÉNOiS
Gelas, évé({ue d'Agen Clergé.
NOMPARÏ Ï)K CaUMOM DK LaUZUN. . . NOHLESSE.
Ue la Goutte N.
Baron du Buisson N.
Villemon, procui'eur du Hoi Tn-nis-ErAT.
De Cambefort, consul d'Agen T.-E.
De Sabaros, syndic du pays T.-E.
410 APPENDICE
PAYS ET COMTÉ DE COMMINGES
De Bellegarde, évêq. de Couzerans. Cl.
De Souvré, évêque de Comminges. . Cl.
Denys de la Hillière N.
De Combis T.-E.
PAYS DE RIVIÈRE-VERDUN
De Souvré^ évêque de Comminges. . Cl.
Lelong, juge-général T.-E.
SÉNÉCHAUSSÉE D'ARMAGNAC
De Trappes, archevêque d'Auch.. . Cl.
De Tresses, évêq. de Laodicée, coad-
juteur de l'évêque de Lectoure. . . Cl.
De Léaumont, baron de Puygaillard. . N.
Le Long, lieutenant-général T.-E.
SÉNÉCHAUSSÉE DE CONDOMOIS ET GASCOGNE
De Caux, évêque d'Aure, coadjuteur
de l'évêque de Condom Cl.
De Buzet, baron de Poudenas N.
De Monlezun, baron de Meillan. . . N.
BoucHARAN 1, 1er cousul de Condoui . T.-E.
De Goujon, jurât T.-E.
SÉNÉCHAUSSÉE D'ALBRET
Raymond de Moncassin N.
De Chastillon N.
Baron de Mauvoisin N.
Du Roy, lieutenant-civil T.-E.
Broca, consul de Nérac T.-E.
On trouve aussi ce nom écrit Ponchalan.
i
APPENDICE
411
SÉNÉCHAUSSÉE DES LANNES
D'EcHAUX, évêque de Bayonne. . . . Cl.
Du Sault, évêque d'Acqs Cl.
Le Comte de Grammont N.
De Babry, lieutenant-général T.-E.
De Croist, syndic T.-E. *.
Les députés de la région Sud-Ouest de la France, aux
Etats-Généraux, furent, en 1789, pour :
AGEN
Clergé. — D'Usson de Bonnac, évêque d'Agen (Jean,
Louis, né à Paris, en 1734, sacré le 14
février 1768).
— Malateste de Beaufort, curé de Montastruc,
près Monclar^.
— Fournetz, curé de Puymiclan, près d'Ai-
guillon.
Noblesse. — Le Duc d'Aiguillon (Armand du Plessis).
— Le Marquis de Bourran, demeurant à Ville-
neuve.
— Le Marquis de Fumel-Montségur, comman-
dant de l'Agênois.
Tiers- Etat. — Daubert, juge-royal de Villeneuve.
— Escoure de Pélussac, avocat à Libos, près
Villeneuve.
— Renault, avocat à Agen.
— Termes, bourgeois à Marmande.
— François aîné, bourgeois à Clairac.
— Bellisle, avocat à Miramont^.
Suppléant. — Boussion, médecin à Lauzun.
1 Cette liste, fort incomplète, se trouve dans ï v lllsloire des Etats-Généraux en
France », par M. de Landine, 1788.
^ M. de Beaufort était resté quatre ans vicaire à Castillonnès, où ses vertus lui avaient
acquis l'estime de tous.
3 Le sieur Bellisle refusa le mandat, prétextant son grand âge et ses infirmité»
412
APPENDICE
AUCH
Clergé. — Aullx de Sémezat, archiprêtre de Lavardens i.
Noblesse. — Le Baron de Luppé de Teybosc, ancien
militaire, chevalier de S'-Louis.
Tiers- Etat. — Sextex, procureur du Roi au Sénéchal d'Auch.
— Pérès, avocat à Mirande.
LECTOURE
Clergé. — Le Curé de Lanux, en Armagnac.
Noblesse. — Le Baron d'Angosse, maréchal de camp.
Tiers- Etat. — De Laterrade, juge-mage du Sénéchal de
Lectoure.
— La Glayerie de La Chapelle, juge de
Lectoure.
CONDOM
Clergé. — Laborde, curé de Corneillan.
Noblesse. — Le Marquis de Lusignan, résidant en son
château de Xaintrailles.
Tiers- Etat. — Pelauque, procureur du Roi en l'Election de
Condom.
— Meiniel, avocat de Caumont.
NÉRAC
Clergé. — D'Anteroche, évèque de Condom (Alexandre-
César), né au diocèse de S^-Flour, en 1721,
sacré le 5 juin 1763.
Noblesse. — Le Baron de Batz, de Tartas, giand-
sénéchal.
Tiers- Etat. — Broustel, avocat à Casteljaloux.
— Brunet, juge de Puch.
' Il était âgé de soixante aii.s et fut nommé à runaiiimilé.
APPENDICE 413
DAX
Clergé. — Goze, curé de Goas, diocèse de Dax.
Noblesse. — Le Comte de Barbotan, résidant à S'-Sever-
Clialosse.
Tiers- Etat. — De Basquiat, lieutenant-général au Sénéchal
de S^-Sever.
— Lamarque, procureur du Roi au même
siégea
MONT-DE-MARSAN
Clergé. — De La Porterie, curé de Lencouacq.
Noblesse. — Le Marquis de Roquefort.
Tiers -Etat. — De Pérès, ancien conseiller au Parlement de
Bordeaux.
— ]\Ioiret de Flory, avocat au Parlement.
Nota. — Ce dernier avait été en ballottage avec le sieur Pascal,
négociant à Mont-de-Marsan
BAZAS
Clergé. — De Saint-Sauveur, évéque de Bazas (Jean-
Baptiste Amédée Grégoire, né au diocèse
de Monde, le 24 juin 1709, sacré le 16
octobre 1746).
Noblesse. — De Pus, grand sénéchal.
Tiers- Etat. — Saige, avocat au Parlement de Bordeaux.
— Lavenne, avocat au môme Parlement.
BOllDEAU.X
Clergé. — Champion de Cicé, archevêque de Bordeaux
(Jérôme Marie, né à Rennes, en 1735,
sacré évêque de Rodez, le 26 août 1770),
— L'Abbé d'Héral, chanoine de la cathédrale.
— PiFFON, curé du Médoc.
— L'Abbé de Laage, curé du Blayois.
Nota. — Il y eut .sci.ssion dans ronlcede la Noblesse, de là deux
élections.
• C'était le père du célèbre içénéral Lamarque.
414
APPENDICE
Première élection, avec pouvoirs limités:
Noblesse. — Le Berthon, premier président au Parlement
de Bordeaux.
— Lavie, président au même Parlement.
— Le Vicomte de Ségur, de Bordeaux.
— Le Chevalier de Verthamon, frère du Pré-
sident du même nom, au Parlement de
Bordeaux.
Seconde élection, avec pouvoirs généraux :
Noblesse. — Le Maréchal de Duras.
— Le Marquis de La Fayette, lieutenant-
général des armées du Roi.
— Le Marquis de Cadillac.
— Le Vicomte de Ségur (de la première élec-
tion).
Tiers- Etat. — Paul Nérac, négociant à Bordeaux.
— Lafargue, négociant, ancien jurât de cette
ville.
— De Sèze, médecin de la même ville.
— G archet Delisle, négociant.
Suppléant. — Mercier, bourgeois vivant noblement.
Campagne. — Fisson, médecin à Cadillac.
— De Luze de l'Estang, notaire à Coutras.
— Boissonneau, notaire à S^-Paul, dans le
Blayois.
— Bernard, bourgeois à Bourg.
Suppléant. — Lesnière, avocat du Fronsonnais, près Bor-
deaux.
LIBOURNE
Clergé. — Malarty, cuié de S^-Denis.
Noblesse. — De Puch de Montbreton, gentilhomme rési-
dant à sa terre, près S'c-Foy sur Dordogne.
Tiers-Etat. — Mestre, avocat à Stc-Foy.
— Dumas, bourgeois de Libourne.
APPENDICE 415
RIVIÈRE-VERDUN
Clergé. — Le Tonnelier de Breteuil, évêque de Mon-
tauban (Anne, Victor, François, né à Paris
en 1726, sacré le 24 février 1763).
Noblesse. — De Cazalès.
Tiers -Etat. — Long, procureur du roi à Beaumont-les-
Lomagnes.
— Pérès de Gesse, avocat.
TARTAS
Clergé. — Lanusse, curé de S^-Etienne-Labourd.
Noblesse. — Le Baron de Batz, grand sénéchal du duché
d'Albret.
Tiers-Etat. — Larreyre, conseiller au Sénéchal de Tartas.
— Castagnède, notaire et juge à Labouheyre.
TAREES
Clergé. — Rivière, curé de Vic-Bigorre.
Noblesse. — Le Baron de Gonès, syndic des Etats.
Tiers- Etat. — Barère de Vieusac, conseiller au Sénéchal
de Tarbes.
— Dupont, avocat à Luz en Barège^
RODEZ
Clergé. — De Colbert, évêque de Rodez (Seignelay de
Gast-le-Hill, né en 1736, sacré le 22 avril
1781).
Noblesse. — Le Vicomte d'Adhémar-Panat, maréchal des
camps et cordon rouge.
Tiers-Etat. — Pons d'Alon, lieutenant de robe-courte en
la Sénéchaussée de Rodez.
— RoDAT, neveu du précédent, seigneur d'O-
lemps, y résidant.
' Jadis professeur au Collège Louis-le-Granii à Paris, puh au Collège de Pau.
416
APPENDICE
CAHORS
Clergé. — Ayrolles, curé de Reyrevignes.
— De Nigolaï, évoque de Gahors.
— Laymerie, curé de S'-Privat.
Noblesse. — Le Marquls de la Valette.
— Le Duc de Lauzun-Biron.
— Le Comte de Tannes.
Tiers-Etat. — Feydel, avocat en la Sénéchaussée de Gahors.
— PoNCET, avocat à Montauban.
— Durand, avocat à Léobard-Gourdon.
— BouTARiE, président en l'Election de Figeac.
— Lachèze, lieutenant-général à Martel.
— Gouges Cartonney, négociant à Lauzerte.
Clergé.
Suppléant.
Noblesse.
Suppléant.
Tiers -Etat,
Clkugé.
LE PUY EiN VELAY
De Galard de Terraube , évêque du Puy
(Marie, Joseph, né dans le diocèse de Lec-
toure, le 20 mai 173G, sacré le 24 juillet
1774, aumônier du roi et chanoine de
l'église de Paris *).
Privar, prieur et curé de Crapone.
Le Marquis de Maubourg, colonel du régi-
ment Soissonnais.
De Jussar de Monistrol, capitaine d'artil-
lerie.
Bonnet de Treyches, lieutenant-général de
la Sénéchaussée.
Richohd, avocat au Puy.
PÉUhUIEUX
Delfaut, archiprètre d'Aglan en Sarladais.
Laporte, curé de S^-Martial d'Hautel'ort, en
Péi'igord.
' En 178y, les vicaires-içénéraux de Mu'' tle ("lalaid tMaieiit : Messieurs de S»-(iéry, de
l'iua, des Grainjcs et de Maillé. — Secrétaire : Le Flo.
APPENDICE
417
Noblesse. — Le Comte de La Roque de Mons, près Ber-
gerac.
— Foucault de Lardimalie, résidant à S^-Pierre
de Clignac.
Tiers -Etat. — De la Charmie, lieutenant-général du séné-
chal de Périgueux.
— GoNTiER DE BiRAN, Ucutenant-général de Ber-
gerac.
— Loys, avocat, premier consul de Sarlat.
— Paulhiac, avocat de la Sauvetat-Grasset, près
Villamblard.
VILLE-FRANCHE
Clergé. — De Villaret, grand-vicaire de Rodez, mem-
bre de la commission intermédiaire de
l'Administration provinciale.
— Malrieux, curé-prieur de Lombes, près Ville-
franche.
Noblesse. — Le Comte de Bournazelle, membre de la
commission intermédiaire provinciale.
— Le Comte de Yezins, de Milhau.
Suppléant. — Son père.
Tiers -Etat. — Manhaval, avocat, près Ville-Franche.
— AxDURAND, avocat, de Ville-Franche.
— Perlx de Viviers, avocat, près Ville-Franche.
— Lambel, avocat, du Mur-de-Barès, en Rouer-
gue.
27
418 APPENDICE
Résumé et Analyse des Députations
des Trois -Ordres aux Etats - Généraux.
Haut Clergé
Cardinal 1
Archevêques 10
Evêques 35
Recteur de l'Université 1
Supérieur général d'Ordre 1
Proviseur de Collège 1
Comtes de Chapitres 2
Abbés commendataires 10
Conseiller au Parlement 1
Grands-Vicaires 9
Chanoines 8
Total 79
Clergé Pastoral
Curés 214
Total général pour Messieurs les Membres
du Clei-gé 293
Noblesse de Cour
Prince du sang 1
Princes 3
Ducs 19
Comtes 46
Marquis 41
Exempt des cent Suisses 1
Barons 11
Chevaliers 2
Total 124
appendice 419
Noblesse de Province
Marquis 29
Comtes 30
Chef d'Escadre 1
Capitaine des vaisseaux du Roi 1
Présidents à mortiers et autres 11
Procureur général 1
Conseillers 11
Barons 17
Chevaliers 16
Lieutenant des Maréchaux de France 1
Procureur du Roi 1
Avocat gentilhomme 1
Lieutenants généraux de juridiction inférieure. ... 2
Total 122
Hommes de Robe
Procureur général 1
Conseillers d'Etat 2
Maîtres des eaux et forêts 6
Procureurs 3
Greffier 1
Subdélégués 7
Baillis 3
Lieutenants-généraux civils et criminels, Présidents,
Avocats, Procureurs du Roi et Conseillers 146
Avocats 184
Total 353
420 APPENDICE
Arts et Métiers
Garde du Trésor Royal 1
Prêtres Chapelains 2
Comte 1
Prévôt de Maréchaussée 4
Gentilshommes 8
Receveur général des Finances 1
Maires et Echevins 18
Major d'un Régiment Provincial 1
Intendant de Marine 1
Intendant de l'Inde 1
Lieutenant des Canoniers 1
Secrétaire du point (l'honneur 1
Auteurs 3
Cultivateurs 40
Armateur 1
Négociants et banquiers 74
Capitaine de vaisseau marchand 1
Médecins 15
Officier chez le Roi 1
Maître d'hôtel de Monsieur 1
Bourgeois et propriétaires 50
Directeurs des monnaies 2
Maîtres en droit 2
Maîtres de forges 2
Notaires 10
Libraires 2
Entreposeur du Tabac 1
Total 242
APPENDICE
421
RÉSUMÉ
Haut Clergé
79
Clergé Pastoral.. . .
214
Noblesse de Cour. . .
124
Noblesse de Province. .
122
Hommes de Robe. . . .
353
Arts et Métiers. . . .
242
Total général.
1,134
ÉTAT DE LA FRANCE
EN 1787
APPENDICE 425
Etat de la France en 1787
MARÉCHAUX DE FRANCE
(histitués par Philippe - Auguste , en il85.J
MM. de Richelieu, de Biron, de Contades, de Soubise,
de Broglie, de Noailles, de Fitz-James, de Mouchy, de
Duras, de Mailly, d'Aubeterre, de Laval, de Beauvau,
de Castries, de Vaux, de Ségur, de Choiseuil - Stainville,
de Lévis.
Secrétaire général de MM. les Maréchaux de France
M. de La Croix, chevalier de Saint-Louis, commissaire des
Guerres des chevau-légers de la Garde du Roi.
M. Gondot, chevalier de Saint-Louis, honoraire.
426 APPENDICE
CONSEILS DU ROI
Conseil d'Etat
Le Roi.
MM. le Maréchal de Castries, ministre et secrétaire d'Etat,
le Maréchal de Ségur, ministre et secrétaire d'Etat.
le Comte de Vergennes, conseiller d'Etat ordinaire,
ministre et secrétaire d'Etat.
le Marquis d'Ossun, ministre d'Etat.
le Baron de Breteuil, conseiller d'Etat ordinaire, mi-
nistre et secrétaire d'Etat,
de Calonne, ministre d'Etat, conseiller ordinaire au
Conseil Royal, contrôleur général des Finances.
Conseil des Dépêches
Le Roi.
MM. le Garde des Sceaux.
les Maréchaux de Castries et de Ségur.
le Comte de Vergennes, ministre d'Etat.
le Marquis d'Ossun, id.
le Baron de Breteuil, id.
Bertier de Sauvigny, conseiller d'Etat.
de Calonne, ministre d'Etat.
Bouvard de Fourqueux, conseiller d'Etat o«rdinaire.
Conseil Royal des Finances
Le Roi.
MM. le Garde des Sceaux.
le Comte de Vergennes.
de Calonne, contrôleur-général des Finances.
Feydeau de Marville, doyen du Conseil.
de Boullongne, conseiller d'Etat ordinaire.
Boutin, id.
Le Noir, id.
appendice 427
Conseil Royal de Commerce
Le Roi.
MM. le Garde des Sceaux.
de Galonné, de Boullongne, de Fourqueux.
le Comte de Vergennes.
le Maréchal de Castries.
Feydeau de Marville.
de La Michodière, conseiller d'Etat ordinaire.
de Montyon, id.
le Baron de Breteuil, id.
de Montholon, id.
Compagnie des Indes
M. Boutin, conseiller d'Etat.
Législation des Monnaies
M. Pajot de Marcheval, conseiller d'Etat.
Conseil d'Etat
Messire René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou, cheva-
lier, chancelier, commandeur des Ordres du Roi.
Messire Armand - Thomas Hue de Miromesnil, chevalier,
garde des Sceaux.
Conseillers d'Etat ordinaires
MM. le Maréchal d'Aubeterre.
le Maréchal de Castries.
le Maréchal de Ségur.
le Comte de Vergennes.
de Roquelaure, évêque de Senlis.
l'Abbé Bertin.
l'Abbé Peguilhem de Larboust.
l'Abbé de Radonvilliers.
le Baron de Breteuil.
de Galonné.
428 APPENDICE
MM. Feydeau de Marville.
de La Porte.
Bertier de Sauvigny.
de Boullongne.
Joly de Fleury.
Lescalopier.
Boutin.
de Sartine.
de La Michodière.
Bouvard de Fourqueux.
FouUon.
d'Ormesson.
d'Orceau de Fontette
Le Noir.
Drouyn de Vaudeuil.
Vidaud de La Tour,
de Montyon.
Fargès.
de Cotte.
Lambert.
Dupleix de Bacquencourt.
Lefèvre de Gaumartin.
de ^lontholon.
de Chaumont de la Galaisière.
Pelletier de Morfontaine.
Pajot de Marcheval.
d'Aguesseau.
de Flesselles.
Dupré de Saint-Maur.
Mérault de Villeron.
de Cy pierre.
ft
APPENDICE 429
PRINCES, SEIGNEURS ET PAIRS DE FRANGE
D'après le rang qu'ils ont au Parlement.
Princes du Sang
M. le Duc d'Orléans, M. le Prince de Gondé, M. le Duc de
Bourbon;,M. le Prince de Gonti, M. le Duc de Pentliièvre.
Pairs Ecclésiastiques
MM. de Talleyrand-Périgord, archevêque, duc de Reims,
de Sabran, évêque, duc de Laon.
de La Luzerne, évêque, duc de Langres.
de La Rochefoucauld, évêque, comte de Beauvais.
de Glermont-Tonnerre, évêque, comte de Châlons.
de Grimaldi, évêque, comte de Noyon.
Pairs Laïcs
4572 MM. le Duc d'Uzès.
1582 le Duc d'Elbeuf, Prince de Lambesc.
1595 le Duc de Montbazon, Prince de Rohan.
1599 le Duc de ïhouars, Duc de La Trémouille.
1606 le Duc de Sully.
1619 le Duc de Luynes et de Ghevreuse.
1620 le Duc de Brissac.
1631 le Maréchal Duc de Richelieu.
1634 le Duc de Fronsac.
1652 le Duc d'Albret de Ghâteau - Thierry, Duc de
Bouillon.
— le Duc de Rohan i.
• Messieurs de Rohan et d'Albret avaient une difficulté pour leur rang de préséance,
qui n'était pas résolue en 1787.
430 APPENDICE
1662 MM. le Duc de Piney, Duc de Luxembourg.
1663 le Duc de Gramont.
— le Duc de Villeroy.
— le Duc de Mortemart.
— le Duc de Saint-Aignan.
— le Duc de Gesvres.
— le Maréchal Duc de Noailles.
1665 le Duc d'Aumont.
1690 le Duc de Charost, Duc de Béthune-Charost.
— le Duc de Saint-Cloud, archevêque de Paris.
1710 le Duc de Harcourt.
— le Maréchal Duc de Fitz-James.
1711 le Duc de Chaulnes.
1714 le Maréchal Duc de Rohan-Rohan, Prince de Sou-
bise.
1716 le Duc de Villars-Brancas, Duc de Brancas, Cheva-
lier de la Toison d'Or.
— le Duc de Valentinois, Prince de Monaco.
1721 le Duc de Nivernois.
1723 le Maréchal Duc de Biron.
1731 le Duc d'Aiguillon.
1736 le Duc de Fleury.
1757 le Maréchal Duc de Duras, Chevalier de la Toison
d'Or.
1759 le Duc de La Vauguyon.
1762 le Duc de Praslin.
1770 le Duc de La Rochefoucauld.
1775 le Duc de Clermont-Tonnerre, Duc de Tonnerre.
1777 le Duc d'Aubigny, Duc de Richmond.
1786 le Duc de Choiseul.
APPENDICE
431
DUCS HÉRÉDITAIRES, NON PAIRS, VÉRIFIÉS
AU PARLEMENT.
1667 MM.
1696
1742
1747
1758
1766
1767
1769
1773
1774
1777
1780
1784
1786
e Duc de Chevreuse.
e Duc de Bouteville.
e Maréchal Duc de Broglie.
e Duc de Coigny.
e Duc de Liancourt.
e Maréchal Duc de Laval-Montmorency.
e Prince Ferdinand de Rohan, archevêque, duc de
Cambrai,
e Duc de Montmorency,
e Duc de Beaumont, Prince de Tingry.
e Duc de Lorges.
e Duc de Croï d'Havre,
e Duc de Villequier.
e Duc du Châtelet.
e Duc de Polignac.
e Duc de Maillé,
e Maréchal Duc de Lévis.
e Duc de Saulx-Tavannes.
432 APPENDICE
DUCS A BREVET
MM. le Comte de Lauraguais.
le Duc d'Ayen.
le Duc de Gontaut.
le Duc de Duras,
le Duc de Lesparre.
le Duc de Lauzun.
le Duc de Fitz-James.
le Prince de Groï.
le Marquis de Laval,
le Duc de Ghabot.
le Prince de Poix, Ghevalier de la Toison d'Or,
le Duc de Narbonne.
le Prince de Montmorency.
le Duc de Givrac.
le Gomte de La Tour d'Auvergne,
le Gomte de La Tour d'Auvergne fils,
le Duc de Guines.
le Duc de Mailly.
le Duc de Grussol.
le Prince de Broglie.
le Duc de Guiclie.
le Gomte de Praslin.
le Gomte de Gand, brevet d'honneur héréditaire,
le Marquis de Goigny.
le Duc de Gastries.
le Duc de Gossé.
le Duc de Beuvron.
le Duc d'Agénois.
APPENDICE 433
GRANDS D'ESPAGNE.
MM. le Maréchal Duc de Mouchy, Chevalier de la Toison
d'Or,
le Duc de Nivernois.
le Duc de Valentinois.
le Duc de Céreste-Brancas.
le Comte de la Marck, Prince d'Aremberg.
le Comte d'Egmont-Pignatelli, Chevalier de la Toison
d'Or,
le Prince de Salm-Kirbourg.
le Duc d'Havre et de Croï.
le Prince de Robecq.
le Maréchal Prince de Beauvau.
le Comte de Tessé.
le Prince de Chimay.
le Marquis de Rouault.
le Comte de Périgord.
le Marquis d'Hautefort.
le Prince de Ghistelle.
le Comte de Buzançois.
le Marquis d'Ossun, Chevalier de la Toison d'Or,
le Marquis de Saint-Simon,
le Duc de Doudeauville.
le Prince de Montbarrey.
le Duc de Crillon-Mahon.
le Comte d'Estaing.
le Prince de Nassau.
le Duc d'Ayen, Chevalier de la Toison d'Or,
le Duc de Caylus.
le Vicomte de Gand.
38
434 APPENDICE
GOUVERNEUR DE L'HOTEL ROYAL DES INVALIDES.
M. le Maréchal de Ségur, ministre et secrétaire d'Etat, ayant
le département de la guerre, et sm'intendant de l'Ecole
Royale Militaire, dont M. le Marquis de Timbrune- Valence,
lieutenant- général, grand - croix de Saint - Louis, était le
gouverneur et inspecteur général.
APPENDICE 435
LISTE DES FERMIERS-GÉNÉRAUX
DES FERMES ROYALES UNIES , 1787
MM. Alliot de Mussey — Augeard — Deville — Roullongne
de Préninville — Brac de la Perrière — Chalut de Vérin —
Dangé de Bagneux — Couturier — d'Arlincourt — de Goul-
miers — de Laàge, père — de Laàge, fils — de La Borde — de
La Hante — de La Haye — de l'Epinay — de Luzines — de
Montcloux, père — de Montcloux, fils — de Neuilly — de Saint-
Alphonse — de Saint-Amand — de Saint-Christau — de Saint-
Germain — de Saint-Prix — de Saint-Hilaire — Doazan, père
— Doazan, fils — Douet — du Vaucel — Faventines de Fonte-
nilles — Lavoisier — Le Gendre de Villemorien — Parseval —
Le Gendre de Luçay fils — Loiseau de Béranger — Ménage de
Pressigny — Papillon d'Auteroche — Papillon de Sannois —
Paulze, père — Paulze, fils — Perler — Pignon — de La Haye,
fils — Puissant — Roslin — Rougeot — Saleur de Grizien,
père — Saleur de Grizien, fils — Taillepied — Vente —
Varanchan — Verdun.
Mercier — Tronchin, fermiers-généraux honoraires.
Navier, secrétaire-général des Fermes.
Pour le département des impositions, M. du Gravier de
Vergennes, maître des Requêtes, était intendant-général ; il
avait sous sa direction : La taille, la capitatlon;, les vingtièmes,
les dons gratuits du Clergé de France, les impositions des
Clergés des Frontières, et de l'Ordre de Malte, les travaux de
charité, l'agriculture, les recettes générales et particulières
des finances, l'expédition de tous les états des finances des
pays d'Etats et des pays conquis, la régie des poudres et sal-
pêtres, celle des étapes et convois militaires, la vérification des
Etats au vrai, qui s'arrêtaient au Conseil.
M. Tarbé, premier commis au même département, avait la
direction du brevet général de la taille, des impositions
accessoires et de la capitation. Il s'occupait aussi du règle-
436 APPENDICE
ment des diminutions et de toute la correspondance relative
aux formes de l'assiette et répartitions des impositions, ce qui
comprenait la direction générale des vingtièmes et le conten-
tieux relatif à cette imposition, ainsi que les Assemblées des
Administrations provinciales, la capitation de la Cour et les
impositions de la Ville de Paris.
M. Gaudin était chargé des recettes générales des finances,
des recettes particulières des Provinces et de la Ville de Paris,
de l'inspection sur les recouvrements et la résidence des rece-
veurs particuliers, des grâces et pensions du département des
impositions, autres que celles relatives à l'Administration des
vingtièmes, enfin de toutes les dépenses acquittées par les
receveurs généraux des finances dans les Provinces. De plus,
il avait dans son département, les travaux de charité, la régie
des poudres et salpêtres, celle des étapes et convois militaires,
la correspondance et le contentieux relatif à tous ces objets
et la vérification des états au vrai des recettes générales ffui
s'arrêtaient au Conseil.
M. Subert devait s'occuper du contentieux de la taille et de
la capitation, des Sociétés d'agriculture, des dessèchements,
défrichements, abolition du droit de parcours, partages entre
les communes, impositions locales pour les reconstructions
ou réparations d'églises, presbytères et autres ouvrages à la
charge des communautés.
j\I. Albaret était le secrétaire de ce département, et en cette
qualité, chai'gé du renvoi des placets et mémoires.
L'Agi'iculture était considérée comme si importante qu'elle
avait une administration particulière, présidée par M. de Ver-
gennes, et composée de : MM. le Duc de Liancourt, de
Cheyssac, de Lasousky, Courtois de Minut, Tillet, Darcet,
Poissonnier, Lavoisier, du Pont, Le Hoc, Lefebvre, procureur
général de la congrégation de France, et Subert, premier
commis aux finances ^
• Etal do la France en 1787.
LE
TRIBUNAL IlÉYOLUTlONNAIRli
DE TOULOSE
I
APPENDICE 439
Le Tribunal Révolutionnaire
de Toulouse
Le Tribunal Révolutionnaire de Toulouse, décrété par
Danton, se montra d'une sévérité et d'une injustice révol-
tantes. Au nombre des victimes, désignées dans toutes les
classes de la société, on peut citer le Comte Jean du Barry,
l'intendant de Bouche-Porn, Madame de Cassand, David-
d'Escalonne, Lignières, négociant ; Aurcolles, vitrier ; Gar-
naut, épicier, et trente-six autres habitants de Toulouse, des
conditions les plus diverses. Le Tribunal était présidé par
Hugueny, ancien notaire de Beaumont - de - Lomagne, et
l'accusateur public se nommait Capelle ; il était originaire du
Lauraguais. Les exécutions eurent lieu à la Porte-Neuve.
Les cinquante magistrats du Parlement furent guillotinés à
Paris. Parmi eux se trouvaient MM. du Barry, de Miégeville,
Caumont, d'Ayguevives, Reversat-Marsac, de Guiringaud,
d'Aspe, de Montégut, de Larroquand, d'Héliot, de Balzac-
Firmy, etc.. ^.
* Nos Premiers Présidents Je Toulouse, par H. Amilhau
EXÉCUTION
DE L ARRETTE DU REPRESENTANT DU PEUPLE
DARTIGOYTTE
ORDONNANT LA MISE A FERME DES BIENS DES PÉRÈS
ET MÈRES d'Émigrés, 25 floréal, an 2.
(Archives de Magnas)
APPENDICE 443
Exécution de l'arretté du représentant du peuple
Dartigoytte
Ordonnant la mise à ferme des biens
des pères et mères d'émigrés, 25 Floréal, an 2.
{Archives de Magnas)
Ce jourd'huy vingt unième prairial, l'an deuxième de la
République française une et indivisible, par devant nous
administrateur du district de Lectoure, est comparu le citoyen
Cezerac, receveur de la régie nationalle et des domaines au
bureau de Lectoure, à deux heures de relevée, qui nous a dit
qu'en exécution de l'arretté du représentant du peuple Darti-
goyte, du vingt cinq floréal dernier qui ordonne que les biens
des pères et mères d'émigrés seront affermés comme les autres
domaines nationaux, le bail à ferme des biens de la citoyenne
épouse Galard-Lisle-Bouzon, cy-devant marquise, situés dans
la commune de Magnas, a été annoncé par des affiches pour
en prévenir le public ; lesdits biens consistant en six métairies
et deux moulins^ preds, avec toutes ses appartenances et
dépendances sous la convention expresse néanmoins que le
fermier sera tenu de résilier le bail sans indemnité en cas de
vente, ou que la Convention nationalle décidât en quelque
autre forme sur les biens des pères et mères d'émigrés, et
que dans le présent bail ne sont pas compris les maisons
d'habitation, ny aucun meuble et effets inventoriés, à l'excep-
tion de la vaisselle vinaire et futailles qui se trouveront libres,
les coupes des bois réservées, et que le bail est fait aux
mômes clauses, conditions et qualifications des biens des émi-
grés eux-mêmes, pour trois années et trois récoltes, à moins
que les cas prévus cy-dessus, n'interrompent le bail et que
444 APPENDICE
l'adjudicataire se chargera des capitaux des bestiaux sur l'esti-
mation qui en sera faite de suitte.
La mise à prix a été à 3,900 livres.
Le troisième feu allumé et après plusieurs enchères, le
bail a été provisoirement adjugé au citoyen Saint-Avit^ au
prix de 9,800 livres.
Le quatrième feu allumé s'étant éteint sans nouvelle enchère,
le bail a été deffinitivement adjugé audit Jean Saint- Avit, habi-
tant de Lectoure, au prix de 9,800 livres, et n'a signé pour ne
savoir, de ce requis, et à l'instant ledict Jean Saint- Avit, adju-
dicataire, a offert pour caution Jean Laboubée, habitant de
Marsolan, et autre Jean Saint-Avit, habitant de Lectoure.
Lecture faite de la susdite adjudication et charges d'icelle,
les citoyens Laboubée et Saint-Avit, après l'avoir entendu
ont déclaré se rendre caution dudict Jean Saint-Avit, adjudi-
cataire, et s'obliger solidairement par les mêmes voyes et
contraintes avec ledit adjudicataire et avec renonciation au
beneffice d'ordre, division et discution, d'exécuter la susdite
adjudication en tout son contenu envers les régisseurs de
l'enregistrement, et a signé avec nous, ledit Jean Laboubée,
caution, le citoyen Gezerac, receveur ; non ledit Saint-Avit,
ni autre Saint-Avit aîné, caution, mais ont fait une croix en
présence des citoyens Barrau fils, Barrieu, commis au district,
Laboubée, Barrau, Barrieu, signés, enregistré.
Collationné,
MONBRUN.
Le 14 Nivôse de l'An 4 de la Bépublique, le citoyen Branet,
receveur de la Bégie nationale de l'enregisti-ement et du
domaine national à Fleurance, donna quittance pour une
somme do !),800 livres, i)rovenant de la vente des meubles de
Jose[)h Galard, ex-marquis, cy-devant seigneur de Lisle-Bouzon
et Magnas, département du Gers, en faisant déduction des
frais de séquestre et de gardien, montant à 500 fr. 9:4*.
* Archives de Magnas.
445 APPENDICE
Les métairies de La Garrièi e, Dubernet, La Salle, La Tour,
Dubartassé, Le Pittre, La Bouridère, deux moulins à eau, un
moulin à vent, des prairies, locateries, bois, forge et vignes,
avaient été, en 4787, déclarées par estimation d'experts, rap-
porter la somme le '21, 600 livres, non compris les droits
féodaux du marquisat de Lisle-Bouzon. Le tout fut confisqué
par la nation, et vendu 338,606 livres, au district de Lec-
toure, l'an ii de la République ^
Le mobilier du château de Lisle-Bouzon, affiché et mis aux
enchères, les 14, 15, 16 et 17 Messidor, l'an ii de la Républi-
que, atteignit, comme nous l'avons vu, le prix de 9,800 livres.
Les acquéreurs furent princi[)alement des habitants de loca-
lités voisines. On nomme, dans le procès-verbal de la vente :
« Les citoyens Cazaubon, Laljarthe, Lasserre, Esparbès, Sen-
tis, Truillé, Lannes, ^lassoc, Laboup, Laporte, Canteloup,
Carrère, Bavasse, Laforgue, Pêne, Laclavère, P^oux, LaboUe,
Clamens, Ladevèze, Noguès, Cadéot, Barrieu, Bourgeat,
Dubarry, Autin, Bascou, tous de l'Isle-Bouzon ; Duffour
(d'AstaiTort), Gauran (de Plieux), Dansans (de Mauroux),
Moussaron (de Gramont), Dauzas et Lafargue (de Saint-
Léonard), Dufour et Jean Bordes (d'Ayraud), Roussel, Hérisson,
Deluc, Vidaillan, Tartanat-Laburthe, Guilhemette, Courront
(de Miradoux), Thévenin, Filou, Maignaut (de Saint-Clar),
Pouzols, Dumoulin, Gavarret, Dupuy, Gamereyt, Ducasse,
Béliard (de Lectoure), Lafont (d'Andiran), et nombre de
curieux venus de Gastet-Arrouy, Saint-Avit et autres localités
des environs ^.
* Archives de Mngnas.
' « Inventaire du mobilier garnissant le chAtcau de Lisle-Bouzon, que la nation nous
a enlevé et vendu pendant la terreur, — Marquise de Galard. « — (Archives de Magnas.)
446 APPENDICE
Signification adressée à la citoyenne Galard-Lisle-Bouzon ,
cy-devant marquise et baronne de Magnas.
Lisle-Bouzon, ce 25 Vendémiaire,
3ine année Rép.
L'arrêté du représentant du peuple du 14 du courant porte
(art. vi) : le citoyen propriétaire d'une cy-devant chapelle ou
d'un édilice sur lequel il y auroit des signes extérieurs d'un
culte quelconque est tenu dans la décade, de faire disparaître
leurs signes et de faire donner à la cy-devant chapelle une
construction extérieure qui s'assimile aux édifices et propriétés
des particuliers, sous peine d'être réputé suspect, traité comme
tel et de confiscation dudit objet, lequel sera ensuitte démoli à
la diligence de la municipalité.
La municipalité t'invite et te requiert en tant que besoin
seroit, de te conformer dans le délai prescrit, pour l'ex-cha-
pelle de Magnas *, aux dispositions du susdit arrêté.
Salut et fraternité.
Roux, Maire, et Esparbés, Officier municipal.
Jean-Antoine Laffitte, commissaire ; Gaillau, huissier.
Acte de fondation de la Chapelle de Magnas (16781.
L'an mil six cent soixante et dix huit et le 4^ jour du mois
de Février, après-midi, dans le château noble de Magnas,
reignant très chrétien Prince, Louis, par la grâce de Dieu,
Roi de France et de Navarre,
Par devant moi notaire royal au lieu de Gastelnau d'Arbieu,
soussigné et témoins bas-nommés, constitué en sa personne,
messire Jean de Saint-Géry, seigneur de Magnas, et autres
places, lequel de son bon gré, pure et agréal)le volonté, en
• Archives de Mngiias (Gers). La Clia|iclle de Magnas avait été élevée en 1G78. — Voir,
ci-aprés, l'acte de fondation.
APPENDICE 447
exécution de l'ordonnance rendue par Monseigneur l'Evêque
de Lectoure, le 15 septembre dernier, sur la demande à lui
faite par le dit seigneur de Magnas, de l'édification d'une
chapelle et bénédiction d'icelle aux offres de la mettre en état
qu'on y put décemment célébrer la sainte messe, y établir un
fonds convenable en faveur du sieur curé dudit Magnas et ses
succeseurs à l'avenir, pour en dire une chaque semaine, et
dailleurs et encore que ledit fonds fut suffisant pour que ledit
curé puisse en cas de negligeance dudit seigneur de Magnas
et ses successeurs à l'avenir, prendre sur iceluy de quoi entre-
tenir ladite chapelle, bien couverte, lambrissée par le haut,
bien vitrée et pavée, aussi un autel propre assorti de pare-
ments, grédence, tableau, chasuble, habits blancs, missel, et
d'un honnête calice d'argent : ayant ledit seigneur constituant
satisfait au désir de l'ordonnance de mondit seigneur évèque,
pour avoir mis ladite chapelle en l'état requis et proposé, en
telle manière qu'il n'y a rien au dedans ni dehors ni autour
de ladite chapelle qui ne soit convenable, et ne reste qu'à
établir le fonds pour le service d'une messe par semaine et
qu'a été établi par ledit seigneur de Magnas tant pour lui que
ses successeurs à l'avenir et à perpétuité, à vingt livres par an,
en fournissant le vin, le luminaire et adeo payable ladite
somme de vingt livres de dix mois en dix mois à compter du
jour de la bénédiction de ladite chapelle, laquelle dite somme
de vingt livres ledit seigneur de Magnas a donné et donne audit
sieur curé dudit Magnas et ses successeurs à l'avenir et non
à d'autres prêtres, an par an, à quoi revient le nombre des
dites pour une chaque semaine, et s'oblige de fournir lumi-
naire, vin et adeo pour dire ladite messe, et pour le paiement
de ladite somme de vingt livres ledit seigneur affecte et hypo-
thèque tous et chacun des biens présents et à venir et notam-
ment la métairie de Hontconque, juridiction de Lectoure, sur
laquelle sera encore pris de quoi entretenir ladite chapelle et
icelle tenir en état qu'elle est à présent, ainsi que tous les
témoins bas-nommés en conviennent après l'avoir exactement
visitée par le dehors et le dedans et particulièrement ledit sieur
448 APPENDICE
curé qui en demeure d'accord aussi bien que de ladite dona-
tion de ladite métairie d'Hontconque pour le paiement desdites
messes et entretien de ladite chapelle, lequel, maître Jean Pépet,
prêtre et curé dudit Magnas, sous le bon plaisir de mon dit
seigneur évêque dudit Lectoure, tant pour lui que ses dits
successeurs à l'avenir, tant pour la gloire de Dieu que pour
correspondre à la piété du dict seigneur de Magnas, a accepté
et accepte et promet de dire une messe chaque samedi de
l'année dans ladite chapelle, ou en défaut se trouvoit quel-
qu'empêchement légitime par quelque fonction curiale ce
jour-la, en prendrait autre de la semaine aux conditions et
otYres susdites et faculté de pourvoir comme dit est à l'entre-
tien de ladite chapelle sur le fonds dudit Hontconque, faute
par ledit seigneur ou ses successeurs de le faire, à raison de
quoi ledit seigneur ayant pleinement satisfait quant à présent,
à l'ordonnance de mon dit seigneur l'évêque de Lectoure et à
condition de l'observer à l'avenir selon sa forme de teneur, il
espère de mon dit seigneur évêque la bénédiction de ladite
chapelle, attendu la dotation qu'il en fait à présent, vérifica-
tion de l'état actuel qu'elle est et acceptation du service par
ledit sieur curé de Magnas, obligeant ledit seigneur comme
dit est, tous et chacun ses biens présents et à venir et notam-
ment ladite métairie de Hontconque pour le service et entre-
tien de ladite chapelle à perpétuité, et ledit sieur curé accep-
tant le service à peine do toute indemnité, consentant ledit
seigneur que ladite fondation soit spiritualisée et enregistrée
au Grelle ecclésiastique, comme il plana à mon dit seigneur
l'évêque, et tout ce dessus lesdites parties ont réciproquement
stipulé et accepté cliacun en ce qui les concerne, promettant le
tout tenir, garder et obseiver à l'obligation de tous et chacun
leurs biens présents et à venir, iceux soumis aux forces et
rigueurs de justice, et ainsi l'ont promis et juré, en présence de
Monsieur Jean de Larribau, prêtre et recteur dudit Castelnau,
Pierre Eipau, habitant dudit lieu, signé et ledit seigneur et
ledit sieur Pépet, curé dudit Magnas. Approuvant l'augmen-
tation de vingt livres, et ratures faites audit acte avec ledit curé
APPENDICE 449
de Castelnau, non le ditErpau, pour ne savoir, de ce requis, par
moi qui ai retenu et expédié, sans pouvoir servir en justice
qui ne soit en grosse et parchemin timbré.
Signé :
Desponts, notaire royal.
(Sur le timbre : Généralité de Montauban^ Foix et Bigorre ^)
Le Conseil municipal de Mauroux, à l'exemple de celui de
Lisle-Bouzon, tenait à la disparition de tout ce qui pouvait rap-
peler le régime tombé. Voici la lettre qu'il écrivit, le 8 décem-
bre 1790, au comte de Grossolles, son ancien seigneur.
A Monsieur Grossolles cadet, à Saint-Martin.
Il y a déjà long-temps, Monsieur, que vous devès avoir été
prévenu par M. le procureur de la commune de notre muni-
cipalité que vos giroiettes placées sur deux maisons de notre
territoire ne pouvoient y être plus long-temps; nous scavons
même que le dict procureur vous en a fait avertir par vos
agens; malgré cella, vous vous êtes roidi jusqu'à ce jour à les
y laisser ; vous aves fait la sourde oreille et nous avons gardé
le silence jusqu'à ce jour; mais maintenant il n'est plus temps
de tergiverser; vos giroites doivent être otées incessamment,
et nous espérons que dans vingt-quatre heures elles ne seront
plus en leur place actuelle. Faute de ce, nous sommes forcés
de vous déclarer que nous en ferons notre affaire ; nous avons
l'honneur d'être, Monsieur, votre très-humbles et très-obéis-
sants serviteurs, — les officiers municipaux de Mauroux,
Signé, le 8 Décembre 1790,
CouAix, maire.
Serres, Duprat,
Pertuzé, officier municipal,
Mauquié, prêtre de la commune^.
Nota. — Ce dernier est aussi vicaire du dit Maurou.K et de Saint-
Martin.
1 Archives de Magnas, liasse de papiers concernant la chapelle du château
' Archives de Saint-Martin de las Houmetos (Gers).
29
450 APPENDICE
Sommation, adressée le 24 germinal, au Régisseur du
cy-devant domaine de Lisle-Bouzon, représentant le propi'ié-
taire dudit domaine, en la pi'ésente année :
« Le citoyen Vital Massoc vous requiert à prêter une
Bari(|ue vide poui- porter de l'eau de Salpaitre i>rise dans la
sy-devant Eglise de i.isie, poui' })Oi'ter à Saint-Ciai", le 12(»
germinal. »
<t IJsle, ce 24 germinal, l'an deuxième de la Hépuldique
une et indivisiMe.
Aragon, olTicier,
Cadkot, agent*.
' Arcliivei do Ma|{nas-SuiiU-Clar (dors). l'a|iiei-t do I» «t'iKiiourif dv l'l:ilo-it(>uiun
CKIVriFK.AT MOimiyVlUK
)K JKAN, IU)SK l)K (lALAlU)
Di^crdt^, le (> juin ISOO , à Cîn'is:(i(t)ixl(r(J
En risle Sainte-Croix,
{amkiuoi'k)
APPENDICE 453
Certificat Mortuaire de Jean Rose de Galard
décédé, le 6 juin 1800, à Christianstœd
en risle Sainte-Croix, Amérique
DÉCLARATION D'EMBARQUEMENT
Je, soussigné, consul de Sa Majesté le Roi de Prusse dans
le port et ville de Bordeaux, déclare, atteste et certifie par la
présente que le citoyen Jean-Rose Galard de MagnaS;, dépar-
tement du Gers, s'est embarqué pour Saint-Thomas et Saint-
Domingue dans le navire Prussien le Vriendsha}) d'Emsen,
commandé par le capitaine Johann Schmidt, muni de son
passeport du Gouvernement français, et qu'il a été enregistré
dans le livre du consulat, en datte du 12 frimaire (3 décem-
bre 1779).
En foy de quoy j'ai délivré la présente, muni du sceau du
consulat.
Fait au consulat de Prusse à Bordeaux, le 28 frimaire,
an 8.
J.-H. WlISTEMBERG.
Vu pai- le commissaire principal de marine à Bordeaux.
A. Bergerin.
Vu par l'administrateur du bureau central du canton de
Bordeaux pour la légalisation de la signature du citoyen
Bergerin.
454 APPENDICE
Fait à Bordeaux, dans la maison d'administration, le 29
frimaire, l'an 8 républicain.
G. Fieffé.
Dalurens, secrétaire.
Vu par nous, administrateur du département de la Gironde,
pour la légalisation de la signature du citoyen Fieffé.
Bordeaux, le 29 frimaire, an 8 de la République française.
Partarieu, Journaube,
DuMÈRE, secrétaire,
CERTIFICAT MORTUAIRE
Le sept de juin mil huit cent, le corps de Jean-Rose de
Galard de Magnas, mort liier, à 9 heures du soir, âgé de vingt-
deux ans, (nouvellement arrivé de France), a été enterré avec
les cérémonies prescrites par la sainte Eglise, par moi, prêtre
catholique romain et curé des catholiques romains de la ville
est juridiction de Clnistianstœd en ITsle de Sainte-Croix en
Amérique.
Signé : Math. Hérard, prêtre c. r. curé.
Donné par moi, soussigné, en la maison curiale de Chris-
tianstœd, en ITsle de Sainte-Croix, le dixiesme jour de juin mil
huit cent.
Signé : Matliieu Hérard, p. c. r. et curé.
Moi, le sou-ssigné lïans West, notaire public de Sa Majesté
Danoise pour l'Isle de Sainte-Croix en Amérique, fait savoir
à tous ceux qu'il appartiendra, que la signature cy-dessus de
Mathieu Hérard est celle du curé de l'Eglise romaine en cette
Isle, qui est duement autorisé dans ladite capacité de passer
des pareils certificats.
APPENDICE 455
Ce que je certifie en apposant ma main et le sceau du nota-
riat de cette Isle de Sainte-Croix.
Ce 16 juin 1800.
Signé : Hans West, not. publ.
Collationné et vidimé par moi Jean-Baptiste Porée, chance-
lier du commissariat particulier des relations commerciales
de la République française, à Philadelphie, y résidant, sous-
signé sur l'original de la pièce cy-dessus transcrite, qui, pour
cet effet, m'a été présenté et que j'ai de suite rendu.
Philadelphie, ce 18 ventôse de l'an 9 de la dite République
une et indivisible.
Porée.
Je, Philippe-Joseph Létombe, soussigné, chargé d'affaires de
la République française et son commissaire général et parti-
culier des relations commerciales à Philadelphie, certifie à tous
ceux qu'il appartiendra, que le citoyen Jean-Baptiste Porée
qui a signé cy-dessus, est chancelier du commissariat parti-
culier et que foi doit être ajoutée à sa signature, tant en juge-
ment que hors ; en témoin de quoi j'ai délivré ces présentes
auxquelles j'ai fait apposer le sceau dudit commissariat parti-
culier.
Philadelphie, ce 18 ventôse, l'an Q de ladite République
une et indivisible *.
Létombe.
Archives du château de Magnas-Saint-Clar (Gers).
NOTICE
SUR LA F A M ILLE
DE
PORTES
APPENDICE 459
Notice sur la famille de Portes.
Jean-François de Portes, marquis de Pardeilhan, conseiller
au Parlement de Toulouse, de 1704 à 1712, appartenait à
une bonne et ancienne famille du Languedoc, originaire de
Nîmes ^ Son fils, François-Joseph de Portes-Pardeilhan, fut
premier président de la seconde chambre, à Toulouse, en
1736. Il rendit hommage au Ptoi, pour sa terre de Pardeilhan,
le 6 juillet 1722.
Antoine-François-Auguste, marquis de Portes, baron de La
Pêne, (marié avec Marie de Gasamajor de Charritte), devint
aussi président de la seconde chambre au Parlement, de
1759 à 1764, et gouverneur de Toulouse et de l'Albigeois.
Le marquis de Portes, conseiller au Parlement de Toulouse,
en 1755, assista à l'Assemblée générale de la noblesse du
Languedoc, en 1789, avec son frère, Jean-Joseph-François-
Thomas, comte de Portes, grand-sénéchal du Languedoc,
marié avec Catherine de Beauvarlet de Bomicourt.
On conserve dans un registre du Capitole de Toulouse, les
reconnaissances générales et particulières du lieu d'Assignan,
consenties pour messire François-Joseph de Portes, marquis
d'Assignan, seigneur de Pardeilhan, Saint-Martial et autres
lieux, président au Parlement de Toulouse par les consuls
et habitants d'Assignan , le 10 novembre 1740 et le
29 janvier 1747, passées par-devant maître Joseph Giran,
notaire royal de la ville de Saint-Chinian.
(Nobiliaire Toulousain).
Ce fut en faveur de François-Joseph de Portes, président
aux enquêtes du Parlement de Toulouse, que le roi Louis XV
* Lors de la révocation de rEdit de Nantes, une branche de la maison de Portes fut
s'établir en Suisse, où elle subsiste encore
i
460 APPENDICE
éleva, en février 1747, la baroiinie de Manses, diocèse de
Mirepoix, au rang de marquisat sous le nom de marquisat de
Portes. Le roi motive cette grâce spéciale par les grands ser-
vices rendus à lui et à ses prédécesseurs soit dans le métier
des armes, soit dans les dignités judiciaires, par Jean-François
de Portes et ses ancêtres en ligne paternelle et maternelle.
Archives de Magnas (Gers).
(Voir ci-après, les lettres patentes.)
Extrait généalogique sur la Famille de Portes
Noble Pierre de Portes, épousa, vers 1600, Suzanne de
Larroque.
François de Portes, baron de Pardeillan, épousa, en 1655,
Marie de Guibal.
Jean-François de Portes-Pardeilhan, épousa Marguerite de
Vilepassans.
François-Joseph de Portes-Pardeilhan, épousa Henriette
d' Aignan-d'Orbessan .
Antoine-François- Auguste de Portes, épousa Marie de
Casamajor de Charritte.
Jean-Joseph-François-Thomas, comte de Portes, épousa, le
13 novembre 1777, G. de Beauvarlet-Bomicourt.
Ils eurent deux enfants :
l'J Auguste, marquis de Portes, marié, en premières noces,
avec Mademoiselle de La Place, dont une fille, la marquise de
Colbert-Gliabanais, et en deuxièmes noces, avec Mademoiselle
de Martel, dont : la vicomtesse de Sapinaud, madame de
Montgomery, et le marquis Georges de Portes, qui a continué
la descendance.
2'i Et Catherine-Amélie de Portes, née le 20 juin 1785, ma-
riée le 6 juin 1803, avec Louis-Ray mond-Gharles, marquis de
APPENDICE 461
Galard, de l'Isle-Bozon, baron de Magnas, grand-père du
marquis Hector de Galard-Magnas, marié avec E. de Grussol-
d'Uzès, et du comte Bertrand de Galard-Captan, marié avec
E. d'Estampes-Mauny.
Lettres- Patentes, portant érection de la Terre de Manses en
Marquisat, sous la dénomination de Marquisat de Portes,
données à Versailles au mois de Février 1747, régistrées
au Parlement de Toulouse le 25 dudit mois et an, et en
la Cour des Comptes, Aijdes et Finances de Mo7îtpellier,
le il Mars suivant.
Louis, par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre,
à tous présens et à venir, salut.
Notre amé et féal le sieur François-Joseph de Portes de
Pardailhan, baron de Pardaillian, président aux enquêtes de
notre Gour de Parlement de Toulouse, Nous a fait représenter
qu'il est propriétaire de la Terre et Seigneurie de Manses,
situées dans le Diocèse de Mirepoix en notre Province de
Languedoc, en toute justice et autres droits Seigneuriaux et
Féodaux, en dépendans, mouvante et relevante de Nous, et
ressortissante au Sénéchal de Limoux, et que cette terre qui
est composée des Paroisses et Consulats de Manses, Teilhet,
Vais, Saint-Félix, Lapenne, Villauton, Cazazils, Ribouisse,
Seignalens, Lignairolles, Corbières et Laures, circonstances et
dépendances, se trouve par son étendue, par les droits et
revenus considérables qui en dépendent, et par les arrière-
fiefs qui en relèvent, en état de porter le titre, nom et dignité
de Marquisat, s'il nous plaisoit lui accorder nos lettres d'érec-
tion sur ce nécessaires, sous le nom de Marquisat de Portes.
Mettant en considération l'ancienneté de la famille de l'expo-
sant et les services que lui et ses ancêtres, tant paternels que
maternels, Nous ont rendus, et aux Rois nos prédécesseurs
462 APPENDICE
soit dans les différents emplois militaires dont ils ont été
honorés, soit dans les principales charges de la magistrature
dont ils ont été revêtus et qu'ils ont rempli avec autant
d'honneur que de dignité, notamment le sieur de Bertier de
Monravé, son bisayeul maternel, premier président en notre
Cour de Parlement de Toulouse, dont il fut pourvu en l'année
1632, et qu'il a exercée avec distinction pendant plusieurs
années ; et voulant lui donner des marques honorables de
la satisfaction que nous en avons, et le gratifier de quelque
nouveau titre d'honneur qui puisse passer à ses successeurs,
et ces causes, et pour autres considérations à ce nom nouveau.
Nous avons de notre grâce spéciale, pleine puissance et auto-
rité royale, créé, érigé et élevé, et par ces présentes signées de
notre main, créons, érigeons et élevons ladite terre et seigneu-
rie de Manses, avec tous les fiefs qui la composent, que nous
avons unis et joints pour ne composer à l'avenir qu'une seule
et même terre,, en titre, nom prééminence et dignité de Mar-
quisat, sous la dénomination de Marquisat de Portes ; à l'elYet
de quoi, (c Nous avons commué et changé, commuons et chan-
» geons ledit nom de Manses en celui de Portes », pour être
à l'avenir ladite terre et seigneurie tenue et possédée par ledit
sieur de Porles-Pardailhan, et ses enfants, postérité, et descen-
dants, nés et à naître, en légitime mariage audit nom, titre et
dignité de marquis de Portes. Voulons qu'il se puisse dire et
qualilier tel en tous actes, tant en jugement que dehors ; et
qu'en cette qualité il jouisse des honneurs armes et blazons,
prérogatives, lang prééminence en fait de guerre. Assemblée
d'Etats et de Noblesse, et autres avantages et privilèges, ainsi
que les autres marquis de notre royaume, encore qu'ils ne
soient si particulièrement exprimés ; que les vassaux, arrière-
vassaux justiciables et autres tenant noblement ou en roture
dudit Marquisat de Portes, le reconnoissent pour tel, faisant
leurs foi et hommage, et baillent leurs aveux et dénombrement
le cas y échéant, sous ledit nom, qualité et dignité de Marquis
de l'orles, sans toutefois que pour ladite érection de Marqui-
sat, et changement de titre il y ait aucun changement de mou-
APPENDICE 463
vance, et que ledit marquis soit tenu envers nous, ni ses
vassaux, arrière-vassaux et tenanciers, envers lui à d'autres ni
plus grands droits que ceux qu'ils doivent à présent. Voulons
pareillement que les Officiers exerçant la justice dans ladite
Terre et Marquisat de Portes, intitulent leurs sentences et
jugements de ladite qualité de marquis sans aucune multipli-
cité de degrés, changement de ressort, ni contravention aux
cas royaux, dont la connoissance appartient à nos baillifs et
sénéchaux, et sans qu'à défaut d'enfants mâles nés en légitime
mariage, nous puissions, ni nos successeurs Rois, prétendre
la réunion dudit Marquisat à notre Domaine, en conséquence
de l'ordonnance du mois de juillet 1506, et autres sur ce inter-
venues auxquelles nous avons dérogé et dérogeons par ces
mêmes présentes, pour ce regard seulement. Si, donnons et
mandons, à nos amez et féaux conseillers, les gens tenant notre
Cour de Parlement de Toulouse, Cour des Comptes, Aydes et
Finances de Montpellier, Présidons, Trésoriers de France,
Généraux de nos Finances à Toulouse et à tous autres nos
Officiers et justiciers qu'il appartiendra, que ces présentes ils
ayent à faire régistrer; et du contenu en icelles jouir et user
l'exposant, pleinement paisiblement et perpétuellement, ces-
sant et faisant cesser tous troubles et empêchements contraires,
auxquels Nous avons dérogé et dérogeons par ces mêmes
présentes ; car tel est notre plaisir ; et afin que ce soit chose
ferme et stable à toujours. Nous avons fait mettre notre scel à
cesdites présentes.
Donné à Versailles au mois de Février Fan de grâce mil sept
cent quarante-sept, et de notre règne le trente-deuxième.
Signé : Louis.
Et plus bas par le Roy,
Phelypeaux.
Visa : Daguesseau.
Les présentes Lettres-Patentes ont été régistrées par nous
464
APPENDICE
greffier soussigné es registres de la Cour du Parlement de
Toulouse, en conséquence de son Arrêt du 25 Février 1747.
Lagarde.
Controllé : Verlhac.
Les présentes ont été régistrées es registres de la Cour des
Comptes, Aydes et Finances de Montpellier pour jouir de
l'effet y contenu, suivant l'Arrêt de ce jourd'huy, 11 Mars
1747.
Pouget.
Controllé : Albisson.
Collationné par nous conseiller-secrétaire du Roi, Maison et
couronne de France en la chancellerie de Languedoc, près le
Parlement de Toulouse. *
• Archives de Magnas (Gers), et de Portes (Arièj
NOTICE
SUR LA FAMILLE
DE
GAPTAN
30
APPENDICE 467
Notice sur la famille
de Captan-Monein-Bourrouillan
Les Cap tan , barons de Bourouillan , seigneurs de La
Cassore ^ Beaunom, Monein, Gouhin, Projean, Gastera, etc.,
étaient originaires de La Plume en Bruilhois ^ et se transpor-
tèrent au xvF siècle, dans la ville de Saint-Sever-Chalosse.
Bernard de Cap tan fut député aux Etats-Généraux^, en 1576.
{Histoire de Gascogne, par Monlezun.) Son fils épousa Anne
de Beaunom, et devint lieutenant-général de la prévôté royale
de Saint-Sever, l'année 1667.
Monsieur de Gap tan, lieutenant-général au baillage de Brui-
lhois, fut envoyé (1609), vers Henry IV, vicomte de Bruilhois,
pour retirer des mains d'Etienne de Bernard, la seigneurie de
Plaichac, et, moyennant 600 livres payées au seigneur dépos-
sédé, l'ajouter à la ville royale de La Plume.
Pierre de Captan, marié avec Catherine de Labatut, pre-
mier consul et maire perpétuel de Saint-Sever, fit construire
dans cette ville, la fontaine publique, où son nom est inscrit
avec la date de 1684.
Antoine de Captan, capitaine de cavalerie au régiment de
Gondé, chevalier de Saint-Louis, auteur de la branche de
Bourrouillan-d'ArmagnaC;, naquit vers 1676. Il fut convoqué
en 1702, avec la Noblesse de la Sénéchaussée de Saint-
Sever.
Décédé, le 17 février 1755, on l'ensevelit dans l'église des
Jacobins de cette ville. Sa femme, Jeanne de Montbeton de
1 En 1550.
2 Frontet de Captan, qualiiié de noble dans un acte du 4 décembre 1512, lesta le 20
novembre 1550.
468 APPENDICE
Bourrouillan ^ était héritière de ce nom. Leur fille, Gérarde
de Gaptaii, épousa noble Jean-Pierre de Batz, officier au régi-
ment de Lorraine, et leur lils Jean-Joseph de Gaptan, cornette
de cavalerie au régiment de Gondé, en 1735, marié avec
Marie d'Arnaud, fut grand-père de Pierre de Gaptan, baron
de Bourrouillan, qui assista à l'Assemblée de la Noblesse
d'Armagnac, convoquée par le marquis d'Angosse, grand-
sénéchal (1789).
Pierre de Gap tan, seigneur de Monein et Gouhin, capitaine
au régiment de Gondé-cavalerie, fut créé major et chevalier de
Saint-Louis, à la bataille de Lawfeld. Sa femme était Angélique
de Cours-, iille du seigneur baron du Vigneau et d'Angélique
de Lassalle-Boquefort.
Antoine de Gaptan-Monein^, capitaine de dragons (1786),
mourut à l'armée de Gondé et fut inhumé dans l'église de
Manheim. Son frère, Pierre-Augustin-Frédéric-Joseph, né en
1769, officier au régiment d'Aunis, chevalier de Saint-Louis,
servit dans l'armée des Princes, et après son licenciement,
émigra en Ecosse, où il s'embarqua avec Lord Moira, pour
une expédition scientilique. A son retour en France, Monsieur
de Gaptan se maria, à Saint-Sever (Landes), avec Paule-
Gamille de Bourdeau-d'Audigeos de Gastera, dont il eut deux
filles : La baronne de Borda-Labatut '^, décédée sans enfants,
et la marquise de Galard-Magnas. Héritier du titre de baron
par la mort de son cousin Pierre-Dominique de Gaptan-
* Les armes dct> Bourrouillan anciens étaient : d'azur à la croi.x d'or.
Les Monbelon-Bourrouillan portaient : aux premier et quatrième d'azur à la croix d'or
au deuxième d'or à deux cloches d'argent bataiilées de sable, au troisième de gueules
aux deux burettes d'argent.
■^ Armes des Cours : écarlelé aux premier et quatrième d'azur au lion d'or, aux
deuxième et troisième de gueules à une meule de moulin d'argent. — Les Cours de
Maupas portaient : d'argent au pin de sinople terrassé de sable, senestré d'un lion contre-
rampant de gueules, couronné de même.
•* Armes des Borda ; écartelé, au premier d'or à trois chevrons de gueules, au deuxième
d'azur au paon rouant d'argent, au troisième d'azur à trois poissons d'argent, posés en
fascc, au quatrième d'or, à la levrette de gueules, colletée d'argent.
(Archives de Ca|ilan-Ca.stera et de Magnas.)
I
APPENDICE 469
Bourrouillan, le chevalier de Gaptan-Monein a été le dernier
de son nom. La Restauration l'avait nommé, en 1817, com-
mandant de l'arrondissement de Saint-Sever.
En vertu du jugement de maintenue de Monsieur Bazin de
Bezons, Pierre et Joseph de Gaptan furent inscrits dans le
catalogue des nobles de la sénéchaussée de Saint-Sever, et
leurs armes furent enregistrées dans l'Armoriai général
de 1698, par Charles d'Hozier, de la façon suivante : écartelé
au premier d'azur, au chevron d'or accompagné de cinq besans
malordonnés de même, posés, deux en chef, trois en pointe ;
au deuxième, de gueules au cygne d'argent ; au troisième, de
gueules à trois fasces ondées d'argent ; au quatrième, d'azur à
trois étoiles malordonnées d'or.
Mais dans la collection des sceaux, aux archives des Basses-
Pyrénées, on trouve les armes de Jean-Joseph de Gaptan,
seigneur de Bourrouillan, dans un cartouche ovale, de vingt-
un millimètres sur dix-neuf, en cire rouge, plaqué sur un
dénombrement daté d'Auch, le 24 septembre 1754, ainsi dis-
posées : au premier, d'azur à trois d'étoiles d'or, au deuxième,
d'azur au cygne d'argent, au troisième, d'azur au chevron d'or
accompagné de cinq besans du même, posés deux en chef et
trois en pointe, au quatrième, d'argent à trois fasces ondées
de gueules; timbrées d'une couronne de comte'.
' L'Histoire dt; la fainillu de Cuptan a été magistralement ccrit<; |»ar Monsieur l'abbé
Cazauraii, dans sou beau livre, La Uiirunnic de Bourrouillan,
LES
ÉMIGRÉS A L'ÉTRANGER
PENDANT LA
RÉVOLUTION
FRANÇAISE
APPENDICE 473
Les Emigrés à l'Etranger pendant la
Révolution Française
L'émigration, excusable en tant que nécessité de se sous-
traire à la mort, fut, comme système politique, une grande
erreur; sans parler des nombreux défenseurs qu'elle enlevait
à l'ordre, dans l'intérieur de la France, elle dépopularisait
une belle cause, en paraissant l'associer aux prétentions de
l'étranger.
Le comte de Puymaigre, dans ses « Souvenirs de 1778 d
1833 y>, tout en rendant hommage à la valeur du petit corps
d'armée de Condé, juge parfaitement la faute qui fut commise
par les Princes, en plaçant le drapeau blanc sous la protection
des ennemis anciens du pays. Il eut été plus habile de concen-
trer en Bretagne et en Vendée, tous les gentilshommes parti-
sans du Roi, qui auraient ainsi combattu sur leur territoire,
et qui auraient appelé à eux la partie valide de la nation hostile
aux excès révolutionnaires.
Malgré leur misère, les Emigrés n'avaient point perdu
l'habitude de l'ancienne étiquette qui présidait jadis à tous
les actes importants de leur vie; ils conservaient leurs titres
nobiliaires et ceux de leurs dignités passées. Môme après dix
ans d'exil, ils ne renonçaient pas à l'espoir de voir arriver le
terme de leurs maux, et de reprendre, en France, les charges
qu'ils y occupaient autrefois. Si quelques-uns ne surent pas, à
l'étranger, demander au travail un moyen d'existence, le plus
grand nombre mena dignement une vie de privations et sup-
porta avec courage et résignation un malheur tel que jamais
ce monde élégant et raffmé n'en avait rêvé de pareil.
Nous avons découvert, et nous citons ici, un acte de naissance
qui fut dressé à Munster, en 1802, dans lequel la mère qualifiée
de haute et puissante dame était aloi's ol)ligée, pour vivre, de
demander à son aiguille le pain de chaque jour.
474 APPENDICE
Extrait du Registre des Baptêmes de la paroisse
de Saint- Lambert, dans la ville de Munster, en Westphalie.
c Aujourd'hui samedi, troisième jour du mois d'avril, an mil
huit cents deux, dans l'église paroissiale de Saint-Lambert, à
Munster, en Westphalie, et en présence de M. le curé de la
paroisse,
Nous, Cardinal de Montmorency, Evêque de Metz, Prince
du Saint-Empire, grand-aumônier de France, et commandeur
de l'Ordre du Saint-Esprit, avons baptisé Emmanuel-Louis-
Charles- Jules -Marie, né dans la nuit précédente, vers les onze
heures, fils légitime de très-haut et très-puissant seigneur
M. le comte Caprais de GrossoUes-Flamarens, et de très-haute
et très-puissante dame, Ghristine-Marie-Françoise de Riquet
de Caraman, comtesse de Grossolles-Flamarens, ses père et
mère. Le Parein a été Monseigneur Emmanuel-Louis de Gros-
solles-Flamarens, évêque de Périgueux i, qui a été représenté
par jMonseigneur Louis- Charles du Plessis-d'Argentré, évêque
de Limoges, et la Mareine Madame la comtesse de Mac-Mahon,
née de Riquet de Caraman, et ont signé avec nous dans le
présent Registre : Monseigneur l'Evéque de Limoges, repré-
sentant de Monseigneur l'Evoque de Périgueux, Madame la
comtesse de Mac-Mahon, mareine, Monsieur le curé de la
paroisse de Saint-Lambert, à Munster, en Westphalie, le jour
et an que dessus.
Fridericus Matthias Berghans,
Pastor Sancti Lamberti.
Die 13 Aprilis 4802. »
A Hambourg, le vicomte d'Abzac, ancien premier page du
Roi, enseignait l'équitation, après avoir été pendant dix-sept
' Monsieur de Grossolles-Flamarens, évoque de Périgueux, était alors émigré eu Angle-
terre, où il mourut en 1815.
APPENDICE 475
ans, commandant du manège Royal de Versailles ; à Bruxelles,
le baron de Maynard, donnait des leçons d'escrime ; à Lon-
dres, le marquis de Galard, vivait de son pinceau ; son cou-
sin, le chevalier de Terraube, entrait, comme précepteur, à
Brunswick, chez le baron de Marenhoff, et plus tard chez le
comte de Guttichan, mais il ne s'en qualifiait pas moins hau-
tement d'ancien page de Monsieur ^, capitaine au régiment des
dragons de la Reine, chevalier de Saint-Louis, de Saint-Jean
de Jérusalem, et chevalier de justice dans l'Ordre de Malte.
En Ecosse, le chevalier de Captan-Monein, ex-capitaine au
régiment de Condé-dragons, s'embarquait avec Lord Moira 2,
pour une expédition scientifique autour du monde ; le duc
de La Force élevait en Angleterre une imprimerie, dont les
produits, portant son nom, sont encore recherchés par les
bibliophiles; en Russie, les Damas, les Crussol-d'Uzès, les
Blacas, les Saint-Priest, en Allemagne, les Launay, en Autri-
che, les Rohan, étaient entrés dans l'armée et mettaient leur
activité et leur expérience au service du souverain qui leur
donnait asile, tandis que le duc de Richelieu fondait, à Odessa,
une ville nouvelle, célèbre par la perfection de son organisa-
tion civile et monumentale.
En Angleterre, les émigrés avaient trouvé un assez bon
accueil dans la population, et cependant l'hospitalité qu'on
leur offrait, était, comme en Allemagne, pleine de méfiance et
de réserve de la part du gouvernement ^, sur qui retomba
la responsabilité du massacre de Quiberon.
Le 10 janvier 1793, il parut un acte du Parlement relatif aux
étrangers arrivant sur le sol Britannique, mais adressé spé-
cialement aux malheureux forcés de s'expatrier de France,
pour conserver leur vie.
1 Plus tard Louis XVIII.
' Devenu Lord Hastings
' A Augsbourg, la municipalité Allemande avait fait imprimer et placarder l'avis sui-
vant : « Aucun hôte, aubergiste ou bourgeois, ne s'hazardera pas de donner abris à
« aucun émigré Français sous l'amande de dix écus. »
i76 APPENDICE
Nous le donnons en entier, avec ses incorrections de langage
et d'orthographe, tel qu'il fut affiché, en français, sur les murs
de Londres.
Extrait de Vacte du Parlement relatif aux Etrangers
arrivants ou demeurants dans ce royaume.
1
(( Il est ordonné que tout maitre ou capitaine de vaisseau qui
prendi'a terre dans un Port de ce royaume, déclarera aussitôt
au Collecteur de la Douane de l'endroit, et cela par écrit, le
nombre des étrangers qu'il a, à son bord, leurs noms, rangs
et occupations.
2
Faute à lui de faire ladite déclaration il sera condamné à
une amende de 5 livres sterling, pour chaque étranger non
déclaré.
3
Tout étranger qui arrivera dans ce Royaume depuis le 10 de
janvier 1793 inclusivement, déclarera aussitôt par écrit, au
Collecteur do la plus prochaine Douane, ses noms, rang et
occupation, et s'il est domestique, les noms, etc., de son
maitre ou de sa maîtresse, on fera une déclaration verbale à
cet effet qui sera rédigée par écrit par ledit Collecteur. Il
déclarera aussi le pais on il a fuit sa principale résidence
durant les six derniers mois, faute de quoi, ou dans le cas
d'une fausse déclaration, il sera condamné à sortir du Royau-
me, et s'il retourne, il sera transporté pour la vie.
4
Tous Etrangers arrivant dans ce Pays-ci recevront du Col-
lecteur de la Douane une copie certifiée par lui de la Déclara-
tion (ju'ils lui auront faite.
APPENDICE 477
Sont exceptés les marins Etrangers formant l'équipage des
vaisseaux déclarés par le maitre au Collecteur.
6
Il est défendu aux Etrangers d'apporter dans ce Royaume
aucune arme, poudre à canon ou munition de guerre quel-
conque, excepté les Articles de i\Iarchandise autorisée par la
Loi, et il est permis aux Officiers de la Douane de se saisir de
toute Arme, etc., après en avoir pris un Etat par écrit.
Lorsque Sa Majesté jugera à propos de défendre, par Procla-
mation ou Ordonnance de son Conseil, l'Abordage ou l'Entrée
de ce Royaume aux Etrangers, ou de ne leur permettre
d'aborder que dans certains Ports, tout maitre ou capitaine
ayant des Etrangers à son bord qui permettroit aux dits
Etrangers de prendre Terre dans le Royaume contre la dispo-
sition de ladite Proclamation, (à moins d'avoir une permis-
sion expresse de Sa Majesté), payera une Amende de 50
livres sterling pour cbaque Etranger, et son navire sera con-
fisqué.
8
Il ne sera permis à aucun Etranger de sortir du Lieu, ou il
aura débarqué (excepté pour faire la susdite Déclaration),
sans avoir obtenu du maire, ou autre magistrat de l'Endroit,
ou du Juge de Paix du District, un Passeport, dans lequel
seront spécifiés les nom, rang et occupation du dit Etranger,
ainsi que le nom de la Ville où il se propose d'aller.
9
Tout Etranger (à l'exception des Domestiques actuellement
au service des Anglais) arrivé dans ce Royaume depuis le l^r
janvier 1792, ou qui y arrivera, voulant changer de demeure,
478 APPENDICE
OU quitter la ville, ou il sera arrivé en vertu de son premier
Passeport, demandera du Maire ou Juge de Paix de la Ville ou
District, un Passeport contenant les nom, etc., dudit Etran-
ger de même que le nom de la Ville ou il se propose de se
rendre.
10
Les Négotiants Etrangers obtiendront des Passeports pour
voyager généralement dans toute l'Etendue du Royaume
Anglais.
41
Les Maires des Villes ou les Juges de Paix des Districts,
sont autorisés à demander le Passeport de tout Etranger
arrivé dans ce Royaume depuis le 1er janvier 1792, ou devant
y arriver dans la suite (à l'exception des Domestiques men-
tionnés ci-dessus), soit que le dit Etranger voyage, ou qu'il
réside dans l'endroit : et en cas qu'il s'y refuse, ou qu'il ne soit
pas dans la route de la ville spécifiée dans son Passeport, ou
qu'il y ait raison de le soupçonner de ne pas s'y rendre, ou
d'avoir été mis à terre d'une manière clandestine, contraire à
la Proclamation, le Maire ou Juge de Paix le fera conduire en
Prison jusqu'à ce qu'on en donne Avis au secrétaire d'Etat de
Sa Majesté, et si Sa Majesté n'envoie pas Ordre de le relâ-
cher, il sera détenu prisonnier jusqu'à ce qu'il soit libéré
suivant les Formes ordinaires de la Justice.
12
Tout Etranger qui refusera de montrer son Passeport, ou
qui sera trouvé, faisant une autre Route que celle de la Ville
spécifiée dans son Passeport, ou qui sera venu à terre d'une
manière clandestine contraire à lu Proclamation, sera mis en
Prison pour un Espace de Temps qui n'excédera pas un mois,
et sera ensuite obligé de quitter le Royaume.
13
Toute Personne qui contrefera ou changera un Passeport, ou
qui en obtiendra un sous un nom diiïérent de celui qu'il aura
APPENDICE 479
déclaré au Collecteur de la Douane, ou qui prendra fraudu-
leusement un nom inséré dans un autre Passeport, encour-
rera la môme Peine mentionnée dans l'Article précédent.
14
Un avis du contenu de cet Acte sera imprimé en différentes
langues, affiché dans les différents Ports, et donné aux Etran-
gers, sans que dans le cas de contravention, il soit nécessaire
de prouver qu'on leur en ait donné connoissance.
15
Tout Etranger qui refusera de sortir du Royaume sur l'Ordre
à lui donné par Sa Majesté, sera emprisonné.
16
Tout Etranger refusant d'obéir à la Proclamation ou Ordre
de Sa Majesté, sera emprisonné pour un mois, et ensuite
sortira du Royaume dans un temps limité, et si on le trouve,
ledit Temps expiré, dans le Royaume, il sera transporté pour
la vie.
17
Les Secrétaires d'Etat, en cas de Soupçon que quelque
Etranger n'obéisse pas sur le champ à la susdite Proclama-
tion, sont autorisés à le livrer à un messenger de Sa Majesté,
pour le conduire hors du Royaume.
18
Sa Majesté, par un Ordre du Conseil, ou un Ordre signé
de sa main, pourra ordonner à tout Etrangers arrivés dans ce
Pais depuis le 1er janvier 1792, ou devant y arriver dans la
suite, (à l'exception des Negotiants et Domestiques mention-
nés ci-dessus), d'aller fixer leur Résidence dans tel District
que Sa Majesté jugera à propos, et les Etrangers, contreve-
nant à cet ordre, seront mis en Prison.
480 APPENDICE
19
Tout Etranger arrivé en Angleterre depuis le l^r janvier
1792, fera, dans dix jours après le 10 janvier 1793, et tout
Etranger devant arriver dans la suite fera aussi dans dix jours
après son arrivée, dans l'Endroit spécifié dans son Passeport,
au Magistrat du Lieu où il se trouvera, ou à défaut de Magis-
trat, au Juge de Paix du District, une Déclaration par Ecrit
contenant son nom^ son rang et occupation et l'Endroit de
sa demeure et de sa dernière Résidence depuis six mois, et
en recevra un certificat, et s'il néglige ou refuse de faire une
telle Déclaration ou s'il en fait une fausse^ il sera empri-
sonné.
20-
Les Magistrats qui soupçonneront les Etrangers de n'avoir
pas fait leur dite déclaration, pourront les mander par devant
eux et les faire arrêter.
21
Tout Juge de Paix, Maire ou Magistrat en chef, pourra exi-
ger par écrit, de tout Bourgeois, une liste des Etrangers logés
chez lui.
22
Les Officiers de la Douane transmettront aux Secrétaires
d'Etat copie des Déclarations faites par devant eux.
23
Les juges des Cours supérieures de Westminster pourront
cautionner les Etrangers.
24
Les Juges de Paix auront le même Droit en vertu d'une
Autorisation d'un Secrétaire d'Etat.
25
Touts Etrangers arrivés dans ce Royaume depuis le l«r jan-
vioi- 1792 feront (s'ils se trouvent dans les villes de Londres et
1
APPENDICE 481
Westminster ou les Environs) sous le 10 de janvier 1793 (ou
s'ils sont hors de ces limites) dans dix jours après le dit 10 de
janvier, et touts Etrangers devant arriver dans le Royaume
feront dans dix jours après leur Arrivée, au plus prochain
Magistrat, une Déclaration de toutes Armes, Poudre à canon
et munitions qui sont ou seront en leur Possession et trois
jours après cette Déclaration, ils remettront audit Magistrat
les dites Armes, etc., excepté celles qu'il leur sera permis de
garder, par Ordre d'un Secrétaire d'Etat. Aucun étranger
n'aura droit, après avoir remis les dites armes, etc. . . , d'acheter
ou d'avoir en sa Possession ou dans la Possession d'aucune
autre personne, pour son usage, aucune Arme, etc., et tout
Etranger coupable de contravention à quelqu'un de ces Arti-
cles, sera, sur la conviction d'icelle, condamnée à quitter le
Royaume, et s'il y reste après, il sera transporté.
26
Les Magistrats pourront exiger que les Etrangers résidant
ou voyageant dans leurs Districts leur remettent toutes leurs
Armes, etc., sous peine d'être condamnés à quitter le
Royaume.
27
Les Secrétaires d'Etat, deux Juges de Paix, le Maire ou
Magistrat en chef, pourront visiter toute maison occupée par
des Etrangers, (les Négotiants Etrangers excepté), ou bien ou
logeraient des Etrangers, et ce durant le jour, et en présence
d'un Officier de Paix, pour découvrir s'il y a des Armes et
s'en saisir.
28
Et pourront exiger de toutes personnes qui logent des Etran-
gers une Déclaration par Ecrit de toutes les Armes, etc., qui
se trouveroient dans leur maison.
29
Sa Majesté pourra renvoyer du Royaume tout Etranger qui
482 APPENDICE
auroit été emprisonnée pour contravention quelconque à cet
Acte.
30
Tout Etranger qui retournera après avoir été renvoyé sera
transporté.
31
Dans toutes questions relatives à l'infraction de cet Acte la
Prévention sera contre l'accusé.
32
Aucun Etranger ne sera réputé Négotiant a moins qu'il ne
soit bona fide engagé dans le Commerce.
33
Les Ambassadeurs Etrangers et leurs famille et Domesti-
ques sont exceptés de cet Acte.
34
Sont exceptés pareillement les Etrangers au-dessous de
quatorze ans.
35
Les certificats et Passeports seront délivrés gratis.
36
On donnera de nouveaux Passeports et certificats, en cas de
Perte des anciens.
37
Les personnes condamnées à être transportées seront
envoyées où il plaira à Sa Majesté.
38
Toute personne condamnée, en vertu de cet Acte, à la trans-
porta tion, qui sera trouvée dans le Royaume après sentence,
sera regardée comme coupable de Félonie et souffrira peine
de mort.
London. — Printed by Charles Eyre and Andrew Strahan,
Printers to the King's most Excellent Majesty. 1793. * t>
* Archives de Magnas.
APPENDICE 483
Le prince de Gondé disait, le 4 Avril 1795 à M. de La Tour :
« Il me manque beaucoup non seulement pour un entretien
convenable mais même pour le plus strict nécessaire ; on aura
de la peine à le croire, mais je donne ma parole d'honneur
qu'en ce moment il ne me reste que 64 louis pour vivre avec
mes trois enfants, et pour soutenir mon artillerie, mon hôpi-
tal et mon quartier général. Après avoir entretenu la Noblesse
de mes propres fonds en 1792, l'argent de la Russie m'a seul
soutenu pendant les deux dernières campagnes; tout allait
crouler, au mois de Novembre dernier, lorsque les 6,000 livres
sterling de l'Angleterre me sont arrivées. Gela m'a mené avec
bien de la peine jusqu'au 15 Février. Depuis ce temps je vis
d'industrie *. »
A Vérone, Louis XVIII était dans une si grande gêne que
l'ambassadeur d'Angleterre, Macartney, fut frappé de la
misère qu'il y rencontra, misère qui n'empêchait point de
nombreux fidèles d'entourer leur souverain de soins, d'affec-
tion et de respect.
« Tout ce qui environne le Roi dénote une grande pau-
vreté, écrivait Lord Macartney à Lord Grenville, le 12 août
1795 ; la table, si importante pour un français, est peu abon-
dante, servie sans élégance; les domestiques sont rares, mal
vêtus ; même dans les appartements privés, les meubles essen-
tiels font défaut. La maison, à l'Orto del Gazzola, n'est ni
grande, ni belle, ni commode. Monsieur de Hautefort, envoyé
en Angleterre au mois de juillet dernier, par le Roi, a été
retardé, plusieurs jours, faute de 50 livres sterling pour payer
son voyage. Les manières de Louis XVIII, son accueil, sont
affables, agréables, familiers, même, sans altérer sa dignité,
que l'on distingue encore dans son éclipse. On le dit discret,
bon, amical ; il me semble que ses courtisans et ses serviteurs
l'abordent et le servent avec respect, zèle et alTection. Les
principaux hommes d'affaires de son entourage sont : le
* V Angleterre et f émigration Française, par A. Lebon.
484 APPENDICE
.maréchal de Castries, le baron de Flaclislanden, l'évêque
d'Arras, le marquis de Jaucourt, le bailli de Grussol ^, (ces
deux derniers cordons-bleus), le duc de Guiché, le comte de
Duras, le comte d'Avaray, le comte de Gossé, l'évêque de
Vence, M. de Gazalés, hommes de caractère loyal, bien nés,
corrects dans leur attitude ; pas un roué ni un dissipateur
avoué, parmi eux. Tous tiennent le langage qui convient à
leur situation et aux circonstances. Le souvenir de la grandeur
et de la prospérité anciennes de la France est encore puis-
samment gravé dans l'esprit de presque tous les émigrés que
j'ai vus. Français de France, et émigrés, prennent feu à la
moindre pensée d'un démembrement de leur pays, quels que
soient les autres sacrifices auxquels ils pourraient consentir,
et il en est beaucoup qui préféreraient que le Roi ne recou-
vrât jamais sa couronne plutôt que de la voir dépouillée de ses
fleurons et qui aimeraient mieux voir en France une
République puissante qu'une Monarchie mutilée, a Nous
» sommes Royalistes mais Français avant tout », s'écriait
M. de Lameth, en 1796.
A Blankenburg, la misère de Louis XVIII fut encore plus
grande qu'à Vérone. « Le pauvre Roi est dans une fort vilaine
petite ville, dans un très vilain logement, étroit, mal meublé,
ou presque point; un habit bleu fort sec, une veste et culotte
noire râpée, mais l'air très affable -. »
Rheinardt, l'agent du Gouvernement Français, décrit avec
une sorte de pitié, la misère des émigrés : « Quelques-uns
cherchent avec résignation des moyens quelconques de sub-
sister, soit en faisant un petit commerce, soit en exerçant quel-
que métier ; la ci-devant comtesse de Neuilly tient un maga-
* Grand bailli de l'Ordre de Malle, frère d'Einiiiaiiuel-Charles-Henry de Crusâol, baron
de Crussol, marquis de Fiorcnsac, lieutenant-général des armées du Roi, commandeur des
Ordres militaires et hospitaliers de N.-D. du Mont-Carmel et de Saint-Lazare et Jérusa-
lem, clievalier de Saint-Louis, marié avec G.-B. de Boulainvilliers, décédé le 1 1 octobre
1818, et enseveli avec sa femme, dans la clia|iellc du château de Widevillc (Scine-et-()ise)
■^ La Thuillerie à l'uysaye, Blankenburg, SC» Avril 171)7,
APPENDICE 485
sin de modes et de lingerie; le marquis de Romans et la
comtesse d'Asfeld se sont associés pour un commerce de vins ;
M. de Monlau, officier aux gardes-françaises, est entré dans la
troupe d'un théâtre, sous le nom de Dubreuil, et M. de la
Gorce, très bon gentilhomme du Bordelais, exerce les fonc-
tions de souffleur au même théâtre ; M. de Milon * fournit les
rafraîchissements des bals de la comédie, et sa femme vend
des recettes de sirops et de gâteaux ; MM. de Baudus et de
Vielcastel dirigent, à Hombourg, (de spectateur du Nord. i» Le
comte de Taillefer, les Vassé, les Genouillac, ont fondé une
teinturerie en soie, qui leur permet de vivre et de secourir les
infortunes de leurs compatriotes émigrés.
La fille aînée du maréchal deNoailles, «Adrienne-Gatherine,
femme de René de Froulay, comte de Tessé, Grand-d'Espa-
gne, ex-premier écuyer de la Reine, ci-devant lieutenant-
général aux gouvernements du Perche, du Maine et de Laval,
lieutenant du régiment des Croates », s'était réfugiée en
Suisse, au château de Lowemberg, dans les environs de Morat.
Plus tard, gi^âce à quelques valeurs emportées de France, elle
put créer une modeste exploitation rurale à Ploen, près
d'Altona. Elle y tenait 120 vaches qu'elle soignait avec
Madame de Montagu et Mademoiselle de Tott. La comtesse
d'Argouges et la princesse de Talmont, arrivées de France en
sabots et sans linge, travaillaient à des ouvrages de broderies,
aidées par la marquise des Réaux, les comtesses de Saisseval,
de Lastic et la marquise de Jaucourt, dont le mari gagnait
quelques florins en tenant les comptes et en faisant les écri-
tures d'un marchand de la ville voisine.
La comtesse de Beauregard, devenue, comme Madame de
Pelleport, dame de compagnie, la comtesse de Sécillon qui
donnait des leçons de danse, Madame de Gontaud, qui pei-
' Descendant de Benoist Milon, seigneur de Wideville-Davron, au pays Mantois, inten-
dant des Finances et de rOrdre du Saint-Esprit, marié avec Marguerite de Crêvccœur-
Boulenc, décédé à Paris, le 23 juillet 1592. (Histoire de Widcville.)
486 APPENDICE
gnait des dessus de boîtes, le marquis de Chavannes, mar-
chand de houille, trouvaient moyen de venir en aide à la
détresse affreuse de Mademoiselle de Montmorency, qui s'était
faite porteuse de sceaux d'eau à Hambourg^, dans la boutique
de pâtisserie de son oncle, le chevalier de Montmorency, pour
procurer quelques sous à sa mère mourante. Le comte de
Preissac-Esclignac-Fezensac-Marestang, monta un atelier de
tourneur ; la duchesse de Bouillon et Pauline de Lannoy,
duchesse de Ghâtillon^ consacraient les épaves de leur fortune
à élever les filles pauvres que la Révolution avait privé de leurs
parents. Ce monde, si frivole jadis, tenait à honneur de ne
point sembler atteint par les privations matérielles ; c'était
un des signes de la bonne compagnie et comme un instinct de
noblesse, à peu près disparu de nos jours, que l'indifférence
aux détails du bien-être physique et aux petites satisfactions
que procure une installation bourgeoise.
(( J'ai toujours remarqué, écrivait la vicomtesse de Noailles,
ï> que les regrets donnés au matériel ne se montraient vive-
» ment que dans les parvenus. » «Dès que vient le soir, chacun
se coiffe et se pare et on va passer quelques heures chez la
marquise de Bouille, où on trouve un petit souper, et où on
cause comme au temps passé, en oubliant la misère actuelle.
On apprend aux enfants le ton de la cour et de la bonne
compagnie, on élève leur esprit au-dessus de l'adversité, par
delà l'heure présente, pour le monde dans lequel ils sont nés,
avec un complet mépris du bien être, de l'oppression et de la
destinée. On les instruit des souvenirs de la famille, des
leçons du point d'honneui'^ du désintéressement et du bon
goût sans prétention.
A Londres, quand on a trois schellings, on peut se faire
présenter chez la duchesse de Fitz-.lames ; on est invité par
elle à diner, et on sait, qu'en sortant de table, on met les trois
schellings dans une tasse qui est sur la cheminée. On rencon-
trait chez elle toute la bonne compagnie. Les émigrés, aidés
par quehjues anglaises charitables, émues de pitié à la vue des
APPENDICE 487
misères si noblement supportées par les Français réfugiés en
Angleterre, avaient fondé une école de filles, dont les maî-
tresses étaient d'anciennes religieuses, la comtesse de Quengo,
et Mesdemoiselles de Landal, de Trémereux, de Kersalio, de
Villier, de Cornulier-Lucinière, de Boisrion, etc.. *. »
* Forneron, Histoire des émigrés, mémoires divers, etc.
ABREGE
DE L'HISTOIRE DE LA FAMILLE
DE
MANAS
ET DES FIEFS DE MAGNAS ET DE l'ISLE-BOZON
EN
LOMAGNE
APPENDICE 491
Abrégé de l'histoire
de la famille de Manas et des fiefs de Magnas
et de risle-Bozon en Lomagne
La baronnie de Magnas, (Manhas, Manas et Maignas), située
dans le comté de Gaiire en Lomagne, entre Lectoure, S^-Clar
et Castelnau d'Arbieu, était baillivie, dès 1250*. Elle avait,
croit-on, reçu son nom de la famille de Manas, race ancienne,
illustre et puissante, tirant son origine des anciens Comtes
d'Astarac, qui possédait les seigneuries de Manas, Avensac,
le Pin, Laas, Durfort, Aux, Cous, Homps, Valinhac, Mont-
bardon, La Motbe, Augnax, Clermont, Boredils, Sabazan,
Trie, Lamesan, Gaudonville, Estramiac, Mansonville, Saint-
Germié, Perrequines et Montmorin.
Bienfaiteurs de l'abbaye de Simorre, plusieurs membres de
la maison de Manas, avaient figuré aux croisades.
Raymond Sanche de Manas, seigneur dudit lieu, donna, en
1056, l'église de Saint-Barthélémy au monastère de Simorre.
Son fils, Géraud, y ajouta l'église de Laffitau, dans la même
paroisse; les huguenots la détruisirent vers 1570 ^.
Raymond, Sans de Manas, était, en 1276 et 1290, Grand-
Maître de l'Ordre religieux de la Foi et de la Paix.
Sanche, Garsie de Manas, Navarre sa femme, et Odon de
Pisaco, frère de Navarre, firent accord, le 18 octobre 1279,
avec l'abbaye de Granselve, Ordre de Giteaux, diocèse de
Toulouse, touchant les lieux de Bordellis et du Pin, moyennant
* Histoire de Gascogne, par Montlezun.
* Dom Brugelles.
492 APPENDICE
que le monastère reconnaîtrait lesdits lieux comme tenus en
fief dudit Manas, et qu'il serait payé cinq sols d'acape à chaque
mutation de seigneur K
Massip de Manas, chevalier, épousa le 12 octobre 1304, Nu-
mide de Goalard, fille d'Ayssin de Goalard, seigneur de Ter-
raube.
Jacques de Manas portait, en 1317, le titre de Commandeur
d'Arçrentens et de Cours.
Viguier de Goalard, fils de Géraud, et petit-fils d'Ayssin II 2,
seigneur de Goalard, Terraube, L'Isle-Bozon, Saint-Avit, Sem-
pessère, Saint-Léonard etc., est désigné, dans plusieurs Char-
tes de 1324, 1329, 1330, 1332, comme seigneur de Manhas.
Sybille de Manas, fille du seigneur de ISIontbardon en Asta-
rac, épousa Arnaud d'Antin, baron d'Antin et des Affittes, qui
reçut en 1399, les hommages des seigneurs d'Artigue, Castex
et Saint-Cricq, ses vassaux.
Jean de Manas, docteur ès-décrets, était avant 1398, prieur-
mage de l'abbaye de Montauriol, ordre de Saint-Benoist , au
diocèse de Cahors.
Jean de Manas, seigneur d'Aux, fut chargé de faire confir-
mer par le comte de Pardiac (1424), les coutumes données au
Comté de Pardiac en l'année 1300.
Dominique de Manas, de la branche des Manas-Laas, au
diocèse de Lombez, (éteinte dans les mâles, vers 1730), siégeait
en 1419, comme abbé de Gimont.
Jean II de Manas, seigneur d'Avezan, Montgaillard, Man-
sonville et autres lieux, marié avec Annette de Montlezun,
eut trois enfants : Bertrande 3, qui épousa, en 1415, Jean de
Galard, chevalier de Saint-Michel, chambellan de Louis XI,
baron de Brassac, Roze, devenue (1450), la femme d'Odet de
* Docaments sur le Tarn-et-Garonne, par Moulenq.
* Ayssin II de Goalard avait épousé la Tille de Bertrand de l'Isle-Jourdain-
' Bertrande de Manas testa le 11 Février 1465 (Archives de Magnas).
\
APPENDICE 493
Goth, seigneur de Rouilhac *, et un fils Jean, qui s'allia, en
1458, avec une fille de la maison d'Abzac, et qui laisse ses
biens, par son testament du 7 avril 1506 à son neveu Antoine
de Manas, marié avec Juanita de Bassoues.
Bertrand de Gère, seigneur de Sainte-Gemme, signa comme
témoin, l'acte de mariage du sieur de Manas-Homps avec la
fille de Gérard de Pins, en 1578.
Bertrand de Manas assista, le 27 janvier 1503, à la vente de
Pouy-Lobrin, par Jean d'Ornézan, à Bertrand de Béon son
gendre.
Raymond, Garcie de Manas, seigneur de Durfort, Montmo-
rin, Montbardon, etc., épousa Madeleine de Foix, qui testa en
1515 ; leur fille Catherine de Manas donna sa main, en 1519,
à noble Jean de Podenas, seigneur de Marambat; leur fils,
François de Manas, était marié avec Anne de Montlezun,
sœur de Jean, seigneur de Saint-Lary.
La vaste seigneurie d'Homps, avec son important château
féodal, appartenait, dès 1560, à la famille de Manas, qui pos-
sédait aussi Saint-Germié au pays de Rivière- Verdun, Laas en
Comminges, Marsac en Lomagne et quantité d'autres fiefs.
Léonard et Bertrand de Manas étaient archers des Ordon-
nances du Roi, sous la charge du chevalier de Monluc.
En 1612 et 1624, Jouannoton de Manas-Lamezan était dési-
gné comme seigneur de Laas et de La Barthe.
Le 27 octobre 1633, Jean, Bertrand de Manas, seigneur
d'Homps, fit partie de la réunion de la noblesse de Lomagne
assemblée dans la ville de Lectoure.
Les alliances de la famille de Manas ont été avec les Massât
Sanguenède, Castelnau-Laloubère, de Foix, Montesquiou, de
Batz-de-Benque, Saint-Julien, Rabastens, Saint-Pastou, d'As-
pès, de Voisins, Marestang, de Goth-Rouilhac, Faudoas, de
Saux, de Junquières, du Bouzet, de Montant, de Génibri, de
^ Le château de Rouilhac, situé entre Miradoux et Sainte-Mcre, dans la Lomagne,
conserve encore une tour et quelques restes de sa splendeur passée. Il a eu pour proprié-
taires successifs, après les Goth-Rouilhac-Epernon, les Bourdeau et les Courrent,
494 APPENDICE
Galard, de Bon, de Lasserre, de Sevin-Segognac, de Batz-Tren-
quelléon, etc.
Cette maison de Manas, éteinte dans les branches de Laas-
Lamezan, de Saint-Germié et d'Homps, est représentée, de
nos jours, par les rameaux d'Avezan-Perrequines. Elle a donné
des gouverneurs à Lourdes, Verdun et Lectoure, deux capi-
taines aux gardes, un député de la noblesse du Gomminges aux
Etats de Blois, plusieurs abbés et de nombreux chevaliers de
Saint-Louis et de la Légion d'Honneur.
La branche de Saint-Germié a fini dignement en la per-
sonne de deux officiers morts au service, non mariés, l'un colo-
nel de cavalerie, l'autre capitaine d'infanterie ^.
Les Manas avaient anciennement pour armes, un écusson
écartelé d'or et de gueules ; quelques branches portaient :
d'azur à la croix d'argent, à la bordure de même, semé de
tourteaux de sable; enhn M. de Jaurgain, dans sa notice sur
les maisons de Galard-Béarn-Brassac, blasonne ainsi les ar-
moiries des Manas : de gueules à la croix d'or :
Devise : Memni et Perma.nebo.
Sortie depuis longtemps de la famille de Manas, qui lui avait
probablement donné son nom, la seigneurie de Magnas était
devenue un fief dépendant de la Baronnie de l'Isle-Bozon, En
elïet, comme nous l'avons déjà noté, dès le commencement du
xivmc siècle (1324), Viguier de Goalard, seigneur de Terraube,
Si-Avit, S'-Léonard, etc., portait le titre de baron de l'Isle-
Bozon et de Magnas; plus tard, Jean de Goalard, seigneur
de Sic-Livrade (lils de Bertrand de Goalard), chambellan du
duc de Vendôme et du roi de Navarre, sénéchal d'Armagnac,
marié avec Madeleine de St'^-Colombe, de la Maison de Mon-
tesquiou-Fézensac, se qualifie de seigneur de l'Isle-Bozon et de
Magnas. N'ayant pas eu d'enfant de cette union, et son frère
Béraud, n'étant point marié, Jean de Galard laissa ses biens à
son parent, Jean de Galard-ïerraube, seigneur de S'-Gérici,
' Notice hislorique et généalogique sur la rainille de Manas, établie par uu de ses mem-
bres. — (Caslelsarrazin, chez Coudol, 1855).
APPENDICE 495
qui, forma la seconde branche de Galard-L'Isle-Bozon, éteinte
en 1753, dans la personne de Jean Charles de Galard, marquis
de L'Isle-Bozon, seigneur de Fourcès, resté veuf, sans enfant,
de Marie de Bastard *.
Les grands fiefs de ïerraube et de L'Isle-Bozon ayant été
une possession indivise de la famille de Galard avant 1270,
époque à laquelle ces deux terres furent partagées entre les
deux frères Ayssieu et Géraud de Galard, ce fut en vertu de
cette communauté d'origine que le sire de L'Isle-Bozon dis-
posa de tous ses biens, le 21 avril 1518, en faveur de Jean de
Galard-Terraube, seigneur de Saint-Cérici, marié avec Jeanne
de Gaulejac -.
Vingt ans auparavant, une paitie du fief de Magnas, dépen-
dant de la seigneurie de Lisle-Bozon, et ancien apanage des
cadets de cette branche des Galard, était passé à la maison de
Saint-Géry, allié par plusieurs mariages à cette famille.
Un acte de 1488, donne à Messire de Saint-Géry le titre de
baron de Magnas. Il partagea cette seigneurie avec Geoffroy
de Durban, chevalier, de 1525 à 1552. A cette date, Antoine de
Saint-Géry, marié avec Suzanne de Mauléon, veuve de Geof-
froy de Durban, devint seul seigneur de Magnas.
Son fils Antoine de Saint-Géry, mari de Marguerite de
Saint-Lary, est qualifié de même en 1578, ainsi que Raymond
de Saint-Géry (1594).
Jean de Saint-Géry, signe en 1596, tous ses actes publics et
privés, du nom de Magnas.
Sa femme était Marguerite de Laas, belle-sœur de Guy de
Galard, seigneur de Castelnau-d'Arbieu.
Joseph de Saint-Géry seigneur de Lamotlie, Urdens, etc..
* bans TËtat des Justices Royales et seigneuriales qui relèvent par Appel au sénéchal de
Condom, Fan 1760, on cite, pour la justice de Fourcès et Laspeyres, la marquise de Bonas,
et M. de Goalard, seigneur et marquis de l'Isle-Bozon ; pour la justice du Marquisat de
Terraube et de Saint-Cérici, on nomme M. de Goalard, seigneur et marquis de Terraube.
^ Documents historiques sur la maison de Galard.
496 APPENDICE
était désigné dans un titre de 1670, comme W de Magnas. Il
avait épousé, en 1617, Jeanne, Louise de Montaut.
Leur fille, Catherine, Charlotte de Saint-Géry, devint, le
9 janvier 1639, la femme de François de Galard, seigneur de
L'Isle-Bozon
Jean de Saint-Géry, dit le baron de Magnas, seigneur de La
Mothe et d'Urdens, mourut à Mézin, le 26 juin 1678. Il s'était
marié, en 1645, avec Marguerite de Montesquiou, dont il eut :
Marie de Magnas qui porte ce fief, le 19 janvier 1689, à son
époux Louis, Léger de Sérillac ', marquis de Saint-Léonard '.
Leur fille, Marie, eut en dot la terre de Magnas, lors de son
mariage avec M. de La Valette (1739) 3.
Marie Angélique de La Valette, leur unique enfant, mariée
avec M. de Lacarry-Mauléon * , lieutenant-général dans la
marine, fut très peu de temps propriétaire de Magnas, qui
passa à sa fille, devenue le 18 octobre 1741, Madame de La
Junquière. Son mari, Pierre, Jacques de Taphanel ^ de La Jun-
quière, capitaine de vaisseau, chevalier de Saint-Louis, inspec-
• « Contrat afferme passé, le 4 avril 1692, par Messire de Sédillac, marquis de Saint
Léonard, seigneur de Castelnau, baron de Magnas, pour la métairie d'Honconque, en
faveur de Jean Guillaumct Laporte, père et fils, par devant Coustaing, notaire Royal, de
Saint-Clar, dans le château noble de Magnas, Sénéchaussée d'Armagnac et diocèse de
Lectoure. » (Archives de Magnas).
' Un de ses ancêtres, Odon de Sérillac, avait épousé, le 19 janvier 1329, Lugane de
Galard, fille de Bertrand de Galard, seigneur de L'Isle-Bouzon.
3 Jacques de la Valette, baron de Fenouillet, en Commingcs, fut maintenu dans sa no-
blesse par M. Le Pelletier, intendant de la Généralité de Montauban, le i" août 1699.
Armes : ccartelé : aux premier et quatrième d'azur, à la croix alisée d'argent, au chef
cousu de gueules, aux deuxième et troisième, au lion d'or issant de la bande. (Nob.
Toulousain).
* Voir, ci-après, la notice sur la famille de Lacarry.
^ Parmi les dames chanoinesses de Saint-Antoine de Viennois (Ordre de Malte), près de
Saint-Marcellin, on trouve mentionnées Sophronic, Clémence de Taffancl de la Jonquière
née le 14 juillet 1785, et l-Y.inçoisc, Auguste, Anne, Caroline, nées àOuilalcns, au diocèse
de Lavaur, alliées aux maisons de Vialar, Kouftiac, Orbessan, de Portes, etc.
Les armes de* Talfanel de La Jonquière sont : d'argent à la l'asce Uc gueules.
APPENDICE 497
teur des flottes de Sa Majesté), prit les titres de baron de
Maanas, seigneur d'Urdens et de Gastelnau-d'Arbieu V
Leur lille Jacquette-^Iar(]uette de La Junquière, épousa, le
6 avril 1769, Jacques Roger, marquis de Noé, vicomte
d'Estancarbon (dit l'Aveugle), seigneur de Goubignan, et laissa
Magnas à Charlotte -Louise-Pétronille de La Junquière, son
héritière, mai'iée avec son cousin, Louis Pantaléon, comte de
Noé ; ce dernier, vendit, en 1785, la baronnie de Magnas, avec
ses droits de haute, moyenne et basse justice, au descendant de
ses anciens seigneurs, Joseph de Galard-Pellehaut-Balarin,
marquis de l'Isle-Bozon, et auteur de la troisième branche de
ce nom, qui plaça sur ce domaine la dot de sa femme -.
Cette acquisition obligea à de nombreuses et longues for-
malités ; il fallut, pour ratifier la vente, obtenir une sentence
du Chàtelet, le 29 janvier 1788 ; la remise des fonds eut lieu
le 8 février de la même année, chez maître Maigret, notaire à
Paris; il donna quittance de la somme de 138,000 livres, res-
tant due sur le prix d'acliat, contracté à Lectoure, le 11 avril
1787. Le dépôt des pièces, papiers, titres divers, concernant la
terre et seigneurie de élaguas, eut lieu, le 7 avril 1788, chez
Barljeret, notaire à Bordeaux, à charge, par lui, de terminer
cette affaire, et de mettre le jnarquis de Galard en possession
dudit domaine, pour l'annexer et joindre au marquisat de
Lisle-Bouzon, propriété de l'acquéreur, qui le tenait par héri-
tage de son oncle, Jean-Charles de Goalard, marquis de Liste,
' Voyez, plus loin, le iniiiKlenienl de la taille en la comimiiiaulé de Ca.stelnau-d'Arhieu.
2 La terre de Ma^'iias ayant été déclarée et reconnue comme bien dotal, ne fut que
séquestrée (depuis le "li nivôse, an il, jusqu'au 27 prairial, an m), et non confisquée,
pendant la révolution, et Madame de C.alard, à sa sortie de réclusion, put rentrer en pos-
session de ce domaine.
Son iîls, le marquis (lliarles de T.alard, au retour de l'émigration, retrouva fort i>cu de
biens paternels échappés à la vente, ordonnée par la nation, l'an il de la Hépublique. il lit
valoir ses droits sur la moitié du château de l'Isie-Bouzon, qui n'avait pas trouvé acqué-
reur. Une portion des dépendances a|)iiartenait déjà au baron de Saint-Géry, auquel aban-
don fut fait, par le marquis de Galard, en 1817, après de nombreux procès, de tous Ses
droits éventuels sur le restant des ruines du vieux manoir.
(Archives de Majjiias.)
32
498 APPENDICE
baron de Fourcès, seigneur de La Tour, ancien officier dans
les armées du Roi, décédé en son château de Lisle-Bouzon,
le 1<^'" septembre 1753, sans enfant de sa femme, Marie de
Bastard. L'acte d'achat avait été passé, le 11 avril 1787, à
Lectoure, avec le consentement de M. le comte de Durfort-
Civrac, de dame Catherine Brown, comtesse de Durfort-
Civrac, de Louise-Adélaïde de Durfort-Givrac, marquise de
Clermont-Tonnerre, de M. le marquis de Clermont-Tonnerre,
de M. Hennequin, comte d'Ecqueviliy, d'Amable, Cécile de
Civrac, comtesse d'Ecqueviliy, de M. d'Estutt, comte de Tracy,
de Madame Emilie-Louise de Civrac, comtesse de Tracy, fille
d'Emery-François de Durfort, et de Marie-Françoise de Par-
daillan-Gondrin-d'Antin , du comte et de la comtesse de
Noé, et du marquis de Noé. L'argent, provenant de la vente
de Magnas, fut employé par la famille de Noé, à acquérir le
duché d'Antin ^.
La terre de Magnas appartient actuellement au marquis de
Galard, arrière-petit- fils de Joseph de Galard-Pellehaut-
Balarin, marquis de l'Isle-Bozon, baron de Magnas, mort sur
l'échafaud, le 26 germinal, an ii de la République.
* Archives de l'Isle-Bozon, de Magnas (Gers), et de Wideville (Seine-et-Oise).
NOTICE
SUR LA FAMILLE
DE
LACARRY
APPENDICE 501
Notice sur la famille de Lacarry
Les Lacarri, ou Lacarry, étaient issus d'une ancienne famille
faisant partie des dix maisons nobles du pays de Soûle, ayant
titre de potestat. (Gensier de 4378.)
Menaud, seigneur et potestat du Domec de Lacarry, capitaine
en 1515;, fut la tige de la l)ranche des marquis de Salha, en
Basse-Navarre.
Michel de Lacarry alla s établir à Lectoure, vers 1480 ^
Pierre de Lacarry, baron de Mauléon -, était procureur au
Parlement de Toulouse. Son fils Jean, baron de Mauléon, con-
seiller au même Parlement, fut maintenu dans sa noblesse par
jugement souverain rendu sur la proposition de M. de Bezons,
le 27 janvier 1670, ainsi que ses fils, dont l'un était Sénéchal
d'Armagnac.
Jean de Lacarry, seigneur-baron de Mauléon, Domat, Sama-
ran et autres lieux, fit le dénombrement de ses fiefs nobles
devant les capitouls de Toulouse, le 7 avril 1689.
En 1751, Alexandre de Lacarry occupait un siège à la
Chambre des Requêtes, à Toulouse.
Arnaud de Lacarry, seigneur de Beaucrurenapiement, dans
la paroisse de Pinsaguel, était arrière-grand-père de Joseph
de Lacarry, seigneur de Mauléon, Sajas, etc., brigadier des
armées du Iloi, chevalier de Saint-Louis. Il dénombra ses
biens nobles, le 6 mai 1778, et assista à la réunion de la
noblesse du Gorniiiinges, tenue à Muret, en 1789.
Catherine - Françoise - Etiennette - Joséphine d'Advizard,
épouse de messire de Lacarry, déclara ses fiefs nobles,
devant les capitouls de Toulouse, le 19 juin 1778.
' Ou trouve uu Miqueo de Lachani, habitant Lectoure, le 23 août 1485
* La commune de Lacarry est voisine de celle de Mauléon (Basses-Pyrénées),
502 APPENDICE
Le chevalier de Lacarry fut présent à l'Assemblée de la
noblesse^ appelée à Toulouse en 1789.
A cette famille appartenait Jean de Lacarry, (de Lectoure),
« escholier Gascon qui reçut la fleur de la soulcie pour son
chant Royal ». Son ouvrage a pour titre : « Clijtie pour le
triomphe du Soucy, à Monseigneur le premier Président^ ».
Plus tard, A. Golomiez, imprimeur à Toulouse, publia :
a Le triomphe pour la fleur de la Violette » , par Char-
l'on de Lacarry, Lectourois fixé à Toulouse, dont il devint
capitoul.
En 1687, messire de Lacarry, juge aux Jeux Floraux, com-
posa a un huitain » adressé à Victor Gironis de Beaufort, pour
son triomphe sur l'Eglantine ^.
M. de Jaurgain, dans son étude sur les Lacarry ^, croit qu'il
faut aussi rattacher à cette maison, Gilles de Lacarry, jésuite,
du Diocèse de Gastres, né en 1605, mort en 1684, qui a laissé
entr'autres travaux littéraires, une « Historia coloniariim ».
j\Iessire Jean-Pierre de Lacarry, chanoine de Lectoure, cha-
pelain du Roy, eut, de 1594 à 1632, un long procès avec le
chevalier de Grossolles, seigneur de Saint-Martin de las Hou-
metos, et Jean-Géraud, fils de ce dernier, (( prêtre professeur
en la Sainte Tliéologie, au sujet d'un Archidiaconnat dans
ladite église de Lectoure * ».
Anne de Lacarry, fille de Jean de Lacarry et de Gatherine de
Labrunie, fut, le 6 novembre 1673, élue prieure du Garmel
de Lectoure, sous le nom de Marie-Anne de la Sainte-Tri-
nité '•' ; elle décéda le 5 mars 1694.
' A Tolose, par I. Boude, imp. ord. du Roi, devant le Collège de Foix, à l'enseigne
Saint-Jean, 163G,
Dédié à Jean de Berlier, seigneur de Monlrabc, chancelier aux Jeux Floraux.
* lievue de Gascogne.
3 lievue de Gascogne.
* Archives du château de Flamarens (Gers).
' Le Carmel de Lecloure, par M. Am, Plieux.
APPENDICE 503
Les armes des Lacarry étaient : d'azur à une serrure, avec
quatre clous d'argent, accostée d'une clef d'or.
a La maison noble et potestaterie de Domec de Lacarry,
au pays de Soûle, avait été vendue, à pacte de rachat perpé-
tuel, le 15 janvier 1605, à messire Pierre de Béhéty, abbé de
Saint-Engrace, archidiacre de Gouserans, conseiller du Roi en
ses conseils d'Etat et privé, agent-général du Clergé de France,
secrétaire de la Chambre ecclésiastique aux Etats-Généraux
tenus à Paris, le 27 octobre 1614, fils de Jean de Béhéty,
sieur de Castarraing (protestant), et de Marie du Domec de
Lacarry, par nobles Pierre de Lacarry et Jeanne d'Aïnciondo-
Salha, sa femme, seigneur et dame de Salha, Aguerre de
Helette et autres lieux. Ce domaine fut revendu, le 28 avril
1615, par Pierre de Béhéty, à messire d'Etchart, procureur
du Roi. Le contrat fut cancellé quelque temps après *. »
« Le 17 septembre 1653, noble Gabriel d'Oïhénart-la-Salle,
seigneur de Cibits , Gainçury, Erdoy, Troussecaillau de Suc-
cos, avocat au Parlement de Navarre, épousa Gràcy de Sar-
tillon, fille de Petiry de Marchanton, sieur de Sartillon, et de
Marie de Couget, dame de la maison noble et potestaterie de
Lacarry. Cette seigneurie appartenait, en 1658, à Jeanne-
Marie d'Athaguy, femme de Bertrand de Çaro, seigneur des
Salles-Çaro, Aincille, Bascassan ^, »
* Arnaud d'Oïhenard, par J. de Jaurgain.
* Arnaud d'Oïhenard, par J. de Jaurgain.
DE LA TAILLE EN LA GO:\IMUNAUTÉ
DE
CASTELNAU-D'ARBIEU
DANS LE COMTÉ DE
GAURE
ET
ROLLE DE LA CAPITATION
POUR l'année
1739
ELECTION D'ARMAGNAC
APPENDICE 507
Mandement de la taille en la communauté
de Castelnau-d'Arbieu,
dans le comté de Gaure, et Rolle
de la Capitation pour l'année 1739
ELECTION D'ARMAGNAC
1739 — 29 NOVEMBRE
L'an 1739 et le 29<' jour du mois de novembre, au lieu de
Castelnau-d'Arbieu, soubs lauban de l'église, à l'issue de la
messe paroissiale dudit lieu, auroit comparu Jean et François
Castarède, consuls modernes dudit lieu, ayant la présence des
sieurs François et Georges Despons, François Laclavère,
Fabien Lary, Bernard et François Castarède, Gérard et Jean
Lartigau, et plusieurs autres jurats et habitants dudit lieu, et le
sieur Joseph Pronux, procureur juridictionnel, auquel auroit
été dict et représenté par le dict Jean Castarède, premier
consul, qu'il auroit reçu la Mande Pioyalle, pour les imposi-
tions à faire pour l'année prochaine 1740, et requis de procé-
der au département, ce quy auroit été faict en la manière sui-
vante :
Premièrement pour le pied de la Taille, suivant la Mande,
1092 livres.
Plus pour le droit de quittance à M. le Receveur, 2 livres,
Plus pour le sceau du Rolle, 7 livres, 4 sols.
Plus pour le quartier d'hyver ou habillement des milices, ou
sol pour livre, 162 livres, 9 sols, 9 deniers.
Plus pour le logement militaire ou sol pour livre, 3 livres,
18 sols, 9 deniers.
508 APPENDICE
Plus pour le droit de vérification à MM. les Elus, 2 livres.
Plus pour le contrôlle des Epices, 12 sols.
Plus pour. . . . (illisible) .... 42 sols.
Plus pour l'enregistrement de l'Election consulaire, présan-
tation au procureur, ou remise du Rolle au Greffe, 2 livres,
8 sols.
Plus pour la faction des rolles ou papier employé à iceux,
11 livres, 10 sols.
Plus pour le voyage pour faire vérifier, 3 livres, 10 sols.
Plus pour la procession votive que la communauté fait, tous
les ans, à Notre-Dame de Tudet, 12 livres.
Plus pour l'honoraire de MM. les Consuls, ou port de livrées
consulaires, 30 livres.
Plus pour celuy quy faict aller l'horloge, 10 livres.
Plus pour l'entretien dudict horloge, 5 livres.
Plus pour l'honoraire du secrétaire de la communauté, 5
livres.
Plus pour les gages du valet de MM. les Consuls, 8 livres.
Plus pour les gages du carilloneur, 5 livres.
Plus pour le coniplantement des arbres, 20 livres.
Plus pour le droict de levée ou collecte, 30 livres.
Toutes les susdictes sommes montent à celle de mil quatre
cens seize livres quy a été départie sur le nombre de 1356 con-
cades dont le territoire se compose, à raison de une livre et un
sol par concade.
Ainsi a été délibéré en Castelnau-d'Arbieu, les an et jour que
dessus.
Madame Anne-Marguerite de Saint-Martin, veufve de mes-
sire Jean-Vincent de Montant, en (jualité de mère tutrice et
légitime administresse de la personne et biens de messire
Armand de Montant, co-seigneur dudict lieu et autres places
qu'il possède en biens ruraux audict lieu, soit 277 concades,
5 places, 17 oscats ; argent, 201 livres, un sol.
Madame Marie-Angélique de Valette, espouse de messire
Pierre-Jacques de Lajonquière, capitaine des vaisseaux du
APPENDICE 509
Roy, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, co-seigneu-
resse dudict lieu, possède et jouit en biens ruraux, 70 conca-
des, 4 places, 18 escats; argent, 73 livres_, 14 sols.
Demoiselle Anne de Goalard, co-seigneuresse dudict lieu,
avec Jean de Goalard, une concade, 21 places, 12 escats ;
argent, une livre, 15 sols, un denier.
' M. Jacques de Bastard, avocat au Parlement, a 42 concades,
16 places, 16 escats; argent, 44 livres, 13 sols, 8 deniers.
M. le comte de Flamarens, 102 concades, 14 places, 5 escats,
au lieu dict Aurenque; argent, 107 livres, 11 sols, 11 deniers.
Le reste se partage entre les divers habitants de la paroisse,
dont les noms suivent :
Gastarède, Laclavère, Lary, Masses, Thore, Peylabère, Des-
pons, Canteloup, Dulong, Maignaud, Lacase, Derrios, Gelas,
Ducasse, Lartigau, Lane, Langlade, Dulau, Mares, Laforgue,
Massoc, Vignaux, Taurignac, Lane, Davasse, Fillol, Desbarats,
Laborde, Bruchet, Moreau, Lansson, Gauboue, Dansas, Masè-
res, Gauran, Lamothe, Barrieu, Delpech, Garrepuy, Saint-
Amans, flouillan, Ladevèze, Garrigues, Noguès, Despiau,
Lasserre, Senton, Dupouy, Pérès, Bordes, Salesses, limozin,
Gahusac, Deliet, Pradeau, Dubarry, Délas, Candelon, Bayron,
Lafont, M. Denaus, juge-mage, M. Joseph Madères, avocat
du Roy, M. Despons, lieutenant au comté de Gaure.
Le tout vérifié, signé par :
Darparéne, Daignan du Sendat et Despons.
(c La répartition de la présente capitation a été faicte le plus
équitablement qu'il a été possible, par les jurats et cotisateurs
nommés par la communauté.
» Signés : Gastarède, consul; Despons, Lary,
tous les autres ne sachant signer. »
(Archives de La Balcre, ea Castelnau.)
510 APPENDICE
Liste des seigneurs de Castelnau-d'Arbieu,
en Lomagne, du nom de Galard,
pendant 463 ans.
1317*. — Othon de Montaut, était co-seigiieur de Castelnau-
d'Arbieu, avec Arbieu de Francs, dont la fille,
Alexie, épousa Guillaume -Bernard de Galard,
seigneur de Frandat-Saint-Avit ; ils donnèrent,
1405. — le 11 août 1405, à Bernard de Lary, l'investisse-
ment de terres mouvantes du fief d'Aurenque.
Bernard de Galard vivait encore en 1443.
1459. — Béguier de Galard, seigneur de Flamarens, La Cha-
pelle, Balarin en Condomois, Castera-Lectourois,
Castelnau-d'Arbieu, etc., passa, le 17 novembre
1459, un acte d'inféodation avec Pierre de Pélis-
son, pour diverses terres sises en Castelnau-d'Ar-
bieu, sous la domination de Charles d'Armagnac,
comte de Fezensaguet, et le pontificat d'Amalric,
évèque de Lectoure. Il vivait en 1404.
1473. — Pierre de Galard, marié avec Jeanne de Montaut,
co-seigneuresse de Castelnau-d'Arbieu, donna à
l'église dudit lieu, la grosse cloche qui porte
encore son nom. 11 mit Hugues d'Espagne, le 30
septembre 1480, en possession de l'évèché de
Lectoure, et le 31 août 1487, il fit la même céré-
monie pour Pierre d'Abzac. Sa fille, Miramonde
de Galard, épousa A. de Montaut, seigneur de
Pauillac. Pierre de Galard passa des actes féodaux
' La seigneurie de Castelnau-d'Arbieu, eu Lomagne, avait eu précédemment pour sei-
gneur, Arbieu de Labalut, qui donna (1263) son nom au village, en y faisant construire
un cliàteau. Sa lille Blanclie fut mariée avec Oalin de Montaut , fils d'Odon de Montaut,
seigneur de Gramont, (12'J3). Elle devint veuve en 1317, et son fils, Othon de Montaut.
continua la lignée des Montant, co-seigneurs de Castelnau-d'Arbieu, avec les de Francs,
(Actes divers, de 1263, 12'J3 et 1317.)
APPENDICE 511
à Castelnau, en 1501 et 1504 ; il vivait encore le
26 mai 1506. Le 5 mai 1506, Jeanne de Galard,
épousa M. de Sérillac.
1514. — Jean de Galard, seigneur de Gastelnau-d'Arbieu, mit,
le l^r janvier, Jean de Barton en possession de
l'évêché de Lectoure. 11 fit, le 9 février 1515, acte
de reconnaissance avec Pierre de Lary, seigneur
de Mansempouy, pour divers droits féodaux.
1521. — Géraud de Galard et Jean de Galard, oncle et neveu,
étaient seigneurs de Gastelnau-d'Arbieu. Jean,
acheta, le 15 janvier 1521, diverses terres à Ter-
raube. Il épousa N. de Massas de Castillon, et fit
hommage, le 2 mai 1521, au duc d'Alençon, de ses
terres de Gastelnau-d'Arbieu, Magnas et Urdens.
1528. — Jean de Galard, seigneur de Gastelnau-d'Arbieu,
épousa, le 15 novembre 1528, ^larie de Galard,
fille du seigneur de Terraube et de dame de Vau-
dreuil. Jean vivait encore en 1530.
1533. — Géraud de Galard était seigneur de Gastelnau-d'Ar-
bieu ; Bernard , son frère , seigneur de Gézan ,
fut reçu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem.
1542. — Jean de Galard passa, cette année, divers actes féo-
daux au sujet de sa seigneurie de Gastelnau-
d'Arbieu.
1551. — Jean-Guy de Galard fit faire, à cette date, tout le
dénombrement de ses terres en la seigneurie de
Gastelnau-d'Arbieu. Il épousa Catherine de Las,
qui, devenue veuve, se remaria avec Antoine de
Montant, co-seigneur de Gastelnau-d'Arbieu. Guy
de Galard, le 28 juin 1558, assista à la vente du
moulin d'Aurenque, faite pour 2,000 livres, par
Bernard de Bassabat, seigneur de Vicmont et
Bernard de Pordéac, son fils, à Jacques de Mon-
taut, co-seigneur du lieu de Gastelnau-d'Arbieu,
avec le susdit Guy de Galard ; Guy de Galard fut
512 APPENDICE
décapité pour crime de lèse-majesté, avec Pierre
de La Force, à Toulouse, le 15 décembre 1567.
Ses biens confisqués, furent rendus, en 1568, à sa
fille. Guy de Galard avait été ancien gentilhomme
de la Chambre du Roi Charles IX, et seigneur de
Castelnau-d' A rbieu.
1612. — Jean de Galard, seigneur de Castelnau-d'Arbieu, y
fonda, dans l'église, une chapelle dédiée à Saint-
Michel, le 8 mars 1612, pour le repos de l'àme
de sa sœur, Esclarmonde de Galard, femme de
noble Pierre de Béraut, seigneur dudit lieu, au
diocèse de Condom. Sa nièce, Jeanne de Galard,
mariée avec le seigneur de Saint-Léonard, le 12
août 1587, eut, en 1620, un procès avec Jean de
Lary, seigneur de La Tour ; elle vivait encore au
château de Saint-Léonard, en 1634, et avait
apporté à son mari la co-seigneurie de Castel-
nau-d'Arbieu, qui appartenait, le 17 janvier 1751,
en partie seulement, à son petit-neveu, Jean de
Galard; celui-ci mit, (1751), Guillaume de Barton
en possession de l'évéché de Lectoure. A ce
moment, la seigneurie de Castelnau-d'Arbieu
était pour un liei's, aux Galard, aux Sérillac-
Saint-Léonard et aux Montant; ces derniers la
conservèrent jus([u'à la Ilévolution i. A cette épo-
que, « madame Anne-IMarguurite de Saint-Martin,
veuve de feu noble Jean- Vincent de Montant,
quand vivait, co-seigueur dv, Castelnau-d'Arbieu,
et mère de messii'e Armand de Moutaut, dont
elle avait été tutilce légitinie, en 1739 »>, s'était
letirée dans le village de Castelnau, ancienne
seigneurie de la l'amille de son mari, et elle y
mourut obscurément vers 1804 ^.
' Archives de Magiias-Saiiit-Clar, Terraiihc, l'Iainarciis, l,alias, Sainl-Avil, Balariii, etc.
* Registres de la mairie de Castelnau-d'Arbieu.
NOTICE
SUR LA MAISON
DE
BASSABAT - PORDEAG
33
APPENDICE 515
Notice sur la Maison de Bassabat-Pordéao
Pierre de Bassabat est cité, dans un titre de 1402, comme
seigneur du château de Roquefort, en Guyenne, et de Por-
déac, près Pessoulens.
Bernard de Bassabat, seigneur de Pordéac et de Castet-
Arrouy, lieutenant du sénéchal d'Armagnac, figure dans le
syndicat des habitants de Lectoure, réunis le 20 août 1487,
pour régler leurs différents avec l'évêque et le chapitre ^
Géraud de Bassabat, seigneur de Gastex, près d'Aire, avait
épousé, vers 1490, Cécile de Roquelaure 2, fille de Jean III,
seigneur de Roquelaure, Gaudoux, Longart, et d'Antoinette de
Monlezun-Meillan.
En 1562, le baron de Pordéac s'empara de Lectoure avec
les troupes catholiques, commandées par Peyrot, Clermont,
neveu de Monluc, d'Urtubie et Henry de Foix-Candale, comte
d' Astarac ; ce dernier périt glorieusement (1573), devant Sau-
mières, en Languedoc, à la tête de vingt-deux compagnies de
Gascons. {Histoire de Gascogne, par Monlezun.)
Avant d'expirer, il demanda à être enseveli dans les caveaux
du château de Gastelnau-Barbarens, où il fut conduit par
Jean de Saint-Glar, protonotaire du Saint-Siège, et abbé de
Gimont. (Dom Brugèle.)
Le 15 août 1611, Suzanne de Bassabat, fille de Béraud de
Bassabat, baron de Pordéac, gouverneur de Verdun, en Guyen-
ne, capitaine de cinquante hommes d'armes, et de Catherine
d'Hébrail des Fontaines, dame de Capendu, fut mariée avec
Antoine, seigneur de Roquelaure en Armagnac, Gaudoux,
Sainte-Ghristie, Monbert, Longart, ]\Iirepeix, baron de Lavar-
' Archives de la ville de Lectoure, par P. Druilhet.
Les Bassabat-Pordéac occupaient à Lectoure une maison devenue, en 1591, halle et
hôtel de ville, qui avait été donnée par Louis XI, après la prise de cette ville, au baron
de Pordéac, en récompense de ses services.
' Armes des Roquelaure : d'azur à trois rocs d'échiquier d'argent.
516 APPENDICE
dens et de Biiau, maitre de la Garde-Robe du Roi, chevalier
de ses ordres, sénéchal-gouverneur du Rouergue et de Foix,
lieutenant-général de la Haute-Auvergne et du Gouvernement
de Guyenne, capitaine du château de Fontainebleau, maire
perpétuel de Bordeaux et maréchal de France en 1615. Il
était fils de Géraud, seigneur de Roquelaure, et de Catherine
de Bezolles, et il mourut subitement, à Lectoure, le 9 juin
1625, âgé de 81 ans. On l'ensevelit dans l'église de Roquelaure,
comme il l'avait ordonné ^ Sa première femme était Cathe-
rine d'Ornézan^ , veuve de Gilles de Montai, baron de Roque-
brau, Carbonnières, etc., et fille de Jean-Claude d'Ornézan,
seigneur d'Auradé, Noaillaii;, gouverneur de Metz, et de Bru-
nette de Gornil. Antoine de Roquelaure eut, de ses deux fem-
mes, dix-huit enfants. Ses lilles entrèrent dans les maisons de
Gramont-d'Andoins , Noailles-d'Ayen , La Vauguyon-Saint-
Mégrin, Serrecave de Saint-Pé, Lévis-Mirepoix, Monluc-Bala-
gny, et Cassagnet-Fimarcon. Un de ses fils, Jean-Louis, comte
de Roquelaure et de Beaumont, commandant un régiment de
cavalerie, avait épousé sa cousine, Catherine de Bassabat-
Pordéac 3.
La sœur de la maréchale de Roquelaure, Anne de Bassabat-
Pordéac, se maria, le 3 octobre 1600, avec Bernard de Baylens,
baron de Poyanne *, seigneur de Gamarde, Onart, Clermont,
Mimbaste, Poyartin, Montfort, chevalier des Ordres du Roi,
conseiller d'Etat, gouverneur de Dax, Saint-Se ver-Cap, Navar-
' « Le 3 novembre 1C32, sous l'épiscopat de Jean d'Estresses, la reine Anne d'Autriche
et le cardinal de Hichelicu, furent reçus par les consuls et les notables bourgeois de Lec-
toure, au hameau de Tané, situe entre cette ville et Magnas, et ils assistèrent, le 5 novem-
bre, dans l'église de Saint-Gervais, au baptême de Louis et Marie de Roquelaure, enfants
jumeaux du feu maréchal. »
(Archives municipales, citées par Am. Plieux.)
* Armes des d'Ornczan : d'or à trois fasces de gueules. Les Ornezaa-Saint-Blancat écar-
telaient : d'azur au lion d'or.
' Archives de Magnas (Gers).
* Les Baylens portaient dans leur écusson : aux premier et quatrième d'or, au lévrier
rampant de lîueules, bouclé et colleté d'argent ; aux deuxième et troisième d'azur, à trois
canettes d'argent, posées deux et une. — (Gcnouillac.)
APPENDICE 517
reins, commandant, pour Sa Majesté, au pays des Lannes,
lieutenant-général en Béarn et Navarre.
M. de Bassabat, comte de Pordéac, mousquetaire du Roi
en 1681, et proche parent de Madame de Lary-Latour, était
d'une force prodigieuse et d'une adresse remarquable. Le
Mercure de France du mois de novembre 1710, raconte
« qu'un jour un malheureux bretteur et filou l'ayant insulté et
luy ayant dit qu'ils se rencontreraient l'épée à la main, M. de
Bassabat, d'une bravoure éprouvée, et ne voulant pas se com-
mettre avec un tel maraud, luy dit, d'un air de grand sang-
froid qu'il espéroit bien qu'il ne l'attaqueroit, car il étoit
observateur régulier des ordres du Roy ; l'autre faisant le
fier-à-bras, luy dit : Ouy, je vous attaquerai avant qu'il soit
peu. Vous me le promettez, luy répondit froidement M. de
Bassabat, et luy présentant la main : touchez donc là; l'autre
met la main dans la sienne et celuy-cy la lui serra si fort
qu'il lui brisa le bras en deux. L'autre faisoit des cris effroya-
bles, et M. de Bassabat luy dit sèchement : « Vous me ferez
« savoir quand vous serez en état de manier l'épée. »
« Casser en deux un fer à cheval, rompre une pièce d'ar-
gent et porter des poids que quatre hommes n'auroient pu
remuer, étaient un jeu pour M. de Bassabat *. »
Les armes de la maison de Bassabat étaient : d'argent à
trois corbeaux de sable, becqués et membres d'or ; on les
trouve quelquefois ainsi blasonnées : d'or à trois merlettes
de sable, posées deux et une.
Devise : il m'est fidèle.
Mercure de France, novembre 1710.
NOUS RAPPORTONS LE DOCUMENT CI-APRÈS COMME POUVANT
INTÉRESSER PLUSIEURS FAMILLES DE
FLEURANCE
DONT LES ANCÊTRES ONT FAIT DIVERSES LIBÉRALITÉS
A l'hôpital SAINT-JACQUES EN CETTE VILLE
RENTES
FAITES PAR DES PARTICULIERS
A
l'Hôpital de Saint-Jacques
EN LA VILLE DE
FLEURANCE
APPENDICE 523
Liste ou Etat des Particuliers qui font Rente
à l'Hôpital de Fleurance.
Anne Capdeville, Philip Gastadère, et aujour-
d'hui Mauroux, tailleur, font cinq livres de
rente, par acte du 3 février 1769. — Dupuy,
notaire cy. 5 •
Boue, de Lectoure, et Boue, de Estaffort,
soixante quinze livres, par acte du 17 jan-
vier 1757, — Sillières, notaire à Vives . cy. 75
Jean Taurignac, munier à Castelnau, cinq livres
payables le 5 février, suivant l'acte de recon-
noissance du 17 janvier 1777. — Fitte,
notaire cy. 5
Lasserre, Marie de Gouè, à Fleurance, six livres
quinze sols pour la jouissance de' 3 cazaux,
1 place, 22 escats de Préd à l'isle du moulin,
à la décharge de Bavant. Acte du 7 février
1694. — Bupuy, notaire cy. 6 15 »
Cet acte fut renouvelé par Rouquette, repré-
sentant Lasserre, ledit acte passé par Benjoy,
notaire de la dite ville.
Cahuzac, forgeron à Aurenque, deux livres. Acte
renouvelle le 14 octobre 1770. — Bupuy,
notaire cy. 2
Mauvers, demeurant à Aurenque, remplace
Cahuzac d'Aurenque. Acte passé par Benjoy,
notaire, le 19 mars 1816.
Marie Carbonneau, Jean et autre Jean Boutan,
forgeron à Pauilhac, vingt livres payables
au 27 février, suivant la reconnoissance du
27 novembre 1780. — Fitte, notaire. . cy. 20
Rivière, sergent à Fleurance, six livres. Acte
du 25 février 1750. — Bupuy, notaire, cy. 6
524 APPENDICE
Desparbès, Darboles à Fleurance, deux livres,
deux sols, trois deniers, à la décharge de
Desparbès du Tuco, acte du 27 février 1663.
— Noguès, notaire cy. 2 2 3d
Barthélémy et François Douzens à Pauilhac,
quinze livres, payables le 8 mars, suivant
l'acte du 18 septembre 1764, retenu par
Moisset, notaire, et renouvelé par Dupuy,
notaire, qui s'est adressé à Pierre Buzet,
cultivateur à Pauilhac, représentant François
Douzens cy. 15
Masson, habitant à Cadeilhan, sept livres dix
sols. Acte du 22 mars 1750. Renouvelé le 23
août 1701. — Dupuy, notaire cy. 7 10
Héritiers de Mauméjan , cordonnier , à la dé-
charge de Castaigné et celuy-cy à la décharge
de Morlan jeune, deux livres ; acte du 26
mars 1657. Lagasson, notaire. C'est Antoine
Soulès, au Brana du Bas, qui est maintenant
chargé de la rente cy. 2
Héritiers de Pierre Gariepuy, à Fleurance, trois
livres, deux sols, six deniers, payables le 14
juillet, suivant l'acte du 8 juin 1769. —
Dupuy, notaire cy. 3 2 6
Pierre Poncin, à Fleurance, une livre, cinq sols,
pour la jouissance de la moitié de Sainte-
Catherine, acte du 8 mars 1669. Pierre
Marassé, garde-forestier, représentant ledit
Poncin, est maintenant représenté par Pierre
Fouraignan, sabotier en cette ville, qui se
trouve chargé dudit article en vertu de l'acte
nouvellement passé en septembre 1818. cy. 1 5
Dominique Lacoste, masson à Fleurance, cinq
livres, quinze sols; acte du 26 juin 1785. —
Denjoy, notaire cy. 5 15
APPENDICE 525
La femme Doat